***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
Le dictateur azéri qui aime bien imiter les autocrates autoritaires, prend exemple sur le tsar russe. De même que Vladimir Poutine n'est pas pressé de rencontrer Volodymyr Zelensky et encore moins de signer un accord de cessez-le-feu, Ilham Aliev agit pareillement avec Nigol Pachinian en avançant de nouvelles exigences. Il ya le même entêtement chez les quatre dirigeants, deux qui veulent rapidement aboutir, et deux qui freinent des quatre fers. Mais la comparaison s’arrête là.
Ce n'est pas pour autant qu'il oublie son mentor ottoman, auquel il doit tant, à commencer par le blocus de l'Arménie depuis 1993 et plus récemment, la participation à sa victoire en 2020 dans la guerre des 44 jours contre les Arméniens. Le tandem turco-azéri veut bien signer avec « le mouton » arménien, le premier, un accord de normalisation des relations, le second, un accord de paix.
Les documents, voire les infrastructures, sont prêts, mais voilà, il y a des pré-conditions dans les deux cas. Bakou veut un changement de la Constitution arménienne en plus d'une demande de dissolution du Groupe de Minsk de l'OSCE, Ankara ne signera la normalisation que si Bakou est satisfait de l'accord de paix avec Erevan ; sous-entendu, il n'est pas question qu'Aliev signe sous la pression internationale.
Toujours est-il que pour bon nombre d'observateurs, les deux nouvelles exigences de Bakou sont impossibles à satisfaire dans un avenir proche.
Officiellement, pour l'Arménie, tout est 'ok' pour signer, même s'il existe quantité de zones d'ombre. Pas de frontière définie, 243 km² de territoire arménien occupé, des prisonniers et des otages toujours détenus par Bakou, qui assurera le bon déroulement de l'accord ou pire la sécurité de l'Arménie en cas de dérapage azéri ?
Même si l'Arménie accepte et s'exécute, il n'est pas dit que la paix régnera à ses frontières. Il existe toujours le point 9 de l'accord de cessez-le-feu tripartite de Moscou du 9 novembre 2020, qui stipule :
« Toutes les liaisons économiques et de transport de la région seront débloquées. La République d'Arménie garantit la sécurité des liaisons de transport entre les régions occidentales de la République d'Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan en vue d'organiser la libre circulation des citoyens, des véhicules et des marchandises dans les deux sens. Le contrôle des communications de transport est exercé par les organes des services de garde-frontières de la FSS de Russie.
Les parties conviennent que la construction de nouvelles communications de transport dépendant de la République autonome du Nakhitchevan aux régions occidentales de l'Azerbaïdjan sera assurée. »
Cela reste un point très important pour le tandem turco-azéri, puisqu'il permet à l'un de communiquer avec la partie orientale de son territoire, et à l'autre, d'avoir la connectivité du monde turc, de la méditerranée à l'Asie centrale. Bien que non soulevé dans l'accord de paix, on peut être sûr que ni Aliev, ni Erdoğan ne l'ont oublié et que le moment opportun, ils se feront un plaisir de lui rappeler.
A Tirana, vient d'avoir lieu le 6e Sommet de la Communauté politique européenne. Lorsqu'on voit les échanges d'amabilités entre les responsables turcs, azerbaïdjanais et arménien, avec l'impression que les négociations entre les protagonistes vont bon train et que les diverses signatures sont proches.
Hélas, cela reste une impression ; il y a une énorme différence entre les rencontres diplomatiques et les communiqués des chancelleries. Les risettes restent de façade. Le besoin de pacifier le Caucase est le désir de tout à chacun, mais pas nécessairement pour les mêmes raisons.
Pour l'Union européenne, comme l'a répété Ursula von der Leyen, c'est la connectivité régionale qui prime, c'est-à-dire les voies commerciales. On garde en fait l'objectif de l'ancienne Communauté économique européenne (CEE), faisant fi des Résolutions votées par son Parlement. Alors que pour le tandem turco-azéri, c'est la continuité des pays turciques, avec en prime la neutralisation de l'Arménie.
Ainsi, le communiqué (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan) émis par Bakou au lendemain du Sommet de Tirana, vient contredire l'optimisme de la communauté internationale.
A y regarder de plus près, le dernier paragraphe jette un fort doute quant à la réelle volonté d'Ilham Aliev de signer quoi que soit avec l'Arménie. Cela ressemble plus à la préparation d'une nouvelle agression contre l'Arménie, sous prétexte qu'Erevan s'arme avec l'aide de la France en vue de l'attaquer et, que volontairement Nigol Pachinian joue la montre en ne voulant pas mettre en œuvre les deux préalables à la signature.
Ce n'est pas nouveau et personne n'y prête une grande attention. Pourtant, à plusieurs reprises, le potentat azéri a répété que le Zanguézour (l'actuelle province du Syunik de l'Arménie) était une terre azerbaïdjanaise, tout comme d'ailleurs les ¾ de l'Arménie, Erevan compris.
