Karabakh : Le groupe de Minsk reste toujours l'unique format des négociations de paix

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Quelque soit le format des négociations, le nombre de participants ou l'organisme médiateur, Bakou ne désire qu'une seule chose : retrouver son intégrité territoriale, c'est-à-dire les frontières d'avant-guerre avec un Haut-Karabakh autonome au sein de l'Azerbaïdjan.

Aussi tous les moyens sont bons pour exposer le conflit du Karabakh devant l'ONU, l'UE, l'APCE et bien sûr l'OCI. Reste le Conseil de Sécurité de l'ONU, mais c'est plus difficile. L'important est de faire condamner l'Arménie.

Ce que Bakou a très bien compris mais ne veut pas accepter, c'est que dans une négociation on ne peut pas tout avoir et que proposer que le Haut-Karabakh passe du statut de région autonome à celui de région hautement autonome avec un cordon terrestre sous double juridiction, sans rien céder d'autre, n'est pas à proprement parlé ‘négocier'.

Il y a fort à parier que la rencontre trilatérale de Kazan se soldera par un nouveau coup d'épée dans l'eau, assorti d'un texte généraliste. Tout le monde se félicitera de la réunion, et comme à son accoutumée le président Ilham Aliev se fera remarquer non par des propositions, mais par des violations du cessez-le-feu agrémentés de morts et de blessés.

Sauf bien sûr, si Ilham Aliev consent à quelques concessions sur les conseils d'Ankara.

* Brève *

Les membres du Comité National Arménien de Jérusalem (ANC-J) ont rencontré le 30 mai dernier le président de la Knesset Reuven Rivlin, pour discuter du processus de reconnaissance du génocide arménien.

Le président de la Knesset souhaite convoquer une session parlementaire annuelle et plénière à l'occasion du génocide arménien perpétré par l'Empire ottoman. "Il est de mon devoir en tant que Juif et Israélien de reconnaître les tragédies des autres peuples", a déclaré Rivlin.

"Nous avons depuis longtemps coopéré avec M. Rivlin, qui est pour la reconnaissance du génocide arménien. En fait, il est difficile de dire quand la résolution pourra être adoptée, mais nous espérons qu'elle se fera," a déclaré de son côté la représentante de l'ANC-J, Georgette Avakian.

Pendant ce temps, une source en Israël a déclaré que la Commission d'audition pourrait être retardée pour une durée indéterminée. "Aucune limitation de temps n'a été fixée pour la Commission de l'Education, de sorte qu'elle peut repousser l'audition à l'infinie", a souligné la source.

Le 18 mai, les députés de la Knesset avaient voté à l'unanimité, c'est-à-dire 20 voix, le renvoi de la question pour une nouvelle audience à la Commission de l'Education.

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"L'Azerbaïdjan écoutera difficilement les appels des pays médiateurs et de l'Arménie pour retirer les tireurs d'élite de la ligne de contact," a déclaré le psychologue militaire David Jamalian. En même temps, il a exprimé l'espoir que les Présidents arménien et azerbaïdjanais concluront un nouvel accord pour prévenir une guerre, au cours de leur prochaine réunion à Kazan en Juin.

"Prenant en considération que jusqu'à présent l'Azerbaïdjan a fait la démonstration d'une approche cynique aux appels de différentes organisations et a contrevenu à ses propres engagements, en particulier sur le maintien du régime de cessez-le-feu, ce pays va probablement continuer à ignorer ses propres engagements. Toutefois, il est peut probable que Bakou se lance dans des opérations à grande échelle, mais continuera la ‘guerre des snippers'", a souligné Jamalian.

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"La déclaration commune sur le conflit du Karabakh faite pendant le sommet du G8 à Deauville doit être appréciée comme l'engagement des Etats-Unis, de la Russie et de la France à œuvrer pour une solution pacifique au conflit," a déclaré l'ambassadeur américain en Azerbaïdjan, Matthew Bryza.

Pour le diplomate, le moment est venu pour les présidents azerbaïdjanais et arménien de se rencontrer. "Nous pensons et espérons que les deux présidents réfléchiront sur les principes de base de l'accord de paix. Les principes de base ne sont pas un accord de paix final, mais des éléments de base à un accord de paix définitif. Depuis mon arrivée en Azerbaïdjan comme ambassadeur, j'ai noté que le point plus important de ma mission est de soutenir et d'aider les activités du Groupe de Minsk parce que ce conflit doit être résolu pacifiquement."

Matthew Bryza, cependant, s'est abstenu de commenter la prochaine rencontre de Kazan. "Toutefois, la déclaration de Deauville m'a encouragé. J'espère que l'atmosphère optimiste et positive qui s'est établie après la réunion des présidents Aliev et Sarkissian le 5 Mars à Sotchi, se poursuivra à la prochaine réunion," ; rapporte l'agence APA.

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"La Russie est prête à faire tout ce qui est en son pouvoir pour réaliser des progrès dans les pourparlers sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh, mais les progrès dépend de la volonté des parties," a déclaré le chef du département Caucase du ministère russe des Affaires étrangères, Andrei Kelin, commentant la prochaine réunion des Présidents à Kazan ; rapporte Komsomolskaya Pravda.

"La préparation de la réunion des présidents est en cours. Les ministres des Affaires étrangères préparent les documents ad hoc. Nous participons également aux travaux préparatoires qui sont très sérieux et sensibles."

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"La Turquie attend des résultats tangibles de la réunion de des présidents à Kazan. Nous sommes prêts à faire tous les efforts visant au règlement du conflit du Karabakh. Ankara souhaite que des décisions soient prises à Kazan. Nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui prennent en charge ce travail, et notamment à Dimitri Medvedev," a déclaré l'ambassadeur de Turquie en Azerbaïdjan, Hulusi Kilic.

Selon l'ambassadeur, le conflit du Karabakh aurait dû être réglé depuis longtemps, mais le processus traîne en longueur. "La patience s'érode avec le temps," a-t-il souligné.

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Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a déclaré de son côté qu'il voyait des signes positifs d'une percée dans le processus de règlement du conflit du Haut-Karabakh ; rapporte Today's Zaman.

Davutoglu a déclaré aux journalistes à Rome, où il participait au 150e anniversaire de l'unification de l'Italie, qu'il "avait eu l'occasion de saluer le président arménien Serge Sarkissian dans le bus qui les ramenait de la cérémonie," mais qu'il "avait passé plus de temps avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, avec qui il a eu l'occasion de discuter en détail du conflit du Haut-Karabakh."

Comme nombre de politiques il fonde beaucoup d'espoir sur la prochaine réunion Sarkissian-Aliev de Kazan.

"Les signes [d'une percée] sont positives. Les déclarations faites par le G8 et les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE laissent espérer une accélération du processus de paix. Attendons les résultats de la réunion de Kazan. Nous espérons voir des mesures positives," a déclaré Davutoglu après s'être entretenu avec Aliev ce jeudi à Rome.

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de PanArmenian.net