Des liaisons Nakhitchevan-Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Le point 9 de
l’Accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 signé à Moscou par l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie, stipule :

 

« Toutes les liaisons économiques et de transport de la région seront débloqués. La République d'Arménie garantit la sécurité des liaisons de transport entre les régions occidentales de la République d'Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan en vue d'organiser la libre circulation des citoyens, des véhicules et des marchandises dans les deux sens. Le contrôle des communications de transport est exercé par les organes des services de garde-frontières de la FSS de Russie.

 

Les parties conviennent que la construction de nouvelles communications de transport reliant la République autonome du Nakhitchevan aux régions occidentales de l'Azerbaïdjan sera assurée. »

 

Ce point est repris et précisé dans l’Accord du 11 janvier 2021 signé à Moscou par les trois mêmes pays.

 

A ce jour, côté Arménie, le premier coup de pioche n’a pas encore été donné pour plusieurs raisons. Tous les tracés sauf la voie ferrée, ne sont pas définitivement arrêtés. Mais surtout, le point de discorde porte sur la nature des voies de transport à travers le Syunik.

 

Une seule chose est à peu près sûre, c’est le futur tracé du réseau ferré: Yeraskh-Julfa-Ordubad-Meghri-Horadiz.

 

Pour Bakou, intervient la notion de couloir, et plus précisément celle de « corridor ». Le président Aliev voudrait que cette liaison ressemble à celle de Latchine, sur laquelle l’Azerbaïdjan n’a pas le droit de regards car gérée par les soldats de la paix russes. Ce qui est totalement refusé par l’Arménie. Et surtout pas une bande de terre concédée. Pour Erevan, ce doit être une voie de communication pour les biens et les personnes, régie par les lois internationales avec déclarations et contrôles aux frontières.

 

Côté Azerbaïdjan, les travaux d’infrastructure progressent. Dans l’esprit d’Aliev, il s’agit de restaurer, voire de reconstruire, la voie ferrée qui existait du temps de l’Union soviétique et qui longeait le fleuve Araxe. Les rails côté arménien ont été complètement démontés au lendemain de la première guerre du Haut-Karabakh.

 

Sur ce point, l’Union européenne est prête à mettre la main à la poche pour aider à cette construction. Que ce soit le président du Conseil européen, Charles Michel, ou le représentant spécial de l'Union européenne pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, ils sont fortement intéressés par la pacification de la région, l’agitation nuit au commerce. D’autant plus qu’avec la guerre russo-ukrainienne, le pétrole et surtout le gaz azéris sont devenus très attractifs.

 

Tout le monde, pays et organisations internationales, Arménie compris, est d’accord pour qu’un traité de paix soit signé entre Erevan et Bakou. De même, tout le monde voudrait que les relations soient rétablies entre Erevan et Ankara.

 

Un traité de paix nécessite au préalable que la quasi-totalité des différends soit réglée. Hélas, on est loin du compte. Ilham Aliev, soutenu par Erdoğan, fait pression du Nigol Pachinian pour qu’il mette en œuvre toutes les décisions de l’Accord de cessez-le-feu du 09/11/2020. Par contre, il se garde bien d’exécuter la partie qui lui incombe. Au contraire, il continue de détruire, d’étendre son territoire et refuse de restituer les prisonniers de guerre. Et certains de s’étonner de la lenteur du processus.

 

Encore faut-il que l’Arménie ne soit pas sacrifiée, une fois n’est pas coutume, au bénéfice du tandem Turquie-Azerbaïdjan sous l’œil narquois, pour ne pas dire complice, de Moscou.

 

 


 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a eu une conversation téléphonique avec le président Vladimir Poutine.

 

Les interlocuteurs ont abordé un certain nombre de questions de l'agenda bilatéral arméno-russe, ainsi que des questions régionales, la situation autour du Haut-Karabakh.

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Grande-Bretagne

 


L'ambassadeur d'Arménie au Royaume-Uni, Varoujan Nerscessian, a représenté l'Arménie à la conférence ministérielle Conférence ministérielle internationale sur la liberté de religion et de conviction qui s'est tenue à Londres les 5 et 6 juillet.

 

Il a réitéré l'engagement de l'Arménie envers les valeurs démocratiques, les droits de l'homme, y compris la liberté de religion et de conviction. En mettant l'accent sur le sort des chrétiens au Moyen-Orient, l'ambassadeur a souligné la nécessité de protéger et de restaurer la présence historique du christianisme dans la région et les efforts constants de l'Arménie pour la restauration et la préservation de cet héritage millénaire.

 

Il a souligné la destruction systématique par l'Azerbaïdjan du patrimoine culturel et religieux arménien au Haut-Karabakh, comme une manifestation vivante de l'intolérance et de la haine religieuses. L'ambassadeur a attiré l'attention sur le ciblage et la profanation de la cathédrale Saint Sauveur de Chouchi pendant et après la guerre de 2020 contre le Haut-Karabakh, ainsi que sur la destruction de nombreux autres sites importants, soulignant à quel point cela est alarmant dans le contexte de l'anéantissement complet du patrimoine religieux et culturel arménien du Nakhitchevan.

 

Il a également souligné la négligence de l'Azerbaïdjan envers la mise en œuvre de la décision de la Cour internationale de justice (7/12/2021) qui a ordonné à l'État azerbaïdjanais de prévenir et de punir les actes de vandalisme et de profanation du patrimoine culturel arménien.

 

L'Ambassadeur Nercessian a conclu en soulignant la nécessité urgente de revoir et de remodeler les mécanismes internationaux existants chargés de la protection des droits de l'homme et des libertés et a réaffirmé la volonté de l'Arménie de coopérer avec tous les partenaires intéressés pour protéger les droits des minorités religieuses et défendre les valeurs communes partagées par la communauté internationale.

 

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UNESCO

 


« Certaines régions du Haut-Karabakh, dont Hadrut et Chouchi, ont été nettoyées des Arméniens, » a déclaré le Représentant permanent de l'Arménie auprès de l'UNESCO, l'ambassadeur Christian Ter-Stepanian, lors de la session de l'Assemblée générale des États participant à la Convention de l'UNESCO sur la protection du patrimoine culturel immatériel.

 

Il a exprimé sa satisfaction quant à la décision de fournir un soutien international à la préservation du patrimoine folklorique de la région arménienne de Syunik, soulignant que l'Arménie attache une grande importance à la préservation du patrimoine culturel de la région, qui conserve les traces de l'histoire millénaire des Arméniens.

 

Il s'est dit préoccupé par les conséquences de l'agression déclenchée par l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh à l'automne 2020, à la suite de laquelle certaines régions du Haut-Karabakh, dont Hadrut et Chouchi, ont été nettoyées de l'Arménie.

 

Il a souligné qu'en raison du déplacement forcé de la population, leur patrimoine culturel est également gravement menacé.

 

Il a réaffirmé que le problème de la préservation du patrimoine culturel immatériel du peuple arménien du Haut-Karabakh continue d'être au centre de l'attention de l'Arménie.

 

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Géorgie

 


« La Géorgie est prête à organiser une réunion des parlementaires d'Arménie et d'Azerbaïdjan à Tbilissi afin de promouvoir un dialogue pacifique.

 

Nous sommes prêts à recevoir nos collègues azerbaïdjanais et arméniens à Tbilissi afin de promouvoir un dialogue pacifique, » a déclaré le président de la commission des relations extérieures du Parlement géorgien Nikoloz Samkharadze lors de la dernière session de l’Assemblée parlementaire de l'OSCE à Birmingham le mercredi 6 juillet.

 

Parlant de l'importance de la stabilité et de la tranquillité dans le Caucase du Sud, Samkharadze a exprimé la volonté de la Géorgie de jouer un rôle stabilisateur pour assurer la paix dans la région.

 

Samkharadze est également le chef de la délégation géorgienne à l'AP-OSCE.

 

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Syrie

 


Le ministre iranien des Affaires étrangère Hossein Amir Abdollahian est arrivé samedi à Damas pour rencontrer et négocier avec de hauts responsables syriens. Il a été accueilli par son homologue syrien Fayçal Mekdad.

 

« Toute opération militaire turque dans le nord de la Syrie conduira à l'instabilité et à l'insécurité dans la région, » a déclaré Hossein Amir Abdollahian lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien.

 

« Toute intervention de forces étrangères dans la région est mauvaise, et cela conduira à l'aggravation de la situation dans la région. Nous soutiendrons la Syrie de toutes nos forces dans sa lutte contre le terrorisme. Les relations irano-syriennes sont stratégiques. Nous sommes contre toute action militaire contre la Syrie.

 

Nous sommes prêts à fournir tout plan de résolution de la crise politique en Syrie. L'Iran n'a jamais laissé ses amis seuls et ne les laissera jamais seuls, » a-t-il souligné.

 

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IRAN

 


« Les relations entre Téhéran et Bakou sont passées d'un malentendu à une interaction, » a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov à Téhéran.

 

Selon lui, lors de la rencontre avec Bayramov, un certain nombre de questions ont été abordées, notamment le développement des liens et de la coopération entre Téhéran et Bakou et la préservation de l'intégrité territoriale des pays.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Le principal problème sur la voie de la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie est la pression exercée sur les autorités d'Erevan, » a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu lors d'une réunion avec son homologue autrichien Alexander Shallenberg à Ankara.

 

« Certains cercles en Arménie même, ne veulent pas la paix dans la région. Ankara est favorable à la poursuite du dialogue avec Erevan et est prêt à faire avancer progressivement ce processus. La pression ne permet pas à Erevan de prendre des mesures audacieuses vers la normalisation. La région a besoin d'une paix à long terme.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA