mercredi 30 juin 2010

Qui ne bénéficiera pas d'une guerre au Karabakh ?

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Au bout de seize ans, il devient de plus en plus clair que les positions de chacun varieront très peu :

- Les puissances médiatrices ne feront pas plus qu'elles n'ont fait jusqu'à présent. Elles ont suffisamment à faire avec la crise mondiale et les guerres en cours pour ‘s'encombrer' d'un nouveau problème ;

- La Turquie aura beau jeu de maintenir son blocus, le prétexte ‘Karabakh' pouvant être, si besoin est, remplacé par celui ‘génocide' ;
- L'Azerbaïdjan ne ‘lâchera' jamais le Karabakh, quitte pour cela à s'engager dans un harcèlement permanent sur la ligne de front avec le Karabakh, tout en évitant une guerre ouverte avec l'Arménie. Il faut bien protéger ses sources de revenus ;

- Et l'Arménie gardera ses positions jusqu'à ce que Bakou accepte le principe d'autodétermination du Haut-Karabakh, et donc, son détachement éventuel du giron azéri.

Reste le rapport de force entre Washington et Moscou sur la région, le tout sous-tendu par les intérêts énergétiques de la mer Caspienne. Aussi les Résolutions, si Résolutions il y a, iront rejoindre ceux sur Israël ou sur Chypre dans la rubrique ‘lettres mortes'.

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Les récents développements sur le front du Karabakh, entre autres choses, ont confirmé une chose très importante, ou plutôt une vérité : la communauté internationale n'est pas préoccupée par les conflits dans l'ex-Union soviétique et se contentera de formuler des déclarations générales et de "condamner". Ils n'essayeront pas d'empêcher l'évolution du conflit vers une phase ‘plus chaude'. Les grandes puissances et les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE n'interviendront que lorsque leurs propres intérêts dans la région seront affectés.

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(…)

Permettez-moi un commentaire sur la visite du ministre turc des Affaires étrangères au Kazakhstan, qui serait passé inaperçue s'il n'y avait eu des pourparlers pour résoudre le conflit ethnique. Au passage, Davutoglu et Saudabayev pour une raison quelconque ont abordé le conflit du Karabakh, qui, dans l'ensemble, ne relève pas de l'activité de ces deux pays. Toutefois, tout comme le président de l'OSCE, le Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan croit sans doute qu'il se doit d'intervenir dans tous les conflits. Tout cela dans la mesure où les grandes puissances le permettent.

En ce qui concerne le Groupe de Minsk de l'OSCE, les coprésidents ont une fois de plus rappelé la déclaration, qui depuis plusieurs années est toujours la même. Comme d'habitude, ils ont exprimé leurs graves préoccupations sur l'utilisation de la force et la perte insensée de vies humaines dans la zone de conflit. "Ces incidents sont une violation inacceptable de l'accord de cessez-le de 1994 et en contradiction avec l'engagement des parties de s'abstenir de recourir à la force ou d'utiliser la menace." Soit dit en passant, selon la pratique internationale, le terme "inacceptable" signifie : "Hélas, nous ne pouvons pas rien faire et nous sommes d'accord avec tout le monde …."

Et, naturellement, les coprésidents vont exhorter les parties à faire preuve de retenue dans leurs actions et leurs déclarations publiques, et de préparer leur société, non pour la guerre mais pour la paix, soulignant qu'il n'y a pas d'alternative au règlement pacifique du conflit et que la guerre ne peut jamais être une solution. "Nous appelons à coopérer avec le Représentant personnel du Président de l'OSCE et à ne prendre aucune mesure qui pourrait entraver le suivi de la situation dans la zone de conflit."

Personne n'avance que les médiateurs vont faire une déclaration, mais pas aussi fade et inutile que toutes les précédentes. Ils pourraient, au moins par respect de justice, désigner l'auteur de l'incident afin de ne pas donner à Bakou l'occasion de blâmer à nouveau le Karabakh pour tous les maux. Mais encore une fois les médiateurs ont décidé, comme ils disent : "ne pas ajouter de l'huile sur le feu". Il est également vrai que si la guerre reprend au Karabakh, l'OSCE aura sa part de responsabilités, avec ses déclarations générales et sa « navette diplomatique », qui n'a jamais désigné les auteurs de violences et encore moins les livrer à la justice. Et la guerre hypothétique peut se transformer en une vraie guerre, comme si personne n'avait besoin que le Sud-Caucase soit pacifique, en particulier les États-Unis et la Russie. Les assurances d'un désir de paix ne doivent pas se contenter, en quelque sorte, de suppositions. Maintenant, à savoir si Ilham Aliev partagera ou pas le sort de Mikhaïl Saakachvili, reste encore incertain. Quant à la partie arménienne, elle doit toujours se tenir prête et répondre de manière adéquate aux ‘provocations' et, si besoin, envoyer des commandos. En outre, ce qui s'est passé le 18 Juin n'est pas une provocation, mais belle et bien une opération planifiée. Simplement, comme toujours, Bakou avait surestimé sa force, dans l'espoir qu'après le tout premier tir, les Karabakhis se rendraient.

Il y a encore beaucoup de zones d'ombre dans cette longue histoire. Est-ce que Medvedev savait ce qu'Aliev avait préparé au sortir des pourparlers ? Ceci, combiné avec l'offre de Gazprom d'acheter 2 milliards de mètres cubes de gaz azerbaïdjanais, et ce immédiatement après l'incident du 18 juin, devrait mettre la partie arménienne sur ses gardes. Dans ce contexte, la fermeture à Bakou d'un petit bureau de la ‘British Petroleum' est presque passée inaperçue. Il est encore trop tôt pour parler de désengagement de la BP en Azerbaïdjan, mais étant donné l'état désastreux de la société après l'accident de ‘Deepwater Horizon' et les énormes amendes que la société va devoir payer, on peut supposer que c'est une probabilité non nulle. Après tout, ce n'est pas par plaisir que l'Azerbaïdjan passe progressivement de l'approvisionnement en pétrole à celui de gaz naturel.

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Karine Der-Sahakian – PanArmenian.net – Département Analyse



mardi 29 juin 2010

Karabakh : Réactions au communiqué des pays coprésidents

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Le fait de dire et de répéter que le droit à l'autodétermination de la population du Haut-Karabakh fera partie de l'accord de paix (et donc le statut définitif du Haut-Karabakh), et ce au même titre que l'intégrité territoriale est inacceptable par Bakou. On comprend alors pourquoi Ilham Aliev a quitté rapidement la rencontre de Saint-Pétersbourg et montré son irritation avec les propositions des pays médiateurs en lançant un commando contre les lignes arméniennes près de Chaylu.

Il a fallu sept mois à l'Arménie pour geler les protocoles avec la Turquie, après que cette dernière ait mis une pré-condition (non prévue) dans les accords de normalisation des relations. Cela fait quatorze ans que l'Azerbaïdjan refuse absolument de voir un jour le Haut-Karabakh quitter son giron, et pourtant les négociations de paix continuent.

La réponse est simple. Tant qu'il existe une situation de guerre, les occidentaux ne peuvent pas traiter leurs Affaires énergétiques l'esprit tranquille. Donc nécessité de trouver un Accord de paix.

Il serait peut-être temps pour les pays coprésidents du groupe de Minsk, de changer de braqué et d'éviter de sortir des déclarations où :"tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", avec à la clé un : "faut qu'on, y a qu'à". On peut tancer un empêcheur de tourner en rond, autrement que par des voies militaires.

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** Bakou **


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Le président azerbaidjanais, Ilham Aliev, et d'autres Hauts responsables ont indiqué à plusieurs reprises que Bakou n'acceptera la perte du Karabakh. Et de préciser que les Arméniens du Karabakh pourront seulement déterminer l'étendue de leur autonomie au sein de l'Azerbaïdjan. Mammediarov, pour sa part, avait déclaré en Mars que le soi-disant référendum sur le statut du Karabakh serait voté par tous les Azerbaïdjanais.

Un Haut conseiller militaire d'Aliev a mémé affirmé samedi que la population du Karabakh n'a pas le droit à l'autodétermination. "Il n'y a aucun concept tel que le ‘peuple du Karabakh'. Tout comme il ne peut y avoir de notion de ‘peuple du Kyurdamir' ou de tout autre district [azerbaïdjanais]. Seule une population - et pas seulement les Arméniens - réside au Karabakh," a déclaré le lieutenant-général Vahid Aliev à l'agence Trend.

Selon le bureau de M. Medvedev, Aliev et le président arménien Serge Sarkissian ont réduit leurs divergences sur le règlement proposé lors de leur dernière rencontre à Saint-Pétersbourg le 17 Juin dernier.

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** L'ambassadeur britannique **


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"Je pense que nous sommes très loin d'une vraie guerre. Le conflit du Karabakh doit être résolu sur la base des trois principes de l'Acte final d'Helsinki, à savoir : - le droit des peuples à l'autodétermination ; - l'intégrité territoriale ; - et le non-usage de la force. La Grande-Bretagne soutient les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE visant à résoudre le conflit," a déclaré l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord en Arménie, Charles Lonsdale, lors d'une conférence de presse.

Selon lui, l'incident du 18 Juin sur la ligne de contact entre les forces armées du Haut-Karabakh et de l'Azerbaïdjan, démontre une fois de plus l'importance des pourparlers. Il a exprimé l'espoir que de tels incidents ne se reproduiront plus. Il a exhorté les parties à s'abstenir à user de la force et à ne pas être agressif. L'ambassadeur a également appelé les parties à s'impliquer étroitement dans les négociations, soulignant que la Grande-Bretagne soutenait la déclaration des présidents Obama, Sarkozy et Medvedev sur les pourparlers de paix.

Lonsdale a ajouté que la Grande-Bretagne est contre tout changement de format du Groupe de Minsk, vu que les pays médiateurs sont bien informés sur le conflit du Karabakh. Quant à la résolution de l'APCE sur le Sud-Caucase, pour lui, le document ne reflète pas la position officielle des Etats membres du CE, mais celle de certains parlementaires de ces États. Et donc, le Royaume-Uni continuera à soutenir la coopération constructive de l'Arménie avec l'UE et l'OTAN.

De même, le Royaume-Uni soutient la diplomatie du football initié par le Président Serge Sarkissian, ainsi que les efforts visant à normaliser les relations avec la Turquie.

L'ambassadeur a noté que malgré la déception de certains sur le processus, le dialogue entre la Turquie et l'Arménie n'a pas d'alternative, car il répond aux intérêts des deux pays et de toute la région. Il a également souligné que le processus de réconciliation arméno-turc doit se poursuivre et atteindre son terme logique. Charles Lonsdale a une fois de plus souligné que le Royaume-Uni est prêt à aider au dialogue arméno-turc de quelle que façon que ce soit.

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** Le Parti Républicain **


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Gagik Melikian, un député du Parti Républicain (HHK), a déclaré aux journalistes que Medvedev a soumis aux présidents Aliev et Sarkissian de nouvelles "propositions" de paix, décrites comme "favorables" par la partie arménienne. Melikian a indiqué qu'Aliev n'a pas donné suite et a coupé court à son voyage à Saint-Pétersbourg.

L'Azerbaïdjan s'est jusqu'à présent abstenu de bien évaluer les pourparlers de Saint-Pétersbourg. Un porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a déclaré le 19 Juin que : "les Arméniens doivent comprendre la nécessité de transformer les réunions sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh de quantitatives en qualitatives."

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"Les propositions de Saint-Pétersbourg ont été acceptées par l'Arménie, mais non par l'Azerbaïdjan. Je pense qu'il était important de faire une telle déclaration après la réunion de Saint-Pétersbourg," a déclaré le porte-parole du Parti Républicain, Edouard Charmazanov, en commentant la déclaration commune des trois présidents au Canada.

"La déclaration reflète les propositions de la partie arménienne. Tout d'abord, elle fait une référence claire à la question du statut de la RHK. Elle prévoit la possibilité pour le peuple du Haut-Karabakh de déterminer son avenir par le biais de la libre expression de sa volonté. Ce n'est rien d'autre que la reconnaissance du droit des Karabakhis à l'autodétermination. La deuxième chose importante, c'est qu'il devra y avoir un couloir terrestre reliant l'Arménie au Haut-Karabakh. La troisième, a trait aux garanties de sécurité," a indiqué le porte-parole.

"Cette déclaration est presque identique à celle d'Aquila de 2009. Cela s'explique probablement par le fait que les principes de Madrid et les propositions de Saint-Pétersbourg basées sur ces principes parlent de progrès et indiquent que la solution militaire est exclue," a-t-il ajouté.

Selon Charmazanov, l'Arménie reste attachée à sa position, à savoir la détermination du statut du Haut-Karabakh.

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** Le Parti Héritage **


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"On a une impression que les pays coprésidents le Groupe de Minsk de l'OSCE ne sont pas préoccupés les récents événements et tentent de ramener les parties à la situation qui existait avant les réunions de Sotchi et de Saint-Pétersbourg, en particulier ne tenant compte du seul fait que l'Azerbaïdjan a été satisfait et que l'Arménie a gardé le silence après la réunion de Sotchi, et l'inverse après la réunion de Saint-Pétersbourg, la partie arménienne satisfaite et la partie azerbaïdjanaise irritée," a déclaré le leader du parti Héritage, Stépan Safarian, commentant la déclarations de Muskoka.

"Par conséquent, je crois que la dernière déclaration était une tentative pour sortir les parties de l'état de déception, de leur insuffler l'inspiration pour les ramener à la situation antérieure," a-t-il précisé.

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** La FRA-Dachnaktsoutioun **


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Le représentant de la Fédération Révolutionnaire Arménienne a indiqué que la FRA n'acceptait pas les principes de Madrid et a ajouté que la déclaration des dirigeants des pays coprésidents le Groupe de Minsk de l'OSCE, était incomplète à plusieurs égards.

"Tout d'abord, le fait que les Présidents n'ont fait aucune mention de l'attaque de la semaine dernière par la partie azerbaïdjanaise, prouve qu'ils ne sont pas préoccupés par la question," a déclaré le directeur du Bureau Hay Dat et des Affaires politiques de la FRA, Kiro Manoyan.

"Toutefois, il convient de mentionner que l'année dernière les Présidents avaient chargé leurs représentants de travailler avec les parties sur les principes de mise à jour, comme le prétend la partie azerbaïdjanaise. La déclaration actuelle n'en fait aucune référence," a souligné Kiro Manoyan.

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** Le parti Arménie Prospère **


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"La déclaration des présidents des pays coprésidents le Groupe de Minsk de l'OSCE, indique de nouveau que les négociations sur le Haut Karabakh doivent se dérouler sur la base des principes de Madrid, qui comprennent les trois principes de l'Acte final d'Helsinki : - le droit des peuples à l'autodétermination ; - l'intégrité territoriale ; - et la non-utilisation ou la menace de la force. L'Arménie a déclaré il y a deux ans qu'elle acceptait les principes de Madrid en tant que base pour les négociations," a déclaré la représentant du parti Arménie Prospère, Naira Zohrabian.

"Une chose est claire : la reconnaissance internationale de la République du Haut-Karabakh est le cœur du conflit. En ce qui concerne l'élimination des conséquences du conflit, la partie arménienne est prête à discuter de concessions mutuelles. Il est clair pour tout le monde qu'il devra y avoir des concessions, mais seulement après que la reconnaissance internationale de la RHK soit un fait," a précisé Naira Zohrabian.

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** Le Parti Démocratique **


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"La mise en œuvre des mesures énoncées dans la déclaration des trois coprésidents n'est pas réaliste," a déclaré le chef du Parti Démocratique, Aram Sarkissian, lors d'une conférence de presse.

Selon le leader, les réalités actuelles et les positions de chacun ne permettent pas d'entreprendre la rédaction d'un Accord dans un proche avenir.

"Même si nous supposons que les parties s'entendent sur les principes de base et tentent de signer un traité de paix, le processus prendra au moins dix ans, parce que la feuille de route qu'ils auront décrite n'aura rien à voir avec la réalité," a-t-il souligné.

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** L'Institut du Caucase **


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Le Directeur de l'Institut du Caucase, Alexander Iskandarian, estime que la déclaration des dirigeants des pays coprésidents "reprend effectivement ce qui avait été déclaré plus tôt."

"Cependant, cette fois les trois présidents ont mis en évidence le cadre des principes qu'ils proposent aux parties, sans les étiqueter en tant que principes de Madrid, mis à jour ou pas. Pour autant, cela ne signifie pas que les propositions sont réalistes ou réalisables. Ce n'est ni un document, ni un traité. C'est juste un cadre assez fragile de principes," a indiqué l'analyste, ajoutant que la proclamation de principes et de la signature d'un traité sont deux choses complètement différentes.

"Le passage de principes à un traité de paix peut prendre des années. Un Accord sur les principes de base ne signifie pas un Accord sur tout. Il existe un certain nombre de questions à clarifier pour que l'Accord sur ces principes puisse se transformer en un traité en béton," a-t-il souligné.

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** Le politologue **


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"La déclaration des trois présidents américain, russe et français est une feuille de route proposée par les pays coprésidents le groupe de Minsk. Le point positif sur la déclaration des principes est qu'elle n'essaie pas de déterminer les mécanismes," a déclaré le politologue Yervant Bozoian.

"Les attentes pour un règlement rapide du conflit ne sont pas réalistes, même après cette déclaration. Il serait irréaliste de dire que la solution du problème est proche. Nous avons souvent entendu des déclarations de ce genre. Toutefois, ces déclarations sont importantes pour prévenir la menace de guerre. Certes, les déclarations ne peuvent pas supprimer l'usage de la force, mais créent une certaine atmosphère morale et psychologique," a ajouté Yervant Bozoian.

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** L' ancien combattant **


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"Les principes de Madrid ne sont pas acceptables pour les combattants de la liberté de ‘arabo'. Ils ont leur propre point de vue sur les concessions. ‘Concessions mutuelles' signifie que le Karabakh doit devenir indépendant ou rejoindre l'Arménie, en échanges de 2-3 districts, tels Aghdam ou Fizuli," a déclaré Manvel Yeghiazaryan, le commandant de la brigade "arabo".

Il y a dix-huit ans, la brigade brigade "arabo" subissait de lourdes pertes pendant les batailles de Mardakert. Près de quatre-vingt combattants ont perdu la vie. 300 volontaires et de nombreux soldats arméniens de différentes brigades sont toujours portés disparus aujourd'hui.

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de Armenialiberty



lundi 28 juin 2010

Edouard Nalbandian réagit à la déclaration des présidents américain, russe et français.

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

En tant que chef de la diplomatie arménienne, Edouard Nalbandian ne pouvait moins qu'en des ‘termes choisis', mettre en exergue les points forts concernant directement la population arménienne du Karabakh : - Le droit à l'autodétermination ; la liaison avec l'Arménie ; et bien sûr la sécurité physique de la population. Ce que l'Arménie a toujours réclamé.

Mais, comme Bakou n'accepte pas de voir le Karabakh lui échapper suite au principe d'autodétermination des peuples, et l'Arménie de voir le Karabakh retourner dans le giron azerbaidjanais, cela revient à tourner en rond. Ce qui permet, au passage, à la Turquie, de maintenir le blocus de l'Arménie, et à Erdogan de se faire mousser auprès des Grands de ce monde, par G20 interposé.

Quand on fait fi du contexte historique, des manipulations de Staline et des pogroms des Azéris, il ne faut s'étonner que les choses trainent en longueur.

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Edouard-Nalbandian29_medium
"Nous nous félicitons de la volonté et des efforts constants des dirigeants des pays qui coprésident le Groupe de Minsk de l'OSCE - la Russie, les Etats-Unis et en France -, en s'appuyant sur les deux parties pour rapprocher leurs positions et avancer vers un règlement pacifique du conflit," a déclaré le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, commentant la déclaration sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh, faite par les présidents des États-Unis, de la Russie et de la France, lors du sommet du G8 au Canada.

"Il est important que la déclaration faite en marge du sommet du G8 au Canada, faisant référence aux propositions faites dans le cadre de la déclaration d'Aquila du 10 Juillet 2009, réaffirme les principes qui, à plusieurs reprises, avaient été acceptés par l'Arménie comme ‘principes de base' pour le règlement du conflit. Il s'agit notamment : - du statut définitif du Haut-Karabakh qui doit être déterminé par une expression juridiquement contraignante de la volonté du peuple du Haut-Karabagh, ce qui signifie une reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple du Haut-Karabakh ; - d'une liaison terrestre permanente entre l'Arménie et l'Artsakh ; - et des garanties internationales de sécurité," a précisé le ministre.

Selon lui, les éléments des propositions de Madrid mentionnés dans la déclaration rappellent ceux du document publié à Madrid repris dans la déclaration d'Aquila, alors que cela fait plus de deux ans que l'Arménie avait déclaré qu'elle les acceptait, reconnaissant le document de Madrid comme base de négociations.

"Les dirigeants des pays coprésidant rappellent que dans les négociations sur la base des propositions de Madrid de 2007, une étape importante, qu'une autre phase a été particulièrement franchie au cours de la réunion qui s'est tenue il y a 10 jours exactement à Saint-Pétersbourg, où les parties avaient conclu que les réalisations depuis [Madrid], étaient le résultat des multiples réunions, et ont convenu de poursuivre les négociations sur cette base.

Les jours à venir montreront si Azerbaïdjan est prêt à emprunter cette voie ou s'il continuera son attitude belliqueuse pour tenter de faire échouer le processus de négociations par le biais de nouvelles provocations et de démarches non-constructives," a conclu Edouard Nalbandian.

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Radio Publique d'Arménie



Karabakh: The international community made a gesture

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MUSKOKA, Canada—On June 26, Russian President Dmitry Medvedev, U.S. President Barack Obama, and French President Nicolas Sarkozy, issued the following statement on Karabakh from the G8 summit:


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We, the Presidents of the OSCE Minsk Group's Co-Chair countries, France, the Russian Federation, and the United States of America, reaffirm our commitment to support the leaders of Armenia and Azerbaijan as they finalize the Basic Principles for the peaceful settlement of the Nagorno-Karabakh conflict.

We welcome as a significant step the recognition by both sides that a lasting settlement must be based upon the Helsinki Principles and the elements that we proposed in connection with our statement at the L'Aquila Summit of the Eight on July 10, 2009, relating to: the return of the occupied territories surrounding Nagorno-Karabakh, interim status for Nagorno-Karabakh guaranteeing security and self-governance, a corridor linking Armenia to Nagorno-Karabakh; final status of Nagorno-Karabakh to be determined in the future by a legally-binding expression of will, the right of all internally-displaced persons and refugees to return, and international security guarantees, including a peacekeeping operation.

Now the Presidents of Armenia and Azerbaijan need to take the next step and complete the work on the Basic Principles to enable the drafting of a peace agreement to begin. We instruct our Ministers and Co-Chairs to work intensively to assist the two sides to overcome their differences in preparation for a joint meeting in Almaty on the margins of OSCE Informal Ministerial.

Nicolas Sarkozy, Dimitri Medvedev, Barack Obama

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U.S. Secretary of State Hillary Clinton plans to visit both Armenia and Azerbaijan early next month during a trip to the South Caucasus.

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Public Radio of Armenia



dimanche 27 juin 2010

Karabakh : La communauté internationale fait un geste

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Et quel geste ! Le contraire aurait été étonnant. Alors que l'Azerbaïdjan continue ses menaces de guerre après avoir attaqué un poste frontière du Karabakh mercredi dernier, les trois pays qui coprésident le groupe de Minsk de l'OSCE, font comme si ne rien n'était, et se contentent de réitérer le même texte qu'il y a un an au G8 d'Aquila. Le tout enrobé dans des négociations ‘pacifiques'.

Bakou n'ayant aucunement l'intention d'accorder une quelconque indépendance au Haut-Karabakh et ce quel que soit le résultat du référendum sur le statut final de l'Artsakh, on ne voit pas pourquoi les Arméniens devraient ‘restituer' les sept districts entourant le Haut-Karabakh. Sans doute pour que, totalement encerclé par les troupes azéries, les Arméniens soient obligés de partir, ou pire, exterminés.

Pourquoi vouloir appliquer aux Arméniens un schéma que la communauté internationale est incapable, depuis des décennies, de le faire envers la Turquie (vis-à-vis des Chypriotes) ou envers Israël (vis à vis des Palestiniens) ?

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Le 26 Juin, au sommet du G8 de Muskoka, Canada, les présidents : russe Dimitri Medvedev, américain Barack Obama, et français Nicolas Sarkozy, ont sorti le communiqué suivant sur le Karabakh :

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Nous, les Présidents des pays coprésidant le Groupe de Minsk, la France, la Fédération de Russie et les États-Unis d'Amérique, réaffirmons notre engagement à soutenir les dirigeants de l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour la finalisation d'un règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh basé sur les Principes de base.

Nous nous félicitons comme étape importante la reconnaissance par les deux parties qu'un règlement durable doit être fondé sur les principes d'Helsinki et sur les éléments que nous avons proposé dans le cadre de notre déclaration lors du sommet du G8 de l'Aquila le 10 Juillet 2009, qui stipulait : - le retour des territoires occupés autour du Haut-Karabakh ; -un statut provisoire garantissant la sécurité du Haut-Karabakh et l'auto-gouvernance ; - un corridor reliant l'Arménie au Haut-Karabakh ; - le statut final du Haut-Karabakh, déterminé à l'avenir par un vote juridiquement contraignant, expression de la volonté populaire ; - le droit pour toutes les personnes déplacées et pour les réfugiés de revenir ; - la garantit d'une sécurité internationale, comprenant une opération de maintien de la paix.

Maintenant, les Présidents arménien et azerbaidjanais doivent franchir la prochaine étape et terminer les travaux basés sur les principes de base pour permettre de commencer l'élaboration d'un accord de paix. Nous chargeons nos ministres et les coprésidents à travailler intensément pour aider les deux parties à surmonter leurs divergences, en vue d'une réunion conjointe à Almaty en marge du forum informel des ministres de l'OSCE.

Nicolas Sarkozy, Dimitri Medvedev, Barack Obama

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La Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, prévoit de visiter l'Arménie et l'Azerbaïdjan au début du mois prochain dans le cadre d'une visite au Sud-Caucase.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie



samedi 26 juin 2010

Karabakh : Bakou et son attaque incongrue

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Rien n'y fait, le président azerbaidjanais persiste et signe. Il tient absolument à essayer ses nouvelles armes ‘in situ' et non plus dans le cadre d'exercices ou de manœuvres militaires. Il n'a que faire du Haut-Karabakh, ni sur le plan économique ni sur le plan militaire, et encore moins sur le plan humain.

Les millions versés par les organismes internationaux, par les pays islamiques et depuis trois ans par les pétrodollars ont peu changé le quotidien des réfugiés azéris. Depuis seize ans que ces personnes ont fui les zones de combat, s'ils vivent dans la pauvreté et dans des baraques de fortune, c'est bien parce que Bakou l'a décidé ainsi. C'est la vitrine qu'Aliev persiste à montrer aux étrangers.

Par contre, perdre la face, ça c'est inadmissible. L'honneur est une valeur incontournable chez les Azéris, et tout sera entrepris, même au péril de milliers de vies humaines, pour redorer son blason. Et les occidentaux de ‘pérorer' sur les bienfaits de négociations pacifiques et d'une région sécurisée, ...

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** Surveillance sur la ligne de front **


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Le 24 Juin, conformément à l'accord antérieur réalisé avec les autorités de la RHK, la mission de l'OSCE s'est rendue sur la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et les forces armées de l'Azerbaïdjan à Chaylu, aux environs de Taliche dans la région de Mardakert, où le 18 Juin dernier, le commando azerbaïdjanais avait grossièrement violé le cessez-le-feu.

Côté azerbaïdjanais, la mission était conduite par le Représentant personnel du Président de l'OSCE, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk.

Côté RHK, la surveillance était pilotée par les assistants d'Andrzej Kasprzyk, Antal Herdich (Hongrie) et Zhaslan Nurtazin (Kazakhstan). La mission de surveillance était accompagnée des représentants des ministères de la Défense et des Affaires étrangères de la RHK.

Les militaires de l'Armée de Défense de la RHK, responsables de la défense de cette zone, ont présenté aux membres de la mission les détails de l'attaque du commando azéri.

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** Fausses rumeurs **


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Dans une interview à la radio ‘Voice of America', le Représentant permanent de la République du Haut-Karabakh (RHK) à Washington, Robert Avédissian, a rejeté les informations des médias azerbaïdjanais sur les incendies [volontaires] dans les territoires sous le contrôle de la RHK.

Il a indiqué qu'en fait l'incendie s'est propagé du territoire azerbaïdjanais et a menacé les agriculteurs Karabakhis ; et de préciser : "Comme la récolte côté azéri mûrit deux semaines plus tôt, les agriculteurs azerbaïdjanais brûlent les champs après la récolte et le feu s'est propagé côté NKR."

Selon lui, les incendies sont également provoqués par les balles traçantes tirées par les soldats azerbaïdjanais.

"Les dirigeants de la RHK ont à maintes fois demandé aux autorités azerbaïdjanaises, par l'intermédiaire de l'OSCE, une coopération pour la prévention des incendies ; à chaque fois rejetée. À ce jour, les autorités arméniennes prennent les mesures correspondantes pour empêcher la propagation de l'incendie," a souligné le Représentant.

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** Edouard Nalbandian fait le point **


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"La communauté internationale considère l'Azerbaïdjan comme le principal responsable de la récente violation du cessez-le-feu autour du Haut-Karabakh," a affirmé vendredi le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian.

Les médiateurs américain, russe et français agissant sous l'égide de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et l'Union européenne (UE) ont déploré les combats meurtriers de la semaine dernière dans le Nord-est du Karabakh.

Pourtant, ni les médiateurs, ni l'UE n'ont explicitement reproché aux intéressés l'incident armé le plus grave relevé depuis deux ans sur la ligne de contact arméno-azerbaïdjanaise. Ils ont exhorté les deux parties à faire preuve de retenue et à rechercher une solution pacifique au conflit.

Nalbandian a insisté sur le fait que ces déclarations sont "adressées principalement à l'Azerbaïdjan. Dans nos contacts, ceux qui font de telles déclarations, surtout après le dernier incident, nous disent : "Vous pouvez voir clairement à qui s'adressent nos remarques,"" a-t-il souligné lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue autrichien, Michael Spindeleger, en visite à Erevan. Et d'ajouter :

"Clairement, ce n'est pas l'Arménie qui fait des déclarations belliqueuses, ou des appels à la guerre. Ce n'est pas non plus l'Arménie qui a organisé cette provocation à la frontière et à l'intérieur du territoire de la RHK. Ce n'est pas l'Arménie qui a rejeté une proposition visant à renforcer le régime du cessez-le feu, faite par le Groupe de Minsk de l'OSCE."

Nalbandian a souligné en même temps qu'Erevan attend une "position plus nette" de la communauté internationale sur le conflit du Karabakh ainsi que sur les menaces régulières de l'Azerbaïdjan de régler le conflit par la force. Lui et le Président Serge Sarkissian ont exigé une condamnation internationale explicite de Bakou au lendemain de l'incident. "Des déclarations sur le récent incident à Chaylu devraient être considérées comme un ‘carton jaune' à l'Azerbaïdjan," a-t-il ajouté

Le ministre Nalbandian a également mis l'accent sur les tentatives de Bakou d'ajouter une coloration religieuse au conflit du Karabakh et donc d'impliquer les Etats islamiques.

"La communauté internationale devrait évaluer de façon adéquate la provocation azérie. Sinon, l'Azerbaïdjan aura l'impression que la communauté internationale autorise ou tolère de telles tentatives, des déclarations belliqueuses, tant sur le fond que sur la forme," a indiqué Edward Nalbandian.

Q : Que faire pour relancer le processus de normalisation arméno-turc ?

R : La Turquie doit changer sa position. Le processus repartira lorsque la Turquie respectera les accords conclus et ratifiera les protocoles sans conditions préalables. C'est la position non seulement de l'Arménie, mais aussi celle de la communauté internationale.

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** Michael Spindelegger reste neutre **


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"Je ne suis pas ici pour résoudre le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", a déclaré de son côté le ministre fédéral des Affaires européennes et internationales de l'Autriche, Michael Spindelegger. "Pour moi, il faut d'abord écouter toutes les parties et tous les avis."

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il a omis de réagir aux déclarations anti-arméniennes du ministre azéri des Affaires étrangères, Elmar Mammediraov, à Bakou, le ministre autrichien a répondu qu'il ne commentait pas les déclarations de ses homologues des autres pays.

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** Ilham Aliev jette de l'huile sur le feu **


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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à de nouveau averti jeudi dernier que ses troupes vont tenter de reconquérir la région contestée et les districts azerbaïdjanais entourant le Haut-Karabakh, si les longs pourparlers de paix avec les Arméniens ne donnent pas un résultat acceptable pour Bakou. "Le peuple tout entier de l'Azerbaïdjan sera mobilisé, ainsi que toutes les unités militaires. Un travail de coordination doit être mené au sein des Forces armées à cette fin," a-t-il déclaré lors d'un discours devant les militaires azerbaïdjanais ; rapportent les agences de presses azerbaïdjanaises.

Selon le ministère de la Défense azerbaïdjanais des manœuvres militaire de grande envergure ont eu lieu dans un endroit tenu secret du 21 au 24 Juin.

Aliev a décrit ces exercices militaires comme "très réussis." "L'objectif principal de ces exercices est de nous permettre d'un commun effort de libérer nos terres de l'occupant."

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** Arthur Baghdassarian relativise l'incident **


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"L'incident de la ligne de contact ne fournit pas un motif suffisant pour suspendre le processus de négociations. L'Arménie s'est engagée à poursuivre les négociations pacifiques, nous ne devons pas céder aux provocations diverses et aux actes de sabotage. Dans le même temps, nous condamnons le fait que d'une part, ils négocient, et que d'autre part ils organisent de tels actes subversifs," a déclaré le Secrétaire du Conseil de sécurité nationale d'Arménie, Arthur Baghdassarian.

Pour le Secrétaire, l'Arménie a maintenant mise en œuvre des réformes sérieuses dans le domaine de la Défense. "Notre pays doit faire le maximum pour élever le niveau de sécurité tout en poursuivant le processus de négociations pacifiques."

Concernant la possibilité d'une nouvelle provocation azérie, Arthur Baghdassarian a déclaré : "L'Arménie est prête à tout scénario, et de citer le dicton : ‘Si tu veux la paix, prépare la guerre'."

"Les efforts de notre pays sont destinés à l'établissement d'une paix durable dans la région et au règlement pacifique du conflit du Karabakh," selon le Secrétaire, rappelant que la solution repose sur trois éléments : - la détermination du statut du Haut Karabakh ; - le lien direct entre l'Arménie et le Karabakh ; - et l'existence de garanties de sécurité.

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie, de Armenialibety et du Ministère de la défense de l'Artsakh



vendredi 25 juin 2010

De la possibilité d'une guerre au Karabakh

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Sévère réquisitoire envers le chef de l'Etat azerbaidjanais Ilham Aliev ; poste hérité de son père Haydar, en octobre 2003.

En Azerbaïdjan, la violence est certainement la moins répandue, non pas parce qu'elle est plus démocratique, mais plus simplement parce que le régime est de type autoritaire pour ne pas dire dictatorial. L'opposition est quasiment inexistante et tous les postes clés du gouvernement et des grandes sociétés sont aux mains du clan Aliev et des leurs amis.

Les subsides liés au pétrole et au gaz, ont enrichis plus d'un homme, et les comptes numérotés à l'étranger se portent on ne peut mieux. Même le dernier fils d'Aliev, encore adolescent, ferait pâlir de jalousie n'importe quel industriel européen s'il voyait le portefeuille d'actions ou l'étendue de ses biens immobiliers à travers le monde !

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S'agissant du Haut-Karabakh (Artsakh), je suis d'accord avec l'opinion souvent exprimée que la politique suivie par Ilham Aliev est fondée en grande partie sur des facteurs internes. Ilham, comme son père, appartient à cette école d'hommes politiques pour qui seul le pouvoir est sacro-saint, ce qui sous-entend la possibilité d'empocher des sommes immenses avec un tel statut. En conséquence, c'est dans cette perspective qu'il faut examiner la possibilité pour Aliev de déclencher une guerre sur le front de l'Artsakh. Toute guerre comporte des conséquences graves et imprévisibles pour le pouvoir en place. Ilham Aliev n'a pas oublié, je pense, que le pouvoir a changé de mains en Azerbaïdjan à la suite de la défaite militaire en Artsakh. Est-ce qu'actuellement Aliev est-il certain de faire plier la partie arménienne par une guerre ? Je suis convaincu que ce n'est pas le cas. Qui plus est, la probabilité que l'Azerbaïdjan ait plus de pertes que les Arméniens dans une guerre territoriale, est beaucoup plus grande.

Efforçons-nous aussi de comprendre quel sera le prix à payer par l'Azerbaïdjan pour remporter une victoire hypothétique en Artsakh. Imaginons l'impossible, à savoir, que les forces armées azerbaïdjanaises arrivent à écraser l'armée arménienne (chose difficilement réalisable concernant une armée retranchée sur des positions défensives) et chassent tous les Arméniens hors d'Artsakh (c'est une réalité de dire que cette guerre n'est pas seulement entre les deux armées, mais aussi entre les deux peuples), quelle serait alors la situation en Azerbaïdjan ? Avec des dizaines de milliers de personnes tuées dans la guerre, l'Azerbaïdjan se trouverait au bord d'un effondrement économique total.

En tant qu'Etat, l'Azerbaïdjan a survécu jusqu'à aujourd'hui exclusivement grâce à l'exportation du pétrole et du gaz naturel. C'est grâce aux pétrodollars que l'Azerbaïdjan peut se pavaner et menacer régulièrement l'Artsakh et l'Arménie. C'est pourquoi, les puits de pétrole, les oléoducs, les gazoducs et autres infrastructures sont d'une importance stratégique, et par voie de conséquence des cibles potentielles. Aussi, n'est-il pas évident que dans les premières heures d'une guerre, qu'il ne resterait que de la ferraille fumante, en lieu et place des infrastructures énergétiques ? Il est également important de souligner que l'Azerbaïdjan ne peut pas rendre la pareille, vue que l'économie arménienne, même avec tous ses défauts, est incomparablement moins vulnérable, étant donné que nous n'avons pas [comme Bakou] deux ou trois structures dont la destruction aurait pour conséquence la cessation de nos exportations, et donc 90% de nos revenus. D'ailleurs, Aliev devra faire face non seulement à ses propres concitoyens, mais surtout à toutes les entreprises étrangères qui ont fait des investissements énormes dans ce domaine et dont beaucoup n'ont pas encore atteint le retour d'investissement. Aliev a-t-il vraiment besoin d'une guerre ? L'émir de Bakou est content de lui-même, il traite la richesse fossile de tout un pays et maintient la majorité de la population du pays dans une extrême pauvreté, laquelle pourtant est le propriétaire légal de la grande richesse du pays. Aliev utilise le fanatisme anti-Arménien afin de soutenir son pouvoir volé et maintenir ses richesses détournées.

Aliev est un voleur de haut vol - ceux qui volent le pouvoir sont aussi des voleurs - aussi son cœur est toujours en situation de détresse. Par voie de conséquence, bien que je pense que la guerre soit hautement improbable, elle ne peut pas être complètement écartée. Dans des situations tendues, les guerres peuvent également éclater par elles-mêmes. Toutefois, comme un acte politique planifié, je crois qu'Aliev optera pour une telle aventure [il n'y a pas d'autre mot] dans un seul cas, à savoir, que sa propre position est tellement affaiblie dans son pays, qu'il lui sera difficile d'être sûr de pouvoir encore maintenir son pouvoir par des fraudes et des falsifications. En clair, il faut voir tous les développements politiques de l'Émirat de Bakou à travers la perspective du maintien la richesse et la position d'Aliev. Lorsque la guerre sera la seule voie pour Ilham Aliev de maintenir son emprise sur le pouvoir, il optera pour elle.

Toutefois, comme il n'y a presque pas de véritable opposition actuellement en Azerbaïdjan, je ne pense pas que l'émir se sente directement menacé par qui que ce soit. Ilham Aliev n'est pas personnellement intéressé par une victoire ou même par une défaite de l'armée azerbaïdjanaise aujourd'hui. En Orient, les gens sont impitoyables envers les émirs défaits ; En le même temps, rien n'est plus dangereux pour un tyran oriental que les soldats et les généraux d'une armée victorieuse.

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Ara Papian - 21 Juin 2010

Directeur du Centre "Modus Vivendi"

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** Biographie **

Né à Erevan le 6 Juin 1961, Ara Papian est diplômé du Département d'Etudes Orientales de l'Université d'Etat d'Erevan en 1984. En 1989, il est diplômé d'un troisième cycle d'études en Histoire arménienne, toujours à Erevan. En 1994, il est diplômé de l'Académie Diplomatique de Moscou et en 1998, du Collège de Défense de l'OTAN à Rome. En 1999, il suit les cours de Diplomatie publique à Wilton, au Royaume-Uni. Il travaille en tant que diplomate au ministère des Affaires étrangères de la République d'Arménie.

Il a été Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d'Arménie au Canada en Décembre 2000, après avoir été le porte-parole et le Chef de Service des Affaires publiques.

Il avait préalablement occupé au Ministère arménien des Affaires étrangères les postes de deuxième secrétaire des États-Unis et du Canada dans le Département Etats-Unis (1991-92), Chef de Division de l'Iran dans le Département Moyen-Orient (1994-95), Chef de la Division Sécurité et la Coopération dans le Département Sécurité et Contrôle des Armements (1997-99). M. Papian a était en poste à l'Ambassade d'Arménie d'Iran (1992-1993) comme deuxième secrétaire et à l'Ambassade d'Arménie de la Roumanie avec la même fonction (1995-1996) et comme Chargé d'Affaires en 1997. Avant de rejoindre le ministère arménien des Affaires étrangères, M. Papian a été professeur de langue et de littérature arménienne à l'Institut Melkonian de Nicosie (Chypre). En 1981-82 puis en 1984-1986, M. Papian a servi comme interprète/traducteur militaire en Afghanistan.

Il parle couramment l'arménien, le russe, l'anglais et l'iranien. M. Papian est marié et a deux fils.



jeudi 24 juin 2010

Statement by the Spokesperson of EU High Representative Catherine Ashton on Nagorno-Karabakh

The spokesperson of High Representative of the European Union for Foreign Affairs and Security Policy/Vice President of the Commission Catherine Ashton issued a following statement today:
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"The High Representative regrets the armed incident resulting in the loss of human life that took place during the night between 18-19 June along the Line of Contact in the context of the Nagorno-Karabakh conflict. The High Representative calls on both sides to respect the ceasefire, restrain from the use of force or any threat thereof, and continue efforts for the peaceful resolution of the Nagorno Karabakh conflict. The EU reiterates its full support to the efforts of the OSCE Minsk Group and the work of the three co-chairs."

Public Radio of Armenia



mercredi 23 juin 2010

Serge Sarkissian à Berlin

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Comme avec toutes les rencontres avec des dirigeants étrangers, le président a abordé inéluctablement les deux processus : arméno-turc et arméno-azéri.

Et comme à chaque fois, les conclusions sont les mêmes : Il faut poursuivre les négociations. Soit ; mais alors il faudrait que chacune des parties :

- accepte les propositions des médiateurs. L'Arménie avait accepté la première version des principes de Madrid, mais à force de les ‘triturer' pour faire plaisir à l'Azerbaïdjan, le referendum sur le statut définitif du Haut-Karabakh est passé à la trappe, et la position de Erevan s'est durcie.
- ou se conforme aux clauses de l'accord. Rajouter le problème du Karabakh là où il n'est pas mentionné, signifie que le pays en question n'a nul envie de normaliser ses relations avec son voisin, pas plus que lever son blocus.

Bref, on continue comme si de rien n'était. Aucun Occidental ne viendra nous prêter main forte si Aliev déclenche les hostilités, quand aux Russes et aux pays du CSTO le doute reste permis. Une seule chose est sûre : on ne peut compter que sur soi-même.

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Le président Serge Sarkissian a rencontré la chancelière allemande, Angela Merkel.


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Les deux dirigeants, en plus des relations économiques et des questions bilatérales, ont discuté des problèmes du Sud-Caucase. Serge Sarkissian s'est félicité de la politique équilibrée de l'Allemagne dans la région.

Concernant le conflit du Karabakh, le Président Sarkissian a déclaré être préoccupé par le fait que l'Azerbaïdjan continue toujours à déclarer vouloir résoudre le conflit par la manière forte, mettant ainsi en péril non seulement les négociations arméno-azerbaïdjanaises, mais aussi la sécurité régionale au sens large.

S'exprimant sur les relations arméno-turques, le président arménien a déploré que les efforts de l'Arménie et de la communauté internationale en vue d'une normalisation des relations et de l'ouverture de la dernière frontière fermée en Europe, ont été vains à cause du non-respect par la Turquie des accords conclus [lien avec le conflit du Karabakh].

Les parties ont confirmé l'importance de poursuivre le processus de normalisation sans conditions préalables. En ce qui concerne le Haut-Karabakh, ils ont souligné la nécessité de parvenir à une solution pacifique du problème par les négociations en cours dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE.

Après la rencontre, le Président Serge Sarkissian et la chancelière Angela Merkel ont donné une brève conférence de presse.

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Dans le cadre de sa visite officielle en Allemagne, le président arménien Serge Sarkissian a prononcé un discours au Fonds Conrad Adenauer, intitulé : "l'Arménie dans le cadre de la sécurité et de la prospérité du Sud-Caucase."

Concernant les relations arméno-turques, le Président a déclaré : "Bien sûr, l'échec de la normalisation arméno-turque peut s'expliquer par la réticence des dirigeants politiques turcs et, éventuellement, par les pressions de l'Azerbaïdjan.

La politique de la Turquie du ‘zéro problème avec les voisins' a donné ‘zéro' résultat. Et cela va continuer jusqu'à ce que la Turquie cesse de chercher des solutions dans un contexte conflictuel plutôt que dans la coordination des intérêts de la région."

Serge Sarkissian a conclu son discours en citant Martin Luther King : "Tout ce qui est fait dans le monde se fait par l'espérance." Et a exprimé l'espoir que le dialogue réel et pragmatique commencera entre les voisins et les amis, en réunissant tout le monde autour de la même table.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie



APCE : Rencontre arméno-azerbaidjanaise

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

La question est de savoir si les deux députés azéris ont suffisamment de poids pour prendre des décisions et surtout si Bakou avalisera les conclusions de cette rencontre.

N'oublions pas que depuis des années, l'Azerbaïdjan essaie par tous les moyens (UE, CE, OSCE, ONU, Conférence Islamique, Conférence des pays turcophones, etc.) d'internationaliser le conflit du Karabakh.

Aussi, il semble peu probable que Bakou se contente du format du Groupe de Minsk, dont il critique en permanence l'inefficacité des médiateurs, et continue de vouloir élargir le nombre des intervenants, avec de préférence des pays qui lui sont favorables, Turquie en tête.

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Les délégations arménienne et azerbaïdjanaise de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe se sont réunies à Strasbourg en marge de la session d'été. Sur proposition de la partie arménienne, avec pour chacun des côtés, un représentant de l'opposition participant à la réunion. Ainsi, Armen Roustamian et David Haroutiounian représentaient l'Arménie, et Sabir Hajiev et Samad Seidov l'Azerbaïdjan.

