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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Vu que le Premier ministre Nigol Pachinian a refusé en 2018 les propositions de Lavrov de céder cinq des sept districts entourant le Haut-Karabakh et ne garder que les deux districts mitoyens à l'Arménie ; il a été délaissé par la Russie. De plus, persuadé qu'il est un chef de guerre émérite, pouvant se dispenser de l'avis de ses généraux, il n'a pas vu (ou voulait voir) ce qui se préparait en face. Bilan côté arménien de la seconde guerre du Karabakh : 5.000 morts et plus de 10.000 blessés.
Pour le président Ilham Aliev, négocier avec le Premier ministre arménien doit être un vrai plaisir, pour ne pas dire un agréable passe-temps. Pour obtenir, il suffit de demander, voire de menacer, si réticence il y a. Il en est ainsi depuis sa victoire dans la guerre des 44 jours de 2020, le tout couronné par un accord de cessez-le-feu signé sous l'égide de Moscou et qui fait la part belle à l'Azerbaïdjan. Logique puisque c'est le vainqueur.
Le compte tenu du caractère guerrier et vengeur du potentat azéri, ce qui était prévisible, arrive à grand pas. Pas de nouvelles agressions d'envergure contre le territoire arménien, mais des grignotages permanents. Sous la pression de l'UE et de Bakou, Pachinian lâche totalement le Karabakh se dirige vers un accord de paix avec Aliev. Fort de sa supériorité, ce dernier ne se gêne pas pour charger la mule et poser ses conditions pour signer un accord de paix.
On connaît les points 16 et 17 du texte de l'accord de paix, qui posaient un problème (a) ; c'est réglé. On connaît également les deux conditions à remplir avant la signature (b), c'est en cours de traitement, bien qu'il ne soit pas dit que ce sera fait avant la fin du mandat de Pachinian en avril prochain.
Il n'est pas dit que le parti de Nigol Pachinian obtienne comme en juin 2021 la majorité des sièges et qu'il soit reconduit dans ses fonctions. Sa vision d'une Arménie 'réelle' associée à une suite d'abandons face au tandem turco-azéri, ont fait chuter sa popularité à 11,5% en mai dernier.
Voilà qu'apparaissent deux nouvelles exigences, qui n'ont pas encore le label officiel 'conditions', mais cela ne saurait plus tard.
1 – Le retour sur leur terre ancestrale — l'Azerbaïdjan occidental, de 300.000 azerbaïdjanais, chassés de force par les Arméniens, dans les derniers mois de l'Union soviétique.
2 - La mise en ouvre d'une voie de communication sans entrave — le couloir du Zanguézour, entre l'Azerbaïdjan et sa république autonome, le Nakhitchevan.
Le dictateur azéri, comme un très grand nombre de dirigeants, à une mémoire sélective. Il omet volontairement de parler du sort des Arméniens qui ont fui l'Azerbaïdjan à partir de 1988, suite aux pogroms anti-Arméniens - Soumgaït (février 1988), Kirovabad (novembre 1988), Bakou (janvier 1990) -. Pour éviter de nouveaux massacres, les derniers Arméniens du Karabakh, environ 120.000 personnes, ont préféré fuir devant la soldatesque azérie. En contradiction avec les termes de l'accord tripartite de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, les soldats russes de la paix avaient reçu l'ordre de ne pas s'interposer.
En avril, la porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères (MAE), Ani Badalian, avait réagi aux propositions des dirigeants azéris en déclarant qu' « il n'existe pas d'Azerbaïdjan occidental sur le territoire de l'Arménie ; l'Azerbaïdjan occidental désigne la région occidentale de l'Azerbaïdjan, c'est-à-dire les districts attenants à la frontière arménienne ainsi que la république autonome du Nakhitchevan ». Elle a souligné que les autorités azerbaïdjanaises utilisaient le terme « Azerbaïdjan occidental » pour désigner une partie du territoire souverain de l'Arménie – le Syunik. Le ministre des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, avait précédemment décrit le discours azerbaïdjanais sur l'« Azerbaïdjan occidental » comme une revendication territoriale contre l'Arménie.
Le 23 juin, un nouveau communiqué du MAE rappelle ces mises au point.
Lorsque la première guerre Arménie-Azerbaïdjan a éclaté en 1991, tous les Azerbaïdjanais qui réussissaient en Arménie, environ 200,00 personnes, ont quitté - et non chassés, le pays. Cet exode a été poursuivi jusqu'en 1994 par les 400.000 Azerbaïdjanais qui ont fui le Haut-Karabakh et les sept districts mitoyens devant l'avancée des troupes arméniennes.
Notons, a contrario, que depuis le début des hostilités en 1988 jusqu'au nettoyage ethnique de septembre 2023, plus de 250.000 Arméniens ont fui — et non quitté, l'Azerbaïdjan, de gré ou de force.
La visite du Premier ministre arménien en Turquie, n'a fait que confirmer l'état d'esprit d'Erdoğan envers Nigol Pachinian. Ce n'est pas parce que l'on sourit ou qu'on se serre la main que les négociations progressent. Si sur le papier on se met d'accord, en pratique les décisions prises ne sont pas appliquées, comme ouvrir la frontière pour les diplomates ou pour les étrangers. Quant aux voies de communications, routières ou ferrées, elles sont loin d'être prêtes.
Le blocus de l'Arménie mis en place en 1993 par Ankara est toujours opérationnel, s'ajoute à cela la demande réitérée d'Erdoğan d'ouvrir la liaison Nakhitchevan-Azerbaïdjan de manière extraterritoriale, sous contrôle non-arménien.
Le premier ministre Nigol Pachinian devrait cogiter la citation d'Ève Curie : « La paix à n'importe quel prix, ce n'est plus la paix ».
a) Renonciation mutuelle aux revendications internationales et non-déploiement de représentants tiers à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
b) Modification de la Constitution et dissolution du Groupe de Minsk de l'OSCE.
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Traduction
Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , de APA , et de Hurriyet
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Rencontre Pachinian-Erdoğan
Reportage par la presse turque
Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a rencontré le président Recep Tayyip Erdoğan à Istanbul lors d'une rare visite en Turquie, dans ce qu'Erevan décrit comme une étape « historique » vers la paix régionale.
Les discussions ont débuté peu avant 19 h 00 locale (16 h 00 GMT) au palais de Dolmabahçe à Istanbul.
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Arménie
Le ministère arménien des Affaires étrangères a exprimé sa profonde déception face au langage déformé et partiel contenu dans la « Déclaration d'Istanbul » et les résolutions qui l'accompagnent, adoptées lors de la récente réunion ministérielle de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), et celles particulières présentées à l'initiative de l'Azerbaïdjan.
« Les récits avancés dans ces documents contredisent la logique et l'objectif d'instaurer une paix durable dans la région. La partie arménienne s'oppose fermement à la promotion du prétendu discours « Azerbaïdjan occidental », qui, selon elle, masque une revendication territoriale claire.
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Union européenne - France
Le chef de la mission de surveillance de l'UE en Arménie (EUMA), Markus Ritter, lors d'une réunion avec les délégués d'un forum arméno-géorgien à Idjevan, a déclaré :
« Divers récits ont circulé au cours des activités de notre mission. L'Azerbaïdjan refuse de coopérer avec nous et exige même notre départ. Il considère la mission d'observation comme un réseau d'espionnage engagé dans des activités de renseignement, alors que tout cela est faux, nous ne sommes pas un service secret, notre seul objectif est
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Turquie-Azerbaïdjan
Dans son discours aux participants du Symposium international des médiateurs sur le thème « Renforcer l'État de droit : le rôle des médiateurs et des institutions nationales des droits de l'homme », le président Ilham Aliev a déclaré :
« L'Arménie doit respecter le droit des Azerbaïdjanais à retourner sur leurs terres ancestrales. C'est une condition essentielle à l'instauration de la paix, de la réconciliation et du respect des droits de l'homme dans la région.
L'un des thèmes abordés lors du symposium concerne les droits des réfugiés. La question à laquelle il convient de prêter attention dans ce domaine est
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et de Hurriyet
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