L'Union européenne et les processus Arméno-Turc et Arméno-azerbaidjanais.

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Traduction Gérard Merdjanian - Commentaires

Le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais, Elmar Mammediarov, vient de déclaré aux médias :

"A ce jour, il est difficile de parler d'un date d'achèvement du règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh, mais l'étape finale sera lorsque le drapeau azerbaïdjanais flottera de nouveau au-dessus de Khankendi [Stépanaguerd]."

Ce qui prouve une fois de plus, si cela en était en besoin, que l'Azerbaïdjan n'a aucune intention de laisser le Haut-Karabakh aux Arméniens. Ce qui signifie, on ne peut plus clairement, que l'acceptation par Bakou des principes de Madrid, même mis à jour, n'est que de la poudre aux yeux des médiateurs et de la communauté internationale. La notion d'autodétermination ne fait pas partie du vocabulaire azéri.

Et que le jour hypothétique où Bakou acceptera de faire un référendum sur le statut définitif du Karabakh, c'est lorsque les Arméniens auront quitté le Haut-Karabakh, car les grandes puissances auront baissé leur pantalons devant les Turcs, une fois n'est pas coutume (Génocide des Arménien, traité de Lausanne, occupation de Chypre, problème Kurdes, etc. …), pour des raisons bassement mercantiles !

Le reste relève de la diplomatie et du paraître.

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"La résolution adoptée par le Parlement européen n'aura pas un impact sérieux sur le processus de règlement du conflit du Karabakh, mais aura des répercussions négatives sur le contexte politique des négociations," a déclaré la Secrétaire du parti ‘Héritage', Larisa Alaverdian, lors d'une conférence de presse.

‘Héritage' maintient son projet d'entamer le processus de reconnaissance de la République du Haut-Karabakh. "L'Arménie devrait au moins lancer le processus. Si les autorités ne veulent pas démarrer le processus, ils doivent au moins s'abstenir d'en empêcher la discussion," a-t-elle souligné.

En ce qui concerne le processus arméno-turc, ‘Héritage' rappelle que les protocoles restent la base de la normalisation des relations. En outre, ils restent sur le plus important ordre du jour du Parlement. "Ce qui veut dire que les autorités n'ont pas pris de mesures en vue d'améliorer les protocoles voire repartir d'un nouveau pied."

Selon Larisa Alaverdian, la poursuite du processus arméno-turc dépend des ambitions de la Turquie. Le plus grand souhait d'Ankara étant d'assumer un rôle prépondérant dans la région, les pressions vont aller en croissant.

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"Ce n'est pas un drame," a déclaré le Vice-président du Parti Républicain d'Arménie, Razmik Zohrabian, parlant de la résolution 2216 adoptée par le Parlement européen. "Ils peuvent adopter toutes les résolutions qu'ils veulent ; notre objectif est de parvenir à l'autodétermination du Haut-Karabakh," a-t-il ajouté.

Parlant de la prochaine nomination de l'ancien coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, Matthew Bryza, en tant qu'ambassadeur américain en Azerbaïdjan, Razmik Zohrabian a déclaré : "cela ne signifie pas que les États-Unis ont une position pro-azerbaïdjanaise concernant le conflit du Karabakh. Bryza pourrait avoir été désigné comme ambassadeur américain en Arménie, que cela n'aurait pas fait de différence pour les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

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Le président Serge Sarkissian a déclaré que sa visite à Bruxelles était importante, car c'est la première après l'adoption du Traité de Lisbonne.

Il a fait part au président de l'UE, Herman Van Rompuy, de sa satisfaction pour le soutien de l'Union européenne à la normalisation arméno-turque.

« L'Arménie sera heureuse, si la Turquie parvient à se conformer aux normes de l'UE, dans ce cas, nous traiterons avec un pays plus prévisible et stable. Nous sommes d'accord qu'il ne doit pas y avoir de lignes de démarcation et de frontières fermées en Europe. Nous avons également évoqué le conflit du Karabakh, indiquant que, comme d'autres conflits, il peut être résolu que de manière pacifique, sans recours à la force ou aux menaces de guerre. Certaines dispositions de la résolution du Parlement européen sur le Sud-Caucase nous ont apparues étranges. Comment un membre du Parlement, qui n'a jamais été au Haut-Karabakh et qui n'a pas consulté d'experts, appelle à prendre parti, sans prendre en considération les détails des négociations en cours et la situation actuelle ? Je ne pense pas que cela soit une bonne façon de procéder. La guerre du Karabakh a été imposée à nous et la situation actuelle est le résultat de la tentative échouée d'anéantir la population du Karabakh," a déclaré Serge Sarkissian.

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Extraits de PanArmenian et de la Radio Publique d'Arménie.