Turquie - Arménie – Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Ce n’est pas un format de plate-forme de collaboration régionale, mais plus prosaïquement la prise en sandwich de l’Arménie par les Turco-Azéris ; le tout supervisé par la Russie.

 

Le président azerbaidjanais Ilham Aliev n’en démord pas. Non seulement tout le Karabakh lui appartient, mais également tout le Zanguézour, c'est-à-dire le Sud de l’Arménie (Syunik). Son vice-ministre des Affaires étrangères, Khalaf Khalafov, a même ajouté sept villages du territoire de l’Arménie aux revendications. Et, « grand seigneur », le potentat s’est permis de déclarer : « Les opposants qui ne sont pas d’accord avec les positons de leur gouvernement, sont des revanchards, voire des terroristes. »

 

La résistance du Premier ministre arménien Nigol Pachinian face aux exigences d’Ilham Aliev est bien faible. Elle se limite le plus souvent en déclarations, se référant systématiquement aux accords passés avec l’Azerbaïdjan sous l’égide de Moscou. Le leader arménien espère que les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE interviendront pour influer sur le comportement du dictateur azéri. Malheureusement les communiqués émis par ces derniers restent toujours génériques et laconiques, prônant la bonne entente entre les antagonistes. Les Etats-Unis et la France se sont « lavés les mains » depuis longtemps du conflit Arménie-Azerbaïdjan, malgré la nomination périodique de diplomates pour le suivi sur le terrain. On a vu comment ils sont intervenus en 2020 quand les Karabakhis, militaires et civils se faisaient massacrer par les Turcos-Azéris aidés de Djihadistes. Quant à la Russie … elle est occupée ailleurs. Faire un parallèle avec l’Ukraine ne serait pas fortuit.

 

Ilham Aliev a donc les mains libres, il peut faire ce qu’il veut dans les territoires récupérés au lendemain de la guerre de 44 jours. Il refaçonne les lieux selon son bon vouloir, effaçant et/ou détruisant tout ce qui rappelle la présence multiséculaire arménienne. Hélas, l’Arménie n’a pas les moyens de l’arrêter et prévient systématiquement la communauté internationale. Laquelle communauté compatit en versant quelques larmes de crocodile. Lors de la guerre de 44 jours, rappelons-nous de la Com de Nigol Pachinian qui était déjà à mille lieues de celle d’un Volodymyr Zelensky. Même l’aide culturelle pour l’Artsakh est absente. L’UNESCO qui est censée intervenir, est aux « abonnés absents », comme à l’époque de la destruction totale du cimetière médiéval arménien de Djoulfa au Nakhitchevan (2005).

 

Seul point positif dans ce sombre tableau, les 2200 soldats de la paix russes qui empêchent l’autocrate de Bakou de s’en prendre physiquement à la population arménienne (Artsakhiotes) encore sur place. Mais pour combien de temps ?

 

Si à l’Est d’Erevan les négociations avancent péniblement, à l’Ouest, les entretiens ont repris avec la Turquie. Les derniers qui dataient de 2009-2010 (protocole pour le rétablissement des relations diplomatiques signé par les deux États à Zurich), s’étaient soldés par un échec. Voulant être bien avec son voisin turc, Nigol Pachinian a entamé de nouvelles négociations pour rétablir les relations et lever le blocus mis en place par Ankara depuis avril 1993. Jusque là rien de plus naturel.

 

Si officiellement, il n’y a pas de pré-conditions, notamment du côté arménien concernant le génocide de 1915 et ses conséquences, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu n’a pas pu s’empêcher de déclarer que la normalisation des relations avec l’Arménie, était liée à la signature d’un accord de paix entre Erevan et Bakou. En clair, c’est Aliev qui pilote Erdoğan sur ce dossier.

 

Les deux accords sont directement liés l’un à l’autre. Il n’y a pas d’échappatoire. Tel que c’est conçu, l’accord de paix avec Bakou implique non seulement de céder des morceaux de territoire de l’Arménie à l’Azerbaïdjan en plus de tout le Haut-Karabakh - de préférence sans ses habitants, mais surtout ouvrir grand les passages Turquie-Azerbaïdjan à travers le Syunik avec le risque de se couper de l’Iran. Croire de plus que, l’ouverture de la frontière avec la Turque ainsi que celle avec le Nakhitchevan va permettre à l’Arménie de souffler économiquement, est un leurre. Le tandem turco-azéri ne permettra jamais à l’Arménie de se développer. Au contraire, leur objectif est de l’étouffer lentement, lui laissant comme seule issue terrestre la Géorgie.

 

Le problème, c’est que la Géorgie elle-même est tenue économiquement par le tandem turco-azéri à cause de sa géographie. Elle a permis moyennant finance les liaisons Azerbaïdjan-Turquie. D’abord l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (mai 2006), suivi quelques mois plus tard du gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum, et pour couronner l’ensemble la mise en service de la voie ferrée Bakou-Tbilissi-Kars en septembre 2017. La Géorgie n’en est pas quitte pour autant car il existe toujours le danger russe avec le contentieux Abkhazie Ossétie du Sud, remis au-devant de la scène avec la guerre en Ukraine. Mais au contraire d’Erevan, Tbilissi a au moins la possibilité de se tourner vers l’Union européenne, voire, l’OTAN.

 

Au final, c’est à se demander quel genre de conseils prodigue le camarade Vladimir Poutine à son « ami » Nigol Pachinian à chacun de leurs entretiens, virtuels ou présentiels, forts nombreux depuis quelques mois.

 

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA ainsi que de l’Union européenne


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Arménie

 


« La réaction de l'OTSC à l'invasion de l'Arménie par l'Azerbaïdjan en mai de l'année dernière n'a pas répondu aux attentes de l'Arménie, » a déclaré Nigol Pachinian lors du sommet de l'OTSC à Moscou.

 

« Depuis longtemps, nous soulevons la question des ventes d'armes par les