A quoi ça sert que l’Arménie se décarcasse ?


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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En pratique, à pas grand chose. Le seul pays qui pourrait réellement faire quelque chose, c’est la Russie. Malheureusement, le camarade Poutine a beaucoup d’autres soucis à l’heure actuelle, et l’Arménie n’en fait pas partie.

 

Au lendemain de la guerre des 44 jours de 2020 entre le Haut-Karabakh et l’Azerbaïdjan, et les milliers de morts et de blessés, le maître du Kremlin a tenu trois réunions trilatérales avec les belligérants et mis en place 2000 soldats de la paix russes pour protéger les Karabakhis. Depuis il garde une certaine neutralité, malgré les appels répétés de son « ami » le premier ministre arménien Nigol Pachinian.

 

Après la rencontre avec le président azéri Ilham Aliev le 22 février 2022 et l’ouverture des hostilités deux jours plus tard contre l’Ukraine, sa neutralité dans le conflit arméno-azéri est devenue plus que passive. Il ne serait pas aberrant de penser que ses récentes rencontres avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, expliquent en partie l’agressivité du potentat azéri. Par les temps qui courent, ce n’est pas le moment de se mettre à dos le tandem turco-azéri.

 

De leur côté, les Occidentaux et plus spécialement les Etats-Unis, la France et l’Union européenne, interviennent essentiellement par des communiqués et des prises de positions en faveur de l’Arménie. Hélas cela reste inefficace. Le dictateur azéri, comme la méthodologie russe, ne comprend que le rapport de forces, soit par une présence militaire sur le terrain, soit par des sanctions effectives touchant son pays … et encore. Rien de tout cela ne se fait. Même les arrêtés des Organisations internationales comme la Cour européenne des droits de l'homme ou la Cour internationale de Justice, ne sont pas exécutés par l’Azerbaïdjan quand il s’agit de l’Arménie ou des Arméniens.

 

Depuis la fin de l’été, Erevan demande qu’on l’aide à faire face aux agressions de Bakou. Résultat : on note une légère inflexion dans la diplomatie occidentale. Les chancelleries ne renvoient plus systématiquement les belligérants dos à dos, mais reconnaissent que l’Azerbaïdjan non seulement ne respecte pas ses engagements et le droit international et humanitaire, mais est l’agresseur.

 

Autre question existentielle ? Que pèse l’Arménie sur le plan international ? Elle ne possède pas de sous-sol riche en minerais, pas plus d’énergies fossiles, et sa situation géographique n’a rien de géostratégique. La seule chose qu’elle fait très bien, souvent contre son gré, c’est de gêner grandement ses deux voisines - La Turquie et l’Azerbaïdjan, les empêchant de réaliser leur rêve de panturquisme - de l’Anatolie au Xinjiang.

 

Recep Tayyip Erdoğan, digne successeur des « Jeunes Turcs », se prenant pour le nouveau sultan ottoman, ne veut pas trop se salir les mains au Caucase. Il faut dire que ses ancêtres s’étaient déjà grandement occupés des minorités chrétiennes, plus particulièrement des Grecs et surtout des Arméniens. Aussi, l’autocrate a passé un certain nombre d’accords avec Vladimir Poutine au sujet de l’Arménie, tacites et verbaux. Il n’interviendra pas militairement dans l’étranger proche de Moscou, mais agira par personne interposée, à savoir : son larbin et homme de main attitré – Ilham Heydar öglu Aliev.

 

Comme à l’époque, ce sont ces mêmes minorités, augmentées maintenant des Kurdes, qui l’empêchent de réaliser son rêve. Les premiers dans la mer Egée, les seconds par leur présence dans le Syunik (Zanguézour), et les derniers par leur nombre à ses frontières – iranienne, irakienne et surtout syrienne.

 

La Grèce a beau être membre de l’OTAN comme elle, cela ne l’empêche pas Erdoğan de la menacer en lançant des oukases du type : « Si vous allez plus loin, vous paierez un prix élevé, très élevé ! Votre occupation des îles [de la mer Égée] ne nous lie en rien. Le moment venu, nous ferons le nécessaire. Nous pouvons arriver subitement la nuit. Nous n’avons qu’un mot pour la Grèce : n’oublie pas Izmir! » (Sic).

 

Quant à l’Arménie, c’est beaucoup plus embêtant, il est nécessaire d’être plus subtil. Vous imaginez Erdoğan dire aux Arméniens : « Si vous allez plus loin, vous paierez un prix élevé, très élevé ! Votre occupation du Zanguézour ne nous lie en rien. Le moment venu, nous ferons le nécessaire. Nous pouvons arriver subitement la nuit. Nous n’avons qu’un mot pour l’Arménie : n’oublie pas 1915 ! ». Ce qui reviendrait à reconnaitre le génocide des Arméniens. Waouh, impossible !

 

Dès sa victoire sur l’Arménie et ses conquêtes territoriales, il est venu au despote azéri une envie subite de signer un traité de paix avec son ennemi. Aussi, le pousse-t-il par tous les moyens, surtout militaires, à signer ce document, mais attention : à ses conditions. Il est bien entendu que selon sa bonne habitude, il ne respectera pas sa signature.

 

Et le dénommé Charles Michel, président du Conseil européen, de s’étonner que les négociations progressent lentement. Dur de piloter un sujet quand l’un des participants n’a que faire de vos suggestions et tient absolument à grappiller le territoire de son voisin !

 

Là-dessus, le président Emmanuel Macron espère amadouer le sieur Ilham Aliev en le rencontrant en compagnie de Nigol Pachinian et Charles Michel. Selon un rituel bien rôdé, Aliev s’est engagé à mettre en œuvre ce qui est prévu, et Pachinian à courber l’échine devant l’Azéri.

 

Question : Que feront Macron et/ou Michel si Aliev ne tient pas ses engagements et continue ses agressions ?

 

 

 

 

 

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Traduction

 


Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Les rencontres de Genève

 


Les ministres des Affaires étrangères d'Arménie et d'Azerbaïdjan Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov se sont réunis à Genève.

 

Ils s’étaient rencontrés pour la dernière fois à Washington le 22 septembre avec la médiation du secrétaire d'État américain Antony Blinken.

 

La réunion a été organisée conformément à la tâche confiée aux ministres des Affaires étrangères sur la rédaction du texte du traité de paix à la suite de la réunion de Bruxelles du 31 août 2022 entre le président Ilham Aliev et le Premier ministre Nigol Pachinian avec la participation du président 

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Les rencontres de Prague

 


« A Prague, j'ai de nouveau confirmé notre proposition de déblocage de toutes les communications régionales. L'Azerbaïdjan n'a toujours pas répondu positivement. Je le répète, l'Arménie est prête à débloquer toutes les communications régionales dans le plein respect de notre souveraineté et de notre législation», a déclaré le Premier ministre Pachinian dans un message sur Twitter.


Nigol Pachinian
et le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliev se sont rencontrés le 6 octobre 2022 à l'initiative du président de la République française et du président du Conseil européen.

 

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont confirmé leur attachement à la Charte des Nations Unies et à la Déclaration d'Alma-Ata de 1991, par lesquelles les deux parties reconnaissent l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'autre. Ils ont confirmé que cela servira de base aux travaux des commissions sur la délimitation et que la prochaine réunion de ces commissions aura lieu à Bruxelles fin octobre.

 

L'Arménie a exprimé son accord pour soutenir la mission civile de l'UE le long de la frontière avec l'Azerbaïdjan. L'Azerbaïdjan a accepté de coopérer avec la mission mentionnée dans la mesure où elle sera concernée. La mission commencera ses travaux en octobre, pour une durée maximale de deux mois.

 

« L'Arménie accepte de faciliter la mise en place d'une mission civile de l'Union européenne le long de la frontière avec l'Azerbaïdjan, qui accepte de coopérer. Le but de cette mission est de renforcer la confiance et, par ses rapports, de contribuer aux commissions aux frontières » a déclaré le président français Emmanuel Macron.

 

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Arménie

 


Le 4 octobre, à l'initiative de la partie américaine, une conversation téléphonique a eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères d'Arménie, le secrétaire d'État américain et le ministre des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan.

 

Les parties ont échangé leurs commentaires sur la réunion tenue le 2 octobre à Genève.

 

La partie arménienne a réitéré la nécessité du retrait des forces armées azerbaïdjanaises du territoire souverain de la République d'Arménie, du rapatriement immédiat des prisonniers de guerre arméniens détenus illégalement en Azerbaïdjan et du respect inconditionnel du régime de cessez-le-feu. L'inadmissibilité de résoudre les problèmes par le recours à la force ou  

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Soutiens

 


Le secrétaire d'État américain Antony J. Blinken a réitéré son engagement à aider l'Arménie et l'Azerbaïdjan à résoudre pacifiquement les problèmes et a souligné que la diplomatie est la seule voie à suivre.

 

« Le secrétaire Blinken a exprimé notre appréciation pour les mesures positives que l'Arménie et l'Azerbaïdjan prennent pour parvenir à un accord de paix durable. Au cours d'une semaine qui a été marquée par trop de violence, y compris la mort de soldats arméniens et de civils azerbaïdjanais dans des explosions de mines terrestres, il a salué la réunion entre les ministres le 2 octobre comme  

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Russie

 


« Le déploiement d'observateurs de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) pour résoudre le conflit à la frontière arméno-azerbaïdjanaise est en cours de discussion. Le déploiement desdits observateurs créera des conditions favorables pour la mise en œuvre des accords conclus entre les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie

 

La délimitation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise et la normalisation des relations entre Bakou et Erevan, y compris la signature d'un accord approprié, sont également en discussion, » a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une réunion avec les chefs des agences de sécurité et les 

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Union européenne

 


Le représentant spécial de l'Union européenne pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, a déclaré le mercredi 28 septembre:

 

" Aujourd'hui, on a de nouveau signalé trois soldats arméniens tués et un azerbaïdjanais blessé. Ces victimes et de nombreuses autres victimes insensées alimentent la haine et l'instabilité. La sécurité n'est vraiment possible que si les frontières sont respectées et que les troupes ne se font pas face à quelques dizaines de mètres de distance. La paix ne peut 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA