24 Avril 2019




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Le président turc Recep Tayyip Erdoğan peut dormir sur ses deux oreilles, l’irréparable n’a pas été commis, entendez par là que le communiqué du président Donald Trump n pas le mot qui fâche. Il tourne autour du pot, mais évite de tomber dedans.

Certes, il y a eu cette année quelques anicroches aux habitudes : La France a inscrit sur son calendrier républicain le 24 Avril comme journée officielle de la commémoration du génocide des Arméniens. Le parlement italien a qualifié de génocide les massacres commis en 1915 par le gouvernement Jeunes-Turcs.  

Les dirigeants turcs ont, comme à leurs habitudes, fustigé les personnes et/ou les pays qui prêtent une oreille attentive aux revendications arméniennes, en reconnaissant le génocide des Arméniens, avec des mots de plus en plus crus, voire haineux. Toutefois, le Sultan, pour éviter de passer pour un négationniste invétéré, pur et dur, se donne une apparence de magnanimité en publiant un communiqué de bon aloi à l’endroit des victimes arméniennes.

Ce qui ne l’empêche pas de reprendre les vieilles rengaines accusant les Arméniens de l’empire ottoman de brigands et/ou de gangs, voire de cinquième colonne à la solde des Russes. Cerise sur le gâteau, ces ‘terroristes’ arméniens auraient tué quelques 300.000 Turcs, c'est-à-dire le même nombre d’Arméniens morts durant cette période. Foi d’éminents historiens turcs. Il suffit d’ailleurs, toujours selon eux, de consulter les archives secrètes arméniennes, pour voir des photos de brigands arméniens mener des colonnes de pauvres civils turcs vers les déserts de Mésopotamie, soi-disant pour les sécuriser et leur épargner les horreurs de la guerre. Si, si ! C’est d’ailleurs pourquoi l’Arménie refuse d’ouvrir ses archives. Dixit !

Pourquoi cette hypocrisie ?

Pour la Turquie, et ce, quelque soit la couleur des dirigeants, la reconnaissance reviendrait à revoir toute son histoire qui a débouché sur la création de la Turquie moderne fondée sur les ruines de l’empire ottoman et la spoliation des biens des minorités chrétiennes composant la Sublime Porte. Mais surtout reconnaître le génocide des Arméniens, implique des réparations, morales, financières, voire territoriales. Et ça, c’est très dur à avaler, l’honneur des dirigeants et des nationalistes turcs en prendrait un sale coup.

Pour les Etats-Unis, le calcul est strictement et exclusivement géostratégique. Tant que l’OTAN aura besoin de son allié turc, aucun hôte de la Maison Blanche ne prendra la décision de fâcher durablement la Turquie.

Tout comme d’ailleurs Israël, fidèle allié et bras armé de Washington dans la région, ne votera pas la reconnaissance du génocide des Arméniens. Ce qui ne l’empêche pas de s’en servir comme une menace quand les relations avec Ankara se dégradent un peu trop, avec cette arrière pensée qu’il existe à travers le monde un seul et unique génocide : la Shoa.

Tout comme les Etats-Unis, Israël a besoin de la Turquie pour contrer son ennemi héréditaire, l’Iran. Aussi, les échanges commerciaux sont florissants, énergies fossiles contre armements, faisant profiter au passage le petit frère turc, l’Azerbaïdjan.




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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.amde News.az, et de Hurriyet

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Arménie

«Le plus important est de rehausser la réputation internationale de la République d'Arménie et de faire en sorte que sa voix soit mieux entendue par la communauté internationale, et je crois que nous suivons cette voie. Nous devons être subtils à cet égard. La normalisation des relations arméno-turques est nécessaire pour la Turquie autant que pour l'Arménie, et nous [les Arméniens] n'avons pas besoin de quémander. Bien que ce soit une question qui doit figurer sur notre ordre du jour, notre position doit être


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Russie

«Moscou estime que les derniers accords entre Erevan et Bakou sur le règlement du Haut-Karabakh ne resteront pas sur papier.

Suite aux résultats de la réunion des ministres des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan et d'Arménie à Moscou le 15 avril et compte-tenu du climat dans lequel se déroulent actuellement les travaux, j'ai des raisons de croire que


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France

Durant son court séjour à Paris, le ministre des Affaires étrangères arménien, Zohrab Mnatsakanian, a informé le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de l'évolution de la situation concernant le règlement du conflit du Haut-Karabakh. Il a révélé les détails de sa récente réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de la Russie à Moscou.

Le Drian a pour sa part réaffirmé la détermination de la France, en sa qualité de coprésident du groupe de Minsk, à rester déterminée pour trouver un règlement négocié au conflit.

M. Mnatsakanian a déclaré que sa visite dans la capitale française était "très émouvante" après l'incendie qui a dévasté la cathédrale Notre-Dame. Il a réitéré le remerciement à la France d’avoir décidé le 24 avril comme journée du génocide des Arméniens.

Les deux ministres ont discuté des relations entre l'Arménie et la France, tout en accordant la priorité au développement des relations entre l'Union européenne et l'Arménie. Mnatsakanian a souligné le lancement du dialogue sur la libéralisation du régime de visas comme moyen de promouvoir les contacts entre l'Arménie et l'UE.

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Turquie

Le ministère turc des Affaires étrangères a condamné vendredi le président français Emmanuel Macron pour avoir accueilli des représentants des forces syriennes dirigées par des Kurdes qui se sont battus contre l'Etat islamique, mettant ainsi fin au califat autoproclamé il y a seulement quelques semaines.

Macron a reçu une délégation qui comprenait des responsables des Forces démocratiques syriennes (SDF) à l'Élysée et leur a promis le "soutien continu de la France" dans la lutte contre l'État islamique qui,


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Azerbaïdjan

«Les États-Unis ont proposé de tenir la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais à Washington,» a déclaré le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais Elmar Mammadyarov lors d'une conférence de presse.

«Je les ai informés de notre aspiration à la résolution du conflit, qui dure depuis près de 30 ans, et leur ai dit que nous devions parvenir à une avancée décisive.

Hier, nous avons reçu 


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Etats-Unis

Le président Donald Trump a publié un communiqué à l’occasion du 24 Avril.

"Aujourd’hui, nous commémorons le Medz Yeghern et honorons la mémoire de ceux qui ont souffert de l’une des pires atrocités de masse du XXe siècle. À partir de 1915, un million et demi d’Arméniens ont été déportés, massacrés ou condamnés à mort. En cette journée de commémoration, nous rejoignons à nouveau la communauté arménienne d’Amérique et du monde entier en pleurant les nombreuses vies perdues.

En ce jour, nous honorons et reconnaissons également le travail de ceux qui ont tenté de mettre fin à la violence, ainsi que ceux qui ont cherché à garantir que de telles atrocités ne se reproduisent plus, à l'instar du militant des droits de l'homme et avocat Raphael Lemkin. Nous rappelons les contributions d'Américains généreux qui ont contribué à sauver des vies et à reconstruire les communautés arméniennes. Tout en honorant la mémoire de ceux qui ont souffert, nous nous inspirons également du courage et de la résilience du peuple arménien qui, face aux terribles adversités, a construit des communautés dynamiques dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis.

Nous nous engageons à tirer les leçons des tragédies du passé afin de ne pas les répéter. Nous nous félicitons des efforts déployés par les Arméniens et les Turcs pour reconnaître et tenir compte de leur histoire douloureuse. Et nous nous associons au peuple arménien pour rappeler les vies perdues au cours du Medz Yeghern et réaffirmons notre attachement à un monde plus pacifique", indique le communiqué.

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Le coin des experts

«Des processus constructifs sont observés lors des discussions sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh. Cela est conditionné par l'équilibre des forces dans le domaine militaire et par les négociateurs,» a déclaré l’analyste Boris Navassartian.

"Je vois que les ministres des Affaires étrangères des deux pays [l'Arménie et l'Azerbaïdjan] ont réussi à trouver un terrain d'entente. Mais nous réalisons que l’Azerbaïdjan n’abandonnera jamais l’opportunité d’atteindre une supériorité militaire sur l’Arménie afin de mener les négociations en position de force. Nous devons donc






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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de Hurriyet