Conflit du Haut-Karabakh : Paix ou pas ?

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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La paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est semblable à la ligne d’horizon, Plus on s’en approche et plus, elle s’éloigne.

 

On peut mentir de manière éhontée, vu qu’en face, la réaction est quasi nulle. C’est la méthode utilisée par le dictateur azéri, Ilham Aliev. D’autant, qu’il sait pertinemment qu’il peut faire toutes les « saloperies » qu’il veut envers « ses sujets » arméniens du Haut-Karabakh et que, ni les États-Unis, ni l’Union européenne, ni même la Russie - pourtant garante de l’accord trilatéral du 9 novembre 2020, n’interviendront autrement que par des communiqués, voire par des déclarations, totalement inefficaces d’ailleurs.

 

Si Bruxelles a pratiquement remplacé Paris dans le groupe de Minsk de l’OSCE, Washington et Moscou sont toujours présents et chacun d’entre eux réunit les antagonistes. De ces réunions tripartites, que ce soit au niveau présidentiel ou ministériel, on remarque tout de suite trois choses :

1- 1 - Le président des États-Unis se fiche royalement du conflit Arménie-Azerbaïdjan, déléguant cette activité à son département d’État. Tâche délicate, que ce ministère maîtrise à merveille, qui consiste à faire croire que l’on agit pour la paix et pour le bien de tous, voire de la région, en ayant bien soin d’éviter d’accuser qui que ce soit et surtout pas l’agresseur, mettant tout le monde dans le même sac. L’oncle Sam pousse le vice jusqu’à inciter le plus faible à accepter les conditions du plus fort.

2- 2- La présidente de l’UE, ou plus précisément la présidente de la Commission européenne, a adopté la même position que le chef de la Maison blanche, déléguant ce casse-tête au président du Conseil européen, assisté du Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité – lequel, une fois sorti de sa torpeur, se demande toujours ce qu’il fait à ce poste.

Par contre, ladite présidente intervient personnellement quand il s’agit de faire des salamalecs au sultan ottoman, même reléguée sur un sofa, ou de commercer honteusement avec son valet azerbaïdjanais, laissant de côté les Valeurs de l’UE ;

3- 3- Pour la Russie, c’est toujours le président Poutine qui convoque le Premier ministre arménien Nigol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ; reste de l’époque soviétique. Est-ce que pour autant la résolution du conflit progresse ? Que nenni. Depuis la signature du document tripartite du 9 novembre 2020, le comportement des soldats de la paix russes qui stationnent au Karabakh, laisse de plus en plus à désirer, surtout depuis la guerre russo-ukrainienne. Consigne : éviter d’irriter la soldatesque azérie. Reconnaissons toutefois que ces casques bleus russes, qui seuls ont le droit d’aller et venir dans le couloir de Latchine, aident les Karabakhis à se sustenter. Moscou se contente d’expédier les affaires courantes, bien conscient que ses soldats doivent quitter le Karabakh en 2025, laissant le champ libre au potentat azéri.

 

On peut même ajouter un quatrième point, qui n’est pas propre au conflit du Haut-Karabakh.

 

Tous les pays qui s’intéressent peu ou prou à l’Arménie ont vu leur parlement, chambre basse et chambre haute, sortir des résolutions de soutien à la population du Haut-Karabakh, en désignant qui agresse qui, voire comme en France, demander à son gouvernement la reconnaissance de la République d’Artsakh, conformément au droit à l’autodétermination des peuples. Seul problème et de taille : si le législatif propose, l’exécutif ne dispose pas toujours et surtout lorsqu’il s’agit de la politique étrangère, c’est la Realpolitik.

 

Quant au premier ministre arménien, on a du mal à comprendre sa politique étrangère. Après avoir perdu en 2020 la guerre de 44 jours à cause de ses erreurs militaires, après avoir déclaré, par l’un de ses sous-fifres, que le génocide de 1915 était de l’histoire ancienne, après avoir déclaré que le Haut-Karabakh faisait partie de l’Azerbaïdjan, et pensant que tout va rentrer dans l’ordre avec les Turco-azerbaïdjanais, il désire ardemment signer la paix avec Aliev, qui pourtant ne cesse de se foutre de lui et de la communauté internationale.

 

Pas étonnant si en 2025, les Karabakhis seront chassés de chez eux, ou massacrés pour ceux qui résistent, et profitant de la pagaille, l’Azerbaïdjan occupera manu militari le sud de l’Arménie, le rêve séculaire des Ottomans !

 

 

 

 

Brève :


Le Conseil de l'UE a prorogé le mandat du représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et les cris en Géorgie, Toivo Klaar. Nommé depuis le 13 novembre 2017 ; sa tâche est de contribuer à un règlement pacifique des conflits dans la région, à savoir la crise en Géorgie et le conflit du Haut-Karabakh, ainsi que d'encourager la coopération régionale entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie, et, le cas échéant, avec leurs pays voisins.

Vu les résultats « probants » de son travail, l’UE a décidé de le maintenir à ce poste, et de continuer à le payer à … rien faire. Un peu comme le dénommé Josep Borrell. On appelle cela une sinécure.

 

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a accordé une interview à l'Agence France-Presse ; extraits.

 

Q : Irakli Metreveli (AFP) : Que pouvez-vous faire personnellement dans les négociations avec le président Aliev afin de garantir la dignité des Arméniens vivant au Karabakh, quelles clés avez-vous pour déterminer l'issue des négociations ?

 

R : Nigol Pachinian : ()… La chose la plus importante, qui, à mon avis, entrave la progression des pourparlers, est

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ONU

 


« Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, est profondément préoccupé par les informations faisant état de défis continus liés à la liberté de mouvement le long du corridor de Latchine »,
 a déclaré son porte-parole Farhan Haq dans un communiqué.

 

« Il a rappelé sa précédente déclaration sur la nécessité pour les Parties de mettre en œuvre les ordonnances de la Cour internationale de Justice (CIJ), y compris les ordonnances rendues le 22 février 2023 et réaffirmées le 6 juillet 2023, relatives aux mesures visant à assurer la libre circulation des personnes, véhicules et marchandises le long du corridor de Latchine dans les deux sens.

 

Il est particulièrement préoccupé par les informations faisant état de la détérioration de la situation humanitaire sur le terrain et appelle à des mesures urgentes pour faciliter l'accès à l'acheminement de l'aide humanitaire aux personnes dans le besoin. 

 

Il exhorte les deux parties à intensifier leurs efforts en vue de la normalisation à long terme des relations au profit de la paix et de la sécurité dans la région », souligne le communiqué.

 

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États-Unis

 


« Les États-Unis pensent qu'un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est à portée de main. C'est pourquoi nous continuons à nous engager aux niveaux les plus élevés de ce département et au niveau des sous-cabinets avec les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais pour les exhorter à parvenir aux compromis difficiles qui sont nécessaires pour parvenir à un accord de paix complet",
a déclaré le porte-parole du département d'État américain Matthew Miller lors d'un point de presse quotidien.

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Russie

 


Le 25 juillet, à Moscou, Ararat Mirzoyan a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov.

 

Les interlocuteurs se sont concentrés sur les questions de sécurité et de stabilité régionales, la situation au Haut-Karabakh et les problèmes humanitaires existants.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Les Arméniens du Karabakh doivent comprendre que "en tant que partie intégrante de la société azerbaïdjanaise, ils bénéficieront de garanties de sécurité et de droits, notamment éducatifs, culturels, religieux, municipaux. Les Arméniens du Haut-Karabakh "vivront une vie normale". Ils cesseront également d'être les otages de la manipulation. Je pense que s'ils m'écoutent, ils me comprendront. Ils savent que je tiens parole ",
a déclaré le président azerbaïdjanais Ilham Aliev dans une interview à la chaîne de télévision Euronews.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA