Le processus de négociation arméno-azerbaidjanais

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Depuis la rencontre en début de mois entre les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et les deux ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaidjanais, peu d'évolution. Bien que les pourparlers se déroulent à huis clos, si nouveauté il y avait, fuites il y aurait.

Si le président azéri Ilham Aliev admet le fait que le Haut-Karabakh ne fera jamais plus partie de l'Azerbaïdjan, il récupérera à terme probablement une bonne partie de la zone tampon, selon les clauses des principes de bases de Madrid. Sinon la situation risque de perdurer encore pendant un temps certain.

Reste l'option militaire que l'Azerbaïdjan n'a jamais abandonnée. Tant qu'Ankara n'aura pas ratifié les protocoles turco-arméniens, c'est-à-dire que l'Arménie sera toujours sous blocus, Bakou jouera le jeu des médiateurs. Dans le cas contraire, Aliev passera à la vitesse supérieure et les accrochages de plus en plus lourds sur le front du Karabakh deviendront monnaie courante.

Les pays médiateurs qui coprésident aux pourparlers de paix, Etats-Unis, Russie et France n'accepteront pas qu'une nouvelle guerre éclate dans la région, sans compter que les accords de l'OTSC impliqueront plusieurs Etats.

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* Sergueï Chakariantz


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"Il n'y a ni gagnants ni perdants dans les relations arméno-turques et/ou arméno-azerbaïdjanaises," a déclaré le politologue Sergueï Chakariantz lors d'une conférence de presse.

Chakariantz considère les deux processus, avec la Turquie et avec l'Azerbaïdjan, en tant que composantes du jeu régional des deux grandes puissances, États-Unis et Russie. Le politologue explique que l'Union européenne ne participe pas au jeu, et que l'influence de l'Iran n'est pas à sous-estimer.

Quant au conflit du Karabakh, l'expert estime peu probable une reprise de la guerre, du moins en 2010.

* Edouard Charmazanov


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"L'Arménie ne compte pas résoudre le conflit du Karabakh à n'importe quel prix. Le plus important pour Erevan c'est la détermination du statut du Karabakh," a déclaré le porte-parole du Parti Républicain d'Arménie, Edouard Charmazanov, lors d'une conférence de presse.

Évaluant la phase actuelle du processus de règlement, Charmazanov a souhaité que les initiatives de l'Arménie réussissent et fassent ressortir les différences qui existent à ce stade des négociations.

"Avant, les discussions achoppaient sur le principe d'intégrité territoriale, alors qu'aujourd'hui, c'est sur le principe du droit des peuples à l'autodétermination," a-t-il précisé.

* Sergueï Lavrov


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Le 25 Mars, le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, a participé à la réunion non officielle de ses homologues de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC).

Edouard Nalbandian a eu un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la rencontre. Un certain nombre de questions bilatérales, régionales et mondiales ont été abordées.

En faisait partie le processus de règlement du conflit du Karabakh, sur la base des principes de Madrid. Les deux interlocuteurs ont convenu qu'il n'y avait pas d'alternative autre qu'une résolution pacifique du problème.

* Seyran Ohanian


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Le 27 Mars, le ministre de la Défense arménien, Seyran Ohanian, a reçu la délégation conduite par le coprésident américain du Groupe de Minsk de l'OSCE, Robert Bradtke. L'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des Etats-Unis à Erevan, Marie Yovanovitch, était présent à la réunion.

Concernant le règlement du conflit du Karabakh, le ministre arménien a souligné que les négociations étaient la seule option pour le règlement de la question. Alors que les constantes déclarations belliqueuses de l'Azerbaïdjan ne créent seulement qu'une atmosphère tendue dans la région, entravant ainsi le processus de règlement.

Seyran Ohanian a exprimé l'espoir qu'une solution acceptable pour les deux parties sera trouvée dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE. Les parties ont convenu que lier le règlement du conflit du Karabakh et la normalisation des relations arméno-turques est inacceptable.

* Kanat Saudabaev


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"Le Kazakhstan, en tant que pays dirigeant l'OSCE, a suggéré la tenue d'une réunion des Présidents arménien et azerbaïdjanais à Astana en 2010," a déclaré le Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan, Kanat Saudabaev, au cours de la réunion à Moscou des ministres des Affaires étrangères des pays de la CEI ; rapporte le quotidien Kazakhstan Today.

"Dans le cadre de la résolution pacifique du conflit du Haut-Karabakh sur la base des principes de Madrid, Astana prêtera son concours à l'activité du Groupe de Minsk de l'OSCE et est prêt à organiser une réunion cette année entre les deux Présidents."

Il a souligné que le Kazakhstan qui assume la présidence de l'OSCE "fera tous les efforts pour contribuer à faire progresser de façon positive tous les conflits en cours sur le territoire de la CEI."

* Bako Sahakian


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Les médiateurs du groupe de Minsk de l'OSCE ont rencontré le président de la RHK, Bako Sahakian. La discussion a porté sur les questions liées à l'étape actuelle et aux perspectives de de règlement du conflit Karabakh-Azerbaïdjan.

Le chef du petit Etat a une fois de plus souligné que sans la pleine participation de la République d'Artsakh il sera impossible d'arriver à un règlement définitif et global du conflit.

Il a noté que les approches peu constructives et militaristes de l'Azerbaïdjan ainsi que son rejet d'initiatives de mutuelle confiance sont les obstacles de taille sur la voie du règlement du conflit. Il a également souligné que l'indépendance et la sécurité de l'Artsakh ne sont pas des sujets de spéculations et que toute tentative pour revenir à la situation passée aurait des conséquences imprévisibles.

Le Président de la République du Haut-Karabakh a réitéré la pleine adhésion de son pays à un règlement pacifique du conflit dans le cadre du Groupe de Minsk. Les coprésidents ont également souligné que tout scénario de résolution du conflit par voie militaire est absolument inacceptable.

Concernant la normalisation des relations arméno-turques, Bako Sahakian a noté que ce processus n'a pas de liens avec celui du règlement du conflit du Karabakh et que les tentatives de vouloir lier ces deux sujets ont un impact négatif sur les deux processus et les conduisent à une impasse.

Les questions liées à la situation le long de la ligne de contact ont également été discutées.

Radio Publique d'Arménie