Rencontre Arménie-Azerbaïdjan


 

***

Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

***

Commentaires

Certes les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaidjanais se rencontrent à l’occasion de sommets ou de réunions d’organisations internationales encadrés le plus souvent par les médiateurs du groupe de Minsk de l’OSCE ; mais il n’est jamais arrivé qu’un début de commencement de solution pointe à l’horizon lors de ces rencontres.

Les positions sont tellement éloignées qu’il est quasiment impossible de trouver un terrain d’entente. Pour le président Serge Sarkissian le principe d’intégrité territoriale n’est pas en contradiction avec celui du droit à l’autodétermination. Seulement lorsqu’on exercice l’un on empiète automatiquement sur l’autre.

Il est difficile de prendre pour exemples des précédents qui se sont déroulés en Europe car chacune des revendications d’autodéterminations est un cas unique dans des contextes différents les uns des autres.

Toutefois, elles ont toutes des points communs, à savoir : 1 - un ras-le-bol de l’omniprésence d’un pouvoir central, voire centralisateur (cas des Corses et des Basques); présence qui interdit aux spécificités régionales de s’exprimer librement avec en prime les postes clés occupés par des non-locaux. 2 – Une résolution du problème, quand elle se réalise,  qui est avant tout une décision politique, soit du pouvoir central (cas de l’Ecosse) soit le résultat du bras de fer entre grandes puissances (cas du Kossovo) ou entre une grande puissance et son ‘vassal’ (cas de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie).

En règle générale, en cas de non-victoire, un peu plus d’autonomie est obtenue, voire des parlements régionaux, sous réserve que le pouvoir central soit suffisamment démocratique ce qui n’est évidemment pas le cas le cas du Haut-Karabagh. Ce déroulement est impossible vu que Bakou refuse toute concession, appuyé en cela par la Turquie qui craint pour-elle-même (cas des Kurdes) ; refus qu’Ilham Aliev assortit de menaces de guerre et de violations permanentes du cessez-le-feu, avec à la clé des tirs meurtriers sur les civils.

Hélas cette situation de guerre larvée avec son cortège de victimes va très probablement perdurer encore un certain temps, jusqu’à ce que les grandes puissances décident d’agir ou que le potentat azéri se sente suffisamment fort pour lancer ses troupes à l’assaut du Haut-Karabagh et donc de l’Arménie.

Il serait peut-être temps que les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ne se contentent plus essentiellement de calmer les ardeurs des uns et surtout de l’autre. C’est certes très important mais insuffisant pour progresser dans les négociations.

 

***

Traductions – revue de presse

***

Arménie

Le président arménien Serge Sarkissian a participé à la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, où il a prononcé un discours. Extraits :

«2015 porte une signification particulière pour les Arméniens du monde entier. Le 24 Avril les Arméniens du monde entier commémoreront la page la plus tragique de l'histoire de la nation - le centenaire du génocide arménien. C'était un crime sans précédent visant à éliminer la nation et de la priver de sa patrie: un crime qui continue d'être une cicatrice non cicatrisée pour chaque arménien. Le génocide de 1915 a été un crime contre la civilisation et l'humanité, et sa condamnation insuffisante a ouvert la voie pour des crimes similaires de assassiner en masse à l'avenir.

S'adressant à l'Assemblée avant que l'année du centenaire du génocide arménien de cette tribune de premier plan, que je qualifierais le podium d'honneur et responsabilité, je déclare avec véhémence:


***

Artsakh

Le 23 Septembre, le ministre des Affaires étrangères de la République du Haut-Karabagh Karen Mirzoyan a reçu le Président du groupe d'amitié France-Arménie du Sénat, Philippe Kaltenbach.

Karen Mirzoyan a exprimé sa satisfaction des visites fréquentes des législateurs français en Artsakh. Il a souligné que ces visites non seulement contribuent à l'intensification et au développement des relations traditionnellement chaleureuses entre l'Artsakh et la France, mais ont également jouent un rôle important dans la formation d'un tableau complet et détaillé de l'Artsakh dans le monde.

Les parties ont également échangé des vues sur l'état actuel du règlement pacifique du conflit entre l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabagh, ainsi que toute une gamme de questions liées au resserrement des liens entre l’Artsakh et la France et aux développements régionaux.

Le représentant permanent du Karabakh en France Hovhannes Kévorkian était également présent à la réunion.

***

Grande-Bretagne

L'ambassadeur britannique en Arménie, Catherine Leach a condamné aujourd'hui la destruction complète par l'État islamiste de l'église arménienne Saint Martyrs de Deir-ez-Zor en Syrie.

"Certes, ce qui s'est passé à Deir-ez-Zor est une tragédie. Je suis préoccupée par le fait qu'en Syrie la mosaïque religieuse est menacée. Nous imaginons combien la sécurité des personnes qui y vivent est une question vitale. C'est la raison pour quoi la communauté internationale tente de trouver une stratégie possible pour sortir de cette situation", a-t-elle indiqué.

S'exprimant au sujet du référendum organisé en Ecosse, Catherine Leach a déclaré : «il est difficile de tirer des conclusions générales à partir de ce vote, parce que chaque cas est différent. Dans toutes les situations, où les principes de l'autodétermination et l'intégrité territoriale sont mis en opposition, la question doit être résolue pacifiquement par un processus politique. Les cas où il existe différents groupes ethniques ou religieux, la question peut devenir extrêmement complexe."

Concernant le conflit du Karabakh, elle a précisé : «la clé est dans une solution exclusivement politique. J'exhorte les deux présidents à maintenir la paix et à mener des négociations franches sur la paix, parce que c'est ce dont les deux peuples ont besoin. Je pense qu'il est important de préparer les deux peuples à la paix, ce qui implique un exposé douloureux sur des concessions mutuelles".

***

Etats-Unis

L'église du souvenir du génocide arménien à Deir-ez-Zor (Syrie) a été détruite ce week-end par les terroristes de l’Etat ​​islamique.

Les Représentants Frank Pallone (D-NJ), Jim Costa (D-Cal), Adam Schiff (D-Cal) et Sandy Levin (D-Mic) ont publié des déclarations ou ont diffusé sur les médias sociaux pour exprimer leur indignation face à cet acte barbare commis par des rebelles affiliés à la Daesh, également connu sous le nom d’Etat islamique du Levant.

L’église des Saints-Martyrs est un complexe mémorial du


***

Azerbaïdjan

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a effectué une visite rapide en Azerbaïdjan avant de retourner en Turquie pour accueillir les otages du consulat turc de Mossoul, récemment libérés.

"Je suis fier de l'Azerbaïdjan, de son développement rapide que je vois chaque fois que je visite le pays. Seules deux points sont restés inchangés au milieu des crises de ces dernières années. Tout d'abord, l'amitié et la fraternité entre l'Azerbaïdjan et la Turquie. Deuxièmement, qu’il n'y a pas de retard dans le développement de nos deux pays ; lesquels se développent rapidement. Je suis convaincu que notre coopération avec l'Azerbaïdjan continuera à se développer dans tous les domaines", a-t-il déclaré au président du parlement azéri, Ogtay Asadov.

Il a évoqué le conflit du Haut-Karabagh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, précisant : "la Turquie a
 
Suite
 
***

Groupe de Minsk

En marge de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE - les ambassadeurs James Warlick des États-Unis, Pierre Andrieu de la France et Igor Popov de la Russie, ainsi que le représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk, se sont réunis avec les ministres des Affaires étrangères de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, Edouard Nalbandian et Elmar Mammadyarov.

La résolution du conflit du Haut-Karabagh a été au centre de la réunion, avec les coprésidents, réitérant leur attachement à un règlement pacifique du conflit. L’initiative du Président François Hollande d’inviter les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais à Paris a été également discutée.

Les ministres ont rencontré individuellement les médiateurs avant d’entamer un déjeuner commun.

Les Coprésidents ont annoncé leur intention de visiter le Caucase du Sud la fin octobre.
 
***

Le coin des experts et des observateurs

Achod Manoucharian

Padraig Reidy



***

 **


Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az et de Today.az