Haut-Karabakh : Un triste anniversaire


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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Un an après l’attaque massive des troupes azéries contre la République autoproclamée de l’Artsakh, les communiqués fusent de part et d’autre que ce soit des intéressés eux-mêmes ou des pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. On notera toutefois que le département d’Etat américain a délégué à son représentant dans le groupe de Minsk de l’OSCE – Richard Hoagland, le soin de prendre la parole.

Le seul point sur lequel tout le monde est d’accord, est que le statu quo n’est ni viable et encore moins tenable. La situation de guerre larvée est subie de plein fouet par la population civile arménienne et par réaction des civils azéris. Tout cet édifice mortifère repose sur l’entêtement d’un seul homme : İlham Heydər oğlu Əliyev.

Pour des raisons d’amour-propre et parce que les bolcheviks lui ont légué un territoire, qui appartenait à la République démocratique d’Arménie, le président-potentat refuse tout compromis s’arcboutant sur l’intangibilité des frontières et les résolutions onusiennes (non contraignantes) de 1993. Les appels réitérés des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE et des organisations internationales n’ont aucun effet sur lui, pire, plus on lui rappelle les principes de base des négociations, plus il persiste dans son idée de récupérer «à tout prix» ce qui lui appartient.

Pour commencer «sérieusement» les pourparlers de paix, le fils d’Heydar Aliev exige le retrait des troupes arméniennes, lesquelles sont là non pour confirmer une annexion mais pour protéger la population de l’Artsakh. Le problème est que si les troupes arméniennes se retiraient d’Artsakh, qui va empêcher les troupes azerbaidjanaises de s’installer dans la zone tampon autour du Haut-Karabakh et d’envahir le Haut-Karabakh, en tuant et massacrant les civils comme il y a 25 ans ?

Déjà, quand on voit comment les pays coprésidents du groupe de Minsk des l’OSCE et/ou les organisations internationales ont un mal fou à faire respecter le cessez-le-feu de 1994-1995, on peut sérieusement émettre des doutes pour le reste. Il est clair que ni les Russes, ni les Français et encore mois les  Américains, n’enverront de troupe pour protéger la population d’Artsakh.

Dans ces conditions il devient très difficile de négocier avec un tel intransigeant, pour qui, compromis signifie imposer 99% de ses exigences et laisser 1% à l’ennemi, c'est-à-dire un couloir sous double administration reliant l’Arménie à la république autonome azerbaidjanaise du Haut-Karabakh ! Si de plus, les décisions prises en commun - comme celles des Sommets de Vienne et de Saint-Pétersbourg, ne sont pas appliquées, on comprend pourquoi l’Arménie rechigne à revenir à la table des négociations.

Les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE disposent de satellites militaires pour voir qui fait quoi sur la planète entière et notamment dans cette région. Il leur serait très facile de prévenir une nouvelle escalade mais ils préfèrent discourir en propos génériques !

Il serait peut-être temps que les pays coprésidents laissent tomber la méthode Coué s’ils ne veulent pas voir une reprise de la guerre.


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Traductions – revue de presse

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Artsakh

«L’Artsakh, l'Arménie et la Diaspora ont réussi à repousser l'agression et à assurer la sécurité et l'indépendance de la république d’Artsakh (RA) et de l'Etat arménien en général », a déclaré le porte-parole du président de la RA, David Babayan, un an après l'agression azerbaïdjanaise contre l’Artsakh.

«Si l'Azerbaïdjan avait atteint ses objectifs inhumains, l'agression ne se serait pas limitée à l’Artsakh, Bakou en aurait profité pour lancer une attaque à grande échelle à la frontière de l'Arménie.

La partie arménienne a tiré plusieurs conclusions de l'agression de l'année dernière. Sur le plan technique, nous avons 


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Arménie

Le ministère arménien des Affaires étrangères a publié une déclaration portant sur l'anniversaire de l'agression azerbaïdjanaise contre l’Artsakh:

«Il y a un an l’Azerbaïdjan agressait l’Artsakh.

Au cours des quatre jours d'Avril 2016, l'Azerbaïdjan a mené le même type d'actions agressives et de barbarie contre la population d'Artsakh, qu'il avait mené pendant environ quatre ans au début des années 90, alors qu'il tentait de priver les habitants du Haut-Karabakh de leurs droits de vivre dans leur patrie et d'exercer leur droit à l'autodétermination.

Nous rendons hommage à 


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Azerbaïdjan

Le Président Ilham Aliev a pris la parole lors du 20e Sommet économique eurasien d’Istanbul ; extraits :

«Le conflit Arménie-Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, qui a émergé à la fin du siècle dernier, reste un obstacle majeur au développement de l'Azerbaïdjan.

L'Arménie, avec le soutien d’étrangers, a occupé 20% des territoires azerbaïdjanais et a commis des actes de nettoyage ethnique et de génocide. Malgré les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, le pays ne veut pas se retirer des territoires occupés de l'Azerbaïdjan et tente par tous les moyens de


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Russie

«Les relations d’alliés et le partenariat stratégique entre la Russie et l'Arménie sont devenus vraiment globales au moment où les deux pays marquent le 25ème anniversaire de la date d'établissement des relations diplomatiques,» a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans un article.

"Le 3 avril 2017 marque une nouvelle étape dans les liens russo-arméniens qui ont une histoire séculaire, de traditions d'amitié et d'assistance mutuelle, ainsi que de parenté culturelle et spirituelle.

Nous avons vraiment quelque chose dont nous sommes fiers. Nous avons réussi à 


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France

Communiqué du ministère des Affaires étrangères

«Il y a un an, les hostilités qui s'étaient déroulées du 2 au 5 avril 2016 au Haut-Karabagh et qui avaient endeuillé les populations de la région, s'interrompaient. En sa qualité de coprésidente du Groupe de Minsk, la France s'était mobilisée, avec ses partenaires russe et américain, pour obtenir l'arrêt des combats et la reprise des négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

La France réitère sa conviction que le statu quo actuel au Haut-Karabagh n'est pas tenable et qu'il ne peut y avoir d'issue militaire au conflit. Elle appelle les parties à respecter les engagements pris lors des sommets de Vienne du 16 mai 2016 et de Saint-Pétersbourg du 20 juin 2016, à savoir le respect du cessez-le-feu, la mise en place de mesures de confiance et la reprise des négociations.»

Comme l'a rappelé le président de la République lors de ses récents entretiens à Paris avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais, la France demeure pleinement engagée pour que soit apportée à ce conflit une solution négociée et durable, au bénéfice de la stabilité et de la prospérité de l'ensemble de la région.»





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az