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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Droit dans ses bottes, le Premier ministre arménien compte bien signer prochainement un accord de paix avec le président azerbaidjanais. Il suffit juste d’acquiescer les conditions draconiennes fixées par ce dernier.
Ilham
Aliev n’a aucune raison de refuser la main tendue de Nigol Pachinian, vu que
celui-ci dit « oui » à quasiment toutes les demandes formulées
exigées par Bakou. Rappelons toutefois qu’il y a des demandes exorbitantes et
qui ne concernent pas uniquement des problèmes de délimitation/démarcation.
Parmi
les énormités, l’Arménie doit changer sa Constitution en supprimant toutes
références à son histoire. Ainsi, les mots comme ‘Artsakh’ (Haut-Karabakh),
‘Ararat’, ‘Génocide’, ne doivent plus apparaître dans le texte. Quant à sa
province méridionale, le Syunik, l’Arménie doit céder une bande de terre, le
célèbre ‘couloir du Zanguézour’. Dit autrement, l’Arménie n’aura plus de
continuité territoriale avec l’Iran, son seul débouché terrestre sera la
Géorgie.
Bakou
se base pour cela sur le point 9 de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre
2020 entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan, et la Russie, qui selon lui stipulerait
l’extraterritorialité d’un couloir longeant l’Araxe, qui relierait
l’Azerbaïdjan à sa province occidentale, la république autonome du
Nakhitchevan.
Fidèle
à son habitude, Bakou ne parle pas des autres points. En relisant en détail l’accord tripartite on se rend compte
que l’Azerbaïdjan, à l’inverse de l’Arménie, n’a exécuté aucune des tâches qui
lui incombaient.
C’est
normal car un dictateur « voit toujours
la paille dans l’œil de l’autre mais jamais la poutre qui est dans le sien ». Si l’on fait le bilan des échanges avant la
signature d’un accord de paix, on se rend rapidement compte qu’à ce jour
l’Arménie n’a strictement rien obtenu de l’Azerbaïdjan, si ce n’est la
cessation des coups de feu de la part des soldats azéris. Ce qui toutefois
n’empêche pas Nigol Pachinian de proposer à son homologue azerbaidjanais la
huitième version de l’accord de paix.
Un
rapide tour d’horizon des points en suspend, donne l’étendue des dégâts.
-
Bakou se dit prêt à négocier avec Erevan sur la base de
la déclaration d’Alma-Ata de 1991, sur la reconnaissance de l’intégrité territoriale
de l’autre, qui sert également de base à la délimitation en utilisant les
cartes de l’URSS de 1977. Mais ça, c’est ce qui est déclaré. En pratique Ilham
Aliev interprète les textes selon ses intérêts.
- Bakou n’a toujours
pas reconnu la superficie de l’Arménie de 29.800 km² (29.743 si l’on tient
compte de ce que Pachinian a déjà cédé). Alors qu’à l’inverse, Erevan a reconnu
les 86.600 km² de l’Azerbaïdjan.
- Bakou compte
récupérer toutes les enclaves situées en Arménie soit près de 50 km². Restituera-t-il
pour autant la seule enclave arménienne située en Azerbaïdjan ?
- Bakou occupe depuis
la fin de la guerre des 44 jours, près de 200 km² du territoire arménien, et
qu’il n’a pas l’intention de restituer.
-
Bakou tient absolument à ce que les négociations se
déroulent sans la présence de tiers. Pachinian seul ne faisant pas le poids
face à Aliev. Qui va garantir que l’accord sera respecté ? En cas de
non-respect, qui va intervenir et comment ?
Le
comportement d’Ankara est directement lié à la satisfaction de Bakou. Si ce
dernier ne donne pas quitus, la Turquie maintiendra son blocus avec l’Arménie,
d’autant que le contentieux de 1915 n’est pas prêt d’être réglé. Pour le tandem
turco-azéri, « la raison du plus
fort est toujours la meilleure ».
Groupe
de Minsk de l’OSCE
Les
deux coprésidents américains et français, Joe Biden et Emmanuel Macron, à
l’issue des cérémonies du 80e anniversaire du débarquement de Normandie ont
déclaré :
« Les
États-Unis et la France soutiennent l’établissement d’une paix juste et durable
dans le Caucase du Sud, fondée sur le respect du droit international ainsi que
des principes de souveraineté, d’inviolabilité des frontières et d’intégrité
territoriale. Ils soutiennent une intégration régionale plus poussée dans le
Caucase du Sud au profit de tous les peuples de la région. »
Voilà
encore un communiqué qui restera dans les annales de l’Histoire, et surtout
permettra aux antagonistes de faire un grand pas … sur place.
On
sent tout de suite la patte des Etats-Unis qui n’a jamais voulu s’engager dans
son mandat de coprésident, évitant au maximum de fâcher son allié par OTAN
interposée, la Turquie. Laquelle Turquie ne se gêne pas pour lui mettre des
bâtons dans les roues (système de défense S-400, nouvelles adhésions à
l’OTAN,…).
Cette
position s’est encore plus accentuée depuis la guerre des 44 jours de 2020,
renvoyant les antagonistes dos à dos avec des communiqués très génériques basés
sur les normes et droits internationaux. Avec les événements de Gaza, le
conflit Arménie-Azerbaïdjan est relégué à un rang très éloigné, comme on dit
pudiquement.
Partant
de ce constat, on serait presque tenté de donner raison à Ilham Aliev qui
propose à Nigol Pachinian de demander à l’OSCE la dissolution du Groupe de
Minsk de l’OSCE, crée en mars 1992 en vue d’aider à la résolution du conflit du
Haut-Karabakh.
Ce
serait une très grave erreur d’accepter l’offre d’Ilham Aliev « Le Groupe de Minsk
de l’OSCE a cessé de fonctionner depuis la guerre de 2020. Nous ne lui
permettrons pas de facto de fonctionner. Il reste à l’annuler de jure –
légalement ».
Il
suffit de lire les propositions du
Groupe de Minsk de l’OSCE pour comprendre pourquoi l’Azerbaïdjan n’y a jamais
souscrit. L’énorme « bévue » de Pachinian (Reconnaitre que le
Haut-Karabakh appartient à l’Azerbaïdjan) n’a fait qu’envenimer les choses. On
connaît la suite.
Si
les Etats-Unis sont aux « abonnés absents », ce n’est pas le cas de
l’Union européenne et plus particulièrement de la France. Leur soutien à
l’Arménie, et surtout l’armement de l’Arménie par Paris en équipements
défensifs, n’est pas du tout du goût de l’Azerbaïdjan. Bakou préfère le
tête-à-tête avec Erevan, loin des regards de l’étranger.
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de News.az, et de APA
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Arménie
« Chaque jour est une merveilleuse occasion de signer le traité de paix. Le problème est qu’il faut parvenir à des accords sur le texte du traité de paix. J’espère que des accords seront conclus, ou plutôt que ces accords seront conclus le 6 octobre 2022 à Prague, puis à Sotchi, et enfin à Bruxelles, » a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian aux journalistes, faisant référence à la remarque selon laquelle des déclarations sont faites depuis l’Azerbaïdjan sur la COP29, est une merveilleuse occasion de signer le traité de paix.
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Etats-Unis
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et le conseiller en chef de la politique étrangère et de la sécurité du président turc, l’ambassadeur Akif Cagatay Kilic, ont discuté du processus de normalisation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et souligné l’importance d’un accord de paix entre les deux pays.
Ils ont également discuté de la
nécessité d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, ainsi que de questions
bilatérales, notamment la lutte contre le terrorisme, la coopération en matière
de défense et le respect des sanctions.
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Russie
La réunion du Conseil des ministres de la Défense des pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) a débuté à Almaty, au Kazakhstan.
Comme l’avait déclaré à TASS Yury Shuvalov, porte-parole du secrétariat de l’OTSC, l’Arménie n’assistera pas à la réunion du conseil susmentionnée, mais ne sera pas opposée aux décisions qui seront prises dans un format limité à Almaty.
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Turquie-Azerbaïdjan
« La signature d’un traité de paix entre
l’Arménie et l’Azerbaïdjan est tout simplement impossible si la constitution
existante de l’Arménie reste inchangée. Cette constitution contient des
revendications territoriales sur l’Azerbaïdjan»,
a déclaré le jeudi 6 juin à Bakou, le président Ilham Aliev aux présidents de des Assemblées parlementaires des
États turcs.
Aliev a exprimé à plusieurs reprises de telles demandes cette année. Il a déclaré que l’Arménie doit spécifiquement supprimer de sa constitution la référence à la déclaration d’indépendance de 1990, qui citait à son tour une loi d’unification de 1989 adoptée par les organes législatifs de l’Arménie soviétique et de l’oblast autonome du Haut-Karabakh.
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Le
coin des experts
Alexander
Iskandarian
« Les relations arméno-russes sont en crise, tandis que les relations azerbaïdjanaises-russes sont au moins dans une phase de développement.
On ne peut pas dire qu’il n’y a aucune collaboration entre les ministères de la Défense et des Affaires étrangères de la Russie et de l’Arménie. De nombreuses organisations russes – par exemple, l’armée russe, les gardes-frontières russes, les entreprises russes – opèrent sur le territoire de l’Arménie. Par conséquent, il y a des liens à la fois avec ce ministère et avec d’autres.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de News.az, et de APA