Haut-Karabakh 2011 : Bakou bafoue toujours ses engagements

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Si au lendemain du Sommet de l'OSCE d'Astana du 1er Décembre, Bakou n'a pas varié d'un pouce dans ses déclarations, le changement d'année n'a pas modifié les déclarations du président Aliev et de ses ministres, au contraire.

Déjà fin Décembre, le ministre azerbaidjanais des Affaires étrangères donnait le ton pour les mois à venir à savoir que le principe d'intégrité est le seul retenu et que le Haut-Karabakh ne quittera jamais du giron azéri, référendum ou pas.

Ce qui ressort surtout des derniers discours des divers dirigeants azerbaidjanais, c'est la mise en échec du premier des principes de base, signés par le président Aliev lui-même, à savoir : le non recours à la force ou à la menace d'user de la force ; le tout agrémenté par une violation permanente du cessez-le-feu sur la ligne de contact.

Le jour où le fils d'Haydar Aliev se sentira assez fort, voire épaulé par le grand frère ottoman, ce ne seront plus des paroles en l'air.

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* L'Azerbaïdjan passe outre les recommandations des médiateurs *


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Dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU en date du 30 Décembre, la mission permanente de l'Arménie auprès de l'ONU a fourni des informations sur les violations du cessez-le-feu par la partie azerbaïdjanaise durant le mois de Décembre.

La lettre mentionne que l'Azerbaïdjan continue à abuser de son adhésion à l'ONU en ne manquant pas une occasion de calomnier sans vergogne l'Arménie et le Haut-Karabakh, indique le service de presse du ministère des Affaires étrangères.

Contrevenant au processus de négociation du Groupe de Minsk de l'OSCE, à la Charte des Nations Unies et à l'Acte final d'Helsinki, le gouvernement azerbaïdjanais ne cesse de mener une campagne massive d'intolérance contre l'Arménie et tous les Arméniens, ce qui crée une grave menace pour la paix et la stabilité de la région. L'Arménie, ainsi que les coprésidents du Groupe de Minsk, expriment leur préoccupation face au nombre croissant de violations du cessez-le-feu par l'Azerbaïdjan sur la ligne de contact durant 2010, qui ont entrainé des pertes dans les deux camps.

Bakou continue de refuser les appels du Groupe de Minsk de l'OSCE et du Secrétaire général afin de retirer les tireurs d'élite de la ligne de contact. Le dernier appel date du Sommet de l'OSCE d'Astana du 1er décembre 2010.

La lettre et les documents associés ont été distribués au Conseil de Sécurité des Nations unies et à l'Assemblée générale.

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* Les relations Azerbaïdjan-Etats-Unis *


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Malgré l'opposition du Sénat, conduite par les sénateurs démocrates Barbara Boxer (D-CA) et Robert Menendez (D-NJ), le président Barack Obama a annoncé aujourd'hui qu'il maintenait la nomination de Matthew Bryza comme ambassadeur des Etats-Unis en Azerbaïdjan, indique le Comité National Arménien d'Amérique (ANCA).

L'action du président, dans les derniers jours de la 111ème session du Congrès, intervient malgré de sérieuses présomptions concernant M.Bryza sur ses liens étroits avec des représentants du gouvernement azéri, sur son regard profondément troublant sur le Caucase en tant que diplomate de haut rang, et la persistance de conflits d'intérêts liés à l'industrie énergétique de la Caspienne.

"Les Arméno-Américains sont profondément troublés par la décision d'aujourd'hui du président Obama de contourner l'avis du Sénat des États-Unis concernant l'envoi d'un diplomate pour le moins trouble, pour représenter l'Amérique en Azerbaïdjan.

Le coup de force du président d'envoyer Matthew Bryza à Bakou, sans l'approbation du Sénat rend un mauvais service à la diplomatie américaine qui, malheureusement, nuira à la capacité de notre pays pour faire progresser nos intérêts et nos valeurs dans le Caucase.


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Le président Obama, dont l'administration il y a une semaine a contribué à bloquer la Résolution sur le génocide arménien à la Chambre des Représentants des États-Unis, a de nouveau fait preuve d'un mépris absolu de ses engagements de campagne concernant le génocide arménien, le Haut-Karabakh, l'aide des États-Unis et le commerce avec l'Arménie," a déclaré le Directeur exécutif de l'ANCA, Aram Hamparian.

Bryza, ex-coprésident du Groupe de Minsk de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) de 2006 à 2009, a été proposé au poste d'ambassadeur américain en Azerbaïdjan en mai 2010. L'ANCA s'est opposé à sa nomination, en publiant un rapport de 10 pages sur les motifs du refus, qui vont des conflits d'intérêts à ses liens très étroits avec l'administration dictatorial d'Aliev, en passant par son inaction prolongée face à la destruction par le gouvernement azerbaïdjanais du cimetière arménien de Djoulfa, datant du 13ème siècle, au Nakhitchevan.

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* Aliev réitère sa propagande anti-arménienne *


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S'adressant à des mutilés de la guerre du Karabakh, qui au passage ont "remercié" son père Heydar Aliev (un commandant de guerre sans talent, mais un brillant intrigant), l'occupant actuel du palais présidentiel, Aliev junior, a déclaré que l'armée azerbaïdjanaise était la plus efficace de la région.

Tout au long de l'année écoulée, Aliev a préparé son peuple pour une « juste » guerre, qui était en réalité un appel à lutter pour ses intérêts, pour sa fortune et le bien-être de son clan. Le président azerbaïdjanais sait parfaitement que le Karabakh ne fera jamais plus partie de l'Azerbaïdjan, cependant, il continue obstinément de parler de « l'occupation arménienne, de l'agression et de l'aide occidentale aux séparatistes."

"Le potentiel militaire et économique de l'Azerbaïdjan d'aujourd'hui n'est pas comparable à celui de l'Arménie, qui a peur de notre force. Hélas dans les années 1990, les envahisseurs arméniens ont profité des problèmes internes de l'Azerbaïdjan pour saisir nos terres," répète Aliev tous les ans, histoire de ne pas oublier.

Mais ce n'est pas tout. Récemment, une chaîne de télévision d'Etat a annoncé qu'Ilham Aliev était le leader de 50 millions d'Azerbaïdjanais. On peut deviner la façon dont les Azéris iraniens ont reçu cette déclaration. Aussi à ce rythme, si Aliev garde la présidence encore un an, pour ses 50 ans on le comparera au Prophète Mohammed.

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de PanArmenian.net