Turquie : «Je t’aime moi non plus»




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Mardi 19, les présidents russe et turc se sont mis d’accord sur un retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie, avec comme corollaire, le contrôle d’une grande partie de la frontière turco-syrienne (120 km). De son côté, le président Trump avait levé les sanctions appliquées à la Turquie une semaine plus tôt.

Pour le sultan d’Ankara, c’est tout bénéfice. Il a obtenu le maintien de ses troupes en Syrie, il a chassé de leur foyer une bonne partie des Kurdes - qu’il compte remplacer par des Syriens qui lui sont favorables, et il met la pression sur l’Union européenne avec le robinet des immigrés. Cerise sur le gâteau, il se permet même de jouer au chat et à la souris avec les deux grandes puissances par chasseurs F-35 et missiles S-400 interposés.

Parallèlement à toute cette agitation politico-militaire, la Chambre des Représentants a procédé à un vote historique reconnaissant officiellement le génocide arménien par 405 voix sur 435 (11 contre). Ce ne sera hélas pas la première fois, sachant que le dernier vote positif (2010) a été sanctionné par l’administration américaine (Département d’Etat), quand ce n’est pas préalablement par le Sénat. Quant aux présidents eux-mêmes, ils se dédisent une fois élus.

Sachant que Donald Trump va rencontrer le 13 Novembre prochain son homologue Recep Tayyip Erdoğan, pensez-vous qu’il validera la reconnaissance par les Etats-Unis du génocide des Arméniens ? C’est fort peu probable, d’autant qu’il vient de lui passer de la pommade. Ce serait jeter le sultan ottoman dans les bras de Poutine, lequel ne souhaite que cela. Impensable pour les grands pontes de l’OTAN ! Toutefois, avec le cyclothymique de la Maison Blanche tout est possible.

Quid du patchwork européen ? Le problème des immigrés provenant de Turquie recommence à grossir, le parlement européen tance vertement Ankara, mais les 27+1 décident d’aucune sanction économique. Tout au plus un arrêt (provisoire) des ventes d’armes.  Alors que tout le monde s’accorde à dire que la Turquie ne fera sans doute pas partie de l’UE, vu que les négociations d’adhésion sont au point mort depuis plus de trois ans, il serait temps pour l’UE de déclarer une bonne fois pour que les négociations, débutées en octobre 2005, sont rompues.

Au regard de tout cela, le dictateur ottoman compte bien mener à son terme le nettoyage ethnique des populations kurdes. Est-ce que pour autant ‘son’ problème kurde sera réglé ? Rien n’est moins sûr. Il y a toujours 25 millions de Kurdes en Turquie et il n’est pas possible de les déplacer et de les massacrer comme les Arméniens en 1915 dans les déserts de Mésopotamie au motif d’intelligence avec l’ennemi !

La géopolitique selon les dirigeants turcs consiste essentiellement à éliminer tous ceux qui n’adhèrent pas à leur vision nationaliste de l’Etat, c'est-à-dire à la fierté d’être Turc (turquicité). Cela commence par l’oppression des minorités vivant en Turquie et se poursuit par la défense, y compris militaire, de toute entité se réclamant turque à travers le monde. Les Chypriotes (grecs) en savent quelque chose – Ce n’est pas «l’armée européenne» qui viendra défendra leur bons droits ; pour les Ouighours, c’est moins évident – On ne joue pas au plus fin avec l’armée chinoise, tout turc que l’on soit.

Un grand gagnant dans ce fatras d’intervenants et de groupuscules divers : La Russie. Le camarade Poutine a réussi à s’implanter physiquement à la frontière turque avec le principe des patrouilles communes russo-turques. Même si pour cela quelques centaines de combattants kurdes sont sacrifiés. On est loin du chasseur russe Soukhoï Su-24 abattu par les Turcs en novembre 2015.




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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, et du Parlement européen

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Arménie

«Je suis heureux de noter que les accords conclus à Sotchi sur la question syrienne font également référence à des questions liées à la sécurité des Syro-Arméniens et sur lesquelles j'avais eu des entretiens avec le président russe Vladimir Poutine.

Cela souligne la nature stratégique des relations entre l'Arménie et la Russie. Nous continuons à suivre les développements en Syrie, poursuivons notre mission humanitaire et


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OSCE

Le 23 octobre, conformément à l'accord conclu avec les autorités de la République d'Artsakh (République du Haut-Karabakh), la Mission de l'OSCE a planifié un contrôle du régime de cessez-le-feu à la frontière Artsakh-Azerbaïdjan.


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Azerbaïdjan

«L'occupation des territoires azerbaïdjanais par l'Arménie constitue une menace pour la sécurité régionale,» a déclaré le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais Elmar Mammadyarov lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Mouvement des pays non alignés (NAM) à Bakou ; quelques jours avant le 18ème Sommet des chefs d'État et de gouvernement des États membres du Mouvement des pays non alignés. L’Azerbaïdjan présidera cette structure en 2019-2022.

«Dès le début du conflit sur le Haut-Karabakh, des opérations militaires ont été menées sur le territoire de l'Azerbaïdjan. Ce conflit a affecté à la fois les infrastructures et la vie des civils en Azerbaïdjan. Nous remercions les pays du Mouvement des pays non alignés pour leur soutien à l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan," a-t-il poursuivi.

A noter que le Mouvement des pays non alignés est la deuxième plate-forme politique après l'ONU, réunissant dans ses rangs le plus grand nombre de pays.

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Russie

Le président Recep Tayyip Erdoğan et son homologue Vladimir Poutine se sont mis d'accord sur les paramètres d'un projet de "zone de sécurité" turque en Syrie, un développement qui pourrait mettre fin à l'offensive d'Ankara contre les forces kurdes. The Guardian rapporte que la frontière a été réduite considérablement.

Les deux dirigeants ont mené des discussions marathoniennes pendant plus de six heures à Sotchi, juste deux heures avant


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Union européenne

Les membres du Parlement européen ont fermement condamné l'intervention militaire unilatérale turque dans le nord-est de la Syrie, appelant la Turquie à retirer toutes ses forces du territoire syrien.

Dans une résolution adoptée jeudi à main levée, les députés ont déclaré que l'intervention de la Turquie dans le nord-est de la Syrie constituait une grave violation du droit international, mettant en péril la stabilité et la sécurité de la région dans son ensemble.

Depuis que la Turquie a 


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Turquie

Le 31 octobre, le parlement turc a condamné l'adoption par la Chambre des représentants américaine d'une résolution reconnaissant le "génocide arménien" et d'un projet de loi renforçant les sanctions imposées à la Turquie.

"La Grande Assemblée nationale turque condamne et rejette à regret l'adoption par la Chambre des représentants américaine d'une thèse sur le prétendu génocide arménien et à en revenir à une décision malgré l'objection de certains membres sages et conscients", a déclaré une résolution du président turc.

Il a précisé que la décision de la US House était une initiative visant à






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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, et du Parlement européen