Relations UE-Arménie-Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Après une analyse complète des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan après la guerre des 44 jours de l’automne 2020 et les agressions subies par les Arméniens du Haut-Karabakh, le Parlement européen vient de sortir deux nouvelles résolutions, une sur les
relations UE-Arménie du 14 mars 2023 et l’autre sur les relations UE-Azerbaïdjan du 15 mars 2023. Elles font suite au rapport sur les Conséquences humanitaires du blocus dans le Haut-Karabakh du 19 janvier 2023.

 

Avec le texte du mois de janvier, le Parlement demandait à son exécutif (point 10) : « Invite l’Union à s’impliquer activement et à veiller à ce que les habitants du Haut-Karabakh ne soient plus les otages de l’activisme de Bakou, du rôle destructeur de la Russie et de l’inactivité du groupe de Minsk. »

 

On ne peut dire que le chef de la Commission ad hoc de l’UE, en l’occurrence son haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josef Borrell, se soit beaucoup impliqué à la libération des Karabakhis. Au contraire, il a déclaré : « Les sanctions ne sont qu'un des outils de l'UE pour promouvoir les objectifs de la politique étrangère et de sécurité commune, elles ne sont pas envisagées dans le cas présent. » Et Ilham Heydar öglu, de boire du petit lait.

 

Malheureusement, Mme sofa – alias Ursula von der Leyen, et Mr placard – alias Josef Borrell, n’ont toujours pas compris qu’avec un potentat qui n’a qu’une idée en tête, les discussions ne mènent à rien. Il n’a que faire des bla-bla diplomatiques et/ou génériques, basés sur des valeurs démocratiques. Il ne réagit qu’à la force ou aux sanctions.

 

Une nouvelle preuve de ce que j’avance, c’est l’ordonnance contraignante de la Cour internationale de justice (CIJ) du 22 février dernier, laquelle oblige Bakou à mettre en œuvre les mesures conservatoires. Qu’a fait Ilham Aliev ? Rien. Au contraire, il s’en est pris, comme à sa sale habitude, aux Karabakhis, en tuant trois policiers et en blessant un autre. Comme cela ne suffisait pas, se trouvant en Turquie, il a lancé une série d’anathèmes contre l’Arménie. (À lire dans la prochaine chronique).

 

Compte tenu de l’absence de progrès dans les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et la dégradation du quotidien des habitants du Haut-Karabakh suite au blocage du corridor de Latchine, le Parlement a voté deux résolutions concernant les relations et surtout les préconisations envers ces deux pays.

 

Il n’est pas question ici d’analyser finement les deux dernières résolutions du Parlement européen sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Toutefois, quelques constats généraux s’imposent.

 

Le plus révélateur est la réaction de Bakou à la publication du texte le concernant. « S'irriter d'un reproche, c'est reconnaître qu'on l'a mérité » disait Tacite. La réponse du parlement azéri (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan) donne la profondeur du mépris qu’il porte envers les parlementaires européens. Il n’est pas non plus nécessaire de citer les invectives et autres insultes utilisées contre l’Arménie et les Arméniens. C’est du ‘cuit et recuit’ à longueur d’années. Quelle haine ! Sont-ce là des propos de réconciliations en vue d’une signature de paix ?

 

Il faut dire qu’il y a de quoi dans la résolution à fortement mécontenter le dictateur azéri. Mettre les points sur les « i » et dire tout haut ce que quasi tout le monde pense tout bas, ne font pas les affaires du despote. Ainsi, sur les 67 points, à peine 10% jugent positif le travail des dirigeants azerbaïdjanais. Pire, le point 3, lié au blocage du corridor de Latchine, stipule même : « invite le Conseil à imposer des sanctions ciblées aux responsables du gouvernement azerbaïdjanais si l’ordonnance de la CIJ du 22 février 2023 n’est pas immédiatement mise en œuvre. » On notera que c’est la première fois qu’une sanction contre l’Azerbaïdjan est proposée par le parlement.

 

Rappelons que les décisions du CIJ, même si elles sont contraignantes, ne sont pas suivies de sanctions, car c’est un arbitrage entre États, la contrainte est exclusivement diplomatique, c’est-à-dire politique. Ce qui n’est pas le cas de la Cour pénale internationale (CPI), basée également à la Haye, qui elle, peut pénaliser, à savoir sanctionner nominativement l’incriminé. Pour mémoire, parmi les 133 États parties au Statut de Rome de la CPI, l’Arménie a signé le Statut, mais ne l’a pas ratifié, alors que l’Azerbaïdjan ne l’a ni signé ni ratifié. Pas étonnant, alors, qu’Ilham Aliev se fiche royalement de l’ordonnance du 22 février ; Tout comme Poutine, de celle de la CPI du 17 mars le concernant.

 

Fort heureusement pour le népote, son mentor ottoman et ses aficionados de l’Organisation des États turcs (OTS) sont là pour le soutenir. Auxquels il faut ajouter Mme sofa qui s’était enthousiasmée pour quelques millions de m3 de gaz, et de déclarer en juillet dernier : « L’UE se diversifie loin de la Russie et se tourne vers des partenaires plus fiables et dignes de confiance. Je suis heureuse de compter l'Azerbaïdjan parmi eux. »

 

Si on peut se féliciter des demandes formulées dans les deux résolutions, n’oublions pas que la politique étrangère de l’UE ne se décide pas au sein de la Commission, mais au Conseil européen. Ce sont les gouvernants des 27 qui décident d’appliquer, ou pas, telle ou telle sanction à tel ou tel pays.

 

 

Toujours est-il que la cause profonde du conflit, à savoir la situation et la sécurité de la population arménienne du Haut-Karabakh et le statut de l'ancienne région autonome, reste non résolue.

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et du Parlement européen


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Arménie-Artsakh

 

En réponse à la proposition du bureau du président azerbaïdjanais d'organiser une réunion entre les représentants de l'Azerbaïdjan et de l'Artsakh, le ministère des Affaires étrangères de l'Artsakh a réitéré sa position selon laquelle de telles réunions ne peuvent avoir lieu qu’avec la médiation des soldats de la paix russes, au même endroit que le 1er mars dernier.

Suite

 

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Russie

 


Les Casques bleus russes ont enregistré une violation du cessez-le-feu au Haut-Karabakh, selon un communiqué du ministère russe de la Défense, publié le mardi 14 mars.

 

"Selon le rapport, il y a eu une violation du régime de cessez-le-feu dans la région de Martuni. Il n'y a pas eu de victimes. Le commandement du contingent russe de maintien de la paix, en collaboration avec les parties azerbaïdjanaise et arménienne, mène une enquête sur cet incident."

 

Rappelons que la semaine dernière déjà, le ministère russe de la Défense avait sorti un communiqué stipulant: « Des militaires azerbaïdjanaises ont ouvert le feu sur un véhicule avec des agents des forces de l'ordre du Haut-Karabakh. Les Casques bleus ont stoppé les affrontements, au cours desquels deux soldats azerbaïdjanais ont été tués et un autre blessé. »

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 

« La Commission des relations internationales et interparlementaires du Milli Majlis de l’Azerbaïdjan proteste vivement contre la résolution biaisée sur les relations entre l'UE et l'Azerbaïdjan que le Parlement européen a adoptée le 15 mars 2023, la très déplorable résolument, » a déclaré le parlement azerbaïdjanais.

Suite


 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, et du Parlement européen