De la nomination de Matthew Bryza comme ambassadeur en Azerbaïdjan

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Après une première série de question fin Juillet, la décision de valider sa candidature en tant qu'ambassadeur avait été repoussée à la mi-septembre.

L'audience du 22 Juillet de Bryza devant la Commission des relations extérieures avait soulevé plus de questions qu'elle n'en a apporté, et, surtout avait donné lieu à une lettre détaillée sur l'enquête du Département d'Etat, directement à partir du leader de la majorité sénatoriale, Harry Reid.

La liste des reproches faits au diplomate Bryza par l'ANCA, en tant que secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires européennes et eurasiennes, de 2005 à 2009, chargé de coordonner la politique énergétique des États-Unis dans les régions de la Mer Noire et de la Mer Caspienne, et en même temps représentant des États-Unis à la coprésidence du Groupe de Minsk, est suffisamment longue pour se poser des questions quant à sa nomination fin Mai comme Ambassadeur en Azerbaïdjan. Son mariage à Istanbul en août 2007 avec une universitaire américaine d'origine turque, ne fait qu'ajouter à la confusion.

Si avant tout un Ambassadeur se doit d'appliquer la politique étrangère décidée par son pays, il existe de nombreux cas où les opinions personnelles peuvent venir fausser les déclarations officielles voire les actions du diplomate. Ce fut le cas des ambassadeurs pro-turcs tels M. Bryza et R. Hoagland (pressenti mais non confirmé), ou à l'inverse, pro-arménien, J. Evans (démis de ses fonctions).

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"Le candidat au poste d'ambassadeur des Etats-Unis en Azerbaïdjan, Matthew Bryza, a de nouveau présenté des réponses évasives aux questions des Sénateurs. Les questions posées par le sénateur Bob Menendez (D-NJ) portaient sur la destruction du cimetière arménien de Djoulfa, sur son opposition à légiférer sur le génocide arménien ainsi que sur la participation du Karabakh dans les négociations de paix pilotées par le groupe de Minsk de l'OSCE," a indiqué le Comité National Arménien d'Amérique (ANCA).

Il s'agit de la deuxième série de questions/réponses faite par la Commission des Affaires étrangères du Sénat, que le Sénat a rendue public cette semaine, en vue de la validation de la nomination de Matthew Bryza. La décision devrait se prendre au cours de la réunion de travail, prévue le mardi 21 Septembre.


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En réponse aux préoccupations du sénateur Menendez au sujet du délai de trois mois mis par Bryza pour condamner la profanation du cimetière arménien de Djoulfa vieux de 1300 ans, le candidat a simplement répété qu'il avait fait une ‘déclaration public' le 7 Mars 2006, sans autre éclairage sur le travail mené vis à vis du gouvernement azerbaïdjanais, en réponse à la bande vidéo de la destruction du site. Il s'est toutefois engagé, si cela s'avère nécessaire, de travailler activement par des négociations privées, des déclarations publiques, et des visites, à faire pression pour la protection et la préservation des sites religieux et culturels arméniens en Azerbaïdjan. Il a également indiqué ses efforts, comme adjoint au Sous-secrétaire d'Etat et comme coprésident du Groupe de Minsk, envers de Hauts responsables Géorgiens concernant la protection et la restitution des biens de l'Église arménienne de Tbilissi. A noter qu'aucun document public ne révèle les démarches de M. Bryza sur le sujet.

Bryza a éludé la question posée par le sénateur Menendez sur une déclaration de 2007 faite à l'Associated Press que : "une résolution du Congrès [sur le génocide arménien] serait un coup terrible pour notre relation bilatérale." Le sénateur Menendez a demandé : "Pouvez-vous expliquer pourquoi une résolution reconnaissant le génocide arménien par les Etats-Unis, nuirait à nos relations avec la Turquie ?" Bryza n'a fourni d'autre explication que l'opposition du président Bush à la Résolution."

Prié de dire si le candidat "appuierait la participation du Haut-Karabakh comme membre à part entière dans tous les aspects du processus [de paix de l'OSCE]," Bryza a fait valoir que la décision "a été prise par les parties en négociations," essentiellement en donnant à l'Azerbaïdjan un droit de veto sur une participation pleine et entière du Karabakh.


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"Encore une fois, au lieu d'apporter des réponses, M. Bryza soulève plus de questions sur ses qualifications pour tenir le poste d'ambassadeur des Etats-Unis en Azerbaïdjan," a déclaré le directeur exécutif de l'ANCA, Aram Hamparian. "Il est clair que ce n'est pas la bonne personne pour ce poste. L'Administration et les politiques de notre pays envers l'Azerbaïdjan et la région, seraient bien avisés avec un nouveau départ et par la nomination d'un nouveau candidat pour nous représenter à Bakou."

Radio Publique d'Arménie