Sud-Caucase : Une Russie plus qu'intéressée

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

La Russie n'a aucune intention de ‘lâcher' le Sud-Caucase, le contraire serait été étonnant ; avec les Occidents, Etats-Unis en-tête, qui ne demandent qu'à la remplacer. Aussi elle utilise l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour se positionner au mieux face aux adversaires économico-géostratégiques. La Géorgie ne jouant plus qu'un rôle minime depuis 2008.

Si l'Azerbaïdjan dispose de ressources énergétiques, l'Arménie doit se contenter de sa position géographique et hélas, de la vente de ses infrastructures, en plus de voir des pans entiers de son économie aux mains de sociétés étrangères. Avec tout cela, elle ne peut compter que sur elle-même pour défendre ses intérêts et surtout le territoire arménien.

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** David Pétrossian **


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"Les amendements apportés à la prolongation de l'accord sur la base militaire russe d'Arménie, sont une sorte de compensation de la Russie pour la vente éventuelle de batteries de défense S-300 à l'Azerbaïdjan. La Russie veut maintenir l'équilibre militaire et politique existant dans la région à travers cette action," a déclaré Le politologue David Pétrossian lors d'une séance de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, à l'initiative du mouvement Sardarabad.

Selon l'expert le renouvellement de l'Accord concernant la base militaire va à l'encontre de la vente par la Russie à l'Azerbaïdjan de batteries de défense. En vertu de l'accord, les troupes russes doivent protéger non seulement les intérêts de la Russie, mais également le territoire de l'Arménie, ce qui ne sera pas le cas si les hostilités reprennent au Karabakh.

Se référant à la présence de la base militaire russe en Arménie, le politologue estime que c'est plus un acte politique que militaire. "Les troupes russes ne protégeront pas la RHK [1] vue que la Russie considère officiellement ce territoire comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. De plus le contingent russe, dont le nombre ne dépasse pas 5000 hommes, est en fait incapables de mener des opérations militaires, y compris contre la Turquie," a souligné David Pétrossian.

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** Hrant Mélik-Chahnazarian **


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"Si une guerre éclate au Karabakh, la Russie n'assumera pas ses obligations en tant que membre de l'OTSC [2]. Les forces russes expliqueront que les hostilités se déroulent entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan, et non entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Et donc, Moscou prendra une position de pacificateur, en essayant d'assumer au mieux ce rôle," a déclaré le directeur du Centre d'Analyses Mitk, Hrant Mélik-Chahnazarian.

"En armant l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la Russie tente de contrôler le développement possible des conflits régionaux. La Russie est préoccupée par la possibilité de l'Azerbaïdjan d'adopter une position pro-occidentale. C'est la raison pour laquelle Moscou tente de maintenir l'égalité entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. La fourniture de batteries de missiles S-300 à l'Azerbaïdjan sert les intérêts de la Russie, en garantissant sa sécurité contre d'éventuels défis venant de l'Est," a-t-il souligné.

Extraits de Panarmenian.Net




[1] République du Haut-Karabakh,

[2] Organisation du Traité de Sécurité Collective qui regroupe six pays de l'ex-URSS : la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan