2023 : Relations Arménie-Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Le président Ilham Aliev, lecture faite des déclarations de la communauté internationale, persiste et signe son refus. Il ne débloquera pas le couloir de Latchine, seule et unique voie de communication entre le Haut-Karabakh et l’extérieur - en l’occurrence l’Arménie, verrouillant ainsi totalement les 120.000 Arméniens vivant sur leur terre.

 

C’est la façon du dictateur de souhaiter un joyeux Noël ainsi qu’une bonne et chaleureuse année aux Arméniens ; et au passage, faire un pied de nez à la communauté internationale. Il est soutenu en cela par le monde turcique et aidé objectivement par la soi-disant neutralité de Poutine.

 

Un boulevard étant ouvert devant lui, quelles sont les prochaines étapes ?

 

Consolider les positions militaires tout autour du Haut-Karabakh et de part et d’autre du couloir de Latchine ; Renforcer toutes les garnisons le long de la frontière avec l’Arménie, y compris dans les 140 km² de territoires arméniens occupés depuis la fin de la guerre de 44 jours ; Augmenter la pression sur l’Arménie en faisant feu sur les villages frontaliers, voire abattre au passage quelques soldats.

 

L’acte le plus hypocrite, pour ne pas dire le plus cynique, est de réclamer à l’Arménie la signature d’un traité de paix à ses conditions, sans oublier l’octroi d’une liaison permanente Azerbaïdjan-Nakhitchevan à travers le sud de l’Arménie (Syunik).

 

Que font les Occidentaux face à cela ?

 

En fait, pas grand-chose, d’autant que les événements se déroulent au Haut-Karabakh, un État autoproclamé, reconnu par personne et faisant « officiellement » partie de l’Azerbaïdjan.

 

Ainsi, pour se donner bonne conscience, le porte-parole du département d'État des États-Unis, Ned Price, vient de déclarer : « Les États-Unis, fidèles à leur politique, se contentent de continuer de maintenir leur engagement à promouvoir un avenir sûr, stable, démocratique, prospère et pacifique pour la région du Caucase du Sud. Les États-Unis s’engagent avec des partenaires partageant les mêmes idées, comme l'Union européenne, et par le biais d'organisations internationales comme l'OSCE pour faciliter le dialogue direct entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie afin de trouver des solutions à toutes les questions en suspens liées ou résultant du conflit du Haut-Karabakh. »

 

En termes familiers, cela s’appelle du « blabla ». C’est beau, et ça ne mange pas de pain. Ponce Pilate peut dormir sur ses deux oreilles, ses successeurs ne manquent pas.

 

L’Union européenne, grande démocratie devant l’Éternel, est certes plus engagée économiquement et financièrement, notamment dans le cadre du partenariat de l’Est, mais politiquement et surtout militairement, elle ne pèse pas lourd face aux grandes puissances comme les États-Unis ou la Russie. De plus, elle tient un discours souvent critique envers les Turco-azerbaïdjanais au parlement européen, mais au final, c’est la Commission européenne qui met en œuvre les politiques et le budget de l'UE et spécialement la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE. Hélas, il n’y a pas toujours concordance.

 

C’est ainsi que l’on voit Mme sofa – alias Ursula Von der Leyen, faire des ronds de jambe devant des autocrates comme Recep Yayyip Erdoğan et/ou Ilham Aliev. Le premier pour qu’il retienne les émigrés chez lui, moyennant finances ; le second pour qu’il livre plus de gaz à l’UE, en plus d’octroyer aux pays européens de juteux marchés.

 

Dans la même veine, pour aider à la résolution du conflit arméno-azerbaïdjanais, la cheffe de la Commission a délégué : 1- le président du Conseil européen – Charles Michel, pour aider les antagonistes à préparer un traité de paix ; 2- le Haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et vice-président de la Commission européenne – Joseph Borrell, pour y voir plus clair dans le conflit du Haut-Karabakh. Si le premier essaie d’appliquer les normes démocratiques face un potentat qui n’en a strictement rien à faire ; le second est là comme un politicien, totalement étranger au problème et qui seul ne sert à rien.

 

La notion du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », dont l’UE s’est souvent gargarisée, a complètement disparu de leurs discours. Étrange, non ?

 

On notera toutefois que seule la France élève la voix pour essayer de défendre la population du Haut-Karabakh. 

 

Reste le troisième pays coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, la Russie. Moscou a dit ce qu’il y avait à dire par la voix de Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères ainsi que par Anna Evtigneeva, sa représentante au conseil de sécurité de l’ONU. En résumé : on fait le nécessaire pour résoudre les problèmes qui se présentent et plus particulièrement le déblocage du couloir de Latchine ou les diverses agressions contre le territoire de l’Arménie.

 

En termes familiers : « Circulez, il n’y a rien à voir ». Il suffit de compter les nombreux coups de téléphones passés par le premier ministre Nigol Pachinian à son « ami » Vladimir Poutine et voir les résultats obtenus, pour finalement se rendre compte que depuis 2021, l’Arménie ne fait plus le poids face à l’Azerbaïdjan, et que depuis le 24 février dernier, le maître du Kremlin a vraiment d’autres soucis en tête.

 

Le dirigeant arménien ne peut ni se brouiller avec Ilham Aliev et encore moins le narguer. Ce dernier n’attends que cela pour lancer massivement ses troupes contre l’Artsakh, voire plus. Pas plus l’OTSC que les Occidentaux.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie-Artsakh

 


« Le ministère arménien des Affaires étrangères attire l'attention des partenaires internationaux et de toute l'humanité progressiste sur le fait que depuis plus de trois semaines, l'Azerbaïdjan maintient le Haut-Karabakh assiégé, violant de manière flagrante le régime du corridor de Latchine établi par la déclaration tripartite de novembre Le 9 février 2020, et bloquant la route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie et au monde entier. C'est déjà le 23e jour que l'Azerbaïdjan force la population du Haut-Karabakh à être déportée sous les yeux du monde entier, poursuivant sa politique de nettoyage ethnique, » a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

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Russie

 


Le lundi 26 décembre, en marge du sommet informel de la CEI à Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine a eu une conversation trilatérale avec le Premier ministre arménien Nigol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

 

Vladimir Poutine a confirmé la discussion trilatérale le mardi 27 décembre.

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États-Unis

 


"Depuis plus de trente ans, l'ambassadeur Reeker incarne le dévouement et le service au département et au peuple des États-Unis d'Amérique, notamment en tant que secrétaire d'État adjoint aux affaires européennes et eurasiennes et en tant que chargé d'affaires à notre ambassade à Londres, " a déclaré le porte-parole du département d'État, Ned Price, lors d'un point de presse quotidien.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Les événements actuels autour de la route de Latchine sont un test pour la sincérité de l'Arménie dans la question de la normalisation des relations avec l'Azerbaïdjan. La tentative de s'approprier les richesses de l'Azerbaïdjan sur ses propres terres est inacceptable. Dans ce cas, comme dans tout autre, l'Azerbaïdjan n'est pas seul, » a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, jeudi à Ankara lors d'une réunion avec des représentants des médias sur les résultats de l'année.

 

"Nous poursuivons également le processus de normalisation des relations avec l'Arménie en étroite coordination avec l'Azerbaïdjan", a-t-il ajouté.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA