Le bras d’honneur d’Ilham Aliev à la communauté internationale

 



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Rencontre Blinken-Mirzoyan-Bayramov

Le langage diplomatique a ses limites. Surtout quand on prend ses interlocuteurs pour… ce qu’ils ne sont pas. Que Washington croit vraiment que : « toutes les parties au conflit arméno-azerbaïdjanais ont assuré aux États-Unis que les droits et la sécurité des résidents du Haut-Karabakh seront garantis », reviendrait à taxer les États-Unis de candeur ou pire, de naïveté. Grâce à ses « yeux » et à ses « oreilles », s’il y a bien un pays qui sait exactement ce qui se passe dans la région, et pertinemment qui fait quoi, à qui, et dans quel but, ce sont bien les États-Unis.

 

Il faut réellement être crédule, pour ne pas dire ignare, pour croire que Bakou va appliquer aux Karabakhis les mêmes droits et les mêmes règles qu’aux autres minorités vivant en Azerbaïdjan et assurer leur sécurité et leur bien-être. Quand depuis des décennies, on prépare sa population, dès son plus jeune âge, à haïr les Arméniens et à laver la défaite de 1993-1994, il ne faut pas s’étonner des exactions de la soldatesque azérie, de son désir de vengeance. Les discours et les actes du dictateur en sont la preuve.

 

Des autochtones (Arméniens) de la région autonome du Haut-Karabakh qui depuis 1988, donc depuis l’époque soviétique, demandent à se séparer de l’Azerbaïdjan et n’ayant pu obtenir satisfaction, ont déclaré leur indépendance en 1991, continuent de se battre bec et ongle pour être reconnu par la communauté internationale, n’ont absolument pas l’intention de redevenir citoyen azerbaïdjanais. Ils savent très bien ce qui les attend.

 

Rencontre Michel-Pachinian-Aliev

Tout comme la rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères à Washington, celle des dirigeants arménien et azéri à Bruxelles, a donné lieu à un « bis repetita placent ».

 

Le plus important pour Bruxelles comme pour Washington, c’est d’arriver à un accord de paix entre les belligérants, et au diable le prix à payer par le plus faible. Objectif : qu’il n’y ait pas une reprise des hostilités au Karabakh car ce n’est pas bon de générer un nouveau point chaud dans « l’étranger proche » de Moscou, et surtout pour le commerce est-ouest. Bien évidemment, le tout enrobé de bienveillance envers l’Arménie, laquelle est proportionnelle au volume de concessions de Nigol Pachinian. Ce n’est pas pour rien que le dictateur azéri est tout sourire sur les photos de groupe.

 

Les médiateurs, Russie compris, tout comme la Cour internationale de Justice, ont beau lui dire ce qu’il y a lieu de faire pour arriver à signer un accord de paix et notamment de lâcher son étreinte sur la population du Haut-Karabakh. Son autosuffisance militaire lui suffit pour pressurer ses ennemis. Et ce, même pendant les négociations de paix ! Il sait très bien que l’Arménie ne fera rien sur le plan militaire, pas plus d’ailleurs que les soldats de la paix russes qui assurent leur mission au minimum. Surtout pas de vagues avec Bakou.

 

L’énorme bévue, pour ne pas dire autre chose, du leader arménien n’a pas fini d’avoir des conséquences tragiques pour les Karabakhis. Reconnaître que le Haut-Karabakh fait partie intégrante de l’Azerbaïdjan, a permis à Ilham Aliev d’installer un poste frontière à l’entrée du couloir de Latchine et d’y faire ce qu’il veut. Ce sont « les Affaires intérieures d’un État » et faire des remarques revient à de « l’ingérence ».

 

Autre conséquence, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré en substance : « Le Premier ministre Nigol Pachinian a déclaré que le Haut-Karabakh faisait partie intégrante de l’Azerbaïdjan. Ce qui signifie que la mission exacte des casques bleus russes stationnés au Haut-Karabakh a changé, tout comme leur présence au-delà de l’automne 2025. »

 

Qu’il en ait pris conscience est une chose, mais le mal est fait, et l’autre ne lui fera pas de cadeau. L’incompétence chronique de certains, signe l’arrêt de mort pour d’autres.

 

De l’hypocrisie vaticane

"J'exprime ma gratitude aux membres du gouvernement de l'Azerbaïdjan. Le Saint-Siège et l'Azerbaïdjan ont la même position sur les questions humanitaires, en particulier sur les questions de sécurité et de paix durable. Notre représentation est très importante dans la région, car pendant de nombreuses années nos relations diplomatiques se sont approfondies, y compris sur la recherche de solutions pacifiques, » a déclaré le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Rencontre trilatérale

 


La réunion tripartite du Premier ministre d'Arménie Nigol Pachinian, du président du Conseil de l'UE Charles Michel et du président d'Azerbaïdjan Ilham Aliev a commencé à Bruxelles, a informé la porte-parole du Premier ministre Nazéli Baghdassarian.

 

Avant la réunion trilatérale, Charles Michel a rencontré Nigol Pachinian. À la demande du président de l'Artsakh, le Premier ministre arménien a remis une lettre du dirigeant de l'Artsakh au chef du Conseil européen.

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COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE : Ordonnance du 6 juillet 2023

 


Application de la convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (Arménie c. Azerbaïdjan)

 

À l’unanimité, la Cour indique que les circonstances, telles qu’elles se présentent aujourd’hui à elle, ne sont pas de nature à exiger l’exercice de son pouvoir de modifier l’ordonnance du 22 février 2023 indiquant une mesure conservatoire. Donc, toujours à l’unanimité, elle réaffirme la mesure conservatoire indiquée dans son ordonnance du 22 février 2023.

 

À savoir : La libre circulation des biens et des personnes dans le couloir de Latchine.

 

Question : à quoi servent les tribunaux internationaux si les gouvernements qui les ont créés ne font pas le moindre effort de faire quelque chose avec cette jurisprudence ?

 

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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a eu une conversation téléphonique avec le secrétaire d'État américain Anthony Blinken.

 

Les interlocuteurs ont évoqué la situation dans la région, les négociations en cours sur le traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, les mesures nécessaires pour garantir les droits et la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, y compris la nécessité d'un dialogue Bakou-Stepanakert avec une implication internationale.

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Union européenne

 


Dimanche après-midi, l'Azerbaïdjan a de nouveau interrompu l'approvisionnement en gaz de l'Artsakh, qu'il n'avait rétabli que la veille.

 

Suite à quoi, le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, a déclaré :

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États-Unis

 


L’ambassadrice des États-Unis en Arménie, Kristina Kvien, a déclaré :

 

« Le dialogue direct est la clé pour résoudre les problèmes et parvenir à une paix durable et digne. Les États-Unis ne présupposent pas l'issue des négociations sur l'avenir du Haut-Karabakh. Les États-Unis soutiennent un accord durable, viable et jetant les bases de la paix. La question des droits et de la sécurité de la population du Haut-Karabakh est au cœur du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. En fin de compte, faire en sorte que cette population puisse se sentir en sécurité chez elle et que ses droits soient protégés est le seul moyen de garantir un règlement durable à un conflit qui a trop duré et coûté trop de vies ».

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Russie

 


« Moscou est extrêmement préoccupé par les violations croissantes du cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh et le blocus en cours du corridor de Latchine. Selon les informations disponibles, la situation humanitaire dans la région se détériore. Nous avons le regret de déclarer qu'en raison d'une coupure d'approvisionnement, la population du Karabakh pourrait se retrouver sans stocks de nourriture, de produits de première nécessité et de médicaments », a déclaré vendredi à la presse la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

 

« Cela va à l'encontre des accords trilatéraux entre les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, y compris les dispositions de la déclaration du 9 novembre 2020. Nous appelons Bakou et Erevan à résoudre tous les problèmes exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques. Nous appelons la partie azerbaïdjanaise à débloquer le corridor de Latchine, à garantir la libre circulation des citoyens, des véhicules et des marchandises à des fins civiles », a-t-elle ajouté.

 

Elle a de même indiqué que : « les actions des casques bleus russes au Karabakh correspondront à l'évolution de la situation sur le terrain et iront bien sûr dans le sens des accords conclus entre les trois parties".

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


L'ambassadeur d'Azerbaïdjan en Belgique et au Luxembourg, chef de mission auprès de l'UE, Vaqif Sadiqov, a menacé les membres de la mission de surveillance de l'UE en Arménie par des tirs de sniper si ces derniers s'approchaient de la frontière azerbaïdjanaise. Et de préciser :

 

« Le fusil de précision anti-matériel Istiglal IST-14.5, produit en Azerbaïdjan, a une portée de tir effective d'environ 3.000 m. Les gars, restez à l'écart de la frontière de l'État azerbaïdjanais... », a écrit Sadiqov sur Twitter le lundi 26 juin.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA