Election en Azerbaïdjan : on approche des 100% !

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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La victoire de 2020 sur les Arméniens du Haut-Karabakh, suivi de leur nettoyage ethnique en 2023, n’ont pas suffisamment servi. C’est quoi ces 8% d’Azerbaidjanais (*) qui n’ont pas voulu voter pour Ilham Heydar öglu Aliev ? Ce n’est pas faute d’avoir bourré des urnes et écarté les indésirables. Sans doute des esprits chagrins qui pensent qu’en Azerbaïdjan les droits de l’homme et les libertés sont quelques peu « foulés aux pieds » et/ou que le clan Aliev s’en met plein les fouilles.

 

Pour la cinquième fois de suite le fils de son père a été réélu président de la République, dans un fauteuil pour les uns, les doigts dans le nez pour les autres. Un score on ne peut plus « démocratique » pour une dictature. Même Vladimir Poutine qui a pourtant une plus longue expérience dans ce domaine, n’atteint pas de tels scores.

 

La majorité des pays démocratiques s’est abstenu d’envoyer un message à Aliev, seul le président du Conseil européen, Charles Michel, qui tient absolument à la signature d’un traité de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, s’est empressé de féliciter le vainqueur. Rien de justice, de droit humanitaire ou de politique là-dedans, il faut soigner simplement les relations avec Bakou si l’on veut que l’UE puisse continuer à commercer avec ce pays. Les affaires sont les affaires.

 

On remarque au passage que les scores obtenus par l’autocrate sont inversement proportionnels au nombre d’organisations internationales autorisées à suivre le bon déroulement des votes. Il faut dire que le potentat ne fait rien pour s’attirer leurs bonnes grâces, sinon payer des cabinets juridiques ou des groupes de lobbyings, vu que sa diplomatie du caviar n’a plus cours dans les instances internationales.

 

Si à l’extérieur les propos des représentants azerbaïdjanais n’ont pas l’effet escompté, il n’en est pas de même des discours martiaux et vengeurs des caciques gouvernementaux à l’adresse de l’Arménie. Rien n’a changé, c’est toujours la même technique. De plus, comme le champ est libre, la soldatesque azérie reprend ses tirs mortels sur la frontière arménienne en accusant l’adversaire d’avoir commencé. On garde le phrasé en inversant les noms et les rôles.

 

Cette dégradation a entrainé une réaction épidermique du dirigeant azéri qui s’est traduite par : des non-participations à des rencontres avec son homologue arménien dans le cadre de l’Union européenne ; des expulsions de diplomates français sous des prétextes fallacieux ; une diatribe et une raillerie permanentes contre la France. Seule l’OSCE trouve grâce à ses yeux, et encore.

 

Et si les Etats-Unis ne sont pas attaqués directement, c’est sans doute dû à leurs communiqués génériques et mielleux, du style, ce n’est pas bien de mener une guerre larvée, faites la paix. Sous-entendu, ce n’est pas bon pour les affaires et cela gêne nos alliés dans la région. La Turquie, car elle ne peut pas mettre en œuvre sa politique expansionniste vers l’Asie centrale et couper l’herbe sous les pieds de la Russie. Israël, car il ne peut pas surveiller l’Iran - bête noire américano-israélienne, comme actuellement grâce à son implantation en Azerbaïdjan avec ses ventes d’armes.  

 

Moscou s’est prémuni contre la mauvaise humeur du tandem Turquie-Azerbaïdjan, par des accords secrets, avant d’attaquer l’Ukraine. Ce faisant, Bakou a pu se défouler sur les Arméniens du Haut-Karabakh, d’abord avec la guerre de 44 jours en 2020, suivi du blocage du couloir de Latchine en 2022 et enfin en opérant le nettoyage ethnique de septembre dernier. Craignant toutefois son éviction du sud-Caucase avec l’arrivée des Occidentaux dans l’axe est-ouest, Poutine maintient toujours le contingent militaire des soldats de la paix stationnés au Haut-Karabakh, censés protéger le couloir de Latchine et les Artsakhiotes.

 

 

 

(*)

2003

2008

2013

2018

2024

Avec plus de 75% des voix

Avec plus de 88% des voix

Avec plus de 85% des voix

Avec plus de 86% des voix

Avec plus de 92% des voix

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA


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Arménie

 


Dans une longue interview accordée à Roland Oliphant du Telegraph, le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a parlé de la normalisation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, des relations avec la Russie, l’UE et l’OTAN.

 

(…)

 


« Assurer la sécurité du pays et de l’État est le travail quotidien de tout gouvernement et chef de gouvernement. Aujourd’hui, la question est pratiquement urgente pour de nombreux pays en raison de la situation internationale, » a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian dans une interview à la Radio publique d’Arménie.

Suite


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Russie

 


« Le retrait de l’Arménie de l’OTSC n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui. L’attention de l’OTSC se concentre aujourd’hui sur la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité collective de l’OTSC qui s’est tenu en novembre 2023, »
a déclaré Viktor Vasiliev, l’ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères pour les questions relatives à l’OTSC.

Suite


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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le président Ilham Aliev a obtenu un cinquième mandat consécutif lors des élections du mercredi 7 février, selon les résultats officiels.

 

Les décomptes ont montré qu’Aliev a remporté l’élection avec 92% des voix après que presque tous les bureaux de vote ont déclaré les résultats, lors d’un scrutin organisé pendant la répression des médias indépendants et en l’absence de toute opposition réelle.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de APA