mercredi 29 octobre 2014

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

Quand les dirigeants arméniens et azerbaidjanais se rencontrent seuls ou avec les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, il me vient toujours à l’esprit cette célèbre réplique dans la publicité d’un soda bien connu : «What did you expect ?».

Ceux qui «expect» quelque chose sont les pays coprésidents du groupe de Minsk, les présidents et les staffs des organisations internationales. Car il s’agit bel et bien de concilier l’inconciliable. Bakou refuse absolument de lâcher un pouce de territoire, c'est-à-dire accepter le droit à l’autodétermination des Karabakhis. Plus exactement, Aliev veut bien appliquer ce principe d’ici une quinzaine d’années quand un million de réfugiés azéris se seront installés au Karabakh – trouvez l’erreur. Erevan refuse absolument de laisser les Karabakhis à un triste sort, c'est-à-dire retourner sous administration azérie et donc la fin inéluctable de la présence multiséculaire arménienne en Artsakh.

A ce «jeu de je te tiens, tu me tiens par la barbichette», le grand perdant aux yeux des organisations internationales est l’Azerbaïdjan, pourquoi ?

dimanche 19 octobre 2014

L’Union et ses conséquences




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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On ne peut pas être à la fois pour une vision européenne et une vision eurasienne de l’Arménie. En clair on ne peut pas bénéficier à la fois des facilités douanières avec l’Union européenne (UE) et des mêmes facilités avec l’Union économique eurasienne (UEE). Pour ce faire il aurait fallu que Bruxelles et Moscou soient sur la même longueur d’onde sur le plan économique avec des accords douaniers très souples. On est loin du compte quand de surcroit se mêlent les divergences politiques et militaires.

Certes l’Arménie, comme nombre de pays de la région, se trouve au confluent de l’Asie et de l’Europe. On peut essayer de bénéficier des avantages de l’une et de l’autre, mais cette politique a ses limites car il arrive un moment où il faut faire un choix. Choix qui est déterminé par les priorités du pays.

Pour l’Arménie, sa sécurité passe avant tout. Car ce n’est certainement pas les Occidentaux qui viendront l’aider si l’Azerbaïdjan se lance dans une nouvelle guerre avec sa voisine. Sur le plan économique c’est encore la Russie qui est son premier partenaire tant sur les exportations que sur les importations. Les subventions de l’UE pour la bonne gouvernance et la mise en œuvre des valeurs démocratiques ne font pas le poids face aux deux points précédents : sécurité et économie.

La Géorgie a réglé ces problèmes suite à la guerre-éclair d’aout 2008 avec Moscou pour ce qui est de sa sécurité future et avec une aide pécuniaire intéressée de ses voisins turcs et azéris pour ce qui est de son économie. D’où la possibilité pour Tbilissi de signer l’accord d’association pour la création d’une zone de libre échange avec l’UE.

vendredi 10 octobre 2014

Le ‘loupé’ révélateur de la présidente de l’APCE


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe veuille faire le point sur les incidents de cet été à la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et l’’Azerbaïdjan, logique vu que l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont tous deux membres de l’organisation. Mais là où le bât blesse c’est lorsque sa présidente déclare : «l’Assemblée est favorable à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan» et demande qu’un rapport soit établi sur ​​la croissance de la violence dans "le Haut-Karabakh et les autres territoires occupés de l'Azerbaïdjan».

Par ces quelques mots, elle prend explicitement fait et cause pour l’Azerbaïdjan en parlant ‘d’intégrité territoriale’ et de ‘territoires occupés’ faisant fi des deux autres principes : droit à l’autodétermination des peuples  et non-usage de la force ou de sa menace. C’est pour le moins étrange quand elle déclare de surcroit «ne pas s’immiscer dans les activités du groupe de Minsk de l’OSCE !». Ce faisant elle calque sa démarche sur celle de l’OTAN.

Je n’irai pas jusqu’à prétendre que Mme Anne Brasseur est la digne successeur du dénommé Mevlüt Çavuşoğlu, l’actuel ministre des Affaires étrangères de la Turquie, qui durant son mandat de président de l’APCE de 2010 à 2012 a tout fait pour dénigrer l’Arménie en créant notamment une sous-commission chargée du conflit du Haut-Karabakh en parallèle de celui du groupe de Minsk de l’OSCE.

Mme Brasseur est avant tout un politique qui met en avant les valeurs de l’UE. Ce qui explique sa position 1- sur les droits de l’homme et la primauté du droit ; 2- sur le droit à l’autodétermination des peuples.

samedi 4 octobre 2014

Relations Arménie-Azerbaïdjan (suite)


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Il y a ce que l’on dit et il y a ce que l’on fait. En politique, il est rare que ces deux domaines se rejoignent. Lors d’une campagne électorale tout le monde sait pertinemment que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Lors d’une allocution officielle d’un chef d’Etat ou d’un membre éminent de gouvernement face à un auditoire international, on s’attend pour le moins que les propos reflètent un minimum de réalité et surtout de véracité.

Que ce soit le potentat azéri lui-même s’adressant en tant que président en exercice au Comité des ministres du Conseil de l’Europe(1) ou son bras droit diplomatique devant l’Assemblée Générale de l’ONU(2), on se demande comment devant un parterre de hauts responsables tant de contre vérités peuvent être étalées avec le plus grand aplomb. C’est comme si on demandait à un intégriste de parler de tolérance ou à un SDF de parler de l’IGF.

Si les Occidentaux ont bon dos avec les dictateurs, fort heureusement

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