Haut-Karabakh : Les répliques du séisme s’amplifient.

 


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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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Qu
’on le veuille ou non, le cessez-le-feu signé le 9 novembre à Moscou tient grâce aux soldats de la paix russes, lesquels ne sont déployés que sur la ligne de contact et le long du couloir de Latchine.

 

Le tremblement de terre de la défaite n’a pas fini de faire des dégâts dans la politique intérieure arménienne. Mais hélas, des détériorations également dans sa politique étrangères et plus particulièrement dans ses relations avec Moscou. On en est certes pas à un froid diplomatique, mais depuis l’attaque surprise(?) azerbaidjanaise du 27 septembre, les échanges entre Erevan et Moscou ont très fortement augmenté et pas toujours à l’avantage des Arméniens. Le tout sous l’œil goguenard du potentat assoiffé de territoires.

 

La soldatesque azérie, quant à elle, limitée à la sempiternelle ritournelle du «Allah akbar», ne pouvant s’en prendre directement aux Arméniens, se défoule sur leurs lieux de cultes – églises et monastères, profane leurs tombes, ou détruit ce qu’il reste des habitations après les avoir pillés. On comprend aisément que revenir dans leur foyer, quand il est encore habitable, pose un sérieux problème aux Artsakhiotes.

Croire pour autant qu’Ilham Aliev se soit calmé, serait une très grave erreur. Le dictateur a la rancune tenace. Ce qu’il a obtenu des Arméniens à Moscou ne le satisfait qu’à moitié. Non seulement il veut le retour total du Haut-Karabakh dans le giron azerbaidjanais mais de plus un couloir (et non une voie de communication) entre le Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan à 100% sous le contrôle de Bakou. En clair, encercler et totalement isoler l’Arménie, d’autant que la Géorgie est économiquement et financièrement tributaire de la Turquie et de l’Azerbaïdjan comme pays de transit énergétique et ferroviaire, et donc, ce n’est pas elle qui s’opposera aux menées turco-azéries.


En attendant, Bakou traîne des pieds, appuyé en cela par Ankara. Les échanges de prisonniers se font au compte-gouttes, les cadavres jonchent encore le sol (seuls 900 des 2.000 djihadistes sont rentrés chez eux en Syrie), quant aux déclarations de la communauté et des organisations internationales – ONU, UE, ECRI, CERD, CEDH, etc., elles se contentent de reprendre les communiqués génériques en évitant de froisser le pays agresseur.

 

Les appréciations de ces organisations lui passent au-dessus, c’est du bla-bla sans conséquences pratiques sur son économie et encore moins sur le terrain. Seuls comptent pour lui son fidèle mentor Erdoğan et depuis un mois la présence des militaires russes au Karabakh.

 

Reste l’organisation la plus concernée, l’OSCE, et plus précisément les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, qui depuis vingt-cinq sont en charge de la résolution du conflit du Haut-Karabakh. Qu’ont-ils fait durant ces dernières semaines ?

 

La Russie ne s’est pas contentée de parler, elle a agi.

 

Les Etats-Unis ont fourni de l’aide humanitaire, et encore grâce à la communauté arménienne, sinon, «plus absent tu meures». Pourquoi une telle indifférence ? 1- L’Arménie est fortement liée à Moscou ; 2-  Son enfant chéri, Israël, est l’ami de l’Azerbaïdjan – ennemi des Arméniens ; 3- L’Azerbaïdjan est mitoyen de l’Iran ; 4- L’Iran, ennemi juré d’Israël et des Etats-Unis, est l’ami de l’Arménie.

Moralité : L’Arménie ne représente strictement rien, ni sur le plan économique et encore moins sur le plan géopolitique. Elle a même été assez naïve de lui octroyer sa plus grande ambassade de toute la région !

 

La France, modèle de démocratie et grande donneuse de leçons, a ouvert grand son parapluie de NEUTRALITE et malgré les récentes prises de positions (CF. § France) de l’Assemblée nationale et du Sénat, reste droit dans ses bottes. Quid des risques si elle reconnaît la République d’Artsakh ? 1- Elle perd officiellement son siège de coprésidente du groupe de Minsk de l’OSCE ; 2- Elle perd un paquet de marchés juteux avec Bakou, ce qui est plus grave.

En revanche, elle redore son blason sur le plan international et affirme sa présence dans la région autrement que comme cinquième roue de la charrette.

 

Au final, les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ont fait ce qu’ils font depuis leur création, c’est à dire pondre un communiqué généraliste (CF. § OSCE) sur ce qu’il y a lieu de faire et de ne pas faire.

 

C’est sûr qu’avec un texte pareil, İlham Heydər oğlu Əliyev va trembler et s’exécuter !

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hurriyetet de l’OSCE


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Arménie

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a déclaré qu'il a de nombreuses conversations téléphoniques avec le président russe Vladimir Poutine.

 

«Les questions liées aux villages de peuplement dans le couloir de Lachine, aux personnes disparues, aux opérations de recherche, à l'échange des corps des victimes et des prisonniers de guerre, au déploiement de soldats de la paix, ainsi 


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OSCE

 


Déclaration ministérielle conjointe des coprésidents
du Groupe de Minsk de l’OSCE sur le conflit du Haut-Karabakh (Tirana, 3 décembre 2020)

 

«Les chefs de délégation des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, MM. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Stephen E. Biegun, secrétaire d’État adjoint des États-Unis, saluent l’arrêt des opérations militaires dans la zone du Haut-Karabakh, conformément à

 

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France

 


Déclaration d’Agnès von der Mühll, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères :

 

«Le Sénat a adopté le 25 novembre une résolution demandant la reconnaissance par les autorités françaises de la république autoproclamée du Haut-Karabagh. Lors des débats qui ont précédé le vote, M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, a rappelé la position du gouvernement français sur cette question : la France

 

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Azerbaïdjan

 

Le jeudi 26 novembre le parlement azerbaïdjanais a adopté une déclaration proposant de demander à l'OSCE d'ôter à la France son statut de coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, suite à la résolution du Sénat français.

 

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Turquie

 


«La France, en tant que coprésidente du Groupe de Minsk de l'OSCE, doit être neutre. L’adoption par le Sénat français d'un projet de résolution sur la reconnaissance de la soi-disant "République du Haut-Karabakh" montre une fois de plus que la France ne fait pas partie du règlement, mais du problème,»
a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.


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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hurriyet, et de l’OSCE