Le cessez-le-feu au Karabakh : Et un loupé de plus

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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Cela devient ridicule
si ce n’était pas tragique. Après les cessez-le-feu humanitaires conclu les 10 et 17 octobre à Moscou, puis celui conclu vendredi 23 octobre à Washington, rien ne change sur le terrain. Il reste encore Paris pour conclure un nouvel accord de cessez-le-feu, et la boucle des coprésidents sera bouclée. Les médiateurs auront fait leur devoir : Demander aux belligérants de cesser les hostilités, suivis en cela par la communauté internationale, Turquie mise à part.

 

Ce qui est, ou devrait être, clair pour tout le monde, à commencer par coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, c’est que les paroles seules n’ont jamais empêché les militaires de continuer leur offensive surtout lorsque ceux-ci ont reçu l’ordre de leur chef, en l’occurrence des deux présidents tucs et azéris, de continuer.

 

Question : Combien de fois, et de temps, les pays coprésidents doivent-ils proposer la même chose avant de se rendre compte que c’est peine perdue face à l’entêtement de Bakou ? Peut-être serait-il temps de procéder autrement depuis le Conseil ministériel de l'OSCE de novembre 2007 à Madrid ?

 

Et les possibilités ne manquent pas aux pays coprésidents : - Faire voter par le Conseil de sécurité des Nations-Unies une Résolution juridiquement contraignante ; - Déployer une force d’interposition sur la ligne de contact Karabakh-Azerbaïdjan dès la signature d’un accord de cessez-le-feu afin d’obliger chacun des signataires à respecter sa signature ; - Utiliser leurs moyens modernes sophistiqués pour détecter les contrevenants.

 

En clair, les Etats-Unis, la France, et la Russie ont les moyens de se faire respecter, encore faudrait-il qu’ils le veuillent réellement. Et c’est là où le bât blesse. Chacun de ces trois pays ont des raisons de ne pas vouloir intervenir.

 

Le président Trump n’a nulle envie d’envoyer de nouvelles troupes dans la région, vu que depuis qu’il est pouvoir, il se désengage du Moyen-Orient quitte à semer la zizanie parmi ses alliés. Quoiqu’il en soit, il ne lâchera jamais la Turquie, membre de l’OTAN, malgré les incartades successives de son mégalomane de président. Pas plus qu’il n’a jamais reconnu le génocide des Arméniens, il ne lèvera pas le petit doigt pour les Arméniens du Karabakh. 

 

La France seule n’en fera pas plus, et certainement pas reconnaitre la République d’Artsakh, trop respectueuse qu’elle est des lois et du droit international. Le président Macron a une haute idée du rôle de coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE. Neutralité avant tout et tant pis si les civils se font massacrer. N’a-t-il pas poursuivi les communes qui ont signé des chartes d’amitié avec des villes du Haut-Karabakh. Les Arméniens attendent toujours que le groupe de travail qui planche pour remplacer les chartes d’amitiés, rende ses conclussions, tout comme celui qui s’occupe depuis trois ans d’une loi sur la pénalisation du négationnisme.

 

Reste l’étranger proche : la Russie. Le seul pays qui fera sans doute un geste, mais quand ? Tout est lié au deal qui sera passé entre Poutine et Erdoğan. On est dans de la géopolitique pure, quelle zone d’influence pour chacun d’eux ? Dans ce contexte, Pachinian et Aliev comptent pour du beurre, c’est triste à dire mais c’est comme ça. Les «petits» ont toujours étaient des variables d’ajustement.

 

En attendant, le sultan abreuve son vassal en hommes et en armement, moyennant finances, cela va de soi.

 

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am


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Etats-Unis

 

1-Les réunions de l’Arménie

 


Le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian a rencontré vendredi le secrétaire d'État américain Mike Pompeo à Washington DC.

 

La tâche s'annonce difficile pour Mike Pompeo.

 

Rappelons que le Premier ministre arménien Nigol Pachinian avait déclaré mercredi n'entrevoir aucune solution diplomatique à ce stade. Et que le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait quant à lui estimé que 


Suite


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Russie

 


«Moscou ne soutient pas la position sur la recevabilité de la résolution militaire du conflit du Haut-Karabakh. Dans l'histoire du Haut-Karabakh, la nature de l'implication de la Russie et de la Turquie a des nuances spécifiques", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview à l'Agence de presse Athènes-Macédoine (AMNA).

 

"Nous ne cachons pas que nous ne soutenons pas la position sur la possibilité et l'admissibilité d'une solution militaire au problème. Nous considérons les deux peuples - les Arméniens et les Azerbaïdjanais - comme amicaux et fraternels, nous ne pouvons pas partager de telles aspirations.

 

La Russie et la Turquie travaillent pour résoudre les conflits dans les foyers de tension que vous avez énumérés (dans le Haut-Karabakh, en Syrie et en Libye - Ndlr). En même temps, ce n'est un secret pour personne que nos approches pour résoudre un certain nombre de questions régionales controversées pour des raisons objectives, peuvent différer de manière significative et le font effectivement. J’ai discuté du conflit du Haut-Karabakh avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavuşoğlu à plusieurs reprises par téléphone», a déclaré Lavrov interrogé sur l'implication de la Turquie.


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France

 


Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a réaffirmé la neutralité de la France dans le conflit du Haut-Karabakh.

 

«Le mandat que nous a confié l'OSCE en 1994 avec la Russie et les USA pose une exigence d'impartialité de la France. Nous ne serions plus légitimes si nous prenions parti pour l'un ou l'autre des deux pays.

 

La France entretient une «relation bilatérale étroite» avec l'Arménie. Nous avons aussi une longue relation avec l'Azerbaïdjan. Cette ex-république soviétique, dotée d'importantes réserves en hydrocarbures, représente des débouchés importants pour nombre d'entreprises internationales.

 

()… Nous ne rendrions pas service à la qualité de notre relation bilatérale avec l'Arménie si nous tenions une posture déséquilibrée qui remettrait en cause le rôle que nous jouons dans le cadre du Groupe de Minsk et (...) l'influence que nous pouvons avoir sur les parties en crise».

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am