Rencontre Arménie-Azerbaïdjan




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Les réunions de l’OSCE, de l’ONU ou du Conseil de l’Europe sont l’occasion pour les ministres azerbaidjanais et arménien des Affaires étrangères d’échanger leurs points de vue - lesquelles sont quasi-invariables depuis des années, en présence des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. Ils appliquent en cela le célèbre adage «Ce n’est pas parce que l’on a rien de nouveau à se dire, qu’il ne faut pas se rencontrer».

Les choses importantes, s’il y en a, se disent essentiellement entre chefs d’état. Ainsi, il y a deux mois à Douchanbé, Nigol Pachinian et Ilham Aliev ont convenu de faire baisser la tension sur la ligne de contact entre l’Artsakh et l’Azerbaïdjan et de mettre en place une liaison téléphonique entre hauts responsables des deux pays.

Il faut dire que ce geste quelque peu altruiste de la part du camarade Aliev n’est pas totalement innocent. Bakou a toujours l’espoir que le changement de chef de gouvernement en Arménie va modifier sa politique dans le conflit du Haut-Karabakh – notamment en restituant des territoires, vu que Nigol Pachinian n’est pas issu du sérail Karabakhi comme l’étaient les trois présidents précédents : Serge Sarkissian, Robert Kotcharian et Lévon Ter-Pétrossian.

Dans une négociation, les compromis sont incontournables si l’on veut arriver à une solution pérenne. Pas plus l’Artsakh ne pourra garder la totalité des sept districts entourant le Haut-Karabakh, pas plus l’Azerbaïdjan ne pourra récupérer sa souveraineté sur la totalité des territoires perdus.

Une chose est quasiment sûre : Le Haut-Karabakh ne retournera jamais plus sous administration azerbaidjanaise. La population du Haut-Karabakh a trop souffert avant de se libérer du joug azéri.

La majorité de la zone tampon, surtout Est et Sud, est quasiment inhabitée et considérée comme zone militaire. C’est un signe qui ne trompe pas, car c’est une partie de l’Artsakh susceptible de discussions. Signe que le clan Aliev refuse de prendre en compte, s’accrochant à un retour version RSS d’Azerbaïdjan, impossible à ce jour.

Même si le statu quo est décrié par tout le monde, il est toujours préférable à une reprise de la guerre. Hélas, c’est une option que les deux pays n’ont pas totalement écartée, il suffit de regarder les budgets 2019 alloués à la Défense : 647 millions de $ (+25%) pour l’Arménie et 1,8 milliards de $ (+4,6%) pour l’Azerbaïdjan. Si pour Erevan c’est surtout du matériel défensif, pour Bakou c’est surtout du matériel offensif. N’oublions pas que celui qui veut récupérer «ses» territoires c’est l’Azerbaïdjan et non le contraire.

Le discours d’Ilham Aliev prononcé cet été sur ce sujet, est on ne peut plus clair : «Le Haut-Karabakh est la terre ancestrale de l'Azerbaïdjan, reconnue par toutes les organisations et tous les pays. ()… L'Azerbaïdjan rétablira son intégrité territoriale et prendra à cette fin toutes les mesures nécessaires dans le domaine de la construction de l'armée et du développement économique. La construction des forces armées est la principale priorité du pays. Depuis 2003, nos dépenses militaires ont été multipliées par 15.»

Edifiant, non ?



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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de Hurriyet

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Arménie

L'Arménie présidera l'Union économique eurasiatique (UEE) en 2019. La décision a été prise lors de la séance ordinaire du Conseil économique suprême de l'UEE à Saint-Pétersbourg.

Au cours de la réunion, les dirigeants de l'Arménie, de la Biélorussie, de la Russie, du Kazakhstan et du Kirghizistan ont résumé les résultats de l'année écoulée, évoquant les secteurs clés de la poursuite de l'intégration, ainsi que l'agenda du commerce, de l'énergie et du numérique.

S'adressant à la réunion, le Premier ministre arménien par intérim, Nigol Pachinian, a déclaré 


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Turquie

Lors d'une conférence de presse au sommet du G20 en Argentine, le président Recep Tayyip Erdoğan a nié le génocide arménien suite à une question d'un journaliste d'origine arménienne qui indiquait «qu’il était l'un des descendants des familles qui ont subi le génocide arménien", alors qu'il l’interrogeait sur les droits des minorités.

"On ne peut pas reprocher à la Turquie d'avoir commis un génocide contre les Arméniens. Sur la question du génocide,


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OSCE

Le 4 décembre, conformément à l'accord conclu avec les autorités de la République d'Artsakh (République du Haut-Karabakh), la Mission de l'OSCE a procédé à une surveillance planifiée du régime de cessez-le-feu sur la ligne de contact entre les forces armées de l'Artsakh et celles de l'Azerbaïdjan.

Le suivi côté Artsakh a été assuré par Mihail Olaru (Moldavie), Ghenadie Petrica (Moldavie) et Martin Schuster (Allemagne), au Sud-est de Kuropatkino dans la région de Mardouni.

Côté Azerbaïdjan


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Union européenne

Federica Mogherini, haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et de la sécurité ainsi que vice-présidente de la Commission, et Zohrab Mnatsakanian, ont discuté des prochaines élections législatives en Arménie.

Lors d'une réunion à Bruxelles, les interlocuteurs ont souligné la nécessité que les élections soient crédibles, inclusives et transparentes. Ils ont également discuté de la mise en œuvre de l'accord de partenariat global et renforcé entre l'Union européenne et l'Arménie, une semaine après la première réunion du comité de partenariat à Erevan.

La mise en œuvre intégrale de l'accord contribuerait à accompagner et à soutenir les processus de réforme et de modernisation en Arménie. Les interlocuteurs attendent avec intérêt de nombreuses réunions d'experts avant le prochain Conseil de partenariat UE-Arménie.

Les perspectives d'un règlement du conflit du Haut-Karabakh conformément aux principes et aux normes du droit international, ont également été abordées.

Ils ont également échangé sur les dynamiques régionales plus vastes, et en particulier sur la mise en œuvre complète et effective du Plan d'action global commun - l'accord sur le nucléaire iranien, ainsi que sur le conflit en Syrie.




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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de Hurriyet