Rencontre Arménie-Azerbaïdjan : Suite




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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La rencontre des ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaidjanais du 16 Janvier dernier à Paris a permis une nouvelle fois de mettre les choses au point.

Si côté arménien, on est toujours en attente d’un assouplissement de la partie adverse – prise en compte du droit des peuples à s’autodéterminer, c'est-à-dire le devenir du Haut-Karabakh -, le côté azerbaidjanais s’est contenté de modifier sa tactique. Donc aucun changement sur le fond.

Ce changement de comportement, et surtout de discours, fait la joie des organisations internationales, à commencer par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, en charge des négociations de paix et par voie de conséquence du règlement du conflit du Karabakh. Pour eux, le plus important reste la non-reprise des hostilités associée à une accalmie prolongée sur la ligne de front.
 Ce n’est pas parce que l’on parle de préparer les populations à la paix que l’on a fait un grand pas en avant dans les négociations. Si en Arménie le peuple a un certain poids, pour ne pas dire un poids certain - les événements d’Avril dernier en sont la preuve -, il en est tout autre des Azerbaidjanais. Celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec le potentat ou critiquent les dirigeants, se retrouvent en prison. Ce n’est pas demain qu’ils pourront peser sur leurs dirigeants. Vouloir faire la paix avec les Arméniens, c’est passer pour un traitre. C’est plutôt le gouvernement azerbaidjanais qu’il faudrait préparer à la paix. Hélas, le surarmement excessif de Bakou indique plutôt le contraire.

Aussi, dire que les négociations sont en bonne voie c’est aller un peu trop vite en besogne. Il est bien regrettable que les organisations internationales et plus particulièrement les Occidentaux se laissent berner aussi facilement par les discours lénifiants des dirigeants azerbaidjanais. Pourtant ils devraient être aguerris avec la Turquie qui les roule dans la farine depuis des années. Toujours est-il qu’il est préférable de continuer le dialogue de sourd que de s’entretuer.

Il suffit pourtant d’écouter les vœux du dictateur azéri pour le nouvel an, tout est dit, à commencer par ce qui est non-négociable. On peut toujours dire que c’est essentiellement destiné à usage interne. Seulement voilà, toute l’équipe dirigeante et leurs sous-fifres, ont repris les paroles sacrés de leur maitre à penser, Ilham Aliev, qui déclare en substance :
«L'Azerbaïdjan ne se réconciliera jamais avec l'occupation de ses territoires [Haut-Karabakh compris]. Si les négociations ne donnent aucun résultat, l'Azerbaïdjan libérera ses territoires par tous les moyens y compris par la guerre.»
C’est sans doute la conception du potentat de préparer sa population à la paix.

Quant aux modes de gouvernance, au fonctionnement des élections, ou la gestion des libertés, le dictateur azéri avant de critiquer l’Arménie aurait du commencé par balayer devant sa porte. Certes l’Arménie n’était pas un modèle de démocratie, mais ce que le clan Aliev ne supportait pas c’est qu’elle a été dirigée jusqu’à récemment par des ex-combattants du Haut-Karabakh et qu’il était difficile de leur faire avaler n’importe quoi. D’où le changement de tactique avec l’arrivée de Nigol Pachinian au pouvoir.

On remarquera au passage que les divers chefaillons, petits ou grands, lorsqu’ils sont en manque d’imagination, sont amenés à reprendre les terminologies utilisés par les étrangers. Ainsi l’Arménie aurait utilisé sa «diplomatie du cognac», pour soudoyer les hommes politiques, histoire de contrebalancer la «diplomatie du caviar» des Azerbaidjanais ! Dans la même veine, la porte-parole du ministère azerbaidjanais des Affaires étrangères a mis sur même plan les victimes des pogroms anti-arméniens de Sumgaït ou de Bakou, qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, avec l’épuration ethnique qui s’est traduite par des déplacements de population. Lesquels déplacements ont eu lieu dans les deux sens – Arméniens vivant en Azerbaïdjan, et Azerbaidjanais vivant en Arménie ou au Karabakh -, avec un volume plus élevé d’Azerbaidjanais du à l’évacuation des sept districts entourant le Haut-Karabakh.

La rencontre en catimini Pachinian-Aliev à Davos, a-t-elle fait progresser la position des uns et des autres ? Si c’est le cas, ce genre d’information aurait très certainement fuité sur les réseaux sociaux.



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Traductions – revue de presse

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Arménie

«La déclaration des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE n'est pas la première. Les médiateurs parlent certes de problèmes de sécurité, réduisent l'escalade, tentent de réduire les tensions dans la zone de conflit,» a déclaré l’analyste politique Tevan Boghossian, directeur exécutif du Centre international pour le développement humain (ICHD).

Il a évoqué les propos du ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, sur 


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Union européenne

«Les échanges de ces derniers mois entre le Premier ministre arménien Nigol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, ainsi que des réunions des ministres des Affaires étrangères sous les auspices des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, dont celle de Paris le 16 janvier 2019, indiquent une progression dans le règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh,» a déclaré


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OSCE

Le président arménien Armen Sarkissian a signé un décret nommant Armen Papikian à la tête de la mission de l'Arménie auprès de l'OSCE.

L’ambassadeur Armen Papikian a rencontré le Secrétaire général de l’OSCE, Thomas Greminger.

Le Secrétaire général a félicité l’ambassadeur de sa nomination à ce poste et 


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Artsakh

«Bien que les déclarations précédentes aient été maintenues, la déclaration des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE concernant les résultats de la réunion des ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais mercredi à Paris contient néanmoins de nouveaux éléments,» a déclaré David Babayan, l’attaché de presse du président de la République d'Artsakh.

Babayan a toutefois noté que, dans la réalité, les nouveaux éléments sont 


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Grande-Bretagne

«La préparation des populations à adopter toute solution de compromis est depuis longtemps un ingrédient manquant du processus de paix du Haut-Karabakh,» a déclaré Carey Cavanaugh, négociateur spécial pour les conflits eurasiens, ancien ambassadeur/coprésident américain du Groupe de Minsk, et président d'International Alert (basé à Londres).

Thomas de Waal, analyste politique britannique et chercheur principal chez Carnegie Europe, spécialisé en Europe de l’Est et dans la région du Caucase, a jugé la déclaration très positive : "Soudain, l'ambiance a changé. Déclaration très positive. Il est maintenant temps de se mettre au travail, d'impliquer davantage de parties prenantes et de lancer le débat sur des questions difficiles de la société."

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Azerbaïdjan

Le service de presse du ministère des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan a commenté la réunion des ministres des Affaires étrangères azerbaidjanais et arménien du 16 janvier 2019 à Paris.

"De plus en plus d'échanges positifs, y compris l'importance de renforcer la compréhension et la confiance, ont été réalisés au cours des discussions qui ont duré plus de 4 heures. Des pourparlers cohérents et axés sur les résultats ont été 


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Russie

«L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) tente d'adopter une approche partiale à l'égard de l'Azerbaïdjan. Nous [l'Azerbaïdjan et la Russie] avons très bien coopéré dans le cadre des agences de la CEI, des Nations Unies, de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, qui s'efforce également d'adopter une approche partiale à l'égard de l'Azerbaïdjan et discriminent les droits des députés azerbaïdjanais au sein de l'APCE,» a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats de 2018.

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Turquie

«La normalisation des relations arméno-turques est impossible sans la résolution du conflit du Haut-Karabakh. Pour résoudre les problèmes existants, vous devez être proactif. Défendre ses propres intérêts ne suffit tout simplement pas.

Aujourd'hui, alors que le conflit du Karabakh n'est pas réglé, il est impossible d'assurer la stabilité dans le Caucase et de normaliser les relations entre la Turquie et l'Arménie. Nous serons plus cohérents sur ces questions en 2019,» a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavuşoğlu, lors d'une réunion avec des étudiants à Antalya.

Il a également accusé le lobby arménien de mener une "propagande noire".

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APCE

Liliane Maury Pasquier a été réélue présidente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) pour un deuxième mandat d'un an.

S'adressant à la session de l'APCE, elle a appelé tous les acteurs du Conseil de l'Europe à assumer leurs responsabilités :

"Une année qui s'annonce difficile. Il ne faut pas oublier les origines de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons et la position prise par l'Assemblée en réponse à des événements politiques majeurs allant au-delà de ce qui était permis par le droit international, ainsi que 





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, et de l’APCE