Ce qui explique, du moins en partie, pourquoi l'Azerbaïdjan n'a jamais cédé depuis 1994 un pouce de territoire à l'Arménie. Alors que Pachinian a gentiment restitué les quatre enclaves azéries habitées d'Arménie (Barkhudarli, Aşağı Əskipara, Yukhari Askipara, Karki), générant la colère des habitants d'alentour ; ramenant ce faisant la superficie de l'Arménie de 29.800 km² à 29.743 km². Aliev s'est bien gardé de faire de même avec l'enclave arménienne de 40 km² d'Azerbaïdjan (Artsvashen).
***
Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l'Union européenne.
***
Rencontres au Sommet
Une rencontre entre le Premier ministre arménien Nigol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a eu lieu dans le cadre du 6e Sommet de la Communauté politique européenne qui s'est tenu à Tirana.
Les deux parties ont souligné l'importance de parvenir à un accord sur le texte de l'accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Elles ont discuté de la situation actuelle et ont confirmé l'importance de poursuivre le processus menant à sa signature.
***
Arménie
Lors de sa visite de travail à Bruxelles, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a rencontré la vice-présidente de la Commission européenne et haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, pour échanger des points de vue sur les développements internationaux et régionaux.
Dans le contexte du processus de paix dans le Caucase du Sud, les deux parties ont souligné l'importance cruciale de la signature d'un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
***
Union européenne – France
La représentante spéciale de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Magdalena Grono , a organisé à Bruxelles avec un groupe d'experts de toute la région et de l'UE, une table ronde sur les relations entre l'Arménie et la Turquie en 2025
« Échanges de vues très intéressants et animés sur les relations entre l'Arménie et la Turquie, les développements et les opportunités régionales, notamment sur la connectivité, les contacts interpersonnels et la dynamique interne. L'Union européenne a réaffirmé son engagement en faveur d'une région du Caucase du Sud pacifique et
***
États-Unis
Le secrétaire d'État adjoint américain Christopher Landau a déclaré que l'administration américaine actuelle souhaitait promouvoir la paix, notamment entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Il a indiqué qu'il avait eu l'honneur d'être témoin des efforts du secrétaire d'État Marco Rubio pour réduire les tensions entre l'Inde et le Pakistan, notamment par le biais d'appels avec leurs dirigeants.
« Le président Donald Trump et le vice-président JD Vance ont clairement indiqué à notre personnel administratif que notre objectif est de promouvoir et de soutenir la paix, que ce soit entre l'Inde et le Pakistan, la Russie et l'Ukraine, Israël et ses voisins, la République démocratique du Congo et le Rwanda, ou l'Azerbaïdjan et l'Arménie, entre autres.
En tant que diplomates et êtres humains, notre vocation est de prévenir ou d'arrêter la guerre. Nous sommes fiers que notre équipe ait pu tenir cette promesse aujourd'hui et félicitons les dirigeants indiens et pakistanais pour leur prudence et leur retenue », at-il écrit.
***
ONU
Le 2 mai, le représentant permanent de l'Arménie auprès des Nations Unies, Baruyr Hovhannessian , a présenté ses lettres de créance au Secrétaire général de l'ONU, António Guterres .
M. Hovhannessian a souligné les efforts constants et constants de l'Arménie pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région. Il a rappelé l'urgence de signer sans délai l'accord de paix et de relations interétatiques déjà conclu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Il a également souligné l'importance stratégique du projet arménien « Carrefour de la paix », visant à exploiter pleinement le potentiel de connectivité et d'infrastructures du Caucase du Sud.
Réaffirmant l'engagement de l'Arménie à approfondir la coopération avec l'ONU, il a décrit les mesures déjà prises par le gouvernement arménien pour accueillir la 17e réunion de la Conférence des Parties (COP17) à la Convention sur la diversité biologique en 2026.
La rencontre a également portée sur divers points de l'ordre du jour régional et international.
***
Russie
« Les prochaines réunions dans le cadre de la plateforme « 3+3 » vont se tenir à Erevan et à Bakou, dans l'ordre de priorité qui sera déterminé par les parties elles-mêmes.
L'interaction dans le cadre de cette plateforme peut être renforcée par des contacts au format Russie, Arménie et Iran pour discuter de projets économiques et de transports prometteurs, de questions de coordination de la politique étrangère et de sujets culturels et humanitaires, étant entendu que ces discussions compléteront et ne remplaceront pas les accords bilatéraux et
***
Turquie-Azerbaïdjan
Lors de la 134ème session du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, qui s'est tenue à Luxembourg les 13 et 14 mai, le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Elnur Mammadov , a réitéré les conditions préalables de Bakou pour la signature d'un accord de paix avec l'Arménie.
« En mars dernier, nous avons finalisé le texte de l'accord de paix entre Bakou et Erevan. La condition essentielle à la signature du traité est désormais la modification de la Constitution arménienne afin de lever toute revendication sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan ; et de dissoudre officiellement le Groupe de Minsk de l'OSCE et ses organes connexes,
*
**
***
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l'Union européenne.
Commentaires
Enregistrer un commentaire