Le conflit du Karabakh après les réunions avec les coprésidents du groupe de Minsk

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

La version mis à jour des principes de Madrid n'ayant pas été rendue publique, même partiellement, comme l'avait été la version originale de 2007 lors de la Conférence du G8 à Aquila (Juillet 2009) par les trois pays coprésidant le groupe de Minsk de l'OSCE.

Aussi, les observateurs sont amenés à faire des suppositions tant sur le contenu exact que sur les modifications proposées par les deux parties.

Il n'en demeure pas moins qu'Erevan tout comme Bakou, ne sont rien changé à leurs exigences fondamentales, maintes fois réitérées. Ce qui évidemment n'empêche pas la discussion, voire la mise au point, sur les points intermédiaires, et qui ne sont pas des points de détails, tels la liaison terrestre reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, ce qui est susceptible d'être restitué ou pas, sous quelles conditions et avec quel calendrier, le déploiement des forces de sécurité, le retour des réfugiés, le statut de la zone tampon, la présence de forces turques dans les Casques bleus, etc., etc. …. Ce ne sont pas les sujets qui manquent.

Mais tant que les verrous fondamentaux posés par les belligérants n'ont pas sauté, on avancera sans progresser.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie

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* Edouard Nalbandian


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Durant sa visite officielle à Paris avec le président Sarkissian, le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, a rencontré les coprésidents du Groupe de Minsk, Yuri Merzlyakov, Bernard Fassier et Robert Bradtke ainsi que le Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk.

La réunion a porté sur les derniers développements dans les négociations sur le règlement du conflit du Karabakh et les possibilités des visites prochaines des coprésidents dans la région.

Les Coprésidents ont informé Edouard Nalbandian des résultats de leur réunion du 5 Mars avec le Ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan.

Le ministre arménien a tiré l'attention des médiateurs sur les efforts continus de l'Azerbaïdjan à dénaturer l'essence du conflit, en soulignant qu'ils polluent ainsi l'atmosphère des pourparlers et empêchent de progresser.

Il a souligné que la résolution du conflit est impossible sans la participation immédiate des dirigeants du Haut-Karabakh dans le processus.

* Andrei Nesterenko


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"Le remplacement du coprésident russe Yuri Merzlyakov ne changera pas la position de Moscou sur le format," a déclaré Andreï Nesterenko, du ministère russe des Affaires étrangères, rapporte RIA Novosti.

Selon cette source, Yuri Merzlyakov a obtenu une nouvelle affectation, ce qui est normal pour un diplomate du ministère des Affaires étrangères. Nesterenko a exprimé l'espoir que le nouveau coprésident collaborera aussi vigoureusement que son prédécesseur.

"Je tiens à ajouter que la position de la Russie dans le Groupe de Minsk de l'OSCE n'est pas déterminée par son représentant. La position est déterminée par le Président de la Russie et mis en œuvre par le ministère des Affaires étrangères," a-t-il précisé.

Le diplomate a ajouté que la Russie fait de son mieux pour exercer une participation active dans le Groupe de Minsk.

Il a noté qu'il n'y a pas de lien direct entre le conflit du Haut-Karabakh et la normalisation des relations turco-arméniennes, mais a indiqué que les deux processus pouvaient dans une certaine mesure s'influencer mutuellement.

"Notre position de principe est que ces deux processus ne doivent pas dépendre l'un de l'autre. Sinon, les deux processus risquent de capoter," a-t-il souligné.

* Stepan Krikorian et Armand Melikian


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"Une grosse activité est observée dans le règlement du conflit du Karabakh, portant sur certaines évolutions possibles," a déclaré le directeur du Centre d'Analyses de la Coopération Régionale et de la Mondialisation, Stepan Krikorian, lors d'une conférence de presse aujourd'hui.

Le politologue est préoccupé par le fait que la mise à jour du document de Madrid passe sous silence la question de la tenue d'un référendum, hiérarchise les étapes de la situation provisoire du Haut-Karabakh et le déploiement de Casques bleus.

Dans les Principes de Madrid, l'accent avait été mis sur le référendum, ce qui satisfaisait l'Arménie, tandis que les principes actualisés satisfont surtout l'Azerbaïdjan, c'est pourquoi les autorités de Bakou ont donné un avis favorable.

Dans la situation actuelle, les politologues suggèrent un durcissement de la position et demandent la signature d'un accord-cadre où les principes de Madrid seront inclus.

L'ex-ministre des Affaires étrangères du Haut-Karabakh, Armand Melikian, suggère pour sa part de reconnaître l'indépendance du Haut-Karabakh, sur son territoire actuel, y compris Chaoumian, Guetachen et Martakert. Pour lui, il est nécessaire de changer de position sur le problème du Karabakh. Sinon, "les autorités arméniennes n'auront d'autre choix que la restitution des territoires".

Concernant les relations arméno-turques, Stepan Krikorian et Armand Melikian n'excluent pas l'utilisation du mot ‘génocide' par le président américain Barack Obama, mais cela n'améliorera pas la situation de l'Arménie.

Pour eux, la Turquie va s'allier avec la Russie, et cette alliance sera dangereuse pour notre pays. Car dans ce cas, la question du Karabakh sera résolue en quelques heures, et pas à l'avantage de l'Arménie.

* Sur la ligne de front


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Le 16 mars, conformément à l'accord passé avec les autorités de la République du Haut-Karabakh, la mission d'observation de l'OSCE avait prévu d'effectuer une visite de la ligne de contact avec les forces armées azerbaïdjanaises, dans la région d'Askeran.

Mais, la visite a été entravée par la partie azerbaïdjanaise, qui n'a pas conduit les membres de la Mission de l'OSCE sur le site convenu, indique le Service de presse du ministère des Affaires étrangères de la RHK.

Le Haut-Karabakh avait instamment demandé qu'un contrôle de cette section de la ligne de front soit effectué, car on avait constaté à plusieurs reprises de flagrantes violations du cessez-le-feu par les armées azerbaïdjanaises dans cette région.

* Mohammad Baqer Bahrami


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L'ambassadeur d'Iran à Bakou a déclaré que son pays était prêt pour une médiation pour aider à résoudre le conflit du Karabakh.

"L'Iran a annoncé sa volonté d'aider à la crise dans cette région", a déclaré Mohammad Baqer Bahrami à l'agence Mehr. Et selon le diplomate, l'Azerbaïdjan et l'Arménie auraient demandé à l'Iran de servir de médiateur dans le conflit.

"Les deux parties ont accepté que l'Iran puisse utiliser tout le potentiel qui existe dans la région pour aider à résoudre la crise dans cette région," a—t-il ajouté.

Radio Publique d'Arménie