Après Ilham, Elmar : Bonne année l’Arménie


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Après le président Ilham Aliev, c’est son ministre des Affaires étrangères, Elmar Mammadiarov, qui enfonce le clou ; dixit : «Concernant les violations du cessez-le-feu, les coprésidents doivent noter tout d'abord que les Arméniens doivent se retirer des territoires occupés. Dans ce cas seulement, le cessez-le-feu ne sera pas violé.» Et de poursuivre : «Nous avons déclaré à maintes reprises que les coprésidents doivent travailler sur un accord de paix basé sur les principes de Madrid en six points.»

Rappelons quels sont les six points des principes élaborés en novembre 2007 à Madrid :

-      le retour des territoires entourant le Haut-Karabakh sous contrôle de l’Azerbaïdjan ;
-      un statut intérimaire pour le Haut-Karabakh qui apporte des garanties pour la sécurité et l’auto-gouvernance ;
-      un corridor reliant l’Arménie au Haut-Karabakh ;
-      détermination de l’avenir du statut juridique définitif du Haut-Karabakh à travers une expression juridiquement contraignante de la volonté ;
-      le droit de toutes les personnes déplacées et des réfugiés à retourner dans leurs anciens lieux de résidence ;
-      garanties internationales de sécurité, qui comprendrait une opération de maintien de la paix.

Toutefois, après moult rencontres entre les parties sous l’égide des médiateurs, les coprésidents du groupe de Minsk ont proposés les trois principes de base suivants validés et repris par les chefs des Etats coprésidents ainsi que par les Organisations internationales :

-           intégrité territoriale ;
-           non usage de la force ou de la menace d’usage de la force ;
-           égalité des droits et autodétermination des peuples.

Bakou en plus des six points ne retient que la notion d’intégrité territoriale. Et donc, bienvenue aux violations du cessez-le-feu, aux discours martiaux et haineux, aux menaces de guerre. Quant au principe d’autodétermination des peuples, cela se traduit par : «Lorsque le million de réfugiés azéris aura regagné son foyer, c'est-à-dire sera retourné dans le Haut-Karabakh et les sept districts qui l’entoure, on demandera à ces personnes ainsi qu’au 160.000 Arméniens, s’ils veulent l’indépendance ou faire partie de l’Azerbaïdjan.»

Aussi, on a du mal à comprendre les communiqués généralistes et moralistes des coprésidents où toutes les parties sont logées à la même enseigne, aussi l’agresseur que l’agressé, la mauvaise foi de l’un et la bonne foi de l’autre.

Trouvez l’erreur !

Si l’Arménie se pliait aux désirs de l’Azerbaïdjan, donc si l’on revenait à la situation d’avant 1988, les quelques dizaines de milliers d’Arméniens seraient noyés dans la masse du million de réfugiés, leur vie serait un enfer (ou pire) et la plupart serait contraint à l’exil, en clair il n’y aurait plus d’Arméniens en Artsakh, comme c’est le cas au Nakhitchevan.

Je ne suis certes pas un spécialiste, mais passer des marchés mirobolants d’armement et/ou signer des contrats mirifiques sur les produits énergétique, ne feront que renforcer l’entêtement du potentat.

De grâce Messieurs les coprésidents – médiateurs de terrain et chefs d’Etat, redescendez sur terre, aucun d’entre vous n’ira se battre pour les Arméniens, ni d’ailleurs pour les Azéris, ni même envoyer des soldats de maintien de la paix. Si vous vraiment influer sur le cours des événements intervenez autrement qu’avec des belles paroles. Votre rôle se limite actuellement à éviter que la guerre reprenne, c’est bien mais cela ne fait pas progresser les négociations de paix, la méthode Coué a ses limites.
 

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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az et de APA.az

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Relations Arménie-Turquie

Le président arménien Serge Sarkissian a adressé une lettre au Président de l'Assemblée nationale Galoust Sahakian, l’informant de sa décision de rappeler les protocoles arméno-turcs de l'Assemblée nationale.

"()… Lors du lancement du processus de normalisation des relations arméno-turques sans conditions préalables, nous étions pleinement conscients de tous les scénarios possibles de développement futur. Nous étions prêts à la fois pour une normalisation complète des relations grâce à la ratification des protocoles et à leur échec. Nous n’avions rien à cacher, car il serait devenu clair pour tout le monde quel partie était coupable de manquer la chance d'ouvrir la dernière frontière fermée en Europe.

 
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Relations Arménie-UE

«L'Union européenne continue de soutenir la normalisation des relations arméno-turques. Nous aimerions encourager les parties à rester engagées pour traiter de la normalisation sans conditions préalables, en dépit du retrait des protocoles des parlements,» a déclaré le chef de délégation de l'UE en Arménie, Traian Hristea.

L'ambassadeur de l'UE a indiqué que «la commémoration cette année des atrocités dans l'Empire ottoman est aussi un test pour l'avenir des relations entre l'Arménie et la Turquie.»

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Etats-Unis

«Nous sommes préoccupés par les tensions observées au cours des six derniers mois sur la ligne de contact. Notre message à l’Azerbaïdjan et à l'Arménie - cesser d´exacerber les tensions et revenir à la table des négociations,» a annoncé la secrétaire d'Etat adjointe pour les Affaires européennes et eurasiennes au Département d'Etat des Etats-Unis, Victoria Nuland.

«Nous souhaitons votre soutien au processus dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE. L’Arménie doit libérer les otages comme un geste humanitaire : Demain, je vais le dire à l’Arménie», a-t-elle ajouté lors de son passage à Bakou.

 
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Turquie

«L'armée turque, qui appuyait les gouvernements civils dans le passé, a été mis à l'écart. Elle a été remplacé en grande partie par un gouvernement islamiste et autoritaire,» a déclaré le lauréat du prix Nobel turc Orhan Pamuk.

"Les soldats autoritaires ont été chassés, mais un gouvernement autoritaire et islamiste a pris leur place,» a-t-il souligné, se référant à l'histoire récente de la Turquie où l'influence militaire sur le politique a lentement disparu et où le président Recep Tayyip Erdoğan et son parti de la Justice et du Développement (AKP) sont devenus le nouveau centre de pouvoir.

«Ce faisant, l’AKP a détruit l'équilibre des pouvoirs, qui est en fait la clé de toute démocratie. En ce sens, la Turquie est seulement qu’une démocratie électorale, mais où le respect des droits de l’homme et celui de la liberté d'expression sont violés tous les jours. J’avais senti une détérioration lors mon dernier séjour en Turquie venant de New York. Maintenant, je ressens un climat de peur, les gens chuchotent," a-t-il indiqué.

Cependant, Pamuk  a été réticent à commenter la question du génocide arménien, vu que ses remarques en 2005 lui ont apporté des menaces de mort ainsi que les procédures juridiques qui ont finalement ont été abandonnées.

«Je ai eu beaucoup de mal il y a huit à dix ans parce que j’ai parlé librement de ce sujet", a-t-il précisé.

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Le Groupe de Minsk en visite

«Les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE - James Warlick (Etats-Unis), Igor Popov (Russie), Pierre Andrieu (France), feront tout pour réduire la tension dans le conflit du Haut-Karabakh. Nous espérons que les présidents de l'Azerbaïdjan et l'Arménie continueront à y répondre favorablement. Nous aimerions que les présidents arménien et azerbaïdjanais se rencontrent au plus tard lors du sommet de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. En fin de compte, la décision finale relève des présidents eux-mêmes. Nous essayons de jouer un rôle de médiation. Ce n'est pas facile, mais nous persistons,» a déclaré le coprésident Pierre Andrieu.

«Nous étions récemment à Helsinki à l'invitation de la ministre des Affaires étrangères finlandais. Le but principal était d'informer la ministre sur la situation actuelle dans le règlement du conflit du Haut-Karabakh. Nous allons bientôt
 
Suite

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Iran

«En tant qu’Etat voisin, l'Iran est toujours prêt à jouer un rôle dans la résolution du conflit du Haut-Karabakh» a annoncé lundi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mammadiarov.

«L’Iran est frontalier de la zone de conflit sur plus de 100 km. Nous sommes en faveur d'une résolution pacifique du conflit selon le droit international. Nous souhaitons la sécurité et la stabilité dans nos pays voisins qui sont importants pour nous. L'Azerbaïdjan est notre voisin le plus important. Nous avons une étroite affinité avec ce pays et ce conflit nous fait mal. L'Iran désire contribuer de manière significative avec l'Azerbaïdjan sur ce conflit. Nous avons toujours voulu que les activités du Groupe de Minsk de l'OSCE remplisse avec succès leur mission et que le conflit du Haut-Karabakh soit résolu au sein de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan,» a souligné Zarif.

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OSCE

Le Vice-président de l'Assemblée nationale arménienne et chef de la délégation arménienne auprès de l'Assemblée parlementaire de l'OTSC Edward Sharmazanov a rencontré le secrétaire général de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, Spencer Oliver.

Les interlocuteurs ont attaché une importance à la poursuite de la coopération entre les assemblées parlementaires des deux Organisations. Les discussions ont porté sur la situation dans le Caucase du Sud et en l'Ukraine, mettant l'accent sur le règlement pacifique de tous les conflits, qui est la clé pour le renforcement de la sécurité internationale.

Concernant le conflit du Karabakh, Edward Sharmazanov a indiqué que l'Arménie et le Haut-Karabakh soutiennent la résolution exclusivement pacifique du conflit. Il a souligné que la question doit être résolue dans le cadre de la coprésidence du Groupe de Minsk et a ajouté que les tentatives de l'Azerbaïdjan de solution militaire sont inacceptables.

Abordant le 100e anniversaire du génocide arménien, Sharmazanov exprimé l'espoir que les représentants de l'AP-OSCE participeront aux activités de commémoration à Erevan au mois d’Avril.

À la fin de la réunion, le député arménien a indiqué que la prévention du terrorisme et de toutes les expressions de racisme sont urgents pour les Assemblées parlementaires internationales à l’approche du 70e anniversaire de la Victoire de la seconde guerre mondiale.

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Le coin des experts et des observateurs

- Sergueï Minassian et la visite de Victoria Nuland
 
- ArtakChakarian et les protocoles arméno-turcs.

- AlexanderArzoumanian et les protocoles arméno-turcs.


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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de APA.az et de Zaman