Relations Arménie-Turquie



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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En visite en Grèce, le chef de la diplomatie arménienne a répété ce qu’il avait déclaré devant le Conseil ministériel de l’OSCE, quelques jours auparavant. Devant un auditoire composé de hauts-fonctionnaires grecs, il ne pouvait omettre de faire le point des relations arméno-turques, d’autant que le président Erdoğan s’était rendu en Grèce aux mêmes dates que le Conseil ministériel de l’OSCE.

Visite historique s’il en faut, puisque c’est la première visite d'un chef d'État turc en 65 ans. Avec dans son escarcelle nombre de sujets épineux : - les désaccords territoriaux ; - la coopération énergétique ;  - la question migratoire ; - le dossier de réunification de Chypre ; la question des ressortissants turcs (dont certains officiers de l'armée) venus demander l'asile en Grèce ; - et cerise sur le gâteau, une révision du Traité de Lausanne sur les frontières de la Turquie !
Les remarques d’Edouard Nalbandian sont rapidement arrivées aux oreilles des dirigeants turcs, qui ont répondu par la voix du ministère turc des Affaires étrangères. Mevlüt Çavuşoğlu avait indiqué le 29 Novembre aux coprésidents du groupe de Minsk que son pays soutenait le processus de Minsk, mais sans préciser si Ankara était d’accord ou pas avec les principes de base proposés par les médiateurs. Cette fois ci, le message a été plus clair.

1-   Ce n’est pas aujourd’hui, ni même demain, que les protocoles arméno-turcs seront ratifiés par Ankara car la condition préalable n’est pas réalisée. Condition que la Turquie avait ajoutée après avoir signé le document en 2009 à Zurich en présence de hauts dirigeants occidentaux ; laquelle condition stipule que des progrès doivent être réalisés dans le règlement du conflit du Haut-Karabakh, sur la base de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et à la lumière des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. Et non sur les propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. C'est-à-dire un exact copier/coller des exigences de Bakou.

2-   Quant au contentieux séculaire sur les massacres de 1915, la Turquie, fidèle à sa politique négationniste, s’est appuyée cette fois-ci, non sur les propos d’Ilham Aliev mais sur ceux de la Cour européenne de droits de l’homme, mettant en avant que : «les événements de 1915 font l'objet d'un débat légitime dans le cadre de la liberté d'expression». C'est-à-dire un jugement sur la forme et non sur le fond.
Elle a bon dos la liberté d’expression dans un pays aussi «démocratique» que la Turquie, qui compte le plus fort taux de prisonniers politiques pour délit d’opinion, et quand de plus une loi (20/07/2017) interdit de prononcer les mots «génocide arménien» «Kurdistan» ou «régions kurdes» dans l’enceinte du parlement turc !

Après le coup d’Etat manqué de Juillet 2016, les multiples tours de vis envers les opposants de tout poil ou supposés terroristes, et les très récemment échanges verbaux musclés avec Israël, on est bien loin de la notion de «zéro problème avec les voisins» prônée par l’ex-premier ministre Ahmet Davutoğlu, remercié au printemps 2016 car un peu trop diplomate.

Sur le plan économique, son alliance avec l’Azerbaïdjan la satisfait pleinement. Les milliards investis par Bakou, les achats militaires et la mise en œuvre des gazoducs et autres oléoducs lui assurent un revenu non négligeable. La récente mise en service de la ligne ferroviaire Bakou-Tbilissi-Kars ne peut que la conforter dans ses choix car elle permettra dans un futur proche, avec un raccord approprié, de faciliter les échanges avec la Russie.

Sur le plan diplomatique, son rapprochement avec Moscou lui apporte une aide précieuse pour compenser le sérieux refroidissement avec l’Union européenne, avec laquelle les négociations l’adhésion sont non seulement gelées mais remises en question.
La Turquie n’a que faire de l’Arménie, aussi, elle n’a absolument pas besoin de lever le blocus, pas plus qu’elle ressent la nécessité de normaliser ses relations avec l’Arménie.


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Traductions – revue de presse

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Relations arméno-turques

«Les commentaires du ministère turc des Affaires étrangères du 14 décembre concernant les relations arméno-turques sont un autre exemple flagrant de distorsion de la lettre et de l'esprit des Protocoles de Zurich de 2009», a indiqué le ministère arménien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Notre position sur l'initiative du président Sarkissian de normaliser les relations avec la Turquie a été exprimée dans l'approche bien connue pour normaliser les relations sans conditions préalables. Sur la base de cette compréhension commune avec la partie turque, nous avons lancé le processus de négociation et 


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Relations Arménie-France

«Le président français Emmanuel Macron se rendra en Arménie en octobre 2018, pour participer au 17e Sommet de la Francophonie. Cela offrira également une grande opportunité pour une visite bilatérale afin de renforcer les liens entre la France et l'Arménie,» a déclaré l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la France en Arménie, Jonathan Lacôte, lors d'une conférence de presse mardi ; et de poursuivre :

«2018 sera plein d'événements pour l'Arménie, ce qui sera également important pour


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Relations Arménie-Grèce

Le ministre des Affaires étrangères de l'Arménie, Edouard Nalbandian, qui était en déplacement officiel en Grèce a pris la parole au ministère des Affaires étrangères à Athènes, et a fait le point sur le conflit du Karabakh. 

«Le refus de l'Azerbaïdjan d'honorer les accords antérieurs remet sérieusement en question la crédibilité de Bakou en tant que partenaire de négociation dans la résolution du conflit du Haut-Karabakh.

La déclaration des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE a fait référence au Sommet de Genève du 16 octobre qui s'est déroulé après environ seize mois d'intervalle avec les réunions au plus haut niveau. Pour la première fois


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Chypre

Le président chypriote NiKos Anastasiades a exprimé la fierté du pays pour la contribution de la communauté arménienne à la vie politique, sociale et économique de l'île.

Anastasiades, qui s'adressait à un événement en l'honneur des Arméniens de Chypre, a rappelé que les deux peuples ont été victimes historiquement du même agresseur, indiquant qu'ils n'ont pas abandonné mais se sont battus et continuent à se battre pour le grand principe de justice et s'imposer sur la scène internationale.

"C'est pourquoi Chypre a


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Azerbaïdjan

"Nous avons récemment vu la déception de l'Arménie vis-à-vis de la Russie et son regard tourné vers l'Occident", a déclaré le député Asim Mollazadah.

"L'Ouest officiel accuse même Moscou de deux poids deux mesures en raison de la vente d'armes à l'Azerbaïdjan.

L’inclination de l'Arménie envers l'Occident n'est qu'un jeu politique. Les Arméniens se tournent vers l'Europe avec la permission de la Russie et pour ses intérêts, l'Arménie est en quelque sorte le représentant de la Russie dans le programme du partenariat oriental, ce qui signifie que la Russie peut avoir un impact négatif sur tous les processus du programme.

Par de tels jeux de coulisses, la Russie essaie de prouver au public international que l'Arménie poursuit une politique indépendante et qu'elle est donc incapable d'exercer une pression sur Erevan dans la résolution du conflit du Haut-Karabakh,» a-t-il ajouté.

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Turquie

"Malgré la position négative de l'Arménie sur les Protocoles, la Turquie est attachée aux clauses primaires des Protocoles sur la normalisation des relations bilatérales et à l'établissement de relations diplomatiques.. Ces protocoles sont toujours à l'ordre du jour de la Commission des Affaires étrangères de la Grande Assemblée nationale turque. Pour leur ratification, il est essentiel qu'une atmosphère politique favorable et la paix dans le Caucase du Sud soient 


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CEDH

La Grande Chambre de la Cour européenne des Droits de l'Homme, composée de 17 juges, s'est prononcée sur deux affaires liées au conflit du Haut-Karabakh.

Dans son arrêt du mardi 12 décembre dans l'affaire Sargsyan vs. Azerbaïdjan, la CEDH s'est prononcée sur la question de la juste satisfaction. Elle a conclu, à l'unanimité, que le gouvernement azerbaïdjanais devait verser au requérant 5.000 euros pour dommage matériel et moral et 30.000 euros pour frais et dépens.

L'affaire concernait un réfugié arménien qui, après avoir été contraint de fuir son domicile dans la région de Chaoumian en Azerbaïdjan en 1992 pendant le conflit du Karabakh, s'était vu refuser le droit de retourner dans son village et jouir de sa propriété.

De même, dans l'affaire des Chiragov vs. Arménie, le tribunal a jugé que le gouvernement arménien devait verser 5.000 euros au titre du préjudice matériel et moral à chacun des requérants et 28.642 livres sterling (30.000€) pour frais et dépens.

L'affaire concernait les plaintes de six réfugiés azerbaïdjanais selon lesquelles ils n'avaient pas pu regagner leurs maisons et leurs biens dans le district de Latchine, en Azerbaïdjan, d'où ils avaient été contraints de fuir en 1992 pendant le conflit du Haut-Karabakh.

En conclusion, le tribunal a souligné la responsabilité de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, en leur demandant de trouver une solution au conflit du Karabakh.




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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et du Minist AE Arménie