lundi 31 mai 2010

L'Azerbaïdjan n'est pas prêt pour la résolution de conflit du Karabakh

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Comme souvent indiqué dans mes commentaires, les dirigeants azerbaidjanais n'ont aucune intention d'accorder quoique ce soit aux Arméniens du Karabakh. Un ‘très haut niveau d'autonomie' ne signifiera rien avec des Azéris à la tête de tous les secteurs clés, administratif, politique, économique, sécurité, etc. On n'ose imaginer, ou plus exactement on imagine très bien, ce qu'il adviendra de ces Arméniens qui ont osé s'insurger contre la République d'Azerbaïdjan ; qu'il y ait ou non des ‘casques bleus' sur place. Sans aller jusqu'aux pogroms comme à Soumgaït, la vie deviendra intenable, bien pire que nos compatriotes du Djavaghk. Et comme au Nakhitchevan, le Karabakh sera vidé des Arméniens, et leurs traces détruites. Le tout sous l'œil indifférent des organismes internationaux.

Le chant des ‘sirènes' azéries, sous-tendu par la douce musique des énergies fossiles, n'enchantent que ceux qui veulent bien les écouter.

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Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a établi une "liste noire" de citoyens étrangers, qui ont observé les élections parlementaires du 23 mai 2010 en République du Haut-Karabakh. Tous auront leur demande de visas d'entrée en l'Azerbaïdjan rejetée. La liste comprend cinq parlementaires russes : Igor Chernyshenko, Kirill Tcherkassov, Tatiana Volozhinskaya, Maxime Mishenko et Konstantin Zatulin, ainsi que l'observateur international : Galina Ratnikova, le militant public et politique Victor Sheynis, l'expert de la Fondation de la Culture stratégique Andrey Areshev. Liste à laquelle il faut ajouter des citoyens français, allemands, argentins et d'autres pays.


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Le président du C.A du Centre d'Analyse de la Coopération Internationale et Régionale, Stépan Krikorian, a déclaré que la forte réaction face à la présence d'observateurs internationaux lors des élections parlementaires dans la RHK, prouve que l'Azerbaïdjan n'est pas prêt actuellement pour une résolution du conflit du Karabakh, fondée sur des compromis et des concessions mutuelles.

"Si l'Azerbaïdjan utilise le langage des ultimatums et des sanctions à l'égard de citoyens de ces États influents, comme la Russie, la France, l'Allemagne, l'Argentine, la Slovaquie ou la République tchèque, alors le destin des citoyens de la RHK, qui s'ils retournent une nouvelle fois sous la juridiction de l'Azerbaïdjan, ne sera pas claire. Cette démarche est une autre preuve de l'incapacité des dirigeants azerbaïdjanais à reconnaître les droits politiques et autres droits pour les Arméniens résidant au Karabakh. Ce qui signifie que leurs déclarations sur leur volonté de donner aux Arméniens un niveau élevé d'autonomie ne valent rien, mais montrent la propagande envers les représentants ‘naïfs' de la communauté internationale," a-t-il déclaré à un journaliste de PanARMENIAN.Net.

Selon lui, on aurait pu ‘comprendre' le comportement de l'Azerbaïdjan que s'il avait rejeté les visas d'entrée pour des parlementaires et des citoyens turcs, lesquels ont été également observateurs lors des élections au Kosovo au cours des derniers cinq ans. Tout comme il aurait pu interdire l'entrée au Vice-ministre des Affaires étrangères turc, qui s'était rendu en Abkhazie en 2009.

"Sinon, la clameur soulevée par le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères signifie seulement : ‘politique de deux poids deux mesures'," a souligné Stépan Krikorian.

PanArmenian.Net



dimanche 30 mai 2010

Haut-Karabakh : Le président Ilham Aliev donne le ton

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Discours conforme à la politique azerbaidjanaise, aussi bien dans la forme que dans le fond. Prononcé dans le cadre de la fête nationale du 28 Mai, (comme en Arménie), le président Aliev se devait de réconforter son auditoire en positivant au maximum, tout en dénigrant l'Arménie et les Arméniens du Karabakh.

La sourdine a été mise sur le côté martial et belliqueux des déclarations habituelles. Face aux organisations internationales, il est préférable de paraître plutôt qu'être.

Il n'en reste pas moins qu'il manque, involontairement sans doute, un paragraphe à ce tableau idyllique azerbaidjanais, celui qui concerne le droit à l'autodétermination des peuples, réitérés maintes fois par les mêmes organisations internationales.

Comme dirait Jean-Marie : C'est un détail de l'histoire ... des principes de Madrid.

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Le 27 mai, le Président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, et son épouse, Mehriban Alieva, ont assisté à la cérémonie marquant le 28 mai - Fête de la République - au Palais de Buta. Dans son discours, le chef de l'Etat a abordé le problème du Karabakh, l'appelant "un problème majeur que nous devons résoudre".

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Ilham-Aliev-le-28-Mai_maxi
"En outre, l'occupation d'une partie de nos territoires à la suite de la politique d'agression des séparatistes arméniens contre l'Azerbaïdjan - qui avait commencé plusieurs années avant la chute de l'Union soviétique – a mis le pays dans une situation très critique.

Nous avons travaillé sans relâche à cet égard. Nous avons montré une position de principe depuis le début des négociations, et nous n'avons pas reculé depuis. Elle est basée sur les normes juridiques internationales, des Résolutions et des décisions des organisations internationales, et nous avons exploité toutes nos possibilités pour assurer la restauration de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. La position de l'autre partie est basée sur leurs illusions, qui, bien entendu, ne peuvent pas servir de base pour le règlement du conflit. Ce qui renforce notre position sont les Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies et d'autres organisations internationales. Ce conflit doit être résolu sur la base de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. Tous les territoires occupés de l'Azerbaïdjan doivent être libérés. Les personnes déplacées d'Azerbaïdjan doivent retourner dans leur foyer d'origine, y compris dans le Haut-Karabakh. En ce qui concerne le Haut-Karabakh, les communautés arménienne et azerbaïdjanaise doivent vivre ensemble, sur la base d'un statut d'autonomie élevé, mais dans un seul Etat azerbaïdjanais. Il s'agit d'une position de principe, et elle est basée sur les normes juridiques internationales et les principes acceptés par la communauté internationale.

Comme vous le savez, récemment l'Organisation de la Conférence islamique a adopté des Résolutions très positives et fortes sur le conflit du Haut-Karabakh. Elles appuient pleinement les positions de l'Azerbaïdjan, et soutiennent la justice. Il y a une semaine, le Parlement européen a adopté une résolution faisant référence aux normes juridiques internationales et décrivant l'Arménie comme un Etat agresseur. Elle indique clairement qu'il est inacceptable de violer les frontières d'un Etat par la force, et qu'il est tout aussi inacceptable de se réconcilier sur un statut quo. Elle déclare que cette situation de ni paix ni guerre ne peut pas durer, que les terres de l'Azerbaïdjan doit être libérées de l'occupation. Et c'est ce qui rend notre position forte et montre une fois encore que la communauté internationale - à la fois le monde musulman et l'Union européenne - partage une position unique, une position juste.

Nous savons très bien que ces Résolutions et ces mesures politiques ont mis l'Arménie dans une grande anxiété, la propagande des Arméniens en a pris un coup et leurs réactions hystériques en sont une preuve vivante. Si il en était pas ainsi, les autorités arméniennes n'aurait pas fait ces commentaires stupides et sans fondements sur la Résolution du Parlement européen. Ils disent que cette résolution est contraire aux principes de Madrid. Au contraire, il répond tout à fait aux principes de Madrid et aux normes du droit international. Et cela prouve que l'Arménie est vraiment très hystérique et doit faire quelque chose de concret pour sortir de cette situation.

L'appréciation de la communauté internationale sur les illégales et prétendues élections, tenues par le régime séparatiste dans le Haut-Karabakh, prouve une fois encore que la communauté internationale n'acceptera jamais le séparatisme et ni ne reconnaîtra l'indépendance du Haut-Karabakh.

Les coprésidents du groupe de Minsk, l'Union européenne, l'Organisation de la Conférence islamique, les pays voisins, le Conseil de l'Europe, bref toute la communauté internationale a condamné les prétendues élections et a réaffirmé son soutien à l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.

Dans ces circonstances, l'Azerbaïdjan continuera sur sa position de principe. Car elle est fondée sur les normes juridiques internationales et nous ne reviendrons jamais là-dessus.

Les processus en cours dans la région montrent une fois de plus qu'il ne peut y avoir de coopération régionale avec la participation de l'Arménie sans une résolution du conflit entre nos deux pays sur le Haut-Karabakh."

Nul doute que le conflit du Haut-Karabakh restera une priorité de notre politique. Nous mettons tous nos efforts pour trouver une solution juste et rapide, basée sur les normes internationales, sur la libération de nos terres des envahisseurs et sur la restauration de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan."

(…)

Avant de conclure, le chef de l'Etat a souligné que la position de principe de la Turquie sur l'ouverture des frontières a déjoué les plans de l'Arménie à dissocier la question du Karabakh.

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Extrait de Today.az



The European Movement of Artsakh amazed at EU position

The European Movement of Artsakh has expressed its amazement today over the EU reaction to the parliamentary elections held in Nagorno Karabakh.


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“Speaking about the objectives of the European Union during different lectures and meetings we organize, we specially emphasize that it supports establishment and reinforcement of democracy, and development of democratic institutions. However, after the statement of EU High-Commissioner for Foreign Relations Catherine Ashton on the parliamentary elections in Artsakh it will be hard to convince the NKR society that the European Union supports democratic processes," reads the statement issued by the European Movement.

The Movement cannot understand the EU position of non-recognition of the NKR people's right to choice because of Artsakh being non-recognized.

“We would like to remind that state rights and obligations emerge from the moment of proclamation of a state, not its recognition. From the very beginning of proclamation of the Nagorno Karabakh Republic, its people has chosen the path of democratic development and has already established its structures, and the people of Artsakh is struggling for their improvement. Unfortunately these efforts do not find support with the European Union, moreover with their statements they attempt to exert pressure on the development of democracy. One day the EU might refuse to recognize the right of Artakh people to live. It being done indirectly, since all Azerbaijani threats of war are ignored by the European Union. The European Movemnet of Artsakh believes that the statement of the EU High-Representative was made under Azerbaijani pressure and was worked out by non-professionals. We do hope that together with the formation of the EU's diplomatic service professionals will deal with EU's foreign policy and it will be possible to avoid unusual steps that harm the image of the EU, like the

Public Radio of Armenia



samedi 29 mai 2010

Bakou ne veut pas se rendre compte que le Haut-Karabakh est perdu

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Rien ne ferait plus plaisir à Ilham Aliev qu'une nouvelle guerre pour récupérer tout le Karabakh. Il continue de faire le nécessaire pour cela : - Acheter des armes en quantité, prononcer des discours belliqueux, faire voter des résolutions condamnant l'Arménie, passer des accords militaires avec la Turquie, déclarer les coprésidents du Groupe de Minsk incompétents, etc … .

Autant la communauté internationale comprendrait que l'Azerbaïdjan se défende contre une agression de l'Arménie, autant elle s'élèverait contre si c'est Bakou qui déclenche les hostilités. Même la Turquie serait mal à l'aise pour intervenir, elle qui prône la stabilité et la sécurité dans la région. Une guerre signifierait de surcroit une baisse notable du ‘business', et surtout des approvisionnements énergétiques. N'oublions pas que les gazoducs et autres oléoducs ne passent qu'à quelques dizaines de km du Nord de l'Arménie, c'est-à-dire à portée de ... missiles. Et là, les grandes puissances mettraient leur grain de sel autrement que par de simples mises en garde.

A vouloir obtenir le maximum, soit tout le Karabakh, Bakou risque tout bonnement de ramasser quelques miettes des villes mortes (Aghdam, Fizuli …), ou pire, rien du tout.

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Les élections législatives dans la République d'Artsakh (RHK) ont réaffirmé la réticence absolue de l'Azerbaïdjan à entamer des négociations avec les principaux intéressés. Naturellement, personne ne s'attendait à ce que les élections soient reconnues ou, au moins, passent inaperçues. Tout s'est déroulé comme d'habitude : - Bakou a de nouveau déclaré que les élections étaient en contradiction avec la Constitution de l'Azerbaïdjan, - les observateurs "n'ont pas eu la permission du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères de visiter les territoires occupés", - les instances internationales les ont déclarées irrecevables conformément au droit international, etc … . Bref, rien de nouveau.


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Le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais a ressorti sa tirade habituelle : "L'Azerbaïdjan exprime sa préoccupation envers les partenaires internationaux sur l'impact négatif que les ‘élections législatives' du 23 Mai dans les territoires occupés de l'Azerbaïdjan, peut avoir sur le processus actuel de règlement pacifique du conflit." Et tout cela se produit malgré que porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe ait déclare que Moscou ne croyait pas que le processus de règlement pacifique dépende des élections dans le Haut-Karabakh. La même chose a été exprimée dans la déclaration du Groupe de Minsk : "Les élections ne doivent pas préjuger de la détermination du statut juridique définitif du Haut-Karabakh dans le cadre plus large du règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh." Mais le ministère des Affaires étrangère azéri est d'un avis différent, ou plutôt il est incapable de reconnaître qu'il existe un point de vue du monde et de la région, différent de celui proposé par Ilham Aliev. Par ailleurs, pendant longtemps des experts et des politologues sérieux n'ont pas tenu compte des fioritures verbales concernant le conflit du Karabakh, lequel n'est pas prêt d'être réglé, tout comme il y a 20 ans. Plus grand monde ne prête attention aux déclarations officielles du groupe Minsk de l'OSCE, vue que les dites déclarations ne sont pas contraignantes.

Mais si nous n'avons pas vraiment porté attention à tout cela (et c'est exactement ce que le Haut-Karabakh a fait), il convient de noter que presque personne dans le monde n'a douté du droit du peuple de la RKH de décider de son propre destin et d'élire le Parlement ou le président dont il a besoin. Il est peu probable que tous les observateurs présents aient eu une vision idyllique de l'élection, et plus encore, ils aient tous été "achetés" par les Arméniens. Bakou a fièrement annoncé que le lobby arménien avait acheté presque le monde entier et s'est retourné contre la "solidarité islamique", qui n'en a même pas parlé. Nous pensons que, la plupart des Azerbaïdjanais ont été ‘irrités' par la présence d'observateurs iraniens. Mais comment leur expliquer que l'Iran est frontalier du Karabakh et qu'il est nécessaire pour lui de savoir comment sont organisées les élections dans la région voisine et quelles peuvent être les conséquences. La Turquie ne partage pas de frontière avec le Karabakh, aussi Ankara "ne reconnaît pas" les élections. Mais il aurait été tout simplement intéressant de savoir si la Turquie aurait envoyé des observateurs au Karabakh si elle avait eu une frontière commune avec lui. Très probablement, mais avant tout pour satisfaire son propre intérêt.

Il serait peut-être opportun de rappeler ici qu'il y a une quinzaine d'années, la partie arménienne répondait très sèchement à toutes les déclarations faites par les organismes internationaux. Cependant, le temps a montré que les phrases toutes faites ne valent pas cher, autrement Bakou aurait été exclu depuis longtemps du Conseil de l'Europe et d'autres organisations pour ses élections ‘non démocratiques'. Et d'ailleurs, pas seulement Bakou ...

Mais il y a des choses qui ne sont guère aux mains de Bakou, de Chisinau ou de Tbilissi, mais qui ne doivent pas être oubliées pour autant. Les élections dans le Haut-Karabakh, en Abkhazie, en Ossétie du Sud ou en Transnistrie ont eu lieu et auront lieu comme souhaitée par la population de ces républiques sécessionnistes. Personne et rien ne pourra jamais forcer les Arméniens, les Abkhazes ou les Ossètes à revenir à la situation antérieure : trop échecs ont été enregistrés sur les tentatives de vivre ensemble. Il est vrai qu'ils peuvent être amenés à agir contre leur volonté, mais dans un cas seulement : par une guerre. Mais même dans ce cas il n'y a aucune garantie que cela sera couronnée de succès pour la partie qui cherche à se venger. Ce ne sont pas des émotions, mais la simple vérité : - les Azéris ne se battront pas pour que la famille Aliev puisse garder son trône, et encore moins pour le Karabakh. Quant à la communauté internationale ... elle n'a ni le temps ni la volonté de faire face à un conflit dans l'espace de l'ex-Union soviétique. Et pour finir, la République de l'Artsakh ne cherchera jamais la reconnaissance en tant qu'Etat indépendant. Le plus important pour elle, c'est qu'elle le ressente en tant que tel.

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Karine Ter-Sahakian – PanARMENIAN.net – Département Analyse



vendredi 28 mai 2010

L'Union européenne et les processus Arméno-Turc et Arméno-azerbaidjanais.

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Traduction Gérard Merdjanian - Commentaires

Le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais, Elmar Mammediarov, vient de déclaré aux médias :

"A ce jour, il est difficile de parler d'un date d'achèvement du règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh, mais l'étape finale sera lorsque le drapeau azerbaïdjanais flottera de nouveau au-dessus de Khankendi [Stépanaguerd]."

Ce qui prouve une fois de plus, si cela en était en besoin, que l'Azerbaïdjan n'a aucune intention de laisser le Haut-Karabakh aux Arméniens. Ce qui signifie, on ne peut plus clairement, que l'acceptation par Bakou des principes de Madrid, même mis à jour, n'est que de la poudre aux yeux des médiateurs et de la communauté internationale. La notion d'autodétermination ne fait pas partie du vocabulaire azéri.

Et que le jour hypothétique où Bakou acceptera de faire un référendum sur le statut définitif du Karabakh, c'est lorsque les Arméniens auront quitté le Haut-Karabakh, car les grandes puissances auront baissé leur pantalons devant les Turcs, une fois n'est pas coutume (Génocide des Arménien, traité de Lausanne, occupation de Chypre, problème Kurdes, etc. …), pour des raisons bassement mercantiles !

Le reste relève de la diplomatie et du paraître.

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"La résolution adoptée par le Parlement européen n'aura pas un impact sérieux sur le processus de règlement du conflit du Karabakh, mais aura des répercussions négatives sur le contexte politique des négociations," a déclaré la Secrétaire du parti ‘Héritage', Larisa Alaverdian, lors d'une conférence de presse.

‘Héritage' maintient son projet d'entamer le processus de reconnaissance de la République du Haut-Karabakh. "L'Arménie devrait au moins lancer le processus. Si les autorités ne veulent pas démarrer le processus, ils doivent au moins s'abstenir d'en empêcher la discussion," a-t-elle souligné.

En ce qui concerne le processus arméno-turc, ‘Héritage' rappelle que les protocoles restent la base de la normalisation des relations. En outre, ils restent sur le plus important ordre du jour du Parlement. "Ce qui veut dire que les autorités n'ont pas pris de mesures en vue d'améliorer les protocoles voire repartir d'un nouveau pied."

Selon Larisa Alaverdian, la poursuite du processus arméno-turc dépend des ambitions de la Turquie. Le plus grand souhait d'Ankara étant d'assumer un rôle prépondérant dans la région, les pressions vont aller en croissant.

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"Ce n'est pas un drame," a déclaré le Vice-président du Parti Républicain d'Arménie, Razmik Zohrabian, parlant de la résolution 2216 adoptée par le Parlement européen. "Ils peuvent adopter toutes les résolutions qu'ils veulent ; notre objectif est de parvenir à l'autodétermination du Haut-Karabakh," a-t-il ajouté.

Parlant de la prochaine nomination de l'ancien coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, Matthew Bryza, en tant qu'ambassadeur américain en Azerbaïdjan, Razmik Zohrabian a déclaré : "cela ne signifie pas que les États-Unis ont une position pro-azerbaïdjanaise concernant le conflit du Karabakh. Bryza pourrait avoir été désigné comme ambassadeur américain en Arménie, que cela n'aurait pas fait de différence pour les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

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Le président Serge Sarkissian a déclaré que sa visite à Bruxelles était importante, car c'est la première après l'adoption du Traité de Lisbonne.

Il a fait part au président de l'UE, Herman Van Rompuy, de sa satisfaction pour le soutien de l'Union européenne à la normalisation arméno-turque.

« L'Arménie sera heureuse, si la Turquie parvient à se conformer aux normes de l'UE, dans ce cas, nous traiterons avec un pays plus prévisible et stable. Nous sommes d'accord qu'il ne doit pas y avoir de lignes de démarcation et de frontières fermées en Europe. Nous avons également évoqué le conflit du Karabakh, indiquant que, comme d'autres conflits, il peut être résolu que de manière pacifique, sans recours à la force ou aux menaces de guerre. Certaines dispositions de la résolution du Parlement européen sur le Sud-Caucase nous ont apparues étranges. Comment un membre du Parlement, qui n'a jamais été au Haut-Karabakh et qui n'a pas consulté d'experts, appelle à prendre parti, sans prendre en considération les détails des négociations en cours et la situation actuelle ? Je ne pense pas que cela soit une bonne façon de procéder. La guerre du Karabakh a été imposée à nous et la situation actuelle est le résultat de la tentative échouée d'anéantir la population du Karabakh," a déclaré Serge Sarkissian.

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Extraits de PanArmenian et de la Radio Publique d'Arménie.



The European Union and, the Armenian-Turkish and the Armenian-Azerbaijani process.

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“The Resolution adopted by the European Parliament will not have a serious impact on the process of settlement of the Karabakh issue, but will negatively affect the political background of the negotiations,” Secretary of the Heritage faction Larisa Alaverdyan told a press conference today.
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The Heritage continues insisting on the initiative of starting the process of recognition of the Nagorno Karabakh Republic. “Armenia should at least start the process. If the authorities do not want to start the process, they must at least refrain from preventing the discussion of the issue,” Larisa Alaverdyan said.

As for the Armenian-Turkish process, the Heritage reminds that the protocols remain in the basis of normalization of relations. Moreover, they remain on the larger agenda of the parliament. “That is to say that the authorities have not taken any steps towards improvement of the protocols or starting relations from a new page,” she noted.

According to Larisa Alaverdyan, the continuation of the Armenian-Turkish process depends on Turley's ambitions. The greater Turkey's wish to assume a dominating role in the region, the more pressures will grow.

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“It's no tragedy,” Vice-President of the Republican Party of Armenia Razmik Zohrabyan said, speaking about Resolution 2216 adopted by the European Parliament. “They can adopt as many resolutions as they want. Our objective is to reach the self-determination of Nagorno Karabakh,” he added.
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Speaking about former OSCE Minsk Group Co-Chair Matthew Bryza's nomination as next US Ambassador to Azerbaijan, Razmik Zohrabyan said “it does not mean that the United States has a pro-Azerbaijani position on the Karabakh issue.”

“Bryza could have been nominated as US Ambassador to Armenia, and there would be no difference for Americans,” he added.

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Armenian President Serzh Sargsyan said that his visit to Brussels is important for him, as it is the first one after the enactment of Lisbon Treaty, which is of keen significance for the European Union and world.


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After his meeting with European UnionPresident Herman Van Rompuy, Mr. Sargsyan said that Armenia- EU relations are at the stage of dynamic development.

As a PanARMENIAN.Net correspondent reported from Brussels, the Armenian President told Mr. Van Rompuy that he is pleased with the EU's support to the Armenian-Turkish normalization.

“Armenia would be glad, if Turkey manages to comply with the EU standards, as in such case we will deal with another, more predictable and stable country. We agreed that there should not be demarcation lines and closed borders in Europe. We also referred to the Karabakh conflict, noting that it, like other conflicts, can be solved only peacefully, without application of force or threat of its use. Some provisions of the European Parliament's Resolution on the South Caucasus are strange for us. A member of the parliament, who has never been to Karabakh and has not consulted with experts, calls to take some step, without taking into consideration the negotiations details and current situation. I don't think this is a right way. The Karabakh war was imposed on us and the current situation is a result of failed attempt to annihilate the Karabakh people,” Mr. Sargsyan said.

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Excerpts PanArmenian and Public Radio of Armenia.



jeudi 27 mai 2010

Conférence internationale sur la sécurité au Caucase

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Traduction Gérard Merdjanian - Commentaires

Tout le monde désire que la paix et la stabilité reviennent dans la région, la question est de savoir à quel prix.

Pour le Groupe de Minsk, ce prix comporte la ‘restitution', en plusieurs étapes, des sept districts entourant le Haut-Karabakh, ce qui revient à l'isoler totalement. Ce ne sont pas les quelques routes ou ‘cordons' avec l'Arménie qui permettront à l'Artsakh de survivre ; si de surcroit intégrité territoriale signifie retrouver l'Azerbaïdjan version avant-guerre.

Ce qui est une vue très schématique et simplificatrice de la situation. A croire que les médiateurs, coprésidents du Groupe de Minsk, sont totalement inconscients de ce qu'il adviendra de la population arménienne dans ces conditions ; la notion de droit à l'autodétermination étant persona non grata à Bakou. Quand on connaît l'intransigeance du président Aliev associée aux limites des forces de maintien de la paix lorsqu'elles seront déployées, on comprend les réticences de l'Arménie à donner son accord aux principes de Madrid mis à jour.

Quant à Ankara qui propose de restituer à Bakou en premier lieu les districts se trouvant entre l'Arménie et le Haut-Karabakh en lieu et place d'Aghdam/Fizuli, on appelle cela ‘un ami qui vous veut du bien' et qui désire normaliser ses relations avec vous.

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La conférence internationale "La situation dans le Caucase et les perspectives pour une sécurité régionale," organisée par l'Institut des pays de la CEI en collaboration avec le Bureau arménien s'est déroulée à Erevan. Elle comprend notamment des experts d'Arménie, de Russie, d'Abkhazie, de Géorgie, d'Iran, de Turquie.

Les thèmes portent sur la nouvelle réalité géopolitique dans les régions du Caucase, la politique de l'Iran, de la Turquie, de la Russie et d'autres puissances régionales.


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Parlant de la sécurité régionale, le Vice-ministre des Affaires étrangères arménien, Chavarche Kotcharian, a déclaré que, du point de vue de l'établissement de la sécurité et la stabilité dans la région du Caucase nous avons à faire à un territoire ethno-politique difficile. Selon lui, il y a des tendances auto-contradictoires dans cette région, des pays qui cherchent la stabilité régionale, la création de système, la sécurité.

"Il y a aussi des pays qui menace la sécurité créée : il y a aussi une tendance à la violer", a déclaré le Vice-ministre arménien, ajoutant qu'il existe des centres de force avec leurs propres intérêts. Selon Kotcharian, pour prendre clairement conscience de tout cela dans la région il est nécessaire d'être partisan du dialogue en lieu et place d'affrontements entre les civilisations. Il a félicité la République du Haut-Karabakh pour la conduite des élections, notant que le statut d'indépendance de la RHK a fait de réels progrès pour l'avenir.


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Le directeur de l'Institut de la CEI et premier Vice-président de la Douma chargé de la Commission des Affaires de la CEI, Konstantin Zatulin, a déclaré que le maximum d'efforts avaient été déployé afin que tous les Etats reconnus et non reconnus participent à l'événement. Selon Zatulin, le Caucase a un grand avenir, ce qui fait de lui un centre permanent de mauvaises nouvelles. "La Russie a des intérêts dans la région, et l'Arménie dans ce contexte a une grande importance. Nous sommes contre les menaces et les actions militaires," a-t-il déclaré, et d'ajouter :

"La Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne doivent travailler sur une position commune sur le Haut-Karabakh.
J'ai toujours dit que le conflit doit être résolu sur la base de concessions mutuelles. L'indépendance du Karabakh devrait s'obtenir en échange de certains territoires actuellement sous contrôle de la RHK."

Le député de Russie ne croit pas que l'Azerbaïdjan va se lancer dans une nouvelle guerre, car l'économie azerbaidjanaise est en plein développement, et que des actions militaires ne peuvent qu'effrayer les investisseurs. "La menace de vengeance est un simple bluff caucasien," a-t-il souligné.

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Les participants à la conférence ont exprimé l'assurance que les relations arméno-turques devraient se poursuivre. L'ambassadeur de Russie en Arménie, Viatcheslav Kovalenko, a indiqué qu'il était sûr qu'en dépit de l'actuelle situation "gelée", les parties déploieront des efforts pour une normalisation des relations.

Le président de la Commission Sciences, Culture, Jeunesse et Sport de l'Assemblée nationale, Artak Davtian, a déclaré pour sa part que la région du Sud-Caucase est le territoire postsoviétique, où les développements et les conflits ne manquaient pas. "Ces échanges, avec la participation non seulement d'experts mais aussi de politiciens et de VIP apportent l'espoir de solutions meilleures," a-t-il souligné.

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Extraits de PanArmenian, de la Radio Public d'Arménie et de Armenpress



mardi 25 mai 2010

Le Haut-Karabakh comme faire valoir de l'image politique

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

L'Artsakh suit la voie qu'elle s'est tracée et vient de reconfirmer son désir d'indépendance par les élections législatives de Dimanche dernier. Et comme il se doit, toutes les institutions internationales ont critiqué cet évenements.

L'UE par la voix de sa Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, a exprimé son désaccord :

"Je tiens à rappeler que l'Union européenne ne reconnaît pas le cadre constitutionnel et juridique dans lequel les ‘élections législatives' dans le Haut-Karabakh se tiendront ce Dimanche. Cet événement ne doit pas préjuger du règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh.

Je réitère notre ferme soutien au Groupe de Minsk de l'OSCE, et les travaux des trois coprésidents et de leurs efforts pour un règlement du conflit, et qui appellent les parties à redoubler d'efforts pour trouver une solution négociée au conflit. Je rappelle que l'UE est prête à offrir un soutien complémentaire à cette fin."

De leur côté les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE ont sorti le communiqué suivant :

"Les coprésidents estiment que les élections ne devraient pas anticiper la détermination du statut juridique définitif du Haut-Karabakh dans le large cadre du règlement pacifique du conflit du Haut Karabakh."

Il n'est pas besoin d'être devin pour deviner les propos des ‘Etats frères turcs' sur le sujet.

La question cruciale reste toujours la même : Ilham Aliev arrivera-t-il à ne pas basculer du ‘coté obscur de sa Force' ?

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Tout le monde est occupé à vouloir "solutionner" le conflit du Karabakh, qui, comme nous l'avons mentionné à de multiples reprises, a été réglé en 1994. Parfois, il semble que tout homme politique ayant le moindre rapport avec le Sud-Caucase, considère de son devoir de donner son point de vue sur le règlement du conflit. Ainsi, il y a quelques jours le ministre des Affaires étrangères géorgien, Grigol Vashadze, y a été de son couplet, déclarant que la situation dans le Sud-Caucase peut dégénérer à tout moment.
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Le diplomate géorgien estime que la région a une merveilleuse expérience de la coopération entre trois pays : Azerbaïdjan, Géorgie et Turquie, avec la mise en œuvre de gros projets économiques. "A titre d'exemple on peut citer les deux pipelines en activités (Bakou-Tbilissi-Ceyhan, Bakou-Tbilissi-Erzurum), le chemin de fer en cours de construction (Bakou-Tbilissi-Kars) en un tout cohérent avec un futur lien entre l'Asie centrale et l'Europe. Et je ne parle pas des petits projets. D'un autre côté, la situation est très fragile car il y a les territoires occupés de Géorgie - 20% des terres géorgiennes sont occupées par la Russie -, 10% de la population géorgienne sont devenues des réfugiés et déplacées de force de leur propre foyer. Il y a le problème du Haut-Karabakh, c'est-à-dire le problème de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. Il y a aussi les relations qui se nouent entre la Turquie et l'Arménie. Tous ces problèmes peuvent à tout moment faire exploser la situation dans la région", a déclaré Grigol Vashadze. Curieusement, le ministre a oublié de parler des 20% du territoire de l'Azerbaïdjan fraternel [occupés par l'Arménie] et du million de réfugiés. Ou peut-être, a-t-il estimé que ce n'était pas important de les mentionner ? Quoi qu'il en soit, depuis un certain temps la Géorgie est ballotée de gauche à droite, incapable de décider avec qui c'est le plus rentable : l'Islam ou le monde chrétien ?

Le conflit attire aussi tout officiel qui visite l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Leurs déclarations sont devenues un mantra ordinaire : - l'intégrité territoriale, - le règlement pacifique du conflit, - ou le droit des peuples à l'autodétermination. Parfois, le problème du Karabakh est discuté par des gens qui ne peuvent même pas le situer sur une carte. Et même s'ils le peuvent, ils le confondent le plus souvent avec l'Azerbaïdjan. Avec toutes les questions qui ont été soulevées par un article publié dans le quotidien turc Hurriyet sur la cession présumée de deux districts à l'Azerbaïdjan [ndlt : Latchine et Kelbadjar, cf. article]
http://eafjd.eu/spip.php ?breve2486
, il y a une question importante qui se pose - "Pourquoi Latchine et Kelbadjar en particulier ?" On aurait aussi bien pu mentionner Aghdam et Fizuli, ou deux autres districts ... La deuxième question est : pourquoi la Turquie de manière aussi systématique se prête-t-elle à l'agitation de Bakou, sachant parfaitement que cette dernière est par défaut erronée. La solidarité islamique ne joue pas ici, mais c'est plutôt les dividendes politiques qui sont prises en compte. Et si, demain, dans un souci d'améliorer son image politique Ankara se devait de soutenir l'Arménie, elle le ferait sans hésiter.

Pour l'instant, le ministère turc des Affaires étrangères a publié une déclaration concernant les élections législatives partielles en Artsakh (République du Haut-Karabakh). "Officiellement, Ankara ne reconnaît pas l'élection qui aura lieu le 23 mai," indique le communiqué. Eh bien, qu'elle ne le reconnaisse pas, et alors ? A la longue Bakou devra bien se rendre compte de l'existence de la RHK sur la mappemonde, qu'elle veuille ou non la reconnaitre. C'est aussi irréaliste que de croire qu'un jour la Turquie puisse devenir coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE. De surcroit, cette demande n'émane pas de nous, mais de la partie turque elle-même, qui ne peut guère être comptée parmi les amis de l'Arménie. "La Turquie ne pourra jamais devenir coprésident du Groupe de Minsk, c'est tout simplement impossible. L'Arménie y est opposée, et par conséquent cette question est hors de propos. Concernant les déclarations des dirigeants turcs sur le conflit du Haut-Karabakh, ce sont simplement des manœuvres politiques, sans lesquelles il est difficile de construire sa politique dans la région," a déclaré Mitat Celikpala, professeur agrégé, titulaire de la chaire des Relations Internationales à l'Université d'Economie et de Technologie d'Ankara (TOBB).

Karine Ter-Sahakian – PanArmenian – Département Analyse



lundi 24 mai 2010

Parlement européen : Des effets de la résolution sur le Karabakh

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

La dernière résolution du PE (2010-0193) concernant le Sud-Caucase fait la part belle à l'Azerbaïdjan, ne prenant essentiellement en compte que les conséquences de la guerre du Karabakh, à savoir les territoires sous contrôle arménien et le problème des réfugiés.

En y regardant de plus, on constate que ce genre de résolution/déclaration se produit de plus en plus souvent dans les instances internationales et/ou européennes (ONU, OSCE, PE, APCE, UE) ; et que cela risque d'empirer.

La raison en est très simple.

Non pas que les députés ou les Hauts-Fonctionnaires sont persuadés de la véracité des propos de la Turquie ou de l'Azerbaïdjan, mais le poids du lobbying des Arméniens n'est rien en comparaison de celui de ces deux pays. Comme avait annoncé Abdullah Gül alors qu'il était ministre des Affaires étrangères : « si les Arméniens mettent ‘1' sur la table, nous mettrons ‘100' ».

Force est de constater, que les menaces de Gül n'étaient pas des paroles en l'air, surtout si l'on parle du génocide des Arméniens. On peut constater de visu, lorsqu'on circule dans les couloirs de ces organisations, les moyens financiers et humains mis en œuvre par ces « deux Etats, mais une seule Nation », comme disait Aliev père.

La diaspora et l'Arménie travaillent de concert pour qu'à défaut de financement, la qualité compense la quantité.

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Commentant la résolution adoptée par le Parlement européen, qui invite les troupes arméniennes à se retirer des zones "occupées" de l'Azerbaïdjan, le président de la Commission des relations extérieures de l'Assemblée nationale, Armen Rustamian, a déclaré à Yerkir Media TV :
Armen-Rousdanian20_medium

« Il est évident que c'est la poursuite du processus engagé par l'Azerbaïdjan pour empêcher l'évolution indésirable, en lançant des processus parallèles : - influencer le Groupe de Minsk - et formuler de nouvelles propositions aux coprésidents du Groupe de Minsk. Ils parviennent à mener à bien ce processus dans les instances parlementaires, où la majorité des délégués sont des nouveaux et n'ont pas connaissance de l'essence et des causes du conflit. Tout le problème réside dans le fait que nous avons besoin de nous exprimer au plus haut niveau possible, en l'occurrence le Groupe de Minsk, et que le processus doit être maintenu dans ce cadre, cadre que l'Azerbaïdjan refuse comme processus [unique] de règlement du conflit. La signification de ces étapes est l'échec du processus et l'Azerbaïdjan exprime publiquement son mécontentement à l'égard du Groupe de Minsk. Tous ceux qui soutiennent l'Azerbaïdjan dans ce jeu, partagent la responsabilité de l'échec possible du processus.

Le délégué du Parlement européen, Kirilov, est connu pour ses positions pro-azerbaïdjanaises. Son assistant étant Azéri, cela qui signifie qu'il a travaillé sur des rapports non objectifs. J'ai exprimé mon inquiétude à cet égard, en adressant une lettre au président du groupe socialiste du Parlement européen, dont Kirilov est lui-même membre, mais il m'a été impossible d'éliminer tous les écueils.

Ce qui est écrit dans cette résolution n'a rien de commun avec le processus de négociation en cours car aucun document et/ou déclaration délivrée par le groupe de Minsk n'a de corrélation avec les affirmations de la dite résolution. Il est évident que l'on ne peut pas promouvoir le processus d'un côté, et essayer de le ruiner de l'autre. Les déclarations contenues dans la résolution du Parlement européen peuvent avoir une réaction en chaîne sur d'autres déclarations émanant d'autres instances.

La prochaine étape serait que le groupe de Minsk dise clairement que ces mesures créent des obstacles pour le processus. Nous avons besoin de former une délégation pour rencontrer les plus Hauts dirigeants du Parlement européen et leur présenter toute l'essence du processus et de ses dangers.

Il est clair que nous sommes perdants dans ce processus. Nous recevons jour après jour toujours plus de déclarations, de documents et des résolutions qui n'ont aucune relation avec le processus de règlement. Nous avons besoin d'activer l'ensemble de nos mesures pour empêcher le processus anti-propagande de progresser. Nous devons prendre au sérieux et mener à bien l'activité d'Union : Arménie – Artsakh - Diaspora. »

Lrakir.am



dimanche 23 mai 2010

Erdogan met en place un nouvel Empire

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

L'idée d'Empire n'est pas nouvelle en soi, et si plus d'une fois dans mes commentaires, le mot ‘grand Vizir' a été employé à l'encontre de R.T.Erdogan, ce n'est pas le fait du hasard. Mais c'est surtout avec l'arrivée d'Ahmet Davutoglu au poste de ministre des Affaires étrangères de la Turquie que les choses ont pris sérieusement forme. Ce Kissinger de la diplomatie turque essaie depuis un an de sécuriser l'environnement de la Turquie en normalisant les relations avec les pays avoisinants.

Toutefois cette ‘normalisation' rencontre des écueils. Le premier date de 1974 lorsque les troupes turques ont envahi l'ile de Chypre et occupent toujours 37% de ce pays de l'UE. Le second est arrivé en 2009 avec les contacts étroits entre Ankara et la Syrie et/ou entre Ankara et les palestiniens et le coup de colère de Davos, poussant Daniel Pipes à écrire dans le Jerusalem Post : La Turquie n'est plus une alliée. Et enfin le troisième en 2010 avec l'Arménie qui a suspendu la ratification des protocoles arméno-turcs.

L'écueil le plus irritant. Les Arméniens d'abord et l'Arménie maintenant, qui ont toujours été une épine dans le pied des dirigeants turcs, et dont la partie méridionale du pays [le Zankézour] empêche la continuité territoriale de la nation turque. Ce n'est pas pour rien que pendant des décennies le Nakhitchevan a été vidé de ses Arméniens.

Éléments qui ne semblent pas inquiéter les occidentaux plus que ça, occupés qu'ils sont par leurs besoins énergétiques.

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L'inconvénient d'une pensée impériale est que, même sur plusieurs générations, elle reste une pensée dominante. Depuis 2003, avec l'avènement au pouvoir du Parti islamiste de la Justice et du Développement (AKP) dirigé par Recep Tayyip Erdogan, la Turquie a pris le chemin de la renaissance de l'Empire ottoman, et ce ne sont ni de belles paroles ni des paroles en l'air. Ce qui a été fait depuis les sept dernières années en est la preuve directe. Le dernier en date a été le paquet de réformes constitutionnelles qui, selon les kémalistes, ont sapé les fondements de la laïcité, instaurés par Mustafa Kemal.


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Il y a un an, nous avions dénoncé les tentatives de la Turquie de restaurer un Empire ‘néo-ottoman' et la preuve est donnée que nous sommes proche de la vérité. Toutes les actions du gouvernement Erdogan visent au rétablissement de l'Empire, plutôt que de créer une puissance régionale. Cela est devenu beaucoup plus évident après la visite du président Dimitri Medvedev à Ankara, au cours de laquelle la Turquie a proposé l'abrogation du régime des visas, la création de conditions favorables pour le commerce et un prix raisonnable pour le gaz. Le rapprochement russo-turc, qui a beaucoup fait parler de lui, est un phénomène trompeur : ni la Russie ni la Turquie ne compromettront leurs intérêts dans une amitié ‘éphémère'. D'ailleurs, l'amitié peut-elle exister entre d'anciens ennemis ? L'Empire russe a eu trois ennemis : - l'Empire ottoman, - l'Empire Britannique, - et l'Empire des Habsbourg, Autriche-Hongrie. Presque rien n'a changé depuis, si ce n'est que les deux derniers ont sombré dans l'oubli. Mais la Russie a maintenu des relations "spéciales" avec l'Empire ottoman - la guerre, l'armistice, la guerre, de nouveau un traité de paix, et enfin, la Première Guerre mondiale, après quoi l'Empire ottoman, avec l'aide de la Russie bolchevique, renaissait sous la forme d'une République.

C'est toute l'histoire. Actuellement Erdogan rebâtit un Empire, et la Géorgie et l'Azerbaïdjan seront parmi les premiers pays qu'il ‘engloutira'. Heureusement pour la Turquie, elle ne rencontre aucune résistance de leur part. Il ne serait pas inopportun de rappeler ici que ce processus a été initié par Haydar Aliev, avec son slogan "une nation, deux Etats". Le reste n'était qu'une question de technique ; simplement les présidents turcs avant Abdullah Gül professaient le kémalisme, du moins du bout des lèvres. L'élite militaire a toujours fortement contré toute tentative d'islamisation en profondeur, mais ... le processus "Ergenekon" a sérieusement décapité l'Armée. L'AKP a très bien su tirer les leçons des années 80.

Pour ce qui est de l'Azerbaïdjan, contrairement à son père, Ilham Aliev est plus sensible aux influences extérieures, et comme tout chef d'Etat faible il préfère être conduit par la main. En outre, il est à la recherche d'un médiateur pour se réconcilier avec les États-Unis et il estime que la Turquie est la plus appropriée pour cela. Toutefois, Ankara a ses propres problèmes avec Washington, et, visiblement, il n'a pas envie de traiter Aliev avec égards. Quant à la Géorgie, elle est toujours prête à passer sous le patronage de tout État qui prendra soin de son peuple. Toute l'histoire de la Géorgie est une histoire d'esclavage et on ne peut pas aller contre cela. Par ailleurs, pendant des siècles la sélection a retenu les plus forts, mais quand un Etat encore plus fort apparaît, les anciens propriétaires sont facilement achetables.

Malheureusement, il n'y a pas et il ne peut y avoir quelque chose de nouveau dans l'histoire de la région. Que personne ne soit surpris des efforts déployés par la Turquie pour ‘aider' l'Iran, pourtant un vieil ennemi. Il en va de même pour la Russie. Toutefois, les temps ont changé, et maintenant Ankara a pris un chemin plus ‘civilisé' : Il ouvre des centres de recherche ou lance des programmes d'échanges d'étudiants. Et tout cela est fait dans le seul but de montrer au monde les nouvelles possibilités de l'Empire vers l'Est. Néanmoins, l'islam reste un argument assez fort dans ce jeu, - nous devrions garder à l'esprit que le sultan portait le titre de ‘Calife des croyants'. Mais quelle sera la réponse de l'Iran, où les gens sont opposés au tandem Bakou-Ankara, et que la participation de la Turquie dans le règlement du programme nucléaire iranien est perçue comme une mesure forcée.

Quant à l'Europe, la position de l'UE est remarquablement stable et sans ambiguïté envers la Turquie : il n'y a pas de place pour ce pays d'Asie en Europe. Les personnalités du Président français ou celle de la Chancelière allemande y sont pour quelque chose, mais ce qui compte c'est la position de l'Etat. Cependant, quand on parle de l'Allemagne, il faut admettre que, pendant la guerre, les Allemands étaient amis des Turcs … contre les Russes, bien sûr. Il semble que l'adhésion à l'UE ne soit plus une nécessité pour M. Erdogan. Simplement, le processus avance avec sa propre inertie, et de temps en temps une information est lancée, histoire de dire : "nous sommes bons, nous construisons la démocratie, mais vous ne voulez pas de nous."

Mais, la restauration ou l'instauration d'un nouvel Empire turc est impossible avec l'existence d'une Arménie indépendante. Et c'est surtout pour neutraliser l'Arménie que le projet américain "normalisations des relations arméno-turques" a été accepté par Ankara. Dieu merci, ce projet n'a pas été mis en œuvre et aura du mal à aboutir. Alors espérons que les choses se poursuivront de cette manière et pas autrement. Néanmoins, nous devons admettre que la langue arménienne et l'Arménie sont mieux étudiées en Turquie que l'inverse. Et la même chose vaut également pour la Russie. A noter que ce n'est pas par manque de financement, mais par manque de désir et de volonté, comme le pensent les dirigeants des deux pays. Demain les Russes risquent de voir un pays très différents sur le site de la Fédération de Russie. Et que verront les Arméniens ? ... L'Arménie peut tout simplement disparaître. En 1914, la population de l'Empire ottoman avait atteint les 33 millions, chiffre que l'on disait être important. Maintenant, la population de la Turquie atteint les 70 millions et elle est en constante augmentation, tant et si bien qu'elle pourra absorber les 140 millions d'habitants de la Fédération de Russie d'ici 50 ans. Le facteur démographique, en particulier dans le monde islamique, a toujours été un élément primordial.

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Karine Ter-Sahakian – PanArmenian – Département Analyse



samedi 22 mai 2010

Arménie : Conférence scientifique "Caucase-2009"

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Pour ce qui est du constat, tout le monde est à peu unanime. Déjà pour ce qui est des causes, les divergences commencent, quant à proposer des remèdes, dès qu'on sort des propositions généralistes, les dissensions apparaissent ; chacun mettant en avant ses intérêts tout en essayant de balayer devant la porte du voisin.

Toute la problématique réside dans le fait que lorsqu'on se trouve sur un poste ministériel et à plus forte raison à la tête de l'Etat, la majorité des déclarations et des promesses passent à la trappe face à la realpolitik. Et ceci est valable quel que soit le pays et quel que soit le gouvernement.

Pour en revenir au Caucase, et aux conflits ‘gelés' en particulier, tant que l'on ne prendra pas en compte la demande des peuples et/ou des minorités, si tant est qu'on les laisse s'exprimer, les situations de crises existeront, voire sous des formes exacerbées. L'Etat, un et indivisible, avec des frontières intangibles, est une notion à revoir sérieusement.

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La conférence scientifique "Caucase-2009" de deux jours a débuté aujourd'hui à Erevan. Elle a réuni des universitaires, des scientifiques, des politiciens et des journalistes de l'Arménie, la Géorgie, la Turquie, la Russie et les pays européens. La conférence est conduite par Alexander Iskandarian (Arménie), Onno Simmons (Commission européenne) et Vladimir Shkolnikov (Varsovie).

La conférence s'inscrit dans le cadre d'un projet sur le renforcement des capacités du débat politique en Arménie financé par l'Union européenne à hauteur de 180.000 euros. La conférence est également soutenue par l'Agence suisse pour le Développement et la Coopération, ainsi que la Fondation Heinrich Böll.

Les sujets portent sur le développement politique, social et économique du Nord et du Sud Caucase en 2009 ; la politique américaine, russe, européenne, et turque dans le Caucase en 2009 ; les États non reconnus et les conflits ethno-politiques dans le Caucase ; la sécurité régionale dans le Sud-Caucase.

Parmi les intervenants figurent Mitat Celikpala de l'Université TOBB Economie et Technologies (Ankara), Richard Guiragossian de l'ACNIS (Erevan), Magdalena Frichova Grono de Conciliation Ressources (Bruxelles), Ivlian Haindrava du Centre géorgien pour le Développement et la Coopération (Tbilissi), Alexander Krylov de l'Institut d'Economie mondiale et des Relations internationale (Moscou), Sergey Markedonov de l'Institut militaire et d'analyse politique (Moscou), Edouard Naghdalian de hebdomadaire Delovoy Express (Erevan). Le représentant de l'Azerbaïdjan n'a pas pu se rendre en Arménie ‘pour des raisons indépendantes de sa volonté'.

Onno Simons, Chargé d'Affaires de la Délégation de l'Union européenne en Arménie a prononcé l'allocution de bienvenue à la séance d'ouverture.

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Richard Guiragossian, directeur du Centre de Recherches Arménien National et Stratégiques (ACNIS), a déclaré qu'en 2009, une situation grave a été créée dans la région.

"L'Arménie a essayé de contribuer à la stabilité et au développement de la région en essayant d'initialiser une normalisation des relations arméno-turques. L'Arménie comme toujours a donné clairement sa position, inchangée à ce jour. Notre position de vouloir normaliser les relations avec nos voisins, sans conditions préalables, est soutenue par les grandes puissances - l'Union européenne, les Etats-Unis, et la Russie. À cet égard les positions de l'Arménie sont très fermes et plus renforcées qu'il y a deux ans," a-t-il déclaré. Toutefois, il s'est dit préoccupé par la politique étrangère menée par la Turquie, qui a conduit le processus de normalisation des relations arméno-turques dans une phase ‘gelée'.

"Je suis d'accord avec la décision de l'Arménie que Erevan ne peut plus attendre les souhaits de la Turquie concernant la normalisation des relations. La Turquie est responsable de l'échec du processus et la deuxième étape doit être réalisée par elle," a souligné le directeur de l'ACNIS

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Le politologue et directeur du Centre géorgien du Développement et de la Coopération, Ivlian Khaindrava, a déclaré qu'il est d'avis que la région se doit de faire face non seulement à des problèmes politiques mais également linguistiques et culturels. "La raison du problème du Djavaghk est la non-possibilité de réaliser un processus d'auto-administration de la population. Les quelques parlementaires de la région n'ont jamais présenté au Parlement les problèmes de leurs électeurs," a-t-il précisé.

Il a relevé avec tristesse, qu'après les événements d'août 2008, la situation en Géorgie n'est pas très stable. "La réputation de la Géorgie comme étant un Etat stable et solide, a apparemment fait long feu. La raison en incombe à l'irresponsabilité des autorités géorgiennes, et à une partie de l'opposition. En raison de leurs comportements, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ont été effectivement séparées de la Géorgie", a-t-il souligné.

Parlant des relations américano-géorgiennes, il a noté que Washington est actuellement mécontent de la Géorgie, du en particulier à l'activité irresponsable du président Michael Saakachvili. "Contrairement à l'administration de George Bush, avec qui Saakachvili avait des relations amicales, l'administration Obama met en œuvre une politique plus calme et plus équilibrée à l'égard Géorgie", a déclaré le politologue.

Se référant aux relations russo-géorgiennes, il est d'avis que la normalisation des relations entre les deux pays est juste une mise à plat de tous les points de vue : "Malheureusement, les problèmes ne sont pas résolus. La Russie ne souhaite pas négocier avec Saakahchvili. Oui, Saakachvili est un problème, mais c'est notre problème."

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Le directeur du département presse, économie et politique de la délégation de la Commission européenne d'Arménie, Ono Simons, a déclaré que le renforcement de la paix et de la stabilité dans la région est une nécessité non seulement pour les pays de la région, mais également pour l'Europe et les États-Unis.

"De sérieuses mesures sont nécessaires à mettre en œuvre pour la stabilité de la région. Nous partageons les espoirs avec les pays du Sud-Caucase et faisons de notre mieux pour promouvoir la normalisation et l'établissement de relations," a-t-il précisé ajoutant que cela sera possible uniquement par le dialogue. Selon Simons, nous devons saisir toutes les chances pour ce faire, ainsi : "L'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie sont des acteurs du programme ‘Partenariat oriental' de l'UE. Ils doivent utiliser les possibilités offertes par cette démarche européenne pour résoudre les problèmes actuels. Le développement de la région sera impossible sans cela."

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Extraits de Armenpress et de Arka



Caucasus-2009 international scientific conference kicks off in Yerevan

A two-day “Caucasus 2009” International Scientific Conference kicked off in Yerevan today. The conference has brought together scholars, scientists, politicians, and reporters from Armenia, Georgia, Turkey, Russia, and European countries.

The situation in our region was serious in 2009, Director of the Armenian Center of National and International Studies, Richard Giragosian said in his speech. According to him, in 2009 Armenia tried alone to contribute to the stability and development of the region by attempting to normalize the Armenian-Turkish relations.

“The superpowers – the European Union, the United States and Russia – support our position of normalizing relations without preconditions. Armenia is viewed as a fighter for maintenance of peace in the region,” Richard Giragosian said, adding that Armenia's position is firmer today than it was two years ago.
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ACNIS Director expressed regret over the foreign policy of Turkey. According to his assessment, the Armenian-Turkish normalization process has entered the stage of “freezing” as a result of this policy.

“I agree with Armenian President's position that Armenia can no longer wait for Turkey's wish to normalize relations. The burden for the failure of the process of ratification of the protocols remains on Turkey and it's Turkey's turn to take the next step,” Richard Giragosian said.

According to the Head of the Political, Economic, Press and Information Section of the European Commission Delegation to Armenia, Onno Simons, stability and security in the region are important not only to the countries of the region, but also to Europe and the US.

“Serious steps need to be taken for establishment of regional stability. We try our best to contribute to the normalization of relations in the region and establishment of peace,” he said.

According to the European diplomat, every opportunity should be used for dialogue. “Armenia, Azerbaijan and Georgia are participants of the EU Eastern Partnership Program. They should use the opportunities provided by this structure to solve the existing problems. Regional development will be impossible without it,” Onno Simons said.

Karen Ghazaryan - Public Radio of Armenia



vendredi 21 mai 2010

Sud-Caucase : La communauté internationale pousse aux règlements des conflits et à la normalisation

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Depuis quelques années et notamment avec la mise en service des conduits énergétiques provenant de la Caspienne, l'UE se penche sérieusement sur la région du Sud-Caucase avec ses programmes de Politique Européenne de Voisinage et maintenant avec de Partenariat oriental. Le tout bien sûr doté financièrement. Une manne pour les intéressés, à condition de respecter quelques règles et mettre en œuvre quelques mesures.

Reste bien évidemment le côté politique de la démarche. Si tout ce qui concerne le soutien à la démocratie, la sauvegarde des droits de l'homme et la liberté de la presse, concerne les trois pays du Sud-Caucase, l'Arménie est particulièrement visée avec ses deux processus en cours, arméno-azerbaidjanais et arméno-turc.

Toutes les propositions pressent l'Arménie de restituer des territoires aux azéris en échange de ... belles promesses de paix, d'ouverture de frontières tant côté Turquie que côté Azerbaïdjan. Quant à la sécurité et au statut final du Haut-Karabakh, c'est-à-dire au devenir de la population arménienne de cette région, là c'est le flou artistique qui règne. La notion d'autodétermination des peuples est inconnue dans les pays turcophones de la région.

En clair, pour résoudre le conflit du Karabakh, on explique aux Arméniens ‘comment' il faut progresser sans leur indiquer ‘la destination finale'. Et dans ce petit jeu, la Turquie n'est pas en reste, loin s'en faut.

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** L'UE et le Sud-Caucase **


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Le parlementaire bulgare Evgueni Kirilov a présenté un rapport sur les questions de coopération avec l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan dans le cadre du Programme de partenariat oriental de l'UE.

M. Kirilov a déclaré dans une interview publiée sur le site du Parlement européen que : "l'UE n'a pas été assez active à ce jour et qu'elle doit contribuer à une présence beaucoup plus importante dans la région." Il propose que l'Europe fasse davantage pour résoudre le conflit du Haut-Karabakh.

De son côté, Milan Cabrnoch, outre la résolution des conflits, a souligné l'importance de la "sécurité énergétique, du soutien à la démocratie, de la sauvegarde des droits de l'homme et de la liberté de la presse."

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L'Union européenne doit suivre une stratégie pour la stabilité, la prospérité et la résolution des conflits dans le Sud-Caucase, ont insisté les députés dans un projet de résolution adopté jeudi par la Commission des Affaires étrangères, communique le site officiel du Parlement européen.

La mise en œuvre du Partenariat oriental, qui couvre les trois républiques du Sud-Caucase, et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne offre à l'UE une occasion de concevoir une stratégie globale pour la région, indique le rapport rédigé par le bulgare Evgueni Kirilov. L'Europe devra faire face, cependant, à une situation géopolitique complexe dans une région marquée par les conflits du Haut-Karabakh, de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, ainsi que par les tensions entre l'Arménie et la Turquie.

Bien que l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie soient des partenaires de l'UE, dans la politique de Voisinage depuis 2004, une stratégie régionale globale fait toujours défaut pour la région. Les députés avaient déjà souligné la nécessité d'une telle stratégie, en 2006, quand ils ont recommandé un pacte de stabilité de l'UE pour le Sud-Caucase, avec la participation de l'Union européenne (ainsi que celle de la Turquie comme candidat à l'adhésion), de la Russie, des Etats-Unis et de l'ONU (le Quartet).

Les députés souhaitent que la stratégie de l'UE pour cette région se concentre sur trois domaines : - la résolution des conflits, - la promotion de la démocratie avec ses corolaires sur les droits de l'homme et la primauté du Droit, - et la coopération économique associée à un développement social.

La situation actuelle de conflit dans la région n'est ni acceptable ni viable, relève la résolution, qui exprime la préoccupation devant les récentes augmentations des dépenses militaires et appellent au retrait des forces arméniennes de tous les territoires occupés de l'Azerbaïdjan. Les ‘conflits gelés' sont un obstacle au développement économique et social, mettent en garde les députés.

Ils demandent à Catherine Ashton, le Haut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, de jouer un rôle actif dans la promotion pour la résolution des conflits de la région.

Enfin, reconnaissant l'importance de la région pour l'approvisionnement et la sécurité énergétique de l'UE, les députés apportent leur soutien pour un renforcement des relations UE-Sud-Caucase dans les projets de coopération énergétique, en particulier pour la concrétisation du gazoduc Nabucco.

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** Mise au point de l'Arménie **


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Le ministre des Affaires étrangères de l'Argentine, Jorge Taiana, est arrivé en Arménie pour une visite de travail. Ce matin, il a eu une réunion avec son homologue, Edouard Nalbandian, après quoi ils ont donné une conférence de presse conjointe.

Le ministre arménien a réfuté les informations des médias turcs concernant un nouveau document négocié entre l'Arménie et la Turquie : "L'information est fausse et ne vaut pas la peine d'être commentée."

Interrogé sur la résolution sur le Sud-Caucase adoptée par le Parlement européen hier, Edouard Nalbandian a déclaré : "Tout d'abord, je tiens à exprimer notre respect pour le Parlement européen. Toutefois, les points sur la question du Karabakh, dont le document fait référence, ne sont pas en conformité avec les Principes de Madrid, la Déclaration de L'Aquila (G8) ou la Déclaration de Moscou."

"Il y a une confusion évidente ici, et l'une des raisons est que l'auteur du rapport n'a jamais été au Haut-Karabakh et n'a même pas consulté le député européen représentant la France, Bernard Fassier, et qui est également le coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE. C'est pourquoi certains points sont en contradiction avec la position même de l'Union européenne. L'UE a exprimé sa position dans une déclaration publiée en Décembre 2009, qui est pleinement conforme à la position arménienne," a précisé le ministre des Affaires étrangères de l'Arménie.

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** Ban Ki-moon fait des vœux **


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Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré mercredi que les relations positives entre la Turquie et l'Arménie sont dans l'intérêt de la région et apporteront la stabilité.

Commentant les récents développements des relations entre ces deux pays, le Secrétaire général a déclaré que les protocoles, qui visent à renforcer les relations, sont une ‘étape importante' dans les relations.

Ban Ki-moon a indiqué qu'il connaissait le vieux différend historique entre les deux pays, mais que : "des relations positives et harmonisées entre la Turquie et l'Arménie, deux pays importants de la même région, seraient extrêmement importantes tant pour la stabilité et la paix dans la région ainsi que pour la coopération des deux peuples."

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** La Turquie joue la diplomatie **


Suat-Kiniklioglu2_medium
Le président du groupe d'amitié parlementaire Turquie-Etats-Unis, et Vice-président des relations extérieures de l'AKP (Parti de la Justice et du Développement), Suat Kiniklioglu, a indiqué mercredi que : "La Turquie et l'Arménie ont convenu de garder le silence pendant un certain temps et faire le point sur ce qui était sur la table" ; rapportent les médias turcs.

S'exprimant lors d'un débat d'un groupe de réflexion à Washington, Kiniklioglu a déclaré : "il y a quelque chose de nouveau sur la table. Je ne peux pas entrer dans les détails mais il y a une excellente proposition sur les relations Turquie-Arménie et c'est aux Arméniens d'accepter ou de la rejeter."

"Nous sommes très près de la normalisation des relations Turquie-Arménie. Je suis pour la normalisation de nos relations avec l'Arménie. La normalisation se fera avec la volonté politique des Turcs et des Arméniens," a-t-il souligné.

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"Il s'agit d'une autre fiction de la partie turque," a déclaré le représentant du Parti républicain d'Arménie, le député Rafic Pétrossian ; rapporte ‘Radiolour'.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie et du Parlement européen.



European Commission issues ENP Country Progress Report 2009 on Armenia

The European Commission has published the so-called neighborhood package, consisting of an overall assessment of five years of implementation of the European Neighbourhood Policy (ENP), 12 country reports on developments in 2009, including one on Armenia, and a sector report.


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According to the report, in 2009 Armenia made progress in several areas of the ENP Action Plan, launched a regular human rights dialogue with the EU, improved the legislative framework in the area of anticorruption and strengthened the role of the Human Rights Defender. It also took positive steps to address the internal political crisis following the aftermath of the Presidential elections in February 2008, including the Amnesty issued in June, the amendments to the Criminal Code and the publication of the report by the Parliamentary Ad Hoc Inquiry Committee.

The Commission states that Armenia took a major step in regional cooperation and dialogue with Turkey, resulting in the historic signature of the two protocols on the establishment and development of bilateral relations in October 2009. “Armenia suspended the ratification procedure of the two protocols in April 2010. The EU was pleased to note Armenia's continued commitment to pursue the process of normalization of Armenian-Turkish relations but at the same time expressed concern about the loss of momentum in this process,” the report reads.

“Armenia widely aligned itself with EU's Common Foreign Security Policy declarations (108 out of 138 in 2009) and is generally very active in cooperating on CFSP-related issues. The dialogue for negotiating a peaceful resolution of the Nagorno-Karabakh conflict intensified considerably at the highest level in 2009,” the report notes.

“Negotiations within the Minsk Group on the peaceful settlement considerably intensified in 2009 and contributed to enhanced dialogue, with the Presidents of Armenia and Azerbaijan holding six bilateral meetings during the year. In addition, the Foreign Ministers of the two
countries met a number of times, including during the OSCE Ministerial Council in December 2009 in Athens. Courageous steps by both sides will be necessary to find a resolution to the conflict.

A joint statement by the OSCE Minsk Group at presidential level during the G8 Summit in L'Aquila in July 2009 urged "the presidents of Armenia and Azerbaijan to resolve the few differences remaining between them and finalize their agreement on these Basic Principles,
which will outline a comprehensive settlement." However, overall tensions remain and the situation continues to be fragile. Incidents of exchanges of fire and casualties on the line of contact continued to be reported and are cause for concern,” the report reads.

As regards economic integration, the report says that “Economic activity which had started to fall in the last quarter of 2008 contracted by around 15.4% in 2009 due to the global economic downturn and particularly the rapid deterioration of the Russian economy. Armenia reached an agreement with the IMF for a € 553 million Stand-by Arrangement while securing additional funding from other donors, including the EU and a € 350 million stabilisation loan from Russia. The EU decided to grant Macro-Financial Assistance, composed of € 65 million loan and a € 35 million grant. As a result of the crisis the Armenian government had to temporarily suspend the Sustainable Development Programme on poverty reduction. The introduction of the new pension system was postponed to 2011. As a result of the global slow-down, EU exports to Armenia declined by 20.6%, while exports of Armenian products to the EU decreased by 49.3% in 2009. The EU is by large Armenia's main trading partner with 35.3 % share in its overall external trade (2008). Armenia benefits from the EU Generalized System of Preferences Plus (GSP+) for the years 2009-2011. After a fact-finding in February, the EC established a detailed assessment of Armenia's preparedness for a future EU-Armenia Deep and Comprehensive Free Trade Agreement (DCFTA). The negotiations will start once the necessary conditions have been met.”

Public Radio of Armenia



mercredi 19 mai 2010

Haut-Karabakh : Les mouvements des ‘amis' deviennent brownien

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

A commencer par les Etats-Unis situés à 9000 km de là, et en passant par les grandes et les moyennes puissances jusqu'aux Azéris, à portée de voix, c'est fou le nombre d'analystes, d'observateurs et d'experts en tous genres qui apportent leur grain de sel dans le conflit qui opposent avant tout deux Etats voisins, l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Pour certains, depuis le Gal De Gaulle, l'Europe va de l'Atlantique à l'Oural, pour l'UE on en est à 27, et pour d'autres (le Conseil de l'Europe), cela englobe les 47 pays membres ; d'où, la sous-commission ad hoc de l'APCE sur le sujet. Quant à l'OSCE avec ses 56 Etats membres, elle s'en occupe déjà depuis la fin des hostilités avec le Groupe de Minsk.

Erdogan ayant fait sienne la devise du président Aliev (père) : ‘Une nation, deux Etats', la Turquie est donc indirectement présente dans les négociations de paix par Azerbaïdjan interposé. Et donc il est inutile de voir Ankara coprésider le groupe de Minsk alors que même le principal et directement concerné, le Haut-Karabakh, n'est pas admis à la table des pourparlers.

Comme quoi, toutes les personnes qui se penchent sur le berceau ‘Haut-Karabakh' ne sont pas forcément des bonnes fées.

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** Parlement européen **


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La stratégie de l'UE pour le Sud-Caucase sera discutée lors de la prochaine séance plénière du PE du 20 mai, selon le service de presse du PE.

Le parlementaire bulgare Evgeni Kirilov prononcera un discours où les questions de coopération avec l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan, dans le cadre du Programme de partenariat de l'Est, seront abordées.

Il sera fait référence aux questions de sécurité, de résolutions pacifiques des conflits, des droits de l'homme dans les trois pays, ainsi que du développement économique et social.

Une Résolution sur la stratégie de l'UE pour cette région devrait être adoptée au vue des discussions.

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** Jan Fischer **


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Le Premier Ministre de la République tchèque, Jan Fischer, est arrivé en Arménie pour une visite officielle de deux jours. Lors de la réunion avec son homologue arménien, Tigrane Sarkissian, la discussion a porté non seulement sur l'économie, mais aussi sur les questions politiques.

"Je suis sûr que la question du Karabakh sera réglé dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE," a-t-il indiqué.

De son côté, Tigrane Sarkissian a noté que les approches équilibrées des partenaires tchèques dans la résolution du conflit du Karabakh sont importantes pour l'Arménie. Il a également souligné le fait que la partie tchèque est aussi d'avis que les négociations dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE sont le meilleur moyen de promouvoir une résolution pacifique du conflit.

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** Alexander Arzoumanian **


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"La Russie et la Turquie sont rentrées dans une coopération militaire à long terme, où l'Arménie pourrait devenir une monnaie d'échange. L'histoire prouve que l'Arménie a toujours souffert à la suite des accords russo-turcs," a déclaré le représentant du Congrès National Arménien, Alexander Arzoumanian, lors d'une conférence de presse.

Toutefois, pour l'ex-ministre des Affaires étrangères de l'Arménie, la possibilité d'une reprise des hostilités dans le Haut-Karabakh sont faibles. Cela dépend beaucoup de l'équilibre des forces dans la région.

"Je ne pense pas que les parties ont intérêt à rompre l'équilibre atteint au cours des dernières années. Les hostilités pourraient reprendre dans le cas où les pourparlers seraient à l'impasse," a-t-il poursuivi, ajoutant que le rétablissement de la Sous-commission de l'APCE sur le Haut-Karabakh est irrecevable, aussi bien pour l'Arménie que pour le groupe Minsk de l'OSCE.

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** Elmar Mammediarov **


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"Il y a eu des mises à jour des propositions présentées par les coprésidents du Groupe de Minsk et elles sont maintenant sur la table. L'Azerbaïdjan a déjà annoncé qu'il acceptait, en général, ces principes, et j'espère que les coprésidents seront en mesure de convaincre l'Arménie de les accepter aussi comme base, afin de nous permettre de commencer à discuter d'un accord de paix global sur le conflit du Haut-Karabakh," a déclaré le ministre des Affaires étrangères azerbaidjanais, Elmar Mammediarov, à l'envoyé spécial de Trend, à son arrivée à Douchanbé.

Elmar Mammedirov doit assister à Douchanbé, à la 37e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), du 18 au 20 Mai.

Selon le ministre, la partie azerbaïdjanaise a démontré un esprit constructif dans les négociations, et a déclaré que Bakou acceptait quasiment toutes les propositions présentées à Athènes par les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE.

« Aussi, nous sommes prêts à aller de l'avant", a-t-il déclaré.

Le ministre a rappelé qu'il avait l'intention de rencontrer les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE début Juin. "Nous examinerons toutes les questions concernant le règlement pacifique", a-t-il souligné.

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** Bernard Fassier **


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Bernard Fassier, le coprésident Français du Groupe de Minsk de l'OSCE devrait bientôt être remplacé, selon des sources diplomatiques françaises.

Ces sources ont indiqué que l'ambassadeur français à Erevan, Serge Smessov, serait pressenti pour ce poste, mais sa candidature n'a pas été confirmée pour le moment.

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** Alexeï Vlasov **


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Interview d'Alexeï Vlasov, Directeur du Centre d'Information et d'Analyse pour l'Etude des Processus Sociaux et Politiques dans l'espace postsoviétique à l'Université d'État de Moscou (MSU) Lomonosov, Vice-doyen de la faculté d'Histoire de l' MSU, et rédacteur en chef de la partie analyse du périodique "Bulletin du Caucase".

Q : Quels sont les principaux changements géopolitiques dans le Sud-Caucase après l'échec du processus turco-arménien et l'établissement d'un étroit partenariat entre la Russie et la Turquie ?

R : L'échec des négociations arméno-turques n'est pas une impasse dans les relations arméno-turques, c'est l'échec de la politique américaine de vouloir imposer un certain scénario irraisonnable pour la région sans tenir compte des intérêts de chacun. Tôt ou tard, le dialogue arméno-turc reprendra, de mémé que le problème du Haut-Karabakh sera résolu. Et les Américains ne pourront plus agir en tant que seul modérateur de ce processus, car il est évident que ces méthodes et les systèmes qu'ils utilisent pour leur politique dans le Sud-Caucase ne fonctionnent pas. Et cela signifie que nous avons besoin de différents modérateurs et acteurs qui peuvent contribuer au processus.

Dans ce contexte, la Russie a une excellente occasion d'offrir son agenda, et, à la suite de la réunion des dirigeants turcs et russes, il ne sera pas le seul contributeur à l'agenda et tentera de créer un certain consensus en tenant compte d'Ankara. Cela signifie que l'axe Russie-Turquie sera dans un proche avenir un facteur important pour déterminer la position des forces extérieures dans le Sud-Caucase.

Q : Comment ce type d'interaction peut-il aider à résoudre le conflit du Haut-Karabakh ?

R : Les premiers acteurs pour résoudre ce conflit, sont Bakou et Erevan. Mais si les arbitres étrangers ont une forte volonté d'agir en tant qu'intermédiaire honnête pour la résolution du conflit, et s'il y a une garantie que personne ne va jouer un double jeu, alors on peut espérer que, tôt ou tard les côtés comprendront que la solution n'est possible qu'en prenant en compte l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et des compromis des deux côtés.

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** Recep Tayyip Erdoğan **


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"Ni la Turquie ni l'Arménie n'ont ratifié les protocoles signés en Octobre, pour établir des relations diplomatiques et rouvrir leur frontière commune," a déclaré lundi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, lors d'une visite en Azerbaïdjan, et que le Parlement turc ne ratifiera pas l'accord d'Octobre jusqu'au règlement du conflit du Haut-Karabakh. Et d'ajouter :

"La question du Haut-Karabakh a été discutée lors de la récente visite du président russe Dmitri Medvedev en Turquie. L'Azerbaïdjan a réagi positivement à la dernière proposition du Groupe de Minsk, même si l'Arménie n'a pas encore répondu. Cela montre l'attitude positive de l'Azerbaïdjan sur la question."

En s'adressant aux journalistes après sa rencontre avec le président Aliev à Bakou, Erdoğan a déclaré lundi que : "La Turquie et l'Azerbaïdjan sont deux frères inséparables et ils sont membres d'une même famille. Comme le regretté Aliev [Haider] avait dit ‘nous sommes une nation sur deux Etats'. Ce principe se manifeste dans les réalisations et pas seulement dans les paroles. Nous sommes deux pays qui préparons l'avenir en se renforçant l'un l'autre."

"Je suis heureux d'être le témoin de la croissance de l'Azerbaïdjan. La richesse de l'Azerbaïdjan est notre richesse. De même, la richesse de la Turquie est la richesse de l'Azerbaïdjan. En même temps, la tranquillité de la Turquie est celle de l'Azerbaïdjan," a déclaré M. Erdogan.

Décrivant les deux pays comme "des États frères et amis", Aliev a ajouté que la Turquie a toujours affiché la même attitude envers l'Azerbaïdjan.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie, de Today.az et de Zaman.com



lundi 17 mai 2010

Karabakh : La diplomatie souterraine de la Turquie

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Quand la Turquie ne peut pas passer par en haut, elle tente le faire par en bas, ou vis et versa.

Bien que très montagneuse, la région de Kelbadjar est une zone stratégique, alors qu'Aghdam était avant tout un gros chef-lieu, ce qui n'empêchait pas les Azéris de bombarder le Haut-Karabakh par l'Est à partir de là, tout comme Chouchi bombardait Stépanaguerd par le Sud. De plus, Kelbadjar est symbolique pour Ankara, puisque c'est sa prise par les Arméniens le 3 Avril 1993 qui a déclenché la fermeture de la frontière avec l'Arménie.

Comme il est indiqué dans l'article, ce n'est pas en ‘restituant' X districts que les frontières vont obligatoirement s'ouvrir et que la région va se pacifier.

L'important c'est de savoir où l'on veut aller, avant de chercher à savoir comment on peut y aller. Or, on sait très bien où Aliev veut ‘aller' et où il ne veut pas. Il veut que les Arméniens se retirent des sept districts entourant le Haut-Karabakh et que le Haut-Karabakh retourne sous administration azérie. Que cela se fasse en une, deux, trois ou N étapes, bien qu'important, reste secondaire.

Quant à l'Arménie, l'important reste toujours le statut final du Haut-Karabakh, en clair son indépendance, et ce dans un contexte sécurisé.

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La Turquie, après la suspension du processus de ratification des protocoles par l'Arménie, a promis de mener une diplomatie ‘silencieuse', et de temps à autre, faire du ‘bruit' autour. Ainsi, la semaine dernière, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmed Davutoglu, a publié une déclaration ambitieuse sur la révolution psychologique que la Turquie est en train d'effectuer dans la région. Il a déclaré que la région doit être modifiée afin de permettre à une voiture de Kars de passer par Erevan, Kelbadjar et d'arriver à Bakou. Aujourd'hui, le quotidien Hurriyet, citant ses sources, écrit que le Premier ministre turc se rend à Bakou et va essayer de ‘convaincre' l'Azerbaïdjan d'accepter que l'Arménie ne restitue que 2 districts dans un premier temps, au lieu de cinq demandés initialement. En outre, si auparavant, ils pensaient à Aghdam et à Fizuli, maintenant, ils ciblent Kelbadjar/Latchine et Fizuli.
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Pourquoi les Turcs proposent-ils plutôt Kelbadjar aux Arméniens, plutôt qu'Aghdam ? Car Kelbadjar et Latchine permettent au Karabakh d'être relié plus fermement à l'Arménie, de même que Fizuli, à l'Iran. En ‘retirant' ces deux zones de la carte de l'Arménie, la Turquie verrouille et isole le Karabakh. En outre, toujours selon la carte, si les Turcs ont besoin de se rendre de Kars à Bakou par la route, il leur suffit d'ouvrir un poste sur leur frontière et un autre à la frontière de l'Azerbaïdjan avec l'Arménie. Et il ne sera nul besoin de passer par le Karabakh ou par Kelbadjar.

Evidemment, tout ce montage médiatique lié à deux, trois ou cinq districts ne poursuit que deux objectifs : 1- convaincre les Arméniens de l'inévitabilité de concessions territoriales, 2- réussir à obtenir quelque chose pour l'Azerbaïdjan. Il y a deux solutions pour faciliter les communications régionales – ouvrir les deux frontières, turco-arménienne fermée par la Turquie, et arméno-azerbaïdjanaise fermée par les Azéris. Ce qui valable pour la route, l'est aussi pour les chemins de fer ainsi que pour les gazoducs ou les oléoducs. Donc, si une révolution psychologique doit se faire, c'est à Bakou et à Ankara qu'elle doit avoir lieu en premier.

Extraits de Lragir.am



dimanche 16 mai 2010

Nakhitchevan : Future pomme de discorde ?

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Depuis l'indépendance de l'Azerbaïdjan, la République Autonome du Nakhitchevan doit son bien-être aux présidents Haydar et Ilham Aliev, natifs de la région. Ce territoire n'a jamais été un objectif de l'armée arménienne ; et pour cause puisqu'elle défendait le Haut-Karabakh des attaques de l'armée azérie.

N'oublions pas non plus qu'en 1921, qu'au moment de son rattachement à l'Azerbaïdjan par la volonté de Staline, près de la moitié du Nakhitchevan était peuplé d'Arméniens, et qu'au moment du conflit du Karabakh en 1990, il en restait un peu plus de 1%.

Si Ilham Aliev décide de lancer ses troupes sur le Haut-Karabakh, il rencontrera non seulement une très forte résistance mais surtout il ne devra compter que sur lui-même. Vue que la Turquie, et l'Iran encore moins, ne se risqueront à rentrer dans la bataille. Car cette fois-ci, à l'inverse de 1991, la Russie ne restera pas neutre, ni d'une façon positive ni d'une façon négative. Les enjeux des puissances sont tout autre en 2010.

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Il y a 85 ans que la République Autonome du Nakhitchevan (RAN) a été créée, et qui dans un proche avenir peut devenir un autre foyer de tension, voire fortement déstabiliser la région. Malgré le semblant d'accord sur le Nakhitchevan (appartient à l'Azerbaïdjan), la Turquie et l'Iran ont commencé à tâter le terrain et à mener une lutte en coulisse pour le droit de dicter leur volonté à Bakou, ou plutôt au Nakhitchevan. Plus tard, cela peut se développer sous forme de conditions, tout dépend du comportement de l'Azerbaïdjan, mais également de la Turquie et l'Iran. Mais plus encore, cela dépendra de la Russie, et peu importe les efforts des "experts" et des "analystes politiques" de Bakou pour tenter d'assurer leur population du contraire.

Très probablement les déclarations de la partie turque, assurant que "l'avenir du Nakhitchevan a toujours intéressé et continuera d'intéresser la Turquie en premier lieu", sont juste un cliché, d'autant qu'elles sont faites par le ministre des Affaires étrangères turc. "Le traité de Kars qui assure la sécurité du Nakhitchevan reste en vigueur. C'est indéniable. Cet accord fait partie intégrante du droit international. La Turquie est le garant de la sécurité du Nakhitchevan. C'est l'engagement de la Turquie en vertu du droit international. La sécurité du Nakhitchevan est notre sécurité, son bien-être est notre bien-être," a déclaré Davutoglu lors de son récent déplacement à Nakhitchevan (Chef-lieu du Nakhitchevan), ajoutant que le Nakhitchevan et la Turquie sont inséparables.

Dans le cadre du Traité d'amitié entre les RSS d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Géorgie, d'une part, et la Turquie d'autre part, signé avec la participation de la RSS de la Fédération Russe à Kars le 13 Octobre 1921, la région du Nakhitchevan constitue un territoire autonome sous administration de l'Azerbaïdjan, sans le droit de passer sous administration d'un pays tiers. Par pays tiers on sous-entendait l'Arménie. Toutefois, il convient de mentionner que l'Iran a aussi eu un œil sur cette région. En 2005, les présidents iranien et azerbaïdjanais, Mahmoud Ahmadinejad et Ilham Aliev, ont officiellement inauguré un gazoduc qui va de l'Iran à la RAN. Les premières livraisons ont débuté le 1er Novembre 2005. Conformément à l'accord, prévu pour 25 ans, l'Iran fournira du gaz azerbaidjanais à cette région via l'Iran. 85% iront à la RAN et les 15% restants seront le paiement à Téhéran pour service rendu. Aucun paiement en espèces n'a été prévu dans le contrat.

Ainsi, tout le monde vend ce qu'il a : la Turquie vend une garantie de sécurité et l'Iran, du gaz. L'Azerbaïdjan profite des deux, mais pour combien de temps encore ? Il est naturel que la Turquie, dans ce contexte, ait plus de chances que l'Iran, elle est plus proche de l'élite politique de Bakou, lequel n'est pas favorable au régime des Ayatollahs. Toutefois, c'est avec le Nakhitchevan que la lutte pour la suprématie régionale entre les deux pays va commencer. Et celui qui sera le premier capable de manger l'Azerbaïdjan, pourra dire que le premier pas est fait. Toutefois, cela ne signifie pas que l'autre côté abandonnera rapidement. Les processus régionaux gagnent du terrain et l'Arménie n'a pas forcément le rôle le plus petit, par conflit du Karabakh interposé. Si Bakou décidait de commencer une nouvelle guerre, ni la Turquie ni l'Iran ne viendront à la rescousse pour des raisons différentes : la Turquie ne soutiendra pas un agresseur, alors que l'Iran ne voudra tout simplement pas interférer. La vérité est que dans le cas où Aliev commencera une guerre, il ne tiendra pas plus d'un mois. Mais le problème du Nakhitchevan peut être résolu durant ce mois, vu que le Traité de Kars a désigné la Turquie garante de la sécurité de ce territoire. Quoi qu'il en soit, dans les années à venir, nous assisterons à de grands changements dans la région. Ce n'est pas pour rien que depuis quelques temps le Nakhitchevan est à l'honneur dans les médias turcs surtout.

Karine Ter-Sahakian – PanArmenian – Département Analyse



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