Le groupe de Minsk de l’OSCE : Et maintenant ?



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Commentaires

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Créé en 1992 en vue de la résolution du conflit du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mis en place en 1994, nomination des trois coprésidents (Etats-Unis, Russie, France) en 1995, pour début effectif des travaux en décembre 1996. Quid depuis cette date ? Aucune avancée tangible vers un commencement de résolution.

Il y a une explication plus générale à l’impuissance apparente des médiateurs. Ceux-ci sont avant tout les représentants des pouvoirs exécutifs de leur pays, lesquels priorisent leurs propres intérêts avant celui des peuples de la région, intérêts excités par l'odeur tenace des énergies fossiles et des juteux marchés en pétrodollars avec l’Azerbaïdjan. Constat auquel il faut ajouter la vision géostratégique des deux grandes puissances, la France ne jouant qu’un rôle minime dans cette partie du monde, sans compter qu’elle parle le plus souvent au nom de l’Union européenne.


Un début de frémissement a commencé en novembre 2007 - date des premières propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, lors du Conseil ministériel de l’OSCE à Madrid ; lesquelles ont été rappelées dans leur déclaration de la semaine dernière (Cf. § OSCE), faisant référence à celle de mars2019. Frémissement qui a soulevé tellement de critiques des parties en conflit, que le soufflet est rapidement retombé.

La démarche des médiateurs consiste à envoyer les antagonistes dos à dos pour trouver des points d’accord, ce qui apparaît comme le point d’orgue d’une tendance à l’œuvre depuis l’échec des négociations de début 2000 (*). En cas de «dérapage» de l’un d’entre eux, le maître mot est : Surtout ne désigner personne et encore moins incriminer qui que ce soit. C’est sûr qu’avec un tel dogme, les choses n’avancent quasiment pas, en fait, même pas du tout. Si remarques il y a, elles sont exclusivement génériques, rappelant les normes internationales.

A partir de ce constat et depuis 2007, en Arménie aussi bien qu’en Azerbaïdjan, les positions officielles ont évolué, l’arsenal militaire a explosé de part et autre, et plus grave, sur le terrain il y a bien longtemps que l’on ne se regarde plus en chiens de faïence, générant morts et blessés ? Seul bons points à l’actif des coprésidents - le maintien du dialogue (même si il est de sourds), et l’évitement d’une nouvelle guerre.

Ainsi, côté Arménie, des accords militaires ont été passé avec la Russie, Erevan demande la présence de Stépanaguerd à la table des négociations, mais également une augmentation notable des observateurs de l’OSCE à la ligne de front associée à la mise en place d’outils automatisés de détection de tirs. La phrase clé qui revient en permanence est : le droit à l’autodétermination de la population du Haut-Karabakh.

Côté Azerbaïdjan, des milliards ont été et sont toujours dépensés pour l’achat d’armements divers et variés auprès de nombreux pays, notamment auprès de la Turquie et d’Israël ; le fournisseur principal restant la Russie. Le but unique poursuivi par le chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir en 2003 est la récupération de l’ensemble des territoires perdus en 1994. Pour ce faire tous les moyens sont bons : politiques, diplomatiques, économiques, soudoiement, et bien sûr militaires. Pas question évidemment d’un quelconque droit à l’autodétermination pour les Arméniens du Haut-Karabakh.

La Turquie, membre du groupe de Minsk, qui jusqu’à ces dernières années se contentait de soutenir le petit frère azéri sur la scène internationale, jette de plus en plus ses forces dans la bataille arméno-azerbaidjanaise. Une seule chose la retient de franchir la frontière arménienne : En face, les gardes-frontières sont russes, et la base militaire russe de Gumri n’est pas loin. On a beau s’appeler Erdoğan, et si de plus on est membre de l’OTAN, il y a des lignes rouges qu’il est très dangereux de franchir. Depuis un siècle le maître-mot est : ne rien céder aux Arméniens, et depuis trente ans : ne rien céder à l’Arménie. En attendant de meilleures opportunités, de nouvelles manœuvres militaires turco-azerbaïdjanaises ont débuté.

Tout observateur, petit ou grand, débutant ou expérimenté, peut constater le refus de Bakou de mettre en œuvre les mesures d’apaisement et de sécurisation sur la ligne de front. Que les discours et/ou propos tenus par les dirigeants azerbaidjanais sont toujours bellicistes, racistes et vengeurs. C’est la manière choisie par Ilham Aliev pour préparer son peuple à la paix.

Une question fondamentale reste toujours sa réponse : Que signifie «négociations de fond» si le seul choix donné par Bakou aux Arméniens du Haut-Karabakh est un retour à la situation d’avant 1988 ?



(*) : Au début de 2001, les représentants de l’Arménie (Robert Kotcharian), de l’Azerbaïdjan (Heydar Aliev), de la France, de la Russie et des États-Unis se sont réunis à Paris (sous la direction de Jacques Chirac) puis à Key West (sous la direction de Colin Powell). Les Observateurs ont vu là les prémices d’un préaccord. Le document de Key West affirme le droit à l’autodétermination de la population du Haut-Karabakh, tout comme l’absolu refus de Bakou d’une quelconque indépendance du Haut-Karabakh. Ces entretiens ont toutefois été en grande partie tenus secrets et n'ont pas été suivis des faits.


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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de Trend

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Arménie

«Nous avons conseillé au président azerbaïdjanais de ne pas nous parler avec le langage de la menace, Cela ne mènera nulle part. Cependant, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a toujours déclaré que «l'Azerbaïdjan a une armée puissante et est capable de résoudre le conflit du Haut-Karabakh dans les 24 heures si nécessaire», a déclaré le Premier ministre arménien Nigol Pachinian dans une interview accordée à la RBC russe.

«Ils ont construit ce mythe au cours des 15 dernières années. Et ils sont inquiets des développements récents, car ce mythe a été détruit. Cela s'est produit parce que 


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OSCE

Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE (Igor Popov de la Fédération de Russie, Stéphane Visconti de la France et Andrew Schofer des États-Unis d'Amérique) et le représentant personnel du président en exercice de l'OSCE (PRCIO) Andrzej Kasprzyk ont ​​publié le déclaration suivante:

«Les coprésidents et le PRCIO se félicitent de la stabilité relative le long de la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie depuis le 16 juillet. Les coprésidents demandent aux parties de profiter de


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Union européenne

Aujourd'hui, à l'initiative de l'eurodéputé Costas Mavrides (S&D), 29 députés européens de sept groupes politiques ont envoyé une lettre au haut représentant de l'UE / vice-président de la Commission européenne Josep Borrell.

«()… Au milieu d'une pandémie mondiale, nous assistons à une dangereuse escalade de la situation à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan depuis le 12 juillet 2020, entraînant des pertes tragiques des deux côtés et avec le potentiel de 


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Russie

À la lumière de la récente escalade, le président Vladimir Poutine a discuté des relations avec les pays de la CEI, et notamment avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan, avec les membres permanents du Conseil de sécurité, rapporte le Kremlin.

Etaient présents : le Premier ministre Mikhail Mishusin, les présidents des deux chambres du parlement russe - Valentina Matviyenko et Vyacheslav Volodin; Le vice-président du conseil, Dmitri Medvedev; le chef de 


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Azerbaïdjan

Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, a déclaré :

«L'Arménie a recours à des tentatives de provocation et de détournement pour faire monter la tension à la frontière à un moment où le monde est mobilisé pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

Une telle imprudence militaire de la part de l'Arménie vise à perturber les pourparlers de paix et à poursuivre l'occupation et l'agression contre l'Azerbaïdjan. En aggravant la situation à la frontière, les dirigeants arméniens cherchent à détourner l'attention des problèmes intérieurs du pays, encore aggravés par la propagation de la pandémie de COVID-19 en Arménie et causée par ses activités incompétentes.

()… Des organisations internationales de premier plan (CCET, OCI, MPNA) ont publié un communiqué condamnant fermement l'attaque de l'Arménie. Nous tenons à exprimer notre immense gratitude à la Turquie fraternelle pour avoir fait preuve d'une solidarité résolue en cette période de besoin.

Bayramov a rappelé les conséquences de l'agression arménienne contre l'Azerbaïdjan au lendemain de la guerre de 1992-94, les Résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et les divers communiqués.






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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de Trend