Arménie : Bilan 2018




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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L’arrivée au pouvoir d’un nouveau Premier Ministre en Arménie au printemps dernier, conforté par une majorité parlementaire en décembre dernier, a changé la vision de l’étranger.


Union européenne et Occident d’une manière générale :
Qu’un petit pays, de surcroît de l’ex-bloc soviétique, puisse chambouler l’ordre établi sans victime aucune et sans avoir tiré un seul coup de feu, en a surpris plus d’un.

La révolution de velours a été saluée par toutes les organisations internationales et nombre de pays occidentaux, voire autres. Bien évidemment les Turcs, qu’ils soient Ottomans ou Azéris, se sont bien gardés de déclarer quoi que ce soit, car pour eux le mot «Arménien» (ermeni giaour) est avant tout une injure, et l’«Arménie» une erreur de l’histoire.

Quant à l’UE proprement dite, elle a déclaré : "Nous sommes impatients de travailler avec le nouveau Parlement élu démocratiquement et le futur gouvernement pour approfondir nos relations politiques et économiques sur la base des engagements communs de l'accord de partenariat global et renforcé UE-Arménie". Elle a accompagné ses propos par de nouvelles subventions.

Reste les Etats-Unis qui se fichent royalement de l’Arménie et du Caucase d’une manière générale, intéressés essentiellement à faire des affaires, militaires de préférences (Tournée caucasienne du conseiller à la sécurité nationale, John Bolton) histoire de faire la pige à la Russie. Trump essaie avant tout de maintenir l’influence américaine au Moyen-Orient (Tournée du secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo) et ainsi contrer son principal ennemi dans la région : l’Iran.


Russie :
Quant au camarade Poutine, il fait mumuse avec le deux ex-RSS, caressant dans le sens du poil tantôt l’un tantôt l’autre, au gré de ses besoins.


Azerbaïdjan :
Le comportement des dirigeants azerbaidjanais en actes aussi bien qu’en déclarations est devenu nettement moins agressif, voire pacifique. Tout cela n’a pas empêché la course à l’armement de Bakou malgré la baisse des revenus pétroliers et gaziers. L’Arménie pour ne pas être en reste a fait de même, mais avec des emprunts auprès de Moscou.

Accalmie tout d’abord sur le terrain, où côté arménien le nombre de tués à la ligne de contact Artsakh-Azerbaïdjan, a très sensiblement diminué. La mise en place d’une liaison téléphonique entre haut-gradés militaires des deux pays va permettre également de faire baisser des situations de crise et prendre les devants d’une escalade.

Accalmie également sur les propos tenus par les dirigeants azéris, à commencer par le président Aliev lui-même. Les discours haineux, xénophobes et anti-arméniens ont disparus pour laisser place à une main tendue.

Est-ce que pour autant l’Azerbaïdjan a accepté les propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ? Hélas non. Si le pivot reste toujours l’intégrité territoriale, l’usage de la force ou de sa menace est très faible. Il existe une tache noire et indélébile : Le statut définitif du Haut-Karabakh, c'est-à-dire le Droit à l’autodétermination des peuples. Car là-dessus le clan Aliev reste intraitable : Le Haut-Karabakh est une terre historique azérie (octroyée par Staline lors de ses charcutages) et donc ne quittera jamais le giron azerbaidjanais. Selon le dictateur azéri, l’autodétermination se limite en fait à une grande autonomie, mais certainement pas à une indépendance.


Turquie :
«J'ai déclaré à maintes reprises que nous sommes prêts à établir des relations directes avec la Turquie sans aucune condition préalable. Et nous espérons que la Turquie est prête à faire de même. Le problème est que, malheureusement, les relations avec la Turquie ont été liées au conflit du Haut-Karabakh. Il est très étrange que les relations entre deux pays puissent être si étroitement liées à un pays tiers, l'Azerbaïdjan", avait déclaré le Premier ministre arménien à l’automne dernier.

Ce à quoi le président turc avait répondu :

«La solution du problème du Karabakh est "une condition sine qua non" pour rétablir les relations avec l'Arménie. Ankara n'ouvrira pas sa frontière à son voisin avant la fin de l'occupation de la région azérie, conformément aux demandes de l’Azerbaïdjan.
Ceux qui ne peuvent pas expliquer ce qui s'est passé à Khojaly il y a 26 ans, ne doivent donner à la Turquie aucune sorte de cours d'histoire ou de leçons.
Ceux qui occupent 20% des terres azerbaïdjanaises et empêchent plus d'un million d'Azerbaïdjanais de retourner sur leurs terres ne doivent pas s'attendre à ce que la Turquie ouvre ses frontières".

Erdoğan peut dormir sur ses deux oreilles, ce n’est pas le président Trump qui lui mettra des bâtons dans les roues dans son contentieux avec l’Arménie, maintenant le refus du mot génocide. Il sait pertinemment que l’OTAN ne lâchera son allié turc par les temps qui courent.

«Ite missa est»




Traductions – revue de presse

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Azerbaïdjan

«L'Azerbaïdjan espère qu'en 2019, certains progrès seront réalisés en ce qui concerne le retrait des forces armées arméniennes des territoires occupés de l'Azerbaïdjan et la normalisation des relations entre les deux pays,» a déclaré le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais Elmar Mammadyarov.

«La position de l'Azerbaïdjan concernant le règlement du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh avait été maintes fois exprimée au plus haut niveau de


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Etats-Unis

Il y a de nouvelles tensions entre les États-Unis et la Turquie, un allié clé de l'OTAN, après que le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, soit venu dans la région pour discuter du moment du retrait américain de la Syrie. On cherchait à assurer Bolton que lorsque les Etats-Unis retireraient 2.000 soldats de la Syrie voisine, les Turcs n'attaqueraient pas leurs alliés syriens sur le terrain.

Au lieu de cela, le président Recep Tayyip Erdoğan, en colère, a accusé Bolton de




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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de Hurriyet