jeudi 19 août 2021

Le Conflit du Haut-Karabakh est-il terminé ?

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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Oui, pour les uns. Non, pour les autres.

 

Les ‘uns’ sont les deux pays victorieux de la seconde guerre de 44 jours entre les Arméniens et les Turco-Azéris. La récente interview accordé par le président Ilham Aliev à la chaine CNN-Turk est on ne peut plus clair. (Cf. § Azerbaïdjan) !

 

La guerre est finie, l’Azerbaïdjan a quasiment retrouvé son intégrité territoriale, les voies de communications traversant l’Arménie doivent encore s’ouvrir pour relier le monde turc d’Ouest en Est. Bref, il ne reste à l’Arménie qu’à accepter l’accord de paix proposé si ‘gentiment et élégamment’ par Bakou.

 

C’est d’ailleurs la pensée profonde du ‘grand démocrate’ de la région, Recep Tayyip Erdoğan, chef d’un Etat négationniste notoire, auteur du génocide des Arméniens.

 

Le sultan ottoman n’a-t-il pas déclaré le plus sérieusement du monde : « Que personne ne soit gênée par la victoire au Karabakh, car elle symbolise non pas la destruction et l'oppression, mais la reconstruction et la justice. Ceux qui veulent voir la différence entre la civilisation et le vandalisme, doivent venir au Karabakh pour comparer les deux périodes. Le Karabakh est l'endroit où ont été déjoués les plans de ceux qui considèrent le monde comme l'arène de leurs ambitions politiques et économiques." Et d’ajouter : « J’espère voir Shusha proclamée ‘la capitale de la culture du monde turc’".

 

Les ‘autres’ sont, l’Arménie bien sûr, ainsi que les trois pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE en charge de la résolution du conflit. Leurs propositions sont soutenues par la communauté internationale. Ainsi, la résolution du conflit ne doit effective qu’après un accord issu des négociations de paix entre les belligérants sous l’égide des médiateurs.

 

Or, le dictateur azéri ne reconnait plus la légitimité du Groupe de Minsk de l’OSCE, pour lui, ce qui tient lieu de feuille de route ce sont les 14 points inscrits dans les deux documents de Moscou du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021. Pour le premier ministre arménien ce sont les propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qui priment ; Propositions que Bakou n’a jamais accepté. Le point fondamental qui différencie ces deux options est le devenir du Haut-Karabakh.

 

Pour le despote, le Haut-Karabakh n’existe plus. Seul existe la province du Karabakh, peuplée partiellement de citoyens azerbaidjanais d’origine arménienne, qui tôt ou tard retourneront sous administration de Bakou. Les notions de statut final ou d’un quelconque référendum n’ont pas raison d’être. En attendant, pour atteindre ses objectifs il met la pression sur l’Arménie en tuant ou blessant des gardes-frontières ou plus sournoisement, en mettant le feu aux cultures et/ou aux forêts. Si l’Arménie traîne un peu trop les pieds, Ilham Aliev est prêt à déclencher une nouvelle guerre, avec l’assistance de son mentor ottoman. (Cf. § Azerbaïdjan).

 

Officiellement les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE réitèrent leurs communiqués habituels, appelant les une et les autres à l’apaisement et à se rencontrer aux fins de négociations.

 

Une fois encore c’est Moscou, avec sa casquette d’étranger proche, qui aura probablement le dernier mot. C’est le seul à être présent sur le terrain d’abord par ses soldats de la paix qui protègent les Arméniens du Haut-Karabakh, mais également par la possibilité de faire intervenir l’OTSC, sans oublier les militaires de la base 102 de Gumri qui assurent la sécurité avec les Arméniens, de la frontière avec la Turquie et le Nakhitchevan.

 

Une guerre à grande échelle entre les républiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan reste toutefois très improbable.

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

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Arménie

 


« Le 16 août, à la suite du bombardement des forces armées azerbaïdjanaises en direction d'Eraskh, un militaire a été tué par un tireur embusqué, un autre a été mortellement blessé par le ennemi dans la région de Gegharkunik. Le 17 août, un autre militaire a été blessé », a noté le ministère, » a déclaré le ministère arménien des Affaires étrangères dans un communiqué.

 

« Il est à noter que ces actions s'accompagnent de menaces des hauts dirigeants azerbaïdjanais envers la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Arménie et l'usage de la force contre l'Artsakh.

 

Nous condamnons fermement les actions provocatrices de la partie azerbaïdjanaise, qui visent clairement à saper les efforts de désescalade et à entraver la sécurité et la paix régionales. Elles visent à empêcher la reprise du processus de paix sous les auspices de la coprésidence du groupe de Minsk de l'OSCE, ainsi qu'à perturber le processus de déblocage régional et l'ouverture de tous les moyens de communication.

 

L'Arménie défendra systématiquement sa souveraineté et son intégrité territoriale, le droit du peuple d'Artsakh à l'autodétermination et à la vie dans sa patrie. »

 

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Union européenne

 


« L'Union européenne est prête à soutenir l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la délimitation et la démarcation de la frontière d'État.

 

Des nouvelles inquiétantes continuent d'arriver de la frontière étatique arméno-azerbaïdjanaise, avec des pertes de vies signalées. Nous réitérons notre appel à une désescalade, à une retenue et à un engagement immédiats en matière de délimitation et de démarcation », a déclaré le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, dans un communiqué.

 

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Russie

 


Le vice-Premier ministre arménien, Mher Krikorian, le représentant du président russe, Alexeï Overchuk, et le vice-Premier ministre azéri, Chahin Moustafaev, se sont rencontrés pour continuer les travaux autour des perspectives de développement des communications dans la région du Sud-Caucase, informe le site du gouvernement de Russie.

 

La rencontre s’est déroulée le 17 août à Moscou. Les trois représentants ont analysé la remise en fonctionnement des routes dans une perspective de développement. Ces travaux s’effectuent dans le cadre des accords du 11 janvier 2021 entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie. Etonnamment ces rencontres se déroulent alors que 

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Azerbaïdjan

 


Longue interview du président Ilham Aliev avec la chaîne de télévision CNN Turk. Extraits :


« ()… Si les négociations sont restées infructueuses pendant 30 ans, cela signifie que le processus de gel de cette question est en cours. Bien sûr, nous n'avons jamais eu l'intention de supporter cette situation. J'ai répété à maintes reprises ces dernières années que le peuple azerbaïdjanais ne se réconcilierait jamais avec cette situation, que nous libérerions nos terres natales des occupants à tout prix, et c'est ce qui s'est passé. Mes paroles se sont concrétisées et l'Azerbaïdjan a déclenché la guerre du salut, libéré ses terres historiques des occupants, rétabli la justice historique, expulsé les occupants de nos terres et 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de Trend et de Azernews

 


 

samedi 14 août 2021

Conflit du Haut-Karabakh : Les habitudes ont la vie dure

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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La guerre arméno-azerbaïdjanaise est terminée (en principe) depuis le 10 novembre 2020. Grâce à son mentor Erdoğan, Aliev a récupéré la quasi-totalité des ‘ses’ territoires laissant sur le terrain des milliers de morts et de blessés arméniens. Donc selon lui, tout devrait rentrer petit à petit dans l’ordre. Hélas c’est loin d’être le cas, aussi bien chez le vainqueur que chez le vaincu.

 

Pour le potentat azéri, le compte n’y est pas. Il lui manque 10% de son territoire, c'est-à-dire le Haut-Karabakh, et quelques bribes de l’Arménie qu’il considère comme faisant partie intégrante de l’Azerbaïdjan, selon ‘son’ tracé des frontières. Pour ce qui est du Haut-Karabakh proprement dit, une fois les soldats de la paix russes partis – en principe d’ici 4 ans et demie, et comme il ne compte pas renouveler leur présence pour une nouvelle tranche de 5 ans,  il aura les mains libres de ‘remettre le couvert’ avec cette incorrigible minorité arménienne.

 

Mais en attendant, ses ‘bonnes’ habitudes ont rapidement refait surface. Ainsi, il titille l’adversaire en permanence, côté Arménie bien sûr, en ouvrant le feu pour un oui pour un non, mettant le feu aux cultures, jusqu’à franchir la frontière, d’autant qu’en face la riposte n’est pas forcément militaire. Objectif, faire peur aux populations frontalières et lui faire quitter les lieux. Et au diable ce qu’en pense la communauté internationale à commencer par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE (Russie, Etats-Unis et France). Il ne risque rien sinon des reproches et des réprimandes. Même l’OTSC dont le rôle est d’intervenir lorsque l’un de ses membres est attaqué, ne lève pas le petit doigt !

 

Côté Arménien, le ‘Père la Défaite’ – chef des Armées - a été réélu Premier Ministre, ce qui lui permet de poursuivre sa ‘chasse aux sorcières’. Si au début c’est vraiment la chasse aux corrompus, et Dieu sait que la tâche était nécessaire, un an plus tard, elle est devenue malheureusement la chasse aux opposants de tous bords et de tous poils : politiques, militaires ou civils, faisant et défaisant selon son bon gré, et ce même lorsqu’il était PM par intérim.

 

S’il est normal que des directeurs ou de Hauts fonctionnaires soient démis de leur poste après un changement de gouvernement, les voir accusés de malversations et poursuivis, l’est nettement moins. La dérive autocratique n’est plus très loin. Toujours est-il que les ‘Grands’ et les ‘Moyens’ de ce monde – Turcs et Pakistanais mis à part -, ont félicité le PM.

 

Concernant sa politique étrangère, elle reste sa chasse gardée, comme  d’ailleurs dans d’autres pays. Elle se focalise essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, sur l’Arménie, repoussant le contentieux du Haut-Karabakh à une date ultérieure, ou plus exactement à la discrétion des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. La perte d’une grande partie de l’Artsakh serait-elle à classer dans ‘pertes et profits’ ? Ses bévues lors des rencontres au Sommet avec Aliev sous l’égide des médiateurs et surtout son aveuglement lors de la guerre des 44 jours, ne semblent pas lui avoir servis de leçons.

 

Toute son attention et son énergie sont focalisées sur l’Arménie, qu’il compte désenclaver, ce qui est très louable, mais à quel prix ? Sa stratégie vise le court terme ; Le tandem turco-azéri est gentiment en train de tisser sa toile autour de l’Arménie, à croire que ses conseillers politiques sont aux abonnés absents !

 

Lorsqu’on est un Arménien de l’étranger, caresser Monsieur Pachinian dans le sens du poil n’a pas de sens. Il n’en a strictement rien à faire de la diaspora, sinon alimenter ses caisses et arroser ses amis.

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.amde Azernews


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Arménie

 


S'adressant à son Cabinet, le Premier ministre Nigol Pachinian a réitéré l'engagement de l'Arménie à reprendre le processus de négociation sous l'égide du Groupe de Minsk de l'OSCE.

 

« L'appel des coprésidents du groupe de Minsk à s'abstenir d'actions et de rhétoriques provocatrices est sans équivoque acceptable pour nous. Il est évident que le respect de cette condition est d'une importance capitale pour former un environnement de négociation approprié. L'Arménie est prête à s'engager dans le processus de négociation à un niveau élevé, voire très élevé, et nous attendons

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Artsakh



« Sous prétexte de « restauration » des territoires occupés du Karabakh, l'Azerbaïdjan se crée une tête de pont militaro-politique pour poursuivre une politique expansionniste, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères de l'Artsakh David Babayan.

 

"Ce qui se passe actuellement au Karabakh doit être vu de différentes manières, mais le plus important est que tout ce qui se passe a un arrière-plan géopolitique. De plus, pas tellement local, dirigé contre l'Artsakh et l'Arménie, mais régional et dans une certaine mesure

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Russie

 


« La Russie ne peut pas déployer de gardes-frontières à la frontière arméno-azerbaidjanaise en raison d'un manque de cadre juridique international et du manque de confiance entre les parties, » a déclaré jeudi 5 août Alexander Bikantov, le porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères.

 

" Une désescalade durable dans la région ne peut être réalisée que par la délimitation immédiate de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et sa démarcation par 

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ONU

 

Les Nations Unies ont de nouveau appelé l’Arménie et l'Azerbaïdjan à faire preuve de retenue, au milieu des provocations incessantes de Bakou à la frontière et de la présence des troupes azerbaïdjanaises sur le territoire souverain de l'Arménie, en Syunik et à Guégharkounik depuis les 12 et 13 mai.

 


«L'ONU appelle l'Arménie et l'Azerbaïdjan à faire preuve de retenue face aux affrontements en cours à la frontière des deux pays.

 

Nous continuons d'appeler les parties à faire preuve de retenue, à s'abstenir de prendre des mesures visant à faire monter la tension et à résoudre les problèmes émergents par le dialogue", a déclaré vendredi 6 le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Farhan Haq.

 

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Turquie

 


Le Conseil national de sécurité turc indique :

 

« La Turquie appelle l'Arménie à abandonner sa rhétorique et ses actions agressives, à respecter ses obligations et à développer la coopération avec les pays de la région.

 

Nous estimons que l'Arménie doit utiliser l'opportunité actuelle de paix et de stabilité, qui est apparue après de longues années dans le Caucase du Sud. »

 

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Azerbaïdjan

 


Dans le cadre de sa vision politique pour 2030, le président Aliev  a déclaré :

 

« À l'époque contemporaine, ils ont atteint de nouveaux sommets de coopération militaire, socio-économique et diplomatique. Le Pakistan a soutenu inconditionnellement l'Azerbaïdjan pendant la deuxième guerre du Karabakh. En signe de solidarité avec l'Azerbaïdjan, le Pakistan n'a ni reconnu l'Arménie ni noué de relations diplomatiques avec le pays. Le Pakistan et l'Azerbaïdjan se soutiennent mutuellement sur les territoires contestés sur diverses plateformes internationales. Il est clair que le Pakistan ne mettra jamais en péril ses relations cordiales et fraternelles avec l'Azerbaïdjan. Il ne reculera pas sur sa position principale et ne reconnaitra pas l'Arménie. Les deux pays ont eu des relations exceptionnelles dans le passé et elles se développeront chaque jour qui passe à l'avenir. »

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Azernews

 

 

jeudi 5 août 2021

La réponse de l’Azerbaïdjan à la communauté internationale

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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Plus la communauté internationale demande à Bakou de respecter les normes internationales ainsi que les engagements pris lors des réunions trilatérales de Moscou des 9 novembre 2020 et 11 janvier 2021, plus Ilham Aliev rigidifie sa position.

 

Il a pour ce faire suffisamment de moyens pour ne pas s’exécuter et faire pression sur Erevan.

 

En premier, ce sont ses militaires qui franchisent allègrement la frontière arménienne, et quand ce n’est pas possible, sa soldatesque se défoule sur ce qui est à portée de tir : militaires bien sûr, des équipements, des constructions, des animaux, voire des civils. Il réitère en fait la méthodologie qu’il a utilisée contre le Haut-Karabakh. Objectif : Titiller en permanence l’adversaire pour le pousser à la faute, c'est-à-dire à la reprise des hostilités.

 

En deuxième lieu, la masse de prisonniers arméniens, militaires et civils, estimés à près de 200 personnes, qu’il détient depuis la fin de la guerre. Quand des communiqués de l’étranger le concernant tombent, il s’empresse d’intenter des procès aux détenus sous des motifs fallacieux, les faisant condamner à de lourdes peines. Les deux derniers, en date de lundi, ont écopé de vingt ans de prison. Vicieux et rotor comme il est, il les a humilié leur faisant déclarer: « Nous avons été très bien traités pendant le procès. Nous nous excusons auprès du Président de l'Azerbaïdjan, du peuple azerbaïdjanais et de la Cour. Nous vous supplions de nous pardonner. » Staline doit pâlir de jalousie !

 

Sur le plan culturel, même l’UNESCO n’a pas le bras assez long pour faire valoir ses choix. La visite des territoires passés sous contrôle de l’Azerbaïdjan, qu’elle a finalement obtenu des autorités de Bakou, concerne exclusivement les monuments et sites azéris, cimetières compris, laissés à l’abandon [et non, rasés] depuis la première guerre de 1993-94. Les monuments cultuels arméniens, du moins ceux qui ne sont pas sous protection des soldats de la paix russes, sont : soit qualifiés d’ex-monuments oudis, soit habilement détruits en commençant par le clocher, comme la cathédrale de Chouchi par exemple. La destruction de masse façon cimetière arménien du Vieux-Djougha au Nakhitchevan en 2005 n’est plus de mise et ferait désordre en 2021.

