Conflit du Karabakh : On avance sans progresser.

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

L'Azerbaïdjan défend une solution par étapes, alors que l'Arménie défend une solution globale mise en place par étapes. La différence peut paraître minime, si ce n'est que dans la solution azérie les étapes sont discutées les une après les autres, et donc que les dernières étapes (d'ici une quinzaine d'années) restent dans le flou. Flou qui pour Bakou signifie maintient de l'intégrité territoriale, c'est-à-dire refus catégorique de voir le Haut-Karabakh quitter le giron azerbaidjanais.

Pour l'Arménie, ce qui prime avant tout est la sécurité des Arméniens vivant au Karabakh et leur droit à l'autodétermination, c'est-à-dire le droit de quitter le giron azerbaidjanais.

Tant que ces deux points de vue ne se rapprocheront pas, la situation peut perdurer encore longtemps. Reste une inconnue de taille : le degré d'agressivité militaire de Bakou, lié à la normalisation des relations arméno-turques.

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* Communiqué du Groupe de Minsk


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Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, ont publié le communiqué suivant :

"Les coprésidents du Groupe de Minsk (les Ambassadeurs russe Yury Merzlyakov, français Bernard Fassier, et américain Robert Bradtke) ont rencontré le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Elmar Mammediarov, à Paris, pour une séance de travail. Ils ont évalué le stade actuel des négociations et étudié les commentaires des deux parties, arménienne et azerbaïdjanaise, sur les principes de Madrid mis à jour, présentés par les coprésidents en Décembre et Janvier derniers. Les coprésidents envisagent de rencontrer le ministre des Affaires étrangères arménien Edouard Nalbandian Edouard prochainement à Paris pour une discussion similaire."

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* Elkhan Polukhov et Garnik Issagulian

L'Azerbaïdjan a réaffirmé son acceptation de principe d'un plan international, récemment modifié, pour mettre fin au conflit du Haut-Karabakh, après que son ministre des Affaires étrangères Elmar Mammadyarov ait rencontré les médiateurs américains, français et russe à Paris en fin de semaine dernière.


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L'agence APA citait ainsi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan, Elkhan Polukhov, comme quoi Bakou acceptait dans l'ensemble le document ... à quelques exceptions près.

De son côté Garnik Issagulian, un conseiller du président Sarkissian, avait déclaré que la partie arménienne avait déjà envoyé des propositions pertinentes aux médiateurs. Mais il a indiqué qu'il n'était pas au courant de leur contenu.

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* Andreï Nesterenko


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"Les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE après avoir rencontré le ministre azéri des Affaires étrangères la semaine dernière, Elmar Mammediarov, rencontreront son homologue arménien, Edouard Nalbandian, à Moscou la semaine prochaine," a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, lors d'un briefing ; rapporte la chaîne de télévision Vesti.

"Après ces entretiens, les coprésidents projettent de se rendre à Bakou et à Erevan, à la fin Mars - début Avril pour présenter les positions de chacune des parties sur la résolution du conflit du Haut-Karabakh," a-t-il ajouté.

Selon lui, la Russie évalue les progrès dans les négociations comme d'habitude. Les parties ont discuté de la version mise à jour des principes de Madrid et sur les points principaux du règlement du conflit du Haut-Karabakh, présenté par les coprésidents.

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** séminaire Rose-Roth de l'OTAN **

* Bernard Fassier, Tabib Huseinov et Goran Lennmarker

Le 73ème séminaire Rose-Roth de l'OTAN s'est déroulé à Erevan. Aujourd'hui, les discussions ont porté sur le Haut-Karabakh. Bernard Fassier, coprésident du groupe de Minsk, Tabib Huseinov, analyste du Groupe Crises Internationales, et le Représentant spécial pour le Haut-Karabakh de l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE, Goran Lennmarker ont pris la parole. Ils ont parlé de la participation du Haut-Karabakh dans les négociations, d'une possible reprise de la guerre, et les délais de règlement du conflit.

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Bernard Fassier a souligné que le conflit du Karabakh et le conflit du Kosovo n'avaient rien en commun. Et donc qu'un scénario identique était impossible. "Ces situations sont incomparables. Ainsi, le problème du Kosovo est un conflit à l'intérieur d'un pays, alors que celui du Karabakh est à la fois interne à l'Azerbaïdjan et externe car impliquant l'Arménie."

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De côté, Tabib Huseinov s'est montré confiant quant à la proximité d'une solution, vu que : "L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont accepté les grands principes."
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Selon lui, la chose qui empêche la résolution du problème est le syndrome ‘perdant-gagnant'. De nombreuses personnes en Arménie estiment que le vainqueur a plus à perdre compte tenu des Principes de Madrid.

"L'Azerbaïdjan est de plus en plus impatiente. Je pense que l'Arménie utilise le statu quo pour trouver une solution. Tout changement dans le statu quo qui n'exige pas de l'Azerbaïdjan de reconnaître l'indépendance du Haut-Karabakh est acceptable par elle," a indiqué l'analyste.

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Le Représentant spécial pour le Haut-Karabakh de l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE, Goran Lennmarker, a livré ses impressions devant les 41 parlementaires venus de 16 pays.
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"Il n'est pas nécessaire de changer le format du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le règlement du conflit du Karabakh. Le problème ne doit pas être transféré à l'ONU ou au Conseil de l'Europe.

Le conflit ne peut pas être considéré aujourd'hui comme gelé alors que 30 à 40 personnes meurent chaque année sur la ligne de front. On ne sait pas combien de gens vont encore mourir avant la résolution du problème.

Je pense qu'une solution détaillée existe déjà. Il n'y a pas beaucoup à faire, et la question est plutôt de nature politique. La partie arménienne a la volonté d'avancer vers une solution. J'espère que l'Azerbaïdjan a la même volonté. Il est très important de résoudre le problème rapidement, et pas dans un avenir lointain. Je ne veux même pas dire dans un proche avenir.

Pour être acceptable par la partie arménienne, la solution devra assurer la sécurité de l'Arménie et les Arméniens. Cela doit être l'une des principales composantes de l'accord.

La partie azerbaïdjanaise se sent victime d'une agression et d'une injustice. Elle doit sentir que la solution est juste pour le pays et pour son peuple. Nous devons comprendre que leurs sentiments et leurs questions devront également être pris en considération," a précisé le Représentant spécial de l'AP de l'OSCE, Goran Lennmarker.

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* Achod Ghoulian


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Le président de l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE, Soares Joao, a rencontré à Erevan le Président de l'Assemblée nationale du Haut-Karabakh, Achod Ghoulian, qui a indiqué l'utilité de la réunion et a ajouté : "Nous ne pouvons pas imaginer la résolution du conflit du Karabakh, sans la participation de la RHK."

Invité à commenter les propos de Goran Lenmarker selon lesquels il est nécessaire de résoudre le conflit rapidement, Achod Ghoulian a déclaré :

"Je voudrais aussi lui poser la même question. Peut-être, vous avez remarqué qu'il déclare chaque année que la question du Karabakh va être résolu, mais que le processus ne bénéficie ni ne souffre pas de ces propos.

Je vous rappelle également que l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE n'envisage pas une résolution rapide du conflit sans la pleine participation de la partie Karabakhie dans les pourparlers. Quand nous parlons de résolution rapide d'un conflit, quel qu'il soit et non seulement celui du Karabakh, nous devons prendre en considération que le risque de faire de des erreurs est élevé," a souligné Achod Ghoulian.

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