Selon les délégués arméniens, les parties ont convenu qu'aucune structure de l'APCE ne peut remplacer le format du Groupe de Minsk.
A.Roustamian-D.Haroutiounia

"Notre principale assertion a été et demeure la même : les rencontres entre les parties doivent continuer jusqu'à ce qu'on trouve une solution aux principaux problèmes. Nous avons demandé si n'importe quelle structure de l'APCE, qui n'a aucune expérience ni de capacités institutionnelles, peut jouer un rôle dans le règlement du conflit. Se focaliser sur ce sujet est inacceptable et nuit à l'image de l'APCE. Aussi, nous nous opposons à la création d'une telle plate-forme susceptible de se transformer en marchepied pour la propagande, dégradant ainsi des relations tendues.

Le résultat important de cette réunion a été la volonté de l'Azerbaïdjan de poursuivre la coopération, puisque jusqu'à présent l'Azerbaïdjan rejetait toute proposition de coopérer quel que soit le format. Nous espérons que Bakou confirmera officiellement la position des deux députés. Nous participons à ces réunions, constatant que l'établissement d'un climat de confiance entre nos peuples et des sociétés, crée un environnement propice pour le processus de négociation," ont déclaré les députés A. Roustamian et D. Haroutiounian.

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Radio Publique d'Arménie



Armenian, Azerbaijani delegations to PACE meet in Strasbourg

The Armenian and Azerbaijani delegations to the Parliamentary Assembly of the Council of Europe met in Strasbourg on the sidelines of the PACE summer session. Upon the proposal of the Armenian side, one opposition representatives participated in the meeting from each side. The meeting featured Armen Rustamyan and David Harutyunyan from the Armenian side and Sabir Hajiev and Samad Seidov from the Azerbaijani side.


A.Roustamian-D.Haroutiounia
According to Armen Rustamyan and David Harutyunyan, the parties agreed that no PACE structure could substitute the Minsk Group format.

“Our main assertion has been and remains the same – the consultations between the parties should continue until we find response to the main questions. We questioned whether any PACE format with no experience and institutional capacity could play a role in the conflict settlement. Hastiness on this issue is unacceptable and harms the image of PACE. We oppose creation of any platform that might grow into a new stage for propaganda, thus further aggravating the strained relations,” David Harutyunyan and Armen Rustamyan declared.

“The important achievement of this meeting was Azerbaijan's willingness to continue the cooperation, since up until now Azerbaijan was rejecting any proposal to cooperate in any format. We expect that Baku will officially confirm this position of the two MPs. We participate in these consultations, realizing that the establishment of an atmosphere of trust between our peoples and societies creates an effective environment for the negotiation process,” the Armenian MPs declared.

Public Radio of Armenia



mardi 22 juin 2010

Karabakh : Grave incident sur la ligne de front

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Ce n'est pas faute de l'avoir dit et répété : Bakou ne veut pas entendre parler d'une quelconque séparation du Haut-Karabakh de l'Azerbaïdjan et ce quelle que soient les pourparlers en cours et/ou les propositions du Groupe de Minsk.

Quant à l'utilisation de la force, cela dépend de l'humeur du sieur Aliev. L'entrevue de St Petersburg s'étant plutôt mal déroulée pour les Azéris, quoi de mieux que de lancer une action contre les lignes arméniennes. Résultat, quatre morts et quatre blessés côté Arméniens lors de l'attaque dans la nuit de vendredi d'un commando sur le village de Tchaïlou près de Mardakert.

De plus, cela a permis à Bakou de tester sur le terrain ses nouvelles armes et voir l'efficacité des multiples conseillers militaires turcs. Cela n'annonce rien de bon ; on n'ose imaginer, ou on imagine très bien, ce qui risque d'arriver si le groupe de Minsk venait à pencher côté Arménien.

Tomber dans le piège de la provocation serait sûrement le pire des scénarios.

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** Groupe de Minsk **


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Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, ont publié aujourd'hui la déclaration suivante :

"Selon les rapports des ministères de la Défense de l'Arménie et l'Azerbaïdjan, un incident armé a eu lieu dans la nuit du 18-19 Juin 2010, dans la partie nord de la ligne de contact, faisant plusieurs victimes.

Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, les Ambassadeurs Igor Popov de la Russie, Bernard Fassier de la France, et Robert Bradtke des États-Unis condamnent fermement l'usage de la force et regrettent la perte insensée de vies. Un tel incident est une violation inacceptable de l'Accord de cessez-le feu de 1994 et est contraire à l'engagement déclaré des parties de s'abstenir de recourir à la force ou de menacer d'user de la force.

L'incident a eu lieu immédiatement après la réunion entre les Présidents de l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui s'est tenue à Saint-Pétersbourg le 17 Juin à l'invitation du Président de la Fédération de Russie à poursuivre les négociations pour un règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh. L'utilisation de la force militaire, en particulier en ce moment, ne peut qu'être considérée comme une manœuvre visant à dégrader le processus de paix.

Par conséquent, les coprésidents appellent les parties à faire preuve de retenue tant sur le terrain que dans leurs communications officielles, et préparer leur population pour la paix et non pour la guerre. Ils réaffirment qu'il n'y a pas d'alternative au conflit autre qu'une solution de négociations pacifiques et que la guerre n'est pas une option.

Enfin, ils appellent également les côtés à coopérer pleinement avec le Représentant personnel du Président de l'OSCE et ne rien faire qui nuirait à ses activités de surveillance."

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** Edouard Nalbandian **


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Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a donné une interview au magazine russe "Nezavissimaïa gazeta", il a notamment déclaré :

* Karabakh

"En ce qui concerne le problème du Haut-Karabakh, nous sommes reconnaissant à la Russie pour le rôle positif qu'elle joue dans les processus régionaux et en particulier dans le conflit du Karabakh. Le président russe Dmitri Medvedev fait de gros efforts pour aider les parties pour résoudre ce problème.

Il est impossible de décider quoi que ce soit sans la pleine participation du Haut-Karabakh dans le processus. C'est la population du Haut-Karabakh qui doit se prononcer sur le statut du Haut-Karabakh. Les coprésidents du Groupe de Minsk ont déclaré à plusieurs reprises l'importance de la participation du Karabakh dans les négociations. Tout accord sera insensé s'il n'est pas signé par le Haut-Karabakh."

* Turquie

"Nous sommes prêts à aller de l'avant lorsqu'Ankara sera de nouveau prêt à normaliser les relations sans conditions préalables. Les relations entre l'Arménie et la Turquie étaient dans l'impasse lorsque le président arménien Serge Sarkissian a lancé le processus de normalisation en Septembre 2008. Ensuite, les parties ont convenu de lancer le processus sans conditions préalables. Nous avons commencé le processus, on a eu des entretiens et avons atteint certains points sans conditions préalables. Par nature, les protocoles signés à Zurich ne contiennent pas de conditions préalables. L'utilisation d'un langage de conditions préalables par la Turquie et ses tentatives de vouloir lier la normalisation au règlement du conflit du Karabakh est une violation des accords conclus. Dans le même temps, la déclaration de la partie turque comme quoi la Turquie respecte les principes du ‘Pacta sund servanda' (Les conventions doivent être respectées) est pour le moins étrange. Ici de toute évidence, les actes ne correspondent pas aux paroles.

Non seulement Erevan, mais aussi Moscou, Bruxelles, Washington et Paris ont à plusieurs reprises indiqué qu'il ne peut y avoir de lien entre le conflit du Karabakh et les relations arméno-turques et que de telles tentatives ne peuvent que nuire à ces deux processus.

Q : Ankara se sert-il de projets économiques intéressants pour que Moscou fasse pression sur Erevan concernant le conflit du Karabakh ou la reconnaissance internationale du génocide des Arméniens ?

R : L'Arménie et la Russie n'ont jamais été dans des côtés opposés d'une barricade, elles ont toujours lutté contre des ennemis communs. Notre amitié a passé l'épreuve du temps. La reconnaissance internationale du génocide des Arméniens est une question qui concerne non seulement la nation arménienne, mais toute l'humanité. La reconnaissance du premier génocide du 20e siècle est une garantie pour la prévention de crimes similaires dans le futur."

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** Gagik Minassian **


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"Le président azerbaidjanais Ilham Aliev n'attendait rien de positif de la réunion de Saint-Pétersbourg. Il ne peut pas être satisfait du processus de règlement du conflit du Karabakh. Le processus actuel est la seule option correcte pour résoudre le problème," a déclaré le député républicain Gagik Minassian, lors d'une conférence de presse. Selon lui, la communauté internationale, en général, et les pays membres de l'UE en particulier, devraient clarifier leur position sur l'Azerbaïdjan, sinon les conséquences seront très déplorables.

Le député a présenté ses condoléances aux parents des quatre soldats tués à la suite de l'accrochage sur la ligne de contact.

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** Arthur Bagdassarian **


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Le Secrétaire à la Sécurité nationale d'Arménie, Arthur Bagdassarian, a reçu le Représentant spécial de l'UE pour le Sud-Caucase, Peter Semneby. Les questions liées au plan d'action UE-Arménie pour la période 2009-2011 ont été discutées lors de la réunion. "Cette année, l'Arménie sera plus active dans la mise en œuvre des réformes et des mesures envisagées par la politique européenne de voisinage," a-t-il indiqué au Représentant de l'UE.

Le règlement du conflit du Karabakh a été abordé, et particulièrement la récente provocation de l'Azerbaïdjan. Le Secrétaire a indiqué que "la communauté internationale doit condamner de tels actes, ainsi que les déclarations belliqueuses de l'Azerbaïdjan, pour éviter leur réapparition dans le futur."

Peter Semneby a exprimé sa préoccupation concernant l'incident et a indiqué que la communauté internationale devrait accorder une plus grande attention à cet incident.

Se référant à la Résolution 2216 adoptée par la Commission européenne, Arthur Bagdassarian a indiqué que : "ces résolutions unilatérales qui sont basées sur des informations incomplètes portent ombrage au processus de négociation sur le règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh."

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** Sergueï Minassian **


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"La réunion des Présidents à Saint-Pétersbourg et l'incident sur la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan sont étroitement liés," a déclaré le directeur adjoint de l'Institut du Caucase, le politologue Sergueï Minassian, lors d'une conférence de presse.

Selon le politologue, la réaction d'Aliev et d'autres développements sont la preuve que les pourparlers ont été négatifs pour l'Azerbaïdjan. "La réunion de Saint-Pétersbourg a mis un terme aux revendications de la Turquie concernant le conflit du Karabakh."

"Le résultat le plus marquant de la réunion a été que le processus de négociation est revenu à la situation d'il y a six mois. Le fait qu'Aliev soit immédiatement retourné à Bakou signifie que la conversation a été désagréable pour lui. Elle a été suivie par une provocation de Bakou, qui démontre que l'Azerbaïdjan n'abandonnera pas les tentatives de résoudre le problème par la force."

Pour le directeur adjoint, la Russie devrait sérieusement être préoccupée par les événements sur la ligne de contact, d'autant plus que l'influence de Moscou sur les pays postsoviétiques augmente progressivement. Le politologue estime que la Russie et le Groupe Minsk devrait faire une déclaration ad hoc.

"Il est clair qu'après ces événements, les pourparlers ne peut pas continuer sur la base de la soi-disant ‘mise à jour' des principes de Madrid. Si le processus de négociation reprend, il continuera sur la base des principes classiques de Madrid," a souligné Sergueï Minassian.

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie



lundi 21 juin 2010

Les prémices du génocide des Arméniens ou ‘Chienne d'Histoire'

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Gérard Merdjanian – No comment

A voir :

Chienne d'Histoire : Court-métrage ayant reçu la Palme d'Or au Festival de Cannes 2010.

** Video (1/2) **

** Video (2/2) **

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Extrait du livre « Feu en Orient » (Feuer im Osten), paru en 1920, pages 41-42.

Publication et postface d'Armin A. Wallas. Avec la participation d'Andrea Lauritsch.

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Les nuits terribles

J'étais assis dans une cabane en rondins dans la région d'Amamus. Un vieil asker (soldat) qui avait connu les guerres des Balkans, Tripolis, le Caucase et l'horreur d‘Iraq, me racontait ce qu'il avait vécu :

Lors de mon arrivée à Constantinople, je pensais ne jamais pouvoir vivre ailleurs. Mais lorsque les étrangers nous donnèrent l'ordre d'attraper tous les chiens dans la rue, je priai pour que l'on m'emmène de nouveau au désert, car, ô Seigneur, ces chiens m'auraient fait perdre l'esprit. Ils furent embarqués sur un bateau et emmenés sur une île inhabitée près de la ville. Lorsqu'ils eurent faim et que le soleil les rendit fous, leurs pleurs se firent entendre jusqu'à Constantinople. La nuit, lorsque j'étais allongé dans la caserne, je sentais leurs gémissements aigus me traverser le crâne. J'entendais leurs cris déchirants lorsque la faim les dévorait et qu'ils s'entretuaient. Des milliers de chiens criaient la faim. Dans mon sommeil, je les voyais errer au bord de la mer, désespérés, se jeter dans l'eau pour nager jusqu'à la ville, où ils espéraient trouver à boire et à manger, et se noyer les yeux remplis de terreur. Je les imaginais en train de tourner en rond avec rage, s'allonger pour mourir et, enfin, se faire déchiqueter par d'autres chiens, le sang encore chaud.

Pendant longtemps, je pensais que ces nuits seraient les plus terribles de ma vie. Les redoutables luttes à cheval avec les Sennusije contre les italiens et les journées de famine de Kut el amara n'étaient rien comparées au souvenir terrifiant de ces nuits de chiens enragés.

Mais c'était avant d'entreprendre la longue marche à travers le désert de sel.

Sais-tu, Effendi, ce qui s'est passé à la steppe de sel ? Sais-tu que le général étranger donna l'ordre de rassembler enfants, femmes et hommes afin de les emmener au désert de sel ? As-tu vu les routes des caravanes anatoliennes recouvertes de mères décédées avec leurs nourrissons pendus à leurs seins secs, essayant désespérément d'apaiser leur faim avant de mourir ? Les rangées de morts étaient interminables ; on pouvait marcher des journées entières sans qu'elles ne s'arrêtent. Enfants, femmes, hommes.

Les derniers milliers de personnes furent emmenés dans une montagne du désert de sel, vide d'herbe, de plantes et d'eau, n'offrant qu'une terre sèche et salée et des nuits froides comme la mort. Ces personnes furent abandonnées comme les chiens de Constantinople, et leurs cris inondèrent la nuit du désert.

Sur place, dix d'entre nous devinrent fous. Cinq autres grimpèrent en haut de la montagne pour étrangler ceux qui criaient. Ils ne revinrent jamais. Leurs gémissements baveux se mélangeaient aux cris mortels des Arméniens. Nous fûmes obligés d'en abattre trois autres. Moi je courrais dans le désert, je me jetai par terre, enfonçais mes dents dans le sol et remplissais mes oreilles de sable. Mais le cri de la montagne me suivait, comme une longue trace de sang. Ce cri long et infini descendait, paraissait s'enfouir dans le sable, rejaillissait et se divisait comme pour se jeter dans tous les coins du monde ; il montait même dans les étoiles, embrassait le désert et revenait de tous ces endroits solitaires.
Les chiens de Constantinople et les Arméniens dans le désert … peut-être même les Juifs torturés dans les prisons de Damaskus … Allah envoie le Padischah au fond du Djehennah car il a servi les étrangers …

Plus tard, j'appris que, certaines nuits, le vieil Asker se bouchait les oreilles avec les mains, criait au ciel comme un fou et jurait vengeance contre les étrangers pour les Arméniens, les Juifs et les chiens de Constantinople.

Eugen Hoeflich (Mosche Ya'akov Ben-Gavriêl)
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** Biographie **

Eugen Hoeflich (Mosche Ya'akov Ben-Gavriêl ; 15 septembre 1891 - 17 septembre 1965) était un écrivain et un publiciste austro-israélien. Pendant la Première Guerre mondiale, il traversa Constantinople jusqu'à Jérusalem en tant qu'officier d'un régiment autrichien. À Jérusalem, il rencontra des témoins du génocide des Arméniens dont les récits et témoignages le bouleversèrent. Hoeflich fait référence au sort des Arméniens dans plusieurs de ces récits et poèmes, en particulier dans sa nouvelle « Les nuits terribles » parue dans l'ouvrage « Feu en Orient », dans laquelle il compare le massacre des chiens à Istanbul avec le génocide des Arméniens, comme l'a fait aussi Serge Avédikian dans son court-métrage Chienne d'Histoire, film ayant reçu la Palme d'Or au Festival de Cannes 2010.

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vendredi 18 juin 2010

Les Présidents de l'Arménie, de la Russie et de l'Azerbaïdjan se réunissent à Saint-Pétersbourg

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

(n+1) ème rencontre entre les présidents arménien et azéri, quel que soit le format. Il n'y a pas de progrès, mais un sur place. Les propositions des médiateurs du groupe de Minsk de l'OSCE, mises à jour ou pas, n'ont pas l'aval de Bakou car elles intègrent la notion du droit à l'autodétermination du Haut-Karabakh, c'est-à-dire sa possible séparation de l'Azerbaïdjan.

C'est le point crucial des négociations depuis seize ans. Et tant que Bakou n'acceptera pas de ‘perdre éventuellement' le Haut-Karabakh, les choses ne bougeront pas, du moins côté arménien.

Ce qui peut changer, c'est la patience des dirigeants azéris qui peuvent basculer du côté de l'option militaire ; ou encore celle des grandes puissances pour contraindre les deux pays à accepter l'offre de paix.

Par les temps qui courent, la première option est hélas plus vraisemblable que la seconde.

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Les Présidents Serge Sarkissian, Dmitri Medvedev et l'Ilham Aliev se sont rencontrés en marge du forum économique international de Saint-Pétersbourg ; puis à un dîner de travail, en présence des ministres des Affaires étrangères.

La réunion a porté sur les ‘problèmes cruciaux' qui empêchent le règlement du conflit, selon l'attachée de presse de M. Medvedev, qui s'adressait aux journalistes après les entretiens.

"Les parties ont explicité leurs positions sur un certain nombre de dispositions contradictoires du texte des principes de base de règlement du conflit du Karabakh", a déclaré Natalia Timakova.

Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian a déclaré pour sa part que lors de la réunion, les parties "ont rappelé ce qui avait été atteint à l'issue des pourparlers."

"Les présidents ont mandaté leurs ministres des Affaires étrangères de poursuivre les pourparlers. Le processus se poursuit. Cette réunion a été constructive et très utile," a précisé le ministre arménien.

Une visite par les coprésidents du groupe de Minsk dans la région est prévue début Juillet.

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** Karen Bekarian **


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Que faut-il attendre de la réunion Sarkissian-Aliev-Medvedev à Saint-Pétersbourg ? Pour le président de l'ONG ‘Intégration Européenne', Karen Bekarian, c'est une autre réunion récurrente. Toutefois, dans le contexte de la suspension du processus de normalisation arméno-turque, cela signifie que les efforts de la Turquie sont inefficaces.

"Les Présidents de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Russie assis autour de la table des négociations sont conscients du fait que l'Arménie ne proposera rien tant que le statut définitif du Haut Karabakh ne sera pas clarifié. Il y a une ligne rouge au-delà de laquelle l'Arménie n'avancera pas," a-t-il déclaré, ajoutant que cela est devenu clair pour la communauté internationale.

Karen Bekarian ne crois que la réunion à Saint-Pétersbourg apportera quoique ce soit. Selon lui, la réduction du nombre de réunions en 2010 est liée à la suspension du processus de ratification des protocoles arméno-turcs, depuis que l'Azerbaïdjan a pris acte que le problème du Karabakh n'a pas été inclue dans le processus arméno-turques. Aussi, Karen Bekarian est convaincu que, désormais, les négociations seront plus efficaces.

"L'Azerbaïdjan avait durci sa position, tant qu'il avait un frère puissant derrière lui. L'exclusion de la Turquie du processus rend les réunions arméno-azerbaïdjanaises plus efficaces.

‘Aucune concession' n'est une expression de bonne volonté, tout un pays qui fait des déclarations belliqueuses et terrorise, ne fait pas preuve de bonne volonté.

Et du coup, il est impossible de donner un territoire à un voisin, par crainte qu'il pourrait ouvrir le feu sur vous à partir de ce territoire," a déclaré Karen Bekarian.

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** Artak Zakarian et Karen Avakian **

"Le Parti Républicain d'Arménie ne s'attend pas à un été chaud sur le plan politique. Les représentants du parti ne voient pas de conditions préalables à une active évolution politique interne," ont indiqué les députés républicains Artak Zakarian et Karen Avakian lors d'une conférence de presse aujourd'hui.


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Selon Artak Zakarian, la rencontre de Saint-Pétersbourg est une étape importante vers un règlement du conflit du Karabakh, vu que les réunions fréquentes aident au rapprochement des positions.

Selon Karen Avakian, la fréquence des rencontres entre les Présidents arménien et azerbaïdjanais signifie que le processus de négociations progresse.
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"Compte tenu du nombre de réunions, c'est déjà un progrès. La position de l'Arménie devient de plus en plus claire à chaque réunion. Nous présentons nos approches et des points de vue plus facilement, ce qui était impossible il y a quelques années. Aujourd'hui nous présentons notre position sur différentes plates-formes."

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La radio publique d'Arménie



Presidents of Armenia, Russia, Azerbaijan meet in Saint Petersburg

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The President of Armenia, Serzh Sargsyan, the President of Russia, Dmitry Medvedev and the President of Azerbaijan, Ilham Aliyev held a meeting in Saint Petersburg on the sidelines of the international economic forum.
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The meeting was followed by a working dinner, featuring the Presidents and the Foreign Ministers.

The meeting focused on the “most crucial problems” that prevent the settlement of the conflict, according to Medvedev's press secretary, who spoke to reporters following the talks.

“The sides noted the bridging of their positions on a number of contradictory provisions of the text in the basic principles of the Karabakh conflict settlement,” Natalya Timakova said.

Armenian Foreign Minister Edward Nalbandian declared that during the meeting the parties "regorded what had been reached as a result of the talks.”

According to him an agreement was reached to continue the negotiations on that ground. “The Presidents assigned the Foreign Ministers to continue the communication,” the Armenian Foreign Minister stated.

Edward Nalbandian also declared that the Minsk Group Co-Chairs plan to pay a visit to the region early in July.

“The process continues. This meeting was constructive and very useful,” Minister Nalbandian stated.

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What should be expected form Sargsyan-Aliyev-Medvedev meeting in Saint Petersburg? President of the European Integration NGO Karen Bekaryan says it's going to be one of the recurrent meetings. However, against the background of suspension of the Armenian-Turkish normalization process, it means that Turkish efforts are over.

“The Presidents of Armenia, Azerbaijan and Russia will sit at the bargaining table aware that Armenia has nothing to talk about unless the status of Nagorno Karabakh is determined,” Karen Bekaryan told a press conference today. “There is a red line beyond which Armenia has nothing to say,” he stated, adding that this is becoming clear to the international community.

Karen Bekaryan does not believe the meeting in Saint Petersburg is going to bring any breakthrough. According to him, the reduction of the number of meetings in 2010 is connected with the suspension of the process of ratification of the Armenian-Turkish protocols, since Azerbaijan understood that Karabakh was not included in the Armenian-Turkish process. President of the European Integration NGO is assured that henceforth the negotiations will become more effective.

“Azerbaijan was stiffening its position, since it though it had a powerful brother behind its back. Turkey's exclusion from the process makes the Armenian-Azerbaijani meetings more effective,” he said.

Touching upon the possible concessions, Karen Bekaryan said “any concession is an expression of goodwill, while a country that makes bellicose statements and terrorizes cannot show goodwill.”

“Besides, it's impossible to give territory to a neighbor fearing it could open fire on you from there,” Karen Bekaryan said.

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Public radio of Armenia



Richard Giragosian: Armed Forces of Armenia and NKR are the most powerful in the region

The Armenian Center for National and International Studies (ACNIS) convened a roundtable discussion today focusing on the regional balance of power, with presentations on defense reform and civil-military relations in Turkey and Azerbaijan, as well as a look at these issues in Georgia and Iran.

ACNIS Director of Administration Dr. Karapet Kalenchian presented a brief introduction of the issues of defense reform and the military balance of power in the South Caucasus, which he said “demonstrated the significance of discussing and analyzing the latest developments in regional security.” Dr. Kalenchian added that the “current dynamic nature of defense reform and civil-military relations in Turkey and Azerbaijan represented a challenge to Armenia's national security, calling for greater attention and study.”

Levon Hovsepian, an expert on Turkey from the Institute of Political Research in the Presidential Administration, then presented a detailed study of the issues of defense reform and civil-military relations in Turkey. Hovsepian, who recently published a book on the Turkish military, began with an analysis of the evolution of Turkey's defense and security policy and continued by adding that “Turkey has become a security state” in many aspects. He also stressed that Turkey was now seeking to build its “soft power” and become “a security provider” in the region, but was also “conducting defense reform in line with its attempt to join the European Union.”


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ACNIS Director Richard Giragosian presented an analysis examining recent trends in the broader region, with a focus on the status of defense reform in Azerbaijan. Most notably, he stressed that despite Azerbaijan's inflated defense spending, the real test was how they use the money, adding that “the Azerbaijani armed forces remains at the heart of corruption.” He also added an assessment of the Azerbaijani and Georgian armed forces.

ACNIS Senior Analyst Manvel Sargsian closed the event by noting that military force was only one of the crucial elements for the balance of power, adding that “other factors, such as democracy, the rule of law, and political stability were equally important.”

Public Radio of Armenia



jeudi 17 juin 2010

Rencontre Sarkissian-Aliev-Medvedev à Saint-Pétersbourg

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Partant du fait que Staline a décidé d'autorité de rattacher le Haut-Karabakh à la RSS d'Azerbaïdjan, Bakou refuse catégoriquement toute idée de séparation du Haut-Karabakh de l'entité azerbaidjanaise. Ou dit de façon diplomatique : Bakou accepte les propositions de Madrid ‘mises à jour' à une ou deux exceptions près.

Et c'est là que le bât blesse. Car l'une des exceptions, et de taille, c'est le droit à l'autodétermination du Haut-Karabakh et donc le Statut définitif de l'Artsakh. Droit clairement spécifié dans les principes de base de Madrid. Ce qui explique la position d'Erevan, pour qui le retour pur et simple de l'Artsakh sous tutelle azérie est inenvisageable.

Si l'explication du problème est simple, la solution, elle, ne l'est pas du tout.

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Le Président arménien Serge Sarkissian, est parti aujourd'hui pour Saint-Pétersbourg pour participer au forum économique annuel international du 17 au 19 Juin.
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Serge Sarkissian participera par la même occasion aux événements festifs prévus à l'occasion du 300e anniversaire de la communauté arménienne de Saint-Pétersbourg et notamment au gala et à la réception officielle.

Au Centre national Arménien des Arts, il rencontrera les représentants de la communauté, et assistera à l'ouverture de l'exposition de manuscrits et livres imprimés à la Bibliothèque nationale Saltikov-Chtchedrine.

Il sera également présent à la cérémonie de signature du programme de coopération entre les Universités d'Etat d'Erevan et de Saint-Pétersbourg.

Les Présidents arménien, russe et azerbaïdjanais auront une réunion trilatérale en marge du forum indique brièvement le Cabinet présidentiel arménien. Ni le Kremlin, ni Bakou n'ont sorti de communiqué à cette occasion.

Depuis la dernière rencontre de Sotchi, Aliev a accusé à plusieurs reprises l'Arménie de trainer les pieds aux propositions des médiateurs internationaux, acceptées en grande partie par Bakou. S'adressant aux journalistes azerbaïdjanais la semaine dernière, il avait répété que Sarkissian avait promis à Sotchi de répondre aux dites propositions dans un délai de deux semaines, mais que rien n'a encore été fait.

Aliev avait averti que Bakou pourrait se retirer des négociations en cours si le processus de paix restait dans l'impasse. Il avait également indiqué qu'il ne prévoyait pas de nouvelles réunions en tête-à-tête avec Sarkissian "de si tôt."

Erevan n'a pas encore officiellement clarifié sa position sur la version "mise à jour" des principes de bases de Madrid (Décembre 2007) d'un règlement du conflit du Karabakh présentés l'année dernière par les trois médiateurs, américain russe et français. Les autorités arméniennes ont plutôt remis en question ce que l'Azerbaïdjan appelle ‘acceptation' du document.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie et de Armenialiberty



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