Arménie – Azerbaïdjan : Et ça continue.

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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A quoi sert-il de se rencontrer officiellement sous l’égide d’un tiers, que ce soit la Russie ou l’Union européenne, si derrière on ne respecte pas les décisions prises ? Cela sert à donner l’impression à la communauté international que l’on est le chef d’un pays civilisé, responsable de ses propos et de ses actes.

 

C’est dans cet esprit que le dirigeant azerbaidjanais, Ilham Aliev, digne successeur de son père Heydar à la tête du pays, se rend dans les rencontres tripartites. Il est prêt à signer tout ce que l’on veut, du moment que cela sert exclusivement ses objectifs, et qu’il peut agir à sa guise avec les Arméniens, qu’ils habitent en Arménie ou en Artsakh. Négocier, signifie pour lui imposer sa solution et surtout ne rien lâcher.

 


Conformément à cette sale habitude, à la dernière réunion trilatérale - Arménie, Azerbaïdjan et Russie, du 31 octobre à Moscou, il a habilement appliqué cette méthode, devant un Pachinian incapable de faire valoir ses idées, et un Poutine dont l’esprit est occupé ailleurs. Le sud-Caucase est devenu le dernier de ses soucis depuis ses rencontres avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdoğan.

 

Ainsi, alors qu’il a été stipulé clairement dans la déclaration commune du 31 octobre « Nous avons convenu de nous abstenir d'utiliser ou de menacer d'utiliser la force, de discuter et de résoudre toutes les questions problématiques uniquement sur la base de la reconnaissance mutuelle de … () », le 4 novembre à 19h40, des unités des forces armées azerbaïdjanaises ont ouvert le feu avec des armes de différents calibres sur les positions arméniennes situées dans la partie orientale de la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Puis, de nouveau dans la nuit du 6 au 7 novembre, ainsi qu’aux petits matins des 9 et 11 novembre. Fort heureusement sans faire de victimes dans les quatre cas.

 


Profitant de l’inaction de Poutine dans la région, le dictateur se délecte en menaçant directement l’Arménie d’une nouvelle guerre. Son dernier discours à Chouchi pour fêter la victoire de novembre 2020 (Cf. Turquie-Azerbaïdjan) en est la triste preuve.

 

Quasiment tout le monde s’en fiche, mettant en avant les rencontres entre Erevan et Bakou, et la signature prochaine (???) d’un traité de paix entre les deux pays. Les nombreux contentieux et le comportement sur le terrain du potentat azéri, ne semblent pas émouvoir outre-mesure l’exécutif de l’Union européenne, exécutif qui ne tient pas compte des rapports émis par le parlement européen sur la Turquie et son acolyte, l’Azerbaïdjan.

 

Le département d’Etat des Etats-Unis n’est pas en reste, seul compte pour lui les bonnes relations avec la Turquie et l’utilisation de sa position géostratégique contre la Russie notamment. Les vagues ne conviennent pas à sa politique régionale.

 

Seule la France se démarque parmi les Occidentaux. Le président Macron est sorti de sa sacro-sainte neutralité, se rappelant qu’il est coprésident du group de l’OSCE, il a pris position en dénonçant les exactions commises par l’Azerbaïdjan, s’attirant par là les foudres de Bakou.

 

Pourtant Ilham Aliev est coutumier des dérapages, pour ne pas dire des agressions, depuis qu’il a pris la relève de son père. Il agissait pareillement lorsque les observateurs du bureau de l’OSCE, sous la direction de l’ambassadeur Andrzej Kasprzyk, se rendaient dans les zones frontalières. Il les envoyait sur des sites anodins, ou reportait l’observation pour des motifs fallacieux, mais jamais on voyait la Mission visiter les premières lignes - là où il préparait ses attaques, au motif que les Arméniens allaient leur tirer dessus.

 

Comme par exemple : - Le refus de voir l’UNESCO visiter le site de Djoulfa au Nakhitchevan après destruction des milliers pierres-croix du cimetière médiéval arménien ; - Le refus de voir l’UNESCO visiter les églises et les monastères arméniens du Haut-Karabakh suite à la guerre des 44 jours ; - Plus récemment, le refus de voir la mission de l’UE visiter la frontière arméno-azérie côté azerbaidjanais ; - Le refus de rendre les prisonniers de guerre, civiles et militaires, croupissant dans ses geôles et minimiser leur nombre.

 

En clair, jusqu’à présent il n’a jamais accepté que des étrangers viennent fouiner dans ses affaires ; Turcs mis à part, cela va de soi.

 

Quant à la Turquie, s’étant assurée la neutralité bienveillante du maître du Kremlin, elle ne désire qu’une chose : se rendre en Azerbaïdjan à travers le Syunik, en suivant le fleuve Araxe. Pour ce faire, Erdoğan tire les ficelles de son pantin Aliev. Ils s’entendent comme larrons en foire pour mener en bateau Pachinian, lui faisant miroiter une normalisation des relations entre les deux pays, pour l’un, et pour l’autre, un traité de paix lui faisant miroiter une frontière objectivement délimitée/démarquée avec une intégrité territoriale reconnue par les intéressés.

 

D’un côté on a un nationaliste-négationniste patenté, et de l’autre un dictateur sanguinaire haïssant les Arméniens au plus profond de son être. C’est tellement cousu de fils blancs, qu’il faut s’appeler Nigol Pachinian pour croire en leur parole.

 

Le seul perdant sera le peuple arménien, sans compter ses territoires millénaires.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Etats-Unis

 


Le 7 novembre à Washington, le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a rencontré Erika Olson, sous-secrétaire d'État adjointe, et Philip Reeker, coprésident américain du groupe de Minsk de l'OSCE et conseiller principal pour les négociations avec le Caucase.

 

Elle a été suivie d'une rencontre entre la sous-secrétaire d'État adjointe et les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

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Arménie

 

Lors d'une session extraordinaire de l’organisation du Conseil de sécurité collective (OTSC) présidée par le Premier ministre arménien Nigol Pachinian le 28 octobre, Loukachenko a déclaré que la situation empirerait si Pachinian ne prenait pas de décision aujourd'hui. Il a soutenu que l'Arménie "connaît" la position de la Biélorussie et de l'OTSC - dont les deux sont membres - faisant allusion à l'amitié entre les membres du bloc et l'Azerbaïdjan.


Le porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Vahan Hunanian, a déclaré mercredi 2 novembre : "Nous ne jugeons pas approprié de commenter les déclarations chaotiques du président de la Biélorussie, détachées de la logique des négociations et nullement de nature alliée, remettant en cause 

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Union européenne

 


La troisième session de la Commission de délimitation et de sécurité des frontières d'État et de la Commission de délimitation des frontières d'État entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan présidée par le Vice-Premier Ministre de l'Arménie Mher Krikorian et le Vice-Premier Ministre de l'Azerbaïdjan Shahin Mustafayev s'est tenue jeudi à Bruxelles.

 

Avant la réunion, le secrétaire général du Service européen pour l'action extérieure, Stefano Sannino, a souhaité la bienvenue aux délégations de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, aux commissions, un travail fructueux et a confirmé  

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OTAN

 


« C'est une bonne nouvelle de voir nos partenaires discuter de la délimitation des frontières, indispensable pour renforcer la sécurité sur le terrain. L'OTAN soutient la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et salue les efforts de l'UE à cette fin, notamment l'accueil de ces pourparlers et le lancement récent de la mission d'observation de l'UE,"
a tweeté le représentant spécial de l'OTAN pour le Caucase et l'Asie centrale, 

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Espagne

 


Le parlement espagnol a rejeté jeudi 3 novembre un accord signé avec l'Azerbaïdjan.

 

Le Parti populaire, Vox et les législateurs indépendantistes ont voté pour rejeter l'accord diplomatique signé à Madrid le 14 décembre 2021 pour l'échange et la protection mutuelle des informations classifiées, tandis qu’United We Can s'est abstenu.

 

Le député Jon Iñarritu a qualifié l'accord de "non-sens", surtout lorsque l'Azerbaïdjan est "un régime agresseur" en conflit avec l'Arménie au sujet de la région du Haut-Karabakh. Iñárritu, qui a qualifié le pays de "régime corrompu", d'"oppresseur" et de "tyrannie agressive", a également souligné que le nombre de « prisonniers politiques" a notablement augmenté.

 

Marta Rosique, une autre députée, a critiqué le gouvernement espagnol pour être resté "silencieux face à l'agression" contre l'Arménie et le Haut-Karabakh et l'a critiqué pour ne pas avoir reconnu "quelque chose d'aussi barbare que le génocide arménien".

 

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Russie

 


« La déclaration adoptée à l'issue de la réunion trilatérale de Sotchi a souligné l'intention des parties, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, de résoudre exclusivement par des moyens politico-diplomatiques et pacifiques. Par conséquent, nous continuons d'appeler les deux parties à s'abstenir d'actions et de mesures dangereuses qui pourraient conduire à une escalade de la tension sur la ligne de contact »,
a déclaré le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, aux journalistes, commentant les informations sur de nouvelles fusillades à la frontière, quelques jours avant.

 

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"Nous voulons la paix, nous ne voulons pas la guerre, la paix, mais une paix juste. Les termes que nous proposons sont justes, sont basés sur le droit international, et le traité de paix devrait être signé sur la base de ces termes. Si l'Arménie fait preuve de bonne volonté, elle sera signée, sinon, elle ne sera pas signée. Le temps nous dira ce qui se passera ensuite ",
a déclaré le président Ilham Aliyev lors de l'événement organisé à l'occasion du jour de la victoire à Chouchi le 8 novembre. Et de poursuivre.

 

"Les événements du 13-14 septembre ne se sont pas passés comme ça. Bien sûr, l'Arménie a commis une autre provocation militaire contre nous. Mais notre réponse a également été très efficace. Notre réponse aurait pu être un peu moins dure si

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA