Erdoğan-Aliev : un seul ennemi commun.

 


 

***

Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

***

Commentaires

 

***

 


Leur théâtre d’opérations diffère. Les autres pays sont le plus souvent des concurrents, voire des adversaires, mais il n’y a qu’un seul ennemi commun : L’Arménie et les Arméniens. Ce dont le gouvernement arménien n’a pas encore compris ou plus exactement ne veut pas admettre.

 

Dès que le potentat Aliev fait un pas contre l’Arménie, il est automatiquement soutenu par son frère Erdoğan. De même, dès que l’Arménie subit une attaque où est mise à mal par l’Azerbaïdjan, les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, toujours officiellement en charge de la résolution du conflit du Karabakh, se contentent d’un communiqué générique, mais évitent surtout de lever le petit doigt pour arrêter les agissements du contrevenant.

 

Ainsi : Le coprésident américain, par ambassadeur interposé, se contente de faire une tournée vers la frontière arméno-azerbaidjanaise, et dit ce qu’il y a lieu de faire, mais aucune pression sur Bakou ; Le coprésident français s’efforce systématiquement de garder l’équilibre entre belligérants, annulant par tribunal administratif les Chartes d’amitié signées par des communes de France avec des localités du Haut-Karabakh ; Seule la Russie, outrepassant sa fonction de coprésidente, s’efforce de protéger physiquement les Arméniens du Haut-Karabakh et les aide à survivre avec ses soldats de la paix déployés sur place.

 

N’oublions pas toutefois que le ‘grand ami’ des Arméniens qu’est le président français, ayant aidé les perdants au lendemain de la guerre de 44 jours en vertu des grands sentiments, il se devait de venir au secours des pauvres vainqueurs azéris en vertu des grands principes, en leur octroyant généreusement une aide de 400.000 euros. On se demande d’ailleurs pourquoi aucune société française du BTP ne participe à la reconstruction des territoires conquis par Aliev ? Toujours dans le cadre de la neutralité prônée par le président Macron, quelques satellites supplémentaires d’observations, officiellement estampillés « météo », seraient le bienvenu, histoire de mieux cibler les Arméniens si le cessez-le-feu était rompu !

 

La Turquie, elle, est on ne peut plus présente non seulement sur le terrain, mais également sur le plan politique. Le cynisme du sultan va jusqu’à narguer l’Arménie en lui faisant miroiter une normalisation des relations et donc une levée du blocus, en place depuis 1994. Quand on connait ses sentiments envers l’Arménie, et les Arméniens d’une manière générale – une épine dans le pied depuis un siècle-, on ne peut que douter fortement de la véracité et de la sincérité de ses propos.

 

Et si vraiment le blocus était levé, le prix à payer par l’Arménie serait bien plus élevé que la perte du Haut-Karabakh car cela impacterait directement l’existence même de l’Arménie ! Tout dépend de la géostratégie de Poutine.

 

Si l’Arménie et les Arméniens restent l’ennemi commun du tandem turco-azerbaidjanais, la démarche du népote azéri envers les autres pays diffère quelque peu de celle du dictateur ottoman.

 

L’Azerbaïdjan dispose de richesses fossiles, gaz et pétrole, qui lui permettent de négocier en position de force avec les Européens, et ce encore plus par les temps qui courent. Son surarmement lui permet de mener la vie dure à l’Arménie, toutefois, il ne lui serait pas d’un grand secours face à l’Iran et encore moins face à la Russie. On notera au passage que le besoin de décrocher des marchés avec Bakou, explique pour partie la tiédeur du médiateur français dans les négociations de paix du Karabakh. On est bien loin de l’américain Matthew Bryza qui défendait bec et ongle la position azerbaidjanaise.

 

La Turquie n’a pas grand-chose à vendre aux Occidentaux sinon sa position géographique et le fait qu’elle soit membre de l’OTAN, ce dont elle en profite grandement. C’est amplement suffisant pour les besoins géostratégiques de Washington qui a toutefois imposé des sanctions à Ankara pour l’achat de systèmes de missiles S-400 russes. Afin d'enfoncer le clou, Erdoğan envisage très sérieusement l'achat de nouveaux missiles S-400, en vue de créer un second régiment. De retour des États-Unis en septembre dernier, il a déclaré : "La Turquie n'a pas l'intention de revenir sur sa décision concernant l'achat et l'utilisation des systèmes de missiles antiaériens russes S-400 malgré les sanctions imposées par les États-Unis."

 

A l’instar des grandes puissances, le sultan s’est senti pousser des ailes. En raison de restrictions sur la taille de la délégation turque et le nombre de véhicules, il a renoncé à participer à la COP26, et de déclaré : « Nous avions des normes quant au protocole de sécurité. Cependant, nous avons été informés au dernier moment que celles-ci ne pouvaient pas être satisfaites ».

 

Depuis le coup d’État manqué de Juillet 2016, Recep Tayyip Erdoğan est passé du statut de ‘président nationaliste-négationniste’ à celui de ‘sultan tentaculaire’ ayant droit de vie et de mort sur tous ses sujets et plus particulièrement sur les opposants du parti pro-kurde HDP, sur les intellectuels critiques, sans oublier les minorités, même silencieuses. Sa stratégie à 360° lui permet :

-      - de revendiquer certaines ’îles grecques ;

-      - d’aller forer en Mer Noire pour découvrir des gisements gaziers ;

-     - de sécuriser physiquement les conduits énergétiques venant de Bakou (oléoduc et gazoduc) se trouvant au Sud de la Géorgie ;

-     - de reprendre l’offensive au Kurdistan irakien contre le PKK, toujours présent dans la région ;

-     -  d’occuper une partie de la Syrie (opérations « Bouclier de l’Euphrate » [2016] ; « Rameau d’Olivier » [2018] et bientôt  « Source de Paix » contre les milices kurdes syriennes [YPG], accusées par Ankara d’être alliées avec le PKK - considéré comme étant une organisation terroriste par l’Occident à la demande d’Ankara ;

-      - d’occuper militairement le Nord de Chypre depuis 1974 avec 30.000 hommes ;

-     -  de revendiquer des droits sur la méditerranée orientale ;

-      - d’aider Fayez el-Sarraj en Libye ;

-  - et dernière lubie en date, forcer l’Arménie à ouvrir un corridor pour relier le Nakhitchevan au reste de l’Azerbaïdjan.

 

Que fait l’Union européenne ? Les négociations d’adhésion étant toujours ouvertes, elle lui octroie des fonds en vue d’une adhésion plus qu’hypothétique. Elle lui verse une somme rondelette pour les émigrés. En attendant la prochaine entourloupe d’Erdoğan, elle continue d’avaler des couleuvres et tend l’autre joue. Sans doute une réminiscence de ses origines chrétiennes.

 

 

 

 

 

 

***

 

Traductions – revue de presse

 

***

 

Arménie

 


"Le commandant des troupes frontalières du Service de sécurité nationale a précisé qu'aucun changement dans les positions détenues par l'armée arménienne n'avait été apporté près du mont Pela - une zone de la province de Syunik près de la frontière azerbaïdjanaise.

 

Nos gardes-frontières occupent les mêmes postes depuis

Suite


***

 

Russie

 


Selon le président Vladimir Poutine, le président Ilham Aliev et le Premier ministre Nigol Pachinian ont fait preuve de « sagesse politique » lorsqu'ils ont décidé d'arrêter l'effusion de sang au Karabakh.

 

"Malgré toute la tragédie des événements, ils ont réussi à s'élever au-dessus de la conjoncture politique momentanée et à 

Suite


***

 

Turquie/Azerbaïdjan

 


Le président Recep Tayyipp Erdoğan a ciblé vendredi 22 octobre les Arméniens et accusé les médias internationaux d'être partisans de l'Arménie.

 

Erdoğan a envoyé un message vidéo au "Forum des médias du Conseil turc" qui se tenait à Istanbul. Il a déclaré que les organisations médiatiques internationales agissent comme "l'agence de presse officielle de l'Arménie". Il a cité

Suite

 

 

 

*

**

***

 

 

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, de Azernews, et de Hurriyet