Relations franco-turques



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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De tout temps, les relations entre la France et la Turquie ont été amicales, et lorsque Paris voulait absolument s’attirer les bonnes grâces d’Ankara, le gouvernement français ne lésinait pas sur les cadeaux somptueux. Tout le monde se souvient de la cession de la Cilicie en 1920, puis du Hatay (golfe d’Alexandrette) en 1939. Gestes très mal vécus par les populations, et notamment arménienne, surtout que lorsqu’on a été mandaté par la SDN comme protecteur de ces territoires. Donner à quelqu’un d’autre ce qui ne vous appartient pas n’est pas très reluisant.

Parenthèse dans cet échange soi-disant gagnant-gagnant, la reconnaissance du génocide arménien en 2001. Ce qui bien sûr a fâché Ankara, pas pour longtemps d’ailleurs, puisque les échanges commerciaux ont repris de plus belle.

Avec le coup d’état manqué de Juillet 2016 et la nouvelle constitution, R.T. Erdoğan a pris la grosse tête jusqu’à déclarer : "comme en France, la justice turque [est] indépendante" – sauf que tout juge qui ne tranche pas dans le sens du gouvernement, est dessaisi de l’affaire, voire démis de ses fonctions. D’une manière générale, tous les opposants et les indésirables sont des terroristes, et rejoignent ainsi le PKK.

Toutefois, avec la venue en France du président Erdoğan, la question de l'état de droit et des droits de l'homme n’a pas été passée sous silence. Le président Macron a émis des critiques dans un langage modéré et diplomatique, en ménageant la chèvre et le chou. Il a commencé par conforter son hôte désignant le PKK comme une organisation terroriste, au même titre de l’UE, bien que les Kurdes aient aidé militairement l’Alliance dans sa lutte contre l’état islamique. En échange, Paris attend de la Turquie une réponse efficace au terrorisme et vis-à-vis du flux migratoire.

Seul hic réel lors des entretiens, le devenir des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Le président français a dit tout haut ce que tous les Européens pensent tout bas : il est fort peu probable qu’Ankara rejoigne les «27». Paris propose un partenariat privilégié en lieu et place d’une adhésion pleine et entière ; et l’arrivée d’ici quelques mois de l’Autriche à la tête du Conseil de l’Europe, ne fera que conforter cette tendance.

De retour chez lui, la réaction ne s’est pas fait attendre par la voix de son ministre chargé de l'UE, Ömer Çelik : «La Turquie n'acceptera pas un "partenariat privilégié" avec l'UE. Si on nous propose un partenariat privilégié, nous ne le prendrons même pas en compte et nous le rejetterons simplement. Personne ne peut offrir un statut de deuxième classe à la Turquie dans ses relations avec l'UE.

Ignorant totalement les reproches faits à la Turquie, il a ajouté : «La Turquie veut ouvrir le chapitre 23 sur le pouvoir judiciaire et les droits fondamentaux et le chapitre 24 sur la justice, la liberté et la sécurité.»


Petit rappel :
Sur les 16 chapitres ouverts :
>un en 2006 : chapitre 25 «science et recherche» ;
>cinq en 2007 : chapitre 18 «statistiques», chapitre 20 «politique d’entreprise et politique industrielle» et chapitre 32 «contrôle financier», chapitre 21 «réseaux transeuropéens» et chapitre 28 «protection des consommateurs et de la santé» ;
>quatre en 2008 : chapitre 6 «droit des sociétés» et chapitre 7 «droit de la propriété intellectuelle», chapitre 10 «information et médias» et chapitre 28 «libre circulation des capitaux» ;
>deux en 2009 : chapitre 16 «taxation», chapitre 27 «environnement» ;
>un en 2010 : chapitre 12 «sécurité alimentaire, vétérinaire et phytosanitaire» ;
>un en 2013 : chapitre 22 «Politique régionale et coordination des instruments structurels» ;
>un en 2015 : chapitre 17 «Politique économique et monétaire» ;
>un en 2016 : chapitre 33 «Dispositions financières et budgétaires» ;
Un seul chapitre sur les 35 a été refermé (chapitre 25). 8 chapitres ont été gelés, en décembre 2006, à titre de sanction par l’UE, à la suite du refus de la Turquie d’ouvrir ses ports et aéroports à Chypre comme elle devrait le faire en vertu de l’accord d’union douanière qu’elle a signé en 1995. Les négociations d'adhésion ont été bloquées en 2007 en raison des objections de l'administration chypriote grecque dans l'île divisée de Chypre, ainsi que de l'opposition de l'Allemagne et de la France. Depuis juillet 2007, suite à l’élection de Nicolas Sarkozy, à la présidence de la République française, 5 chapitres (dont 1 inclus dans les 8 précédemment gelés) sont bloqués, parce qu’ils impliquent inéluctablement l’adhésion pleine entière de la Turquie à laquelle Paris est opposé. 6 chapitres sont enfin sous la menace d’un blocage chypriote, depuis décembre 2009. Le 5 Novembre 2013, un quatorzième chapitre a été ouvert sous la houlette de la France. En Novembre 2015, un quinzième a été ouvert en échange d’un renforcement du filtrage des migrants. En Juin 2016, un seizième a été ouvert suite à la levée du veto français. En décembre 2016, les Etats membres ont déclaré qu'aucun nouveau chapitre ne sera ouvert.



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Traductions – revue de presse

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Arménie

Le président Serge Sarkissian a assisté au gala du Nouvel An et de Noël, organisé par le ministère des Affaires étrangères.

Il a adressé ses félicitations et ses meilleurs vœux au personnel des missions diplomatiques du ministère des Affaires étrangères et de l'Arménie à l'étranger. Le président a également félicité les diplomates accrédités à Erevan et leur a demandé de transmettre ses salutations à leurs collègues.

Extraits du discours :


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OSCE

«L'OSCE cherche à faire plus que doubler le nombre d'observateurs internationaux surveillant la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan,» a déclaré l'Ambassadeur Günther Bächler, Représentant spécial du Président en exercice de l'OSCE pour le Caucase du Sud.

«Il est intéressant que pour le conflit nous ayons des principes sur le statut final, mais pas de véritable architecture de négociation, il y a toujours une sorte d'urgence communiquée par les deux parties pour mettre en œuvre ces visions et principes pour


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Etats-Unis

Les experts américains estiment qu'aucune hostilité à grande échelle ne sera organisée au Haut-Karabakh (Artsakh) en 2018.

Selon l'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine, John E. Herbst : «le statu quo sera également maintenu cette année. L’Arménie et l'Azerbaïdjan sont bien conscients qu'aucun des deux n'a bénéficié de la guerre des quatre jours en avril 2016.

La vente par la Russie de technologies modernes aux parties en conflit est répugnante, car de telles politiques tendent à tirer parti de la souffrance humaine et à permettre au Kremlin de maintenir son influence.»


L'expert militaire américain Stephen Blank partage le même point de vue et affirme que l'hiver n'est pas le meilleur moment pour lancer une offensive. La situation, cependant, peut changer après un développement spectaculaire, les Etats-Unis feront de leur mieux pour aider à maintenir la paix dans la région.

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Azerbaïdjan

«L'Azerbaïdjan salue l'inclusion du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabakh à travers le travail du Groupe de Minsk de l'OSCE et les efforts de ses trois coprésidents dans la liste des priorités de la Présidence italienne de l'OSCE en 2018,» a déclaré le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères Hikmat Hajiyev.

"Nous nous souvenons très bien du calendrier des "Mesures Urgentes" préparé en accord avec la Résolution N° 822 du Conseil de Sécurité des Nations Unies par le député italien Mario Raffaelli, qui était président de la Conférence de Minsk de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE devenue plus tard OSCE). Ce calendrier stipulait





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de News.az, et de Hurriyet