À quoi ça sert que l’Arménie elle se décarcasse !


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Si la formule (publicitaire) d’une célèbre marque d’épices est entrée dans le langage courant depuis 1978, celle liée à l’Arménie a commencé à l’automne 2020.

 

Depuis la fin de l’agression turco-azerbaidjanaise, les dirigeants arméniens font part de leurs griefs auprès des instances internationales, à commencer par les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, sur les suites de la guerre de 44 jours et le comportement du dictateur Ilham Aliev. Mais rien n’y fait, hormis un soutien moral, voire financier. Au contraire, elles écoutent et soutiennent les voix soi-disant pacifistes venant de l’autocrate azéri, Union européenne en tête.

 

Que ce soit chez les dirigeants azerbaidjanais ou turcs, rien n’y fait, « chassez le naturel, il revient au galop ». Ils parlent de signer la paix pour les uns et de rétablir les relations diplomatiques pour les autres. Mais tout cela n’est en fait qu’un vernis pour s’attirer les bonnes grâces des grandes puissances et des organisations internationales. L’important c’est d’éviter de parler du sujet qui fâche : le Haut-Karabakh. Et ça marche.

 

La diplomatie turque sait comment s’y prendre avec ses alliés occidentaux qui tombent systématiquement dans le panneau, et cela depuis la première guerre mondiale. Les uns pour des raisons de géostratégie OTANesque, les autres pour des raisons bassement mercantiles.

 

Etant tranquille côté Ouest, Ankara a négocié avec Moscou un modus vivendi dans la région en lui achetant quelques systèmes de défense antiaérienne et antimissile mobile, S-400, au grand dam de Washington. Ce qui lui permet se s’installer durablement au Nord-Ouest de la Syrie, avec de fortes envies d’étendre son territoire au-delà de la région d’Afrin. La guerre russo-ukrainienne va peut-être lui permettre d’atteindre son objectif en Syrie.

 

Rien de plus simple pour ce faire. La guerre russo-ukrainienne lui en a donné l’occasion. Monnayer son droit de veto pour permettre l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN. Erdoğan a utilisé pour cela son sésame habituel : « Les terroristes du PKK ». Le fin diplomate qu’il est, a réussi à faire avaler aux Occidentaux (USA et UE), sans trop de difficulté d’ailleurs, que les combattants du PKK ainsi que ceux du YPG de Syrie étaient des terroristes. Mis à toutes les sauces, le terme « terroriste » est terriblement galvaudé par les autocrates de tous poils, dès qu’il s’agit de l’opposition. Le comportement de l’armée turque envers les Kurdes dans l’Est de l’Anatolie qui s’apparente à du terrorisme d’Etat, est assimilé lui, à du maintien de l’ordre. Ben voyons !

 

On retrouve ce même mimétisme chez Ilham Aliev, qui n’hésite pas à emprunter au camarade Poutine, les mots de « guerre patriotique » pour son agression contre les Arméniens du Haut-Karabakh ou celui de « gouvernement fasciste » pour qualifier les dirigeants de l’Arménie.

 

La diplomatie azérie même si elle n’a pas le savoir-faire du grand frère ottoman, arrive à attirer les investisseurs de tous bords, leurs faisant miroiter ses richesses énergétiques et surtout le potentiel commercial de la future liaison avec le Nakhitchevan.

 

Reste le « brexité » britannique. Fidèle à sa tradition pro-turque pro-azérie, qui prolonge à celle séculaire pro-ottomane, a de suite proposé ses services au potentat local. Au lendemain de l’indépendance des ex-RSS, elle avait passé des accords pour l’extraction et le transport du pétrole, maintenant, c’est au tour du gaz. Londres n’a que faire du côté moral ou humanitaire, il n’a jamais pu encaisser les Arméniens, et ce depuis le XIXème siècle (1). Des empêcheurs de tourner en rond pour les politiciens anglais.

 

L’Union européenne n’est pas en reste. Que ce soient le président du Conseil européen, Charles Michel, le chef de la représentation de l'UE en Azerbaïdjan, Peter Mikhalko, le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la Géorgie Toivo Klaar, ou plus récemment les ambassadeurs en Azerbaïdjan, d'Allemagne, Wolfgang Manig, de France, Zacharie Gross. Ils se font un devoir de fermer les yeux sur les multiples dérapages de l’Azerbaïdjan envers son voisin et les habitants du Haut-Karabakh, surtout depuis la guerre des 44 jours, et caressent le despote dans le sens du poil en utilisant la brosse à reluire. Et au diable la résolution du conflit du Haut-Karabakh et le devenir de ses habitants. Un salamalec n’est jamais perdu !

 

Comme dans de nombreuses démocraties, il y a une grande différence entre le parlement et/ou les régions, et l’exécutif (2) ; lequel en fait souvent à sa tête pour des raisons de réal-politique.  Ainsi, le parlement européen, qui représente la population de l’UE, relève tous les manquements du tandem turco-azerbaidjanais, préconisent les actions à mener, et les technocrates de Bruxelles passent outre les résolutions et appliquent leurs propres décisions.

 

Les Turco-azerbaidjanais peuvent se réjouir, tout le monde est derrière eux pour pacifier la région. Dit autrement, l’Arménie doit signer un traité de paix avec son voisin, et surtout elle doit ouvrir les voies de communications Est-Ouest ; quel qu’en soit le prix à payer.

 

Quant au devenir de l’Arménie et des Arméniens du Haut-Karabakh, c’est le dernier de leurs soucis. Comme disait un député du parti d’extrême-droite turc MHP : « Il faudrait en finir avec ces restes de l’épée ». C’est plus imagé que le juron courant turc « ermeni giaur ».

 

 

 

 

(1)       : Au Traité de San Stefano (aujourd'hui Yesilköy, près d'Istanbul) conclu le 3 mars 1878 entre la Russie victorieuse et l'Empire ottoman vaincu, l’article 16 stipulait : « Comme l'évacuation par les troupes russes, des territoires qu'elles occupent en Arménie et qui doivent être restitués à la Turquie, pourrait y donner lieu à des conflits et à des complications préjudiciables aux bonnes relations des deux pays, la Sublime -Porte s'engage à réaliser sans plus de retard les améliorations et les réformes exigées par les besoins locaux dans les provinces habitées par les Arméniens et à garantir leur sécurité contre les Kurdes et les Circassiens. »

 

Au traité de Berlin quelque mois plus tard (13 juillet 1878) l’article 16 devenait l’article 61 et stipulait : « La Sublime Porte s'engage à réaliser, sans plus de retard, les améliorations et les réformes qu'exigent les besoins locaux dans les provinces habitées par les Arméniens et à garantir leur sécurité contre les Circassiens et les Kurdes. Elle donnera connaissance périodiquement des mesures prises à cet effet aux Puissances qui en surveilleront l'application.»

 

Si le texte n’a pas changé, il en tout autrement des territoires peuplés d’Arméniens. À la suite du traité de San Stefano, l'Arménie se trouvait en grande partie rattachée à l'Empire russe. Le traité de Berlin replace une partie de l'Arménie occidentale sous le contrôle de l'Empire ottoman ; ainsi Bayazet (Bajazet), alors vidé de sa population arménienne.

 

On notera également que le traité de Berlin donne au Royaume-Uni, l'île de Chypre. Ceci explique cela sur le comportement de la Grande-Bretagne lors du traité..

Elle mérite bien son surnom de «Perfide Albion » 

 

Quant à la France, les « magouilles » faites en faveur des Turcs au lendemain de la première mondiale, concernant la Cilicie et le golf d’Alexandrette, valent à elles seules un chapitre complet.

 

 

 

(2) : En France, le 18 novembre 2020 le Sénat a reconnu la république autoproclamée du Haut Karabakh, demandant à l'exécutif de la reconnaître. Quelques jours plus tard, l'Assemblée nationale a suivi son exemple.

Et qu’a fait le président Macron ? Surtout ne pas faire de vagues et garder sa neutralité.

 

Aux Etats-Unis, il aura fallu que 49 Etats sur 50 reconnaissent le génocide des Arméniens de 1915 pour que le président (démocrate) prononce le «G word» en avril 2021. Le dernier Etat (Mississipi) l’a reconnu qu’en mai de cette année.

 

La diplomatie turque ne dort jamais quand il s’agit des Arméniens.

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et de Azernews


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Arménie

 


Le 27 juin, et dans le cadre de sa visite de travail en Grèce, le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a accordé une interview au journal grec Kathimerini. Extraits :

 

()Question : En 2020, il y a eu une guerre au Haut-Karabakh. L'Arménie est-elle prête à accepter le statu quo actuel autour du Haut-Karabakh ? Et sinon quelle pourrait être une alternative ?

 

Réponse : Malgré les affirmations des autorités azerbaïdjanaises selon lesquelles 

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Etats-Unis

 


L'ancien coprésident américain du groupe de Minsk de l'OSCE, James Warlick, a déclaré que Washington et Paris restaient attachés au format du groupe de Minsk, visant à parvenir à une paix durable au Haut-Karabakh.

 

Les remarques de Warlick sont intervenues jeudi 7 juillet, au milieu des déclarations de la Russie et de l'Azerbaïdjan sur l'épuisement du format du groupe de Minsk de l'OSCE. Selon lui, Moscou et Bakou ne veulent plus maintenir le format mais ne proposent pas non plus d'alternative.

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Géorgie

 


« Malheureusement, nous sommes passés par de nombreuses phases de conflits militaires. À mon avis, le format de Minsk (de l’OSCE) a déjà perdu sa signification. Je pense que la question est la suivante : pourquoi n'avons-nous pas été en mesure d'utiliser le format de Tbilissi au fil des ans ? La Géorgie et l'Azerbaïdjan sont des partenaires stratégiques ; d'autre part, nous avons également de bonnes relations avec l'Arménie. En tenant compte de tout cela, nous pouvons dire que le format de Tbilissi serait neutre, local, axé sur des questions spécifiques, qu'il serait le format du Caucase lui-même », a déclaré l'ancien président géorgien Guiorgui Margvelachvili.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"L'ambassade de France célèbre le 30e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques bilatérales avec l'Azerbaïdjan", a déclaré l'ambassadeur de France en Azerbaïdjan Zacharie Gross à l’occasion du 30e anniversaire des relations diplomatiques entre l'Azerbaïdjan et la France.

 

Selon l'ambassadeur, « L'Azerbaïdjan a été parmi les premières républiques à se mobiliser pour l'indépendance et son peuple a payé un lourd tribut, surtout lorsque les troupes soviétiques ont ouvert le feu sur des civils le 20 janvier 1990. »

 

Le diplomate a noté que la nouvelle République de 30 ans avait parcouru un chemin pas facile, cependant,  

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et de Azernews