L’OSCE se penche sur le Caucase du Sud




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe - regroupant 57 États participants et 11 États partenaires, œuvre en faveur de la paix, de la démocratie et de la stabilité sur trois continents.

On comprend que cette Organisation internationale qui est en charge du conflit du Haut-Karabakh, ne puisse pas apporter directement toute son attention à la résolution du différend arméno-azerbaidjanais. Même son Bureau peine à mener son travail de surveillance le long de la ligne de front. La tâche d’arriver à un accord revient en pratique à trois pays – Etats-Unis, Fédération de Russie et France – qui coprésident le groupe de Minsk de l’OSCE, composé de 10 pays en plus des trois cités.

Ce type de résolution n’est pas exceptionnel, tout le monde a en tête le pilotage par l’ONU du problème de Chypre, occupée à 37% par l’armée turque. On remarquera au passage la sévère position d’Ankara envers l’Arménie - blocus à l’appui, lui reprochant d’occuper une partie du territoire voisin. Cocasse, non ?

Pourquoi les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE n’arrivent-ils pas à progresser ?

Pour cela, il faut remonter à près d’un siècle, lorsque le régime bolchevick mené par le camarade Staline a décidé de mettre en œuvre la stratégie «diviser pour régner». Ainsi, la région du Haut-Karabakh, peuplée à 94% d’Arméniens, que la RSS d’Arménie a réclamé en vain se retrouve sous administration de la RSS d’Azerbaïdjan, sous l’intitulé «oblast autonome du Haut-Karabagh». La perestroïka/glasnost de Gorbatchev déclenche le désir des Arméniens du Haut-Karabakh de se détacher de Bakou et se rattacher à la RSS d’Arménie, conformément aux lois de l’URSS en vigueur. S’en suivent des pogroms anti-arméniens et une guerre Arménie-Azerbaïdjan ; guerre qui entraîne la perte par Bakou du Haut-Karabakh et des sept districts l’environnant.

Ainsi, après avoir perdu le Zankézour en 1923 suite au découpage stalinien, puis voir le Haut-Karabakh lui fausser compagnie en 1991 et enfin, l’Arménie mettre la main sur sept districts azéris, la coupe est pleine pour les dirigeants azerbaidjanais. Succédant à son père Heydar, Ilham Aliev grâce à ses revenus énergétiques s’est équipé militairement et compte bien récupérer tous ses territoires, et ce par tous les moyens. 

Mais les pays coprésidents du groupe de Minsk se basant sur l’Acte final d’Helsinki proposent en plus de la notion «d’intégrité territoriale» - chère au cœur du clan Aliev, celle de «l’égalité de droits des peuples et droit des peuples à disposer d'eux-mêmes» - chère au cœur des Arméniens. Et c’est là que le bât blesse.

L’Arménie est prête à négocier sur ce qui est négociable, c'est-à-dire tout sauf sur le statut définitif du Haut-Karabakh. Indépendance de fait issue du référendum d’autodétermination de la population du Haut-Karabakh de 1991.

Quant à l’Azerbaïdjan, il est prêt aussi à négocier sur ce qui est négociable, c'est-à-dire sur le degré d’autonomie du Haut-Karabakh, mais pas plus. Avec bien évidemment la restitution des sept districts.

Deux visions inconciliables qui bloquent toute avancée. Presque tout le monde est convaincu qu’une nouvelle guerre ne changera rien à la situation, sinon l’empirer encore plus.

Devinez qui se cache derrière le 'presque' ?



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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.azdu Minist AE Arménie, du Parlement européen, de l’APCEainsi que de l’Union européenne.

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Arménie

Répondant à une question sur la situation à la frontière de l'Artsakh, le Premier ministre Nigol Pachinian a indiqué :

"Dans la période récente, le nombre moyen de tirs a fortement baissé, selon les statistiques moyennes, après mon élection. Malheureusement, nous avons eu des pertes. Au premier plan, une certaine mobilisation des troupes azerbaïdjanaises est observée. Parfois, elle augmente, parfois elle décline. Il y a une certaine tension à la frontière avec le Nakhitchevan."

Parlant de la probabilité d'une reprise de la guerre, il a ajouté :


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OSCE

Du 18 au 22 juin 2018, un groupe de 24 ambassadeurs - représentants permanents auprès de l'OSCE, s'est rendu en Arménie, en Géorgie et en Azerbaïdjan. Ce voyage, le premier depuis plusieurs années dans ce format, visait à réaffirmer le vif intérêt des ambassadeurs pour la paix, la stabilité et la prospérité dans la région, conformément aux engagements et aux principes de l'OSCE, ainsi que leur soutien à un engagement plus fort de l'OSCE dans ces trois pays.

Les ambassadeurs ont rencontré des responsables gouvernementaux de haut niveau, des


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APCE

Arpinée Hovhannissian, vice-présidente du Parlement arménien et cheffe de la délégation arménienne auprès de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, a demandé à ses collègues azerbaïdjanais d'expliquer pourquoi, de nos jours, Bakou accumule à nouveau des armes et des troupes à la frontière.

"Tout le monde connaît la situation dans votre pays sur les droits de l'homme et les libertés politiques. Vous êtes un pays unique, non pas parce que vous avez un président impliqué dans des affaires internationales de blanchiment d'argent et de corruption, mais parce que vous avez réussi à apporter vos propres valeurs à cette Assemblée, dispersé un fléau dans cette Organisation et empoisonné 


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Russie

«La Russie et l'Arménie sont liées par une amitié et un partenariat stratégique séculaires,» a déclaré le président Vladimir Poutine dans un discours aux participants du 7ème Forum interrégional russo-arménien.

«Entre nos Etats, un dialogue politique substantiel a été établi à différents niveaux, la coopération commerciale, économique, scientifique, technique et humanitaire se développe activement.

La coopération interrégionale joue un rôle important dans le renforcement de nos relations. Je suis confiant que durant le forum, vous arriverez à élaborer de nouvelles idées et propositions intéressantes qui contribueront à l'expansion des relations de partenariat entre la Russie et l'Arménie et favoriseront des processus d'intégration mutuellement bénéfiques dans l'espace eurasien", a-t-il ajouté.

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Azerbaïdjan

Une délégation de la Douma d'Etat russe, conduite par son président Vyacheslav Volodine, est arrivée à Bakou le dimanche 24 juin. C'est la première visite du président de la Douma d'Etat en Azerbaïdjan.

Lors d'une réunion avec son collègue azerbaïdjanais Ogtay Asadov, M. Volodin a déclaré :

«Moscou est préoccupé par les problèmes liés au Karabakh. Toutefois, l'Azerbaïdjan a toujours tenu une position correcte et constructive sur le conflit du Haut-Karabakh.

Vous savez que la Russie est en faveur d'un règlement pacifique du conflit. Tous ceux qui préconisent l'aggravation des relations, qui emploient des termes belliqueux et vont contre le désir du peuple de vivre en paix, suivent le chemin des tensions.

Nous devons tout faire pour empêcher ce chemin.»


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Israël

Le vote du parlement israélien prévu mardi dernier pour reconnaître le génocide arménien a été annulé en raison de l'opposition du gouvernement.

Le mois dernier, la Knesset avait approuvé une motion de Tamar Zandberg, du parti d'opposition de gauche Meretz, pour débattre en plénière et voter sur «la reconnaissance du génocide arménien».

La Turquie a exprimé son opposition et a essayé d'obtenir le soutien de la coalition gouvernementale pour sa motion, Zandberg a accepté de reporter le vote jusqu'à après les élections turques de dimanche.

Lundi, il est devenu clair que la coalition était toujours opposée à l'initiative de Zandberg, même après la réélection du président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Malgré les promesses et les retards et malgré les élections turques derrière nous, le gouvernement et la coalition refusent de reconnaître le génocide arménien", a déclaré Zandberg.

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Turquie

La Turquie accuse l'Union européenne d'hypocrisie et d'incohérence après que le Conseil de l'UE ait déclaré que la Turquie s'éloignait de l'UE. "Le Conseil note que la Turquie s'est éloignée de l'Union européenne. Les négociations d'adhésion de la Turquie ont donc été bloquées et aucun autre chapitre ne peut être ouvert ou clôturé et aucun autre travail de modernisation de l'Union douanière UE-Turquie n'est prévu".
 
En réponse, le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré : "Le traitement injuste et malhonnête de l’Union européenne à l'égard de la Turquie peut être révisé".






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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.azdu Minist AE Arménie, du Parlement européen, de l’APCE, ainsi que de l’Union européenne.