L’Arménie et les ‘ondes’ de la défaite

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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De même qu’un pavé jeté dans l’eau génère des ondes de plus en plus larges, celui qu’a jeté le premier ministre arménien Nigol Pachinian le 9 novembre 2020, n’en finit pas d’ébranler les structures de l’Etat arménien.

 

À la tête de l’unique parti gouvernemental dont l’objectif était d’assainir les cercles du pouvoir existant et les sinécures en place depuis des années, n’impliquait pas la résolution rapide du conflit du Haut-Karabakh, pas plus que la connaissance et le savoir faire dans le domaine de la politique étrangère. Les arcanes de la diplomatie ne s’acquièrent pas en un ou deux ans, et à vouloir brûler les étapes, on finit par se brûler les ailes.

 

À l’instar de l’orchestre du Titanic qui continuait à jouer alors que le navire sombrait, Nigol Pachinian défend son bilan et le bien fondé de ses actes ; Et comme Mirabeau il déclare à quiconque veut l’entendre : «Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la force des baïonnettes.» À part ses partisans, aucune institution ne le soutient, que ce soit le président de la République, les autorités religieuses, l’Armée et bien sûr tous les partis politiques, le sien mis à part.


Certes, légalement parlant le Premier ministre est dans son droit, il a été élu et a fait ce qu’il avait promis sur le plan intérieur, mais à l’inverse de ses prédécesseurs, il a grandement négligé les relations avec le maître du Kremlin. Lorsqu’on a été une RSS pendant soixante-dix ans et que l’on est en bisbille avec l’ex-RSS d’Azerbaïdjan, s’émanciper de Moscou est un luxe qui n’est pas donnée à tout le monde.

 

Si les trois républiques baltes ont réussi le tour de force d’adhérer à la fois à l’Union européenne et à l’OTAN en 2004, il n’en a pas été de même pour l’Ukraine et la Géorgie dont les velléités ont été étouffés militairement par la Russie. Poutine est passé maitre dans l’art de souffler le chaud et froid sur l’étranger proche.

 

En Arménie, personne, dans l’opposition ou pas, ne désire une guerre civile, pas plus que les militaires fomenter un coup d’Etat, surtout quand l’ennemi est à sa porte, attendant l’occasion propice de terminer le travail débuté il y a un siècle. Si la marionnette Aliev est téléguidée par Erdoğan, fort heureusement ce dernier est freiné dans son antagonisme des Arméniens, par l’OTAN d’un côté et par la présence des gardes-frontière et de la base russes de l’autre.   

 

Il est triste que le gouvernement arménien n’ait pas encore compris que les coprésidents du Groupe de Minsk, et plus précisément les Etats-Unis et la France ne lèveront le petit doigt pour amener le dictateur à de meilleurs sentiments ; plus encore, qu’ils ne participeront pas militairement à une quelconque action. L’Arménie aura droit à un soutien moral, des aides financières et humanitaires, ni plus ni moins. Si le potentat azéri joue profil bas, même de mauvaise grâce, c’est parce que 2.000 militaires russes sont là pour vérifier le bon déroulement des engagements. Il a dit et répété, il n’a que faire des médiateurs, il a réglé le problème lui-même avec l’aide de la Turquie et l’aval tacite de la Russie.

 

Il n’en demeure pas moins, que lorsqu’on est la cause, directe ou indirecte, d’une telle déchéance, la morale voudrait qu’on rende son tablier. L’ennui, c’est que morale et politique n’ont jamais fait bon ménage.


 

 

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Traductions – revue de presse

 

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Arménie



«Il y a trente-trois ans, du 27 au 29 février 1988, des massacres préplanifiés d’Arméniens ont été perpétrés dans la ville de Sumgaït, en Azerbaïdjan, sous l’encouragement des autorités azerbaïdjanaises et la permissivité des forces de l’ordre. Des centaines d'Arméniens ont été tués, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, et des milliers d'Arméniens ont été déplacés de force,» a indiqué le ministère des Affaires étrangères de l'Arménie dans un communiqué.

 

«Le massacre de Sumgaït était une réponse à l'aspiration du peuple d'Artsakh (Haut-Karabakh) à affirmer son droit inaliénable à une vie digne et sûre dans sa patrie historique et à exercer son droit à l'autodétermination. L’Azerbaïdjan s’est opposé 

 

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Etats-Unis

 


«Les États-Unis suivent de très près la situation en Arménie. Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter toute action d’escalade ou violente. Nous rappelons à toutes les parties le principe démocratique fondamental selon lequel les forces armées des États ne doivent pas intervenir dans la politique intérieure», a déclaré 

 

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Europe

 


«J'ai suivi de près les développements récents dans notre État membre, l'Arménie, et j'appelle au calme, à la retenue et à la responsabilité.

 

Tous les désaccords politiques doivent être discutés et résolus de manière pacifique, autour de la table des négociation comprenant des représentants civils de la société et conformément aux principes de la démocratie et de l'État de droit», a déclaré 

 

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Russie

 


«Les soldats de la paix russes clarifient chaque incident spécifique au Haut-Karabakh,» a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Maria Zakharova, en réponse à la question de savoir si les soldats de la paix russes ont le pouvoir d'adopter une décision sur 


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Azerbaïdjan

 


"Mes contacts directs avec le Premier ministre de la République d'Arménie ont cessé après ses déclarations provocantes - bien qu'il ait été l'initiateur de nos contacts. Il a promis de faire des efforts pour résoudre le conflit", a déclaré le président Ilham Aliev lors d'une conférence de presse face aux médias étrangers.

 

Selon lui, la partie azerbaïdjanaise a accepté le souhait du Premier ministre arménien.

 

"Compte tenu de la nouvelle situation, nous sommes positifs quant à la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie. Nous n'avons actuellement pas d'avis spécial concernant la normalisation de ces relations. La Turquie elle-même déterminera quand les frontières pourront être ouvertes et les relations avec l'Arménie normalisées. En dans tous les cas, il n'y aura pas d'avis négatif de la part de l'Azerbaïdjan.

 

()… Les contacts avec la Turquie à travers le complexe militaro-industriel se poursuivront. Je peux vous informer que de nouveaux contrats ont été signés, des accords ont été conclus sur la fourniture des armes turques les plus modernes."

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am