 

Autre sujet de satisfaction, et non des moindres, l’apathie des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qui depuis 25 ans s’escriment à faire admettre aux parties en conflit ce qu’il y a lieu de faire, le tout avec moult diplomatie sans vexer ni nommer personne. Si l’Arménie a donné son accord aux propositions des médiateurs, le potentat azéri n’a jamais signé quoi que ce soit, et surtout pas deux des trois principes de base (non usage de la force ou de la menace d’usage de la force ; égalité des droits et autodétermination des peuples) ne retenant que la notion d’intégrité territoriale.

Dernier exemple, en date de mardi, la conversation téléphonique Pachinian-Macron, dans laquelle le président français soutient l’Arménie, est à ses côtés, mais sur le terrain face aux troupes azéries, le soutien reste … moral. Même les observateurs internationaux ne sont pas là, merci l’OSCE.

 

Enfin, le temps joue pour lui. Non seulement ses liens avec la Turquie se renforcent de mois en mois, mais le mandat des soldats de la paix russes, qui assure la sécurité du Haut-Karabakh, est limité dans le temps. 5 ans renouvelables à compter du 9 novembre 2020. Mandat qu’il se gardera bien de renouveler. N’a-t-il pas répété que le conflit du Haut-Karabakh est terminé, et qu’il existe maintenant une province azerbaidjanaise dénommée ‘Karabakh’.

 

Face à cela, il reste peu de possibilités à l’Arménie.

 

Il ne peut être question d’une quelconque option militaire, le dictateur n’attend que cela pour envahir la province du Syunik afin de créer son ‘corridor’ du Zanguézour et au passage couper la route de l’Iran à l’Arménie.

 

Ses appels à la communauté internationale se soldant toujours par des communiqués génériques, le premier ministre s’appuie exclusivement sur les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qui sont toujours officiellement en charge de règlement du conflit du Haut-Karabakh. Mais là aussi le soutien est verbal, même si une aide financière et humanitaire est envoyée.

 

L’OTSC qui est sensé intervenir lorsque l’un de ses membres est attaqué ou son territoire envahi, tergiverse. Aussi, les espoirs de Pachinian reposent essentiellement sur la Russie, non pas en tant que coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, mais comme allié conformément à l’accord militaire arméno-russe d’aout 1997 qui prévoit la présence de soldats russes sur le sol arménien jusqu’en 2044 (base 102 de Gumri où stationnait la 127ème division motorisée de fusillers soviétique). Dernière base russe existante dans le Sud-Caucase depuis l’époque soviétique, qui permet notamment d’avoir des gardes-frontière russes sur la frontière arméno-turque.

 

Vu les derniers accords de fusion entre Ankara et Bakou, peut-être qu’une révision de l’accord de 2010 permettrait d’étendre cette protection sur la frontière avec l’Azerbaïdjan, Nakhitchevan compris. Il est très improbable que le laquais d’Erdoğan s’amuse à cibler des soldats russes. 

 


 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de Azernews, du Parlement européen, et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe


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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian, a déclaré :

 

"L'Azerbaïdjan continue d'appliquer une rhétorique et des actions agressives, tout en laissant sans réponse toutes les propositions de la communauté internationale visant à une solution politique et durable de la situation, y compris la déclaration du 13 avril des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE qui a appelé à la reprise des négociations.

 

L’Azerbaïdjan tente de perturber toute possibilité de dialogue par toutes ses actions, en discréditant les déclarations du 9 novembre et du 11 janvier par sa rhétorique et ses actions.

 

Il poursuit les procès fictifs des prisonniers de guerre arméniens, les condamnant à de longues années de prison. Une attention particulière doit être accordée au fait que

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Union européenne

 


La présidente de la délégation pour les relations avec le Caucase du Sud, la députée européenne Marina Kaljurand, le rapporteur permanent du Parlement européen sur l'Arménie, le député européen Andrey Kovatchev, et le rapporteur permanent du Parlement européen sur l'Azerbaïdjan, la députée européenne Željana Zovko, ont publié vendredi 30 juillet une déclaration sur la affrontements meurtriers entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

 

« Nous déplorons la mort de trois militaires arméniens le 28 juillet lors d'affrontements avec les forces azerbaïdjanaises à la frontière de la province arménienne de Gegharkunik après que des positions arméniennes et plusieurs villages ont été la cible de tirs depuis tôt le matin, et exprimons nos sincères condoléances à leurs familles. Malheureusement, 

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APCE

 


Paul Gavan,
rapporteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) sur les « Conséquences humanitaires du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan », a appelé à désamorcer et à respecter un cessez-le-feu après des incidents frontaliers qui ont causé la mort de militaires.

 

"Il y a malheureusement eu une augmentation constante des incidents entre mai et juillet de cette année, et ceux-ci ont atteint un nouveau niveau avec des victimes humaines regrettables, ce qui me préoccupe beaucoup.

 

Les problèmes humanitaires de longue date qui affectent la vie des individus, de chaque côté de la frontière, ne peuvent être résolus que si la violence cesse. J'exhorte toutes les personnes concernées à faire preuve de responsabilité afin de construire la paix et la réconciliation. »

 

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Russie

 


« Moscou appelle Bakou et Erevan à s'abstenir d'actions qui pourraient aggraver encore la situation à la frontière, » a déclaré un porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères, Alexander Bikantov, dans un communiqué vendredi 30 juillet.

 

« La situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise restait tendue. Nous exhortons les deux parties à s'abstenir d'actions qui pourraient aggraver davantage la situation et à résoudre tous les problèmes par des moyens politiques et  

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France

 


Le Premier ministre arménien nouvellement nommé s’est entretenu téléphoniquement avec le président Emanuel Macron.

 

Le président français l’a félicité pour sa nomination au poste de Premier ministre et a salué la mise en œuvre ininterrompue des processus démocratiques dans le pays.

 

Nigol Pachinian l’a informé sur les récentes provocations à la frontière avec l'Azerbaïdjan, ainsi que sur la rhétorique agressive de leurs dirigeants, soulignant que leur objectif est de déstabiliser la situation dans la région. Il a également jugé inadmissibles 

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OTSC

 


Selon le site officiel de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective, Stanislav Zas a présenté ses sincères condoléances aux familles des 3 militaires arméniens tués lors des affrontements militaires à la frontière arméno-azérie le 28 juillet et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

 

« Le risque d'une nouvelle escalade de la situation régionale est très préoccupant, ce qui peut avoir un impact négatif sur la mise en œuvre des accords trilatéraux signés le 10 novembre 2020 entre les dirigeants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Russie. Nous considérons que le recours à la force est inadmissible. Seules les méthodes politico-diplomatiques doivent être utilisées pour résoudre les divergences. Je salue les efforts de la Russie visant à la stabilisation de la situation dans la région. »

 

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Azerbaïdjan

 


Le procès de deux Arméniens, accusés d’avoir torturé des prisonniers azerbaïdjanais pendant la première guerre du Karabakh, ont été condamnés à 20ans d’emprisonnement.

 

Pire, on les a obligés de remercier le tribunal et le personnel impliqué dans l'enquête, déclarant : « Nous avons été très bien traités pendant le procès. Nous nous excusons auprès du Président de l'Azerbaïdjan, du peuple azerbaïdjanais et de la Cour. Nous vous supplions de nous pardonner. »

 

En juillet, un tribunal azerbaïdjanais a condamné 39 prisonniers de guerre arméniens à six ans de prison, les déclarants coupables de « franchissement illégal de la frontière et possession d'armes ».

 

Toujours en juillet, 14 membres des forces armées arméniennes ont été condamnés à diverses peines de prison, tandis qu’un autre captif arménien citoyen libanais, a écopé de 20 ans de prison à la mi-juin.

 

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de Azernews, du Parlement européen, et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

 


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