La paix Arménie-Azerbaïdjan (suite)


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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La paix entre ces deux pays est comme la ligne d’horizon ; plus on s’en approche, plus elle se dérobe. En attendant, on avance à petit pas, vraiment très petits. Quand on voit le comportement de ces dernières années de Bakou envers Erevan avec une occupation militaire illicite de 145 km² du territoire arménien et surtout envers les Arméniens habitant le Haut-Karabakh, traités de terroristes et tués pour un ‘oui’ ou un ‘non’ par la soldatesque azérie, il y a lieu de se méfier de l’eau qui dort. La notion de paix ne doit pas avoir le même sens de part et d’autre de la frontière.

 

Le dernier entretien du président Ilham Aliev face à la presse, laisse une très faible marge de manœuvre au Premier ministre Pachinian pour signer un accord de paix. Comme à son habitude, il annonce clairement ses intentions envers l’Arménie et les territoires qu’il convoite. A bon entendeur, salut.

 

Aussi, fort de ses victoires successives,  il considère que le Haut-Karabakh a été de tout temps une région azerbaidjanaise et que le ‘cadeau’ fait par Staline en 1921 à la RSS d’Azerbaïdjan pour en assurer sa gestion, a toujours signifié pour Bakou un blanc-seing pour tout se permettre sur cette région. Assurer la gestion de l’oblast autonome du Haut-Karabakh, n’a jamais signifié que celle-ci faisait partie intégrante de la RSS d’Azerbaïdjan, et encore moins de la république indépendante d’Azerbaïdjan.

 

Manque de chance, lors de l’implosion de l’Union soviétique en 1990, la communauté internationale, ou plus précisément l’ONU a pris pour argent comptant les 15 républiques socialistes soviétiques (RSS) pour les transformer en républiques indépendantes, sans se soucier des découpages et des charcutages opérés par les bolchevicks pendant 70 ans. Enterrer un problème n’a jamais signifié le résoudre.

 

Donc, pour le clan Aliev comme pour ses prédécesseurs, les gens qui vivent au Haut-Karabakh sont des citoyens azerbaidjanais. Citoyens certes, mais de seconde zone, à l’image des minorités chrétiennes vivant sous le joug ottoman. Non seulement la situation n’a pas changé, elle a empiré avec de plus, l’entrée en lice de la minorité musulmane kurde. Partant de cet axiome, toute discussion sérieuse avec Erevan est inutile et il n’est surtout pas question qu’une quelconque organisation étrangère, composée de Démocraties, vienne fourrer son nez au Karabakh. Sauf bien sûr les pays alliés, voire amis, qui peuvent participer à une visite … guidée, comme ce fut le cas de la délégation de l’ONU au lendemain de la guerre éclair du 19 septembre dernier.

 

Georges Clemenceau a dit : « Il est plus facile de faire la guerre que la paix. » Bien que n’ayant jamais entendu parler du dirigeant français, Ilham Aliev a fait sienne cette citation. Comme il avait fait sienne celle de Végèce : « Qui veut la paix, prépare la guerre », appliquée consciencieusement en 2020 avec l’aide de la Turquie et avec de l’armement fourni par Israël.

 

Pour un autocrate, dictateur de surcroit, la paix avec le voisin ne peut exister que si ce dernier est plus fort que lui, ou que celui-ci se conforme à ses désirs. Il suffit de faire le tour des pays mitoyens à l’Azerbaïdjan pour s’en convaincre.

 

La Fédération de Russie, tout comme l’Iran, sont des puissances qui lui sont supérieures, et en poids politique et en armement. La Géorgie, affaiblie au sortir de la guerre avec Russie, a été neutralisée grâce aux dizaines de millions déversés pour faire transiter par Tbilissi les diverses voies de transit (oléoduc BTC, chemin de fer BTK, gazoduc BTE) avec la Turquie. La Turquie avec ses 9 km de frontière commune, qui est également son mentor - « Une nation, deux Etats », pilote son vassal suivant ses propres objectifs régionaux. Reste un dernier pays, l’Arménie avec ses trois millions d’habitants, dont le territoire réduit à peau de chagrin, a été dépecé d’abord par les Ottomans, puis par les Bolchevicks et enfin par les Azéris.  

 

En clair, la signature d’un traité de paix entre Erevan et Bakou est fort probable, surtout grâce à l’insistance des pays amis qui lui veulent du « bien » - Etats-Unis, Russie, Union européenne, sur un dirigeant faible et balloté. On a vu comment le potentat azéri respecte sa signature, même en présence de tiers.

 

Hélas pour l’Arménie, cette paix représentera quelques lignes sur un document car on n’aura pas réglé ni le problème des frontières, ni le devenir du Haut-Karabakh, ni surtout le désir plus ou moins avoué du tandem turco-azéri de réduire l’Arménie à quantité négligeable à fin de pouvoir relier le monde turcique de la méditerranée à l’Asie centrale.

 

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


Extraits des vœux du Premier ministre Nigol Pachinian à l’occasion du Nouvel An et du Noël arménien.

 

« ()… C’est grâce aux personnes qui travaillent, qui sont créatives dans leur travail et qui paient les impôts prévus par la loi que :

-    nous avons pu subvenir aux besoins fondamentaux de nos frères et sœurs qui sont devenus des réfugiés du Haut-Karabakh ;

-     - nous avons pu aligner les pensions minimales sur le panier alimentaire minimum pour la première fois dans l’histoire de la 3ème République.

-      - pour la troisième année consécutive, à partir du 1er janvier, le salaire des chercheurs augmentera.

Suite


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Jérusalem

 

Déclaration du Patriarcat arménien de Jérusalem :

 


« Plusieurs prêtres, étudiants de l’Académie théologique arménienne et des Arméniens autochtones ont été grièvement blessés dans l’attaque.

 

Plus de 30 provocateurs extrémistes armés portant des masques de ski avec des armes létales ainsi que de puissants agents neurotoxiques, ont neutralisé des dizaines de membres de notre clergé, ont fait irruption dans l’enceinte du Jardin des Vaches et ont commencé leur agression sauvage. Nous soulignons à nouveau que plusieurs prêtres, diacres et étudiants de l’Académie théologique arménienne ainsi que des Arméniens autochtones sont grièvement blessés.

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Etats-Unis

 


« Nous continuons de croire qu’une paix durable entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est possible. C’est quelque chose sur lequel le ministère continuera de travailler. De toute évidence, le coordinateur Bono, le secrétaire et d’autres continuent d’être profondément engagés dans ce dossier », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Vedant Patel, lors d’un point de presse quotidien.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« Bakou espère organiser prochainement un nouveau cycle de négociations entre les responsables azerbaïdjanais et arméniens sur le projet d’accord de paix. L’ouverture de la communication [régionale] fait partie intégrante du processus de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, » a déclaré Elchin Amirbekov, envoyé présidentiel azerbaïdjanais pour les missions spéciales.

 

« L’orientation principale des négociations est l’accord sur le texte de l’accord de paix. Il note tous les principaux paramètres de la paix future, y compris le rétablissement des communications. En plus de la direction principale, il y en a deux autres : l’ouverture des communications, ainsi que la délimitation et la démarcation ultérieure de la frontière entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA