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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Lorsque le 13 mars dernier, les ministères des Affaires étrangères de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan ont déclaré s'être mis d'accord sur un texte en 17 points en vue d'un accord de paix, tout le monde a félicité les antagonistes pour la fin d'un conflit commencé en 1988.
Peut-être un peu trop vite.
À l'instar de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les deux parties veulent faire la paix, mais chacune à ses conditions, sachant que pour l'une d'elles cela consiste en fait à avaler l'autre.
Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian, d'une naïveté qui frise l'aveuglement quand il s'agit des Turco-Azéris, a sollicité une date pour la signature de l'accord. Quelques jours après, la réponse de Bakou a été de mettre deux nouvelles conditions avant de signer le document.
Terminée l'époque où Pachinian déclarait : « Le Karabakh c'est l'Arménie et fin ». Maintenant, ce serait plutôt : « Le Karabakh, quèsaco ? »,
à tel point que pour faire plaisir à Aliev, il se passerait volontiers des Karabakhis qui se sont réfugiés en Arménie suite au nettoyage ethnique de septembre 2023. Ce qui bien sûr ne l'empêche pas de recevoir des dizaines de millions de l'étranger pour assister les dits réfugiés.
Les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais déclarent toujours haut et fort qu'ils veulent la paix. C'est bien ; mais est-ce pour autant les négociations progressent ? En fait, pas tellement.
Concernant la demande de dissolution du Groupe de Minsk auprès de l'OSCE, Erevan a indiqué que ce sera fait qu'au moment de la signature de l'accord de paix ; donc à une date indéterminée.
Au sujet de la révision de la Constitution pour faire disparaitre toute allusion au Karabakh, l'équipe Pachinian a commencé le chantier de la réécriture d'une nouvelle Constitution, sans toutefois donner de détails. Sachant que pour être opérationnelle, elle devra être approuvée par le Parlement et validée par un référendum populaire ; donc pas avant l'année prochaine.
Attention cependant, un 'détail' qui risque fort de perturber le changement de la Constitution : au printemps 2026, le mandat de Nigol Pachinian prend fin.
Même si ces deux conditions sont remplies, il n'est pas dit pour autant que d'autres conditions apparaissent avant le choix d'une date de signature, comme la mise en œuvre du 'couloir du Zanguézour' ou le retour des Azerbaïdjanais dans l' 'Azerbaïdjan occidental' (le Syunik), afin d'isoler encore plus l'Arménie sur la scène internationale.
En plus des propositions souvent réitérées des dirigeants azéris, réaffirmant que les ¾ de l'Arménie sont des anciennes terres azerbaïdjanaises, deux événements récents viennent conforter le fait que Bakou a encore des conditions en réserve.
1 - Le conseiller du président Aliev et chef du département de politique étrangère de l'administration présidentielle, Hikmat Hajiyev, lors du panel « Le couloir central : une nouvelle bouée de sauvetage géopolitique et économique ? » organisé dans le cadre du « Forum GLOBSEC 2025 », à Prague ; a déclaré :
« () Nous avons assuré la sécurité et la stabilité dans la région. L'Arménie peut être partie intégrante des discussions globales et des corridors menés dans la région. () Pendant 30 ans, l'Arménie a maintenu le Nakhitchevan sous blocus. Nous attendons maintenant d'elle qu'elle fasse un premier pas important, à savoir une avancée concernant le corridor de Zanguézour. »
On note au passage que pour le gouvernement azéri, c'est l'Arménie qui a mis en place le blocus du Nakhitchevan, et non l'Azerbaïdjan, dont il est une république autonome.
2 - Une conférence républicaine scientifique sur le thème « L'Azerbaïdjan occidental : histoire, culture et grand retour » s'est tenue au Nakhitchevan. L'académicien Ismaïl Hajiyev a déclaré qu'à la suite des déportations ont eu lieu à certaines époques, environ 300.000 Azerbaïdjanais ont été séparés de leur patrie.
La conférence s'est poursuivie par des discours, puis le documentaire « We Will Return » a été projeté.
Comme disait Destouches « Chassez le naturel, il revient au galop. »
(*) : « Ce qui est répété une deuxième fois ne séduit plus. »
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Traduction
Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , et de APA
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Arménie
S'adressant aux journalistes à Erevan, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan , a déclaré qu'il voyait une fenêtre d'opportunité pour parvenir à un règlement définitif et établir la paix avec l'Azerbaïdjan ; et que l'Arménie faisait de son mieux pour garantir que les événements se déroulent selon ce scénario.
Interrogé sur l'opportunité du retrait des troupes azerbaïdjanaises du territoire souverain de l'Arménie, Mirzoyan a répondu :
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Union européenne - France
L'UE a élaboré une nouvelle stratégie pour la région de la mer Noire, sûre, prospère et résiliente.
L'UE renforcera sa coopération avec l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, la Turquie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan et fera progresser la coopération régionale en matière de connectivité.
Un programme de connectivité dédié – aligné sur les réseaux transeuropéens étendus – développe les réseaux de transport, d'énergie et numériques pour exploiter le potentiel de la région de la mer Noire en tant que corridor vital dépendant de l'Europe à l'Asie centrale via le Caucase du Sud, stimulant ainsi la croissance économique et la compétitivité.
Le rôle et la responsabilité de l'UE dans la région de la mer Noire s'accroissent notamment avec l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, si ce pays revient sur la voie de l'adhésion à l'UE. Le processus d'élargissement de l'UE constitue un investissement stratégique pour renforcer la sécurité et la résilience régionales.
Une approche coordonnée avec la Turquie, partenaire stratégique de l'UE et pays candidat, est également cruciale. De même, l'approfondissement des relations avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan par la coopération dans les domaines stratégiques constitue un objectif important pour l'UE.
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Conférence des Nations Unies sur les océans.
En prévision de la 17e réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP17) et à l'invitation du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la France, le ministre des Affaires étrangères d'Arménie , Ararat Mirzoyan , a participé les 9 et 10 juin, à Nice, à la 3e Conférence des Nations Unies sur les océans.
Le 10 juin, un événement parallèle a été organisé par l'Arménie (hôte de la COP17 de la CDB) et la France (hôte de l'UNOC 2025) sous le titre « Des montagnes aux océans : préserver la biodiversité au-delà des frontières environnementales pour
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Russie
Konstantin Zatulin , premier vice-président du Comité de la Douma d'État russe pour les affaires de la CEI, l'intégration eurasienne et les relations avec les compatriotes, a déclaré :
« Erevan souhaite se réorienter vers l'Occident tout en conservant ses liens économiques avec la Russie et les autres pays de l'Union économique eurasiatique (UEE).
L'Arménie ne paye pas préférentiellement ses cotisations à l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), signalant ainsi un arrêt de la coopération au sein du bloc. Je ne pense pas que les impayés constituent
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L'Iran
Ali Akbar Velayati, le conseiller aux affaires internationales du Guide suprême de l'Iran, a déclaré :
« L'Iran n'a jamais été aussi fort, indépendant et influent qu'aujourd'hui. Sa réponse rapide et ferme à la crise du Caucase du Sud étant l'un des signes les plus clairs de cette force.
Lorsque certains pays ont tenté de relier le Nakhitchevan à l'Azerbaïdjan via l'Arménie sous prétexte de créer le « corridor de Zanguézour » – un projet qui fragmenterait effectivement la région et
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Turquie-Azerbaïdjan
Elchin Amirbekov , l'envoyé spécial du président azerbaïdjanais, a accordé une interview à l'agence de presse espagnole EFE, dans laquelle il a discuté du processus de paix et de la normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Il a indiqué qu'une « opportunité historique s'est présentée pour signer un accord de paix », et a une fois de plus soulevé la question de la « nécessité d'amender la Constitution arménienne vu qu'elle contient
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Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , et de APA
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