Nigol Pachinian : Vini vidi non vici

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Il y a le premier ministre arménien avec son ministre des Affaires étrangères, Nigol Pachinian et Ararat Mirzoyan, qui s’évertuent pour attirer l’attention de l’Union européenne, de l’UNESCO, de la Cour Internationale de Justice et surtout des trois coprésidents du groupe de Minsk (Etats-Unis, Russie et France), lesquels sont censés aider à la résolution du conflit du Haut-Karabakh, sur ce qui se passe en Artsakh (Haut-Karabakh).

 

Mais voilà, la guerre en Ukraine mobilise non seulement toutes les attentions, toutes les passions, mais également les actions/réactions des pays occidentaux. Le président Volodymyr Zelensky ‘boosté’ par son équipe de communicants, fait le nécessaire auprès de chaque pays, et même au Conseil de sécurité des Nations-Unis, leur détaillant ce qu’il y a lieu de faire et par l’intermédiaire de quelles entreprises.

 

Aussi, la voix des dirigeants arméniens, déjà qu’elle avait peu de poids, est devenue quasiment inaudible par ceux-là même qui sont censés intervenir, voire agir. Dire que rien n’est fait serait toutefois exagéré, une aide substantielle est accordée à l’Arménie par les européens ainsi que de l’assistance dans les domaines humanitaire, social et de bonne gouvernance.  

 

Quant à l’aide apportée pour aplanir les différends avec sa voisine azérie, elle se limite en conseils génériques se basant sur les trois accords trilatéraux des 09/11/2020, 11/01/2021 et 26/11/2021. La récente rencontre Pachinian-Aliev à Bruxelles en est une nouvelle preuve (Cf. le § Bruxelles).

 

Il n’est pas nécessaire d’être une petite souris pour savoir ce qui s’est dit. La nunuche arménienne s'est encore couchée.

 

Le cœur du différend – à savoir le futur statut du Haut-Karabakh (Artsakh), a été d’office écarté. Ilham Aliev a déclaré en substance : « Le Haut-Karabakh est une région de l’Azerbaïdjan. Ce qui implique que toutes les villes et villages de l’Artsakh, à commencer par Chouchi, font parties du territoire de l’Azerbaïdjan ». Point barre.

                                                                                           

De toute façon, ce n’est pas à l’UE, mais au groupe de Minsk de l’OSCE, de travailler à la résolution du conflit du Haut-Karabakh.

 

Hélas, depuis la guerre de 44 jours de 2020, les États-Unis et la France se contentent de donner des leçons de bonnes négociations se déchargeant sur Moscou de mener à bien lesdites négociations. Devoir que la Russie s’acquitte tant bien que mal.

 

Mille fois hélas, les conséquences politiques de la guerre en Ukraine déteint sur le groupe de Minsk de l’OSCE : les Occidentaux ne veulent plus travailler avec la Russie. Ce faisant, ils pensent punir Poutine.

 

En fait, les seuls à être punis sont les Arméniens et les Artsakhiotes ; mais certainement pas Poutine, lequel avait déjà pris l’habitude depuis des années de travailler seul sur cet épineux dossier.

 

Quant à Ilham Aliev, il se frotte les mains.

Après le premier cadeau portant sur les cinq conditions (*) pour signer un accord de paix, le second arrive avec le départ des coprésidents américains et français du groupe de Minsk de l’OSCE pour cause de représailles. Cela fait deux gêneurs en moins !

 

Autant pour le second, ce n’est qu’une demi-surprise, vu que le groupe de Minsk de l’OSCE était en mort cérébrale, comme dirait Emmanuel Macron, depuis longtemps, autant le premier est mortifère pour l’Arménie.

 

À regarder de plus près les concessions accordées au potentat azéri, les trois premiers points signifie la perte irrémédiable de l’Artsakh et son retour dans le giron azerbaïdjanais ; suivie par l’exode des Artsakhiotes et la destruction de tous les monuments arméniens. Pour celles et ceux qui voudraient rester, c’est la mort lente par étouffement et relégations. Aucune aide à attendre des Occidentaux. Le quatrième signifie la consolidation des territoires de l’Arménie déjà occupés par l’armée azérie, voire quelques km² de plus. Quant au cinquième point, c’est la réalisation de la jonction Azerbaïdjan-Nakhitchevan, le rêve ultime des turco-azerbaïdjanais.  

 

Je parlerai plus tard de la réconciliation turco-arménienne, car ce que l’on voit n’est que le début de la partie à peine émergée d’un contentieux séculaire.

 

Toutefois, n’oublions pas que le tandem Turquie-Azerbaïdjan ne fait pas partie de la grande Russie. Aussi, cette vision tragique du devenir des Arméniens peut changer, tout dépendra du camarade Poutine et de sa géostratégie envers les Turco-Azerbaïdjanais.


 

A lire : « La Russie étant distraite, l'Azerbaïdjan s'intensifie au Karabakh ». Par Laurence Broers (Chatham Loger)

 

 

 

(*) Cinq conditions :

1 - Reconnaissance mutuelle de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'inviolabilité des frontières internationales et de l'indépendance politique de l'autre ;

2 - Confirmation mutuelle de l'absence de revendications territoriales des Etats les uns contre les autres et de l'obligation légale de ne pas déposer une telle revendication à l'avenir ;

3 - S'abstenir de menacer la sécurité de l'autre dans les relations interétatiques, d'utiliser la menace et la force contre l'indépendance politique et l'intégrité territoriale, ainsi que d'autres circonstances incompatibles avec les objectifs de la Charte des Nations Unies ;

4 - Délimitation et démarcation de la frontière de l'Etat, établissement de relations diplomatiques ;

5 - Ouverture des transports et des communications, établissement d'autres communications pertinentes et coopération dans d'autres domaines d'intérêt commun.

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA,


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Bruxelles

 


Le Premier ministre d'Arménie Nigol Pachinian, le président du Conseil européen Charles Michel et le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev se sont réunis à Bruxelles le 6 Avril. A l’ordre du jour : poursuivre leurs discussions sur la situation dans la région du Caucase du Sud et traiter du développement des relations de l'UE avec les deux pays.

 

Nigol Pachinian a évoqué la situation en Artsakh et les problèmes humanitaires causés par les récentes actions des

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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a eu un entretien téléphonique avec le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.

 

Les parties ont discuté des questions liées aux mesures prises pour assurer la sécurité et la stabilité au Haut-Karabakh, à la situation tendue causée par l'invasion des unités azerbaïdjanaises dans la zone de responsabilité du

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Russie

 


« En tant que partenaire clé de l'Arménie, nous continuerons à vous aider à renforcer votre capacité de défense et à assurer la protection de la frontière, » a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en accueillant son homologue arménien Ararat Mirzoyan à Moscou.

 

« Nous continuerons également à assurer la mise en œuvre des trois accords conclus [9 novembre 2020, 11 janvier et 26 novembre 2021], y compris les activités du contingent russe de maintien de la paix au Karabakh en stricte conformité avec son mandat », a-t-il précisé.

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OSCE

 


« Avec une grande partie de l'attention de la communauté internationale concentrée sur la guerre en Ukraine, il est important que nous continuions à promouvoir la désescalade dans toutes les zones de conflit de la région de l'OSCE pour garantir que nos citoyens puissent vivre dans la paix et la dignité, »
a déclaré Margareta Cederfelt, la présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, dans une lettre à 

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ONU

 


Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté jeudi 31 mars une résolution sur la prévention des génocides, initiée par l'Arménie, indique le ministère des Affaires étrangères arménien.

 

La résolution, traditionnellement présentée par l'Arménie et évaluant les menaces et les défis actuels, décrit les mesures à prendre conjointement par les États membres de l'ONU pour prévenir la calamité du génocide, sa reconnaissance, le rétablissement de la justice, l'indemnisation, la punition et assurer la responsabilité des génocidaires.

 

La résolution est largement soutenue, comme en témoigne son coparrainage par des pays représentant les cinq groupes régionaux.

 

Elle soulève des questions telles que la prise de mesures d'évaluation des risques de conflit, leur prévention, l'abus des nouvelles technologies, y compris les menaces de diffusion de désinformation par le biais des médias sociaux, et réitère la nécessité d'assurer la ratification universelle de la Convention pour la prévention et la répression du crime du Génocide (CPPCG),

 

La Résolution propose d'organiser une conférence dans le cadre des Nations Unies, qui sera consacrée au 75e anniversaire de la Convention. Il est prévu de discuter de l'inadmissibilité d'utiliser les médias sociaux comme outil de haine.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"Peu de temps après la fin de 30 ans d'occupation et la signature d'une déclaration trilatérale, l'Etat azerbaïdjanais s'est déclaré prêt à prendre des mesures sérieuses pour normaliser les relations avec l'Arménie au plus haut niveau",
a déclaré le ministre azéri des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov en réponse à la question sur la réunion trilatérale de l'Union européenne, des dirigeants azerbaïdjanais et arméniens à Bruxelles le 6 avril.

 

Le ministre a indiqué que

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA,