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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Le
malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que les Européens sont
submergés par l’afflux de réfugiés politiques et économiques, Ankara a trouvé
le moyen, tout en se faisant payer, de régler ses problèmes de politique
intérieure et extérieure.
Erdoğan
s’est senti pousser des ailes suite au feu vert des Occidentaux, ou précisément
des Etats-Unis. Après avoir transformé sa frontière syrienne en passoire,
structuré le trafic pétrolier et celui des armes avec l’Etat islamique, secoué
la communauté kurde par des attentats ciblés, abattu un chasseur bombardier
russe puis câliné Moscou pour revigorer son économie chancelante, le sultan
ottoman s’est permis de rentrer militairement en Syrie pour soi-disant
combattre Daech mais surtout pour bombarder les localités du PKK et du PYD, afin
d’éviter que les populations kurdes revendiquent l’autonomie de la région.