Arménie-Azerbaïdjan : Guerre ou Paix ?

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Officiellement les deux pays travaillent en vue de la signature d’un traité de paix. Toujours officiellement ce traité sera basé sur les accords trilatéraux des 9 novembre 2020, 11 janvier et 26 novembre 2021, conclus entre les présidents russe - Poutine, azerbaidjanais - Aliev et le premier ministre arménien - Pachinian. Auxquels il faut ajouter les cinq conditions posées par Bakou (*) et les six d’Erevan (*). Le tout évidemment conformément à la Charte des Nations Unies et la déclaration d'Alma-Ata de 1991 (*).

 

Les accords tripartites de ci-dessus sont valides pour cinq ans, reconductibles de cinq nouvelles années si les deux antagonistes sont d’accord. Il n’est pas besoin d’être devin pour voir que le dictateur ne tient absolument à ce que les 2.000 et quelques soldats russes stationnés en Artsakh (Haut-Karabakh) - c'est-à-dire sur ‘son’ territoire, jouent les prolongations. D’où son empressement à aboutir à un accord de paix.

 

Malheureusement, sur le terrain les choses ne se déroulent pas comme elles devraient. Si Erevan a accepté globalement les exigences de Bakou, l’inverse n’est pas vrai. Pour le despote, le conflit du Karabakh a pris fin en novembre 2020, et ce territoire est devenu purement et simplement une région comme une autre de l’Azerbaïdjan. Quant aux autochtones arméniens, ils deviendront des citoyens azerbaidjanais comme les autres, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Quelle hypocrisie !

 

Pour ce qui est de la frontière avec l’Arménie, en attendant les décisions de la commission ad hoc, pour Bakou ce sont les cartes azéries qui font loi, d’où l’occupation de près de 100 km² du territoire souverain de l’Arménie.

 

Pourquoi s’en priver puisque Moscou a volontairement suspendu son soutien à l’Arménie en n’envoyant pas une aide militaire, conformément à l’article 4 de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), défendre la frontière arménienne comme l’envahisseur. De plus, le potentat n’a que faire des décisions des organisations internationales.

 

Cette situation n’empêche pas le premier ministre Nigol Pachinian d’appeler X fois par semaine son grand ‘ami’ Poutine ou d’envoyer périodiquement son ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, rencontrer Sergei Lavrov.

 

Ce qui n’est pas le cas d’Ilham Aliev qui dispose de la force et de l’appui moral, matériel et militaire, de son mentor, la Turquie. Le 22 février dernier (2 jours avant l’invasion de l’Ukraine), il a passé avec Poutine un accord sur les relations Russie-Azerbaïdjan. Il est fort probable que les deux hommes ont parlé de l’Arménie, du conflit du Karabakh, sans oublier les enjeux énergétiques et le trafic gazier vers l’UE.

 

La faiblesse de son ennemi juré – Nigol Pachinian, permet à Aliev de fanfaronner allègrement, multipliant les agressions ciblées sur la population arménienne, qu’elle soit civile ou militaire. Cette auto-confiance justifie son comportement guerrier et injurieux envers l’Arménie et surtout de menacer de nouveau sa voisine d’une nouvelle guerre.

 

Ses dernières déclarations lors de la réunion de la CEI à Astana en sont la preuve. « L'Arménie n'a pas encore retiré ses forces armées du territoire de l'Azerbaïdjan ; pas plus qu’elle n’a ouvert de voies de communication entre le Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan. Nous faisons encore preuve de patience, mais elle n'est pas illimitée. Si ces deux dispositions importantes de la déclaration trilatérale de novembre 2020 ne sont pas mises en œuvre, nous n'aurons d'autre choix que d'agir en conséquence. » C’est clair, même pour un dirigeant néophyte.

 

Nigol Pachinian, qui a fait sienne la devise - « zéro problème avec les voisins », de l’ex-ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoğlu -  chantre du néo-ottomanisme, essaie de renouer les relations avec la Turquie. Là aussi, il se fait berner insidieusement.

 

L’actuel ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, met en place des équipes pour contrer les lobbies de la diaspora arménienne, et essaie de passer pour un vertueux aux yeux des Occidentaux. Des personnes comme Charles Michel – président du Conseil européen, ou Ursula von der Leyen – présidente de la Commission européenne, avalent tout cru ses boniments. Après les Etats-Unis, c’est à Strasbourg qu’il vient de tenir ses propos anti-arméniens.

 

Pour la Turquie, tout opposant est soit un espion de l’étranger, soit un güleniste – c'est-à-dire un putschiste, soit un terroriste comme le PKK.

 

Quant au sultan lui-même, il joue sur deux tableaux : l’Occident et la Russie. Faisant croire au premier que c’est un membre fidèle de l’OTAN, un partenaire fiable et honnête de l’Union européenne adepte des valeurs démocratiques ; et au second, que la Turquie est un acteur incontournable dans la région, qu’elle a la capacité de jouer les trouble-fêtes dans les pays frontaliers, Syrie et Irak, si Moscou ne la laisse pas réaliser son rêve de panturquisme à travers l’Arménie par Bakou interposé. Ankara maintient sa pré-condition pour améliorer ses relations avec Erevan – le feu vert de son larbin Aliev.

 

Et certains de s’étonner que l’Arménie ne mette pas de la bonne volonté, voire de l’empressement, pour satisfaire ces deux voisins.

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


« La cessation des empiètements de l'Azerbaïdjan sur le territoire souverain de la République d'Arménie et l'engagement inconditionnel au régime de cessez-le-feu sont impératifs dans tous les cas, en particulier dans le contexte de la Déclaration de Prague, « a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Vahan Hunanian dans un entretien avec 

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Artsakh

 


« Une délégation conduite par le président du Haut-Karabakh (Artsakh) Arayik Haroutiounian se rendra à Erevan pour "discuter de la situation" avec de hauts responsables arméniens.

 

L'objectif principal de la visite est de discuter de la déclaration de Prague du 6 octobre 2022, selon laquelle l'Arménie et l'Azerbaïdjan confirment leur attachement à la Charte des Nations Unies et à la Déclaration d'Alma-Ata de 1991, par lesquelles ils reconnaissent l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'autre », a déclaré la porte-parole présidentielle Loussine Avanessian.

 

Parmi les membres de la délégation d'Artsakh figurent le président de l'Assemblée nationale Artur Tovmassian, le ministre des Affaires étrangères David Babayan, le président de la commission des relations extérieures Vahram Balayan et le conseiller du président Massis Mahilian.

 

Ce voyage fait suite à la réunion de Prague entre les dirigeants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la France et de l'Union européenne, au cours de laquelle l'Arménie a également accepté de soutenir une mission civile de l'UE le long de la frontière avec l'Azerbaïdjan.

 

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Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

 


La secrétaire générale du Conseil de l'Europe (CoE), Marija Pejcinovic Buric, a adressé lundi une lettre au ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, Jeyhun Bayramov.

 

Dans la lettre, le Secrétaire général demande « des informations détaillées et précises » au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères concernant les éventuelles violations par l'Azerbaïdjan des articles 2 et 3 de la Convention européenne des droits de l'homme – et sur

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Russie

 


« Immédiatement après que l'Arménie ait demandé de convoquer un sommet extraordinaire de l'OTSC, il a eu lieu, il a été décidé d'envoyer le secrétaire général de l'OTSC, et le chef de l'état-major interarmées en Arménie. Ils sont allés là-bas, ont apporté des recommandations, ces recommandations sont entre nos mains depuis plus d'un mois. Ils envisagent d'envoyer une mission de surveillance d'observateurs de l'OTSC sur le territoire de l'Arménie, à la frontière avec l'Azerbaïdjan », a déclaré mercredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une réunion avec  

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Rencontres d’Astana

 


La réunion le 14 octobre des ministre des Affaires étrangères d'Arménie, de Russie et de l'Azerbaïdjan a lieu en marge de la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEI, à Astana (Kazakhstan).

 

Les parties ont discuté du processus de mise en œuvre des accords conclus par les déclarations trilatérales du 9 novembre 2020, du 11 janvier et du 26 novembre 2021, ont évoqué les travaux dans le cadre des commissions sur la délimitation et la sécurité des frontières, ainsi qu'en 

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France

 


« La France est pleinement solidaire de l'Arménie face aux atteintes à son intégrité territoriale, et elle agit, »
a déclaré la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna devant l'Assemblée nationale. Et de poursuivre :

 

« Depuis le début, c'est-à-dire depuis les attentats du 13 septembre, notre pays s'est mobilisé pour stabiliser la situation sur le terrain, pour demander le retour des forces azerbaïdjanaises sur leurs positions initiales et pour soutenir la reprise des négociations entre les deux pays.

 

Un accord a été conclu sur le déploiement d'une mission civile de l'Union européenne de deux mois le long de la frontière sur le territoire arménien d'ici la fin du mois. Le but de cette mission est de stabiliser la situation et d'engager un processus entre les parties. En particulier, nous espérons que cette mission pourra contribuer au prochain processus de délimitation des frontières dans les prochains jours.

 

Parallèlement, nous travaillons à la mise en place d'une mission d'enquête de l'OSCE pour fournir une vision objective de la situation et des besoins, notamment humanitaires, suite aux affrontements.

 

L'Arménie peut compter sur le soutien de la France. Nous œuvrons pour la paix dans son intérêt ».

 

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Etats-Unis

 


« Les États-Unis sont encouragés par la rencontre des dirigeants arménien et azerbaïdjanais à Prague. Nous saluons les efforts du président Macron et du président du Conseil européen Michel pour donner une impulsion à un processus de paix global. Et nous sommes particulièrement satisfaits des progrès d'une mission d'observation de l'UE dans la région, et cette mission a le potentiel de renforcer la confiance entre les deux parties et continue de renforcer les négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan »,
a déclaré 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le lundi 10 octobre, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a rencontré des citoyens turcs à Strasbourg. Il a déclaré:

 

« Ankara a établi un comité directeur turco-américain aux États-Unis, qui a entamé des travaux très efficaces pour contrer les calomnies de la diaspora arménienne contre la Turquie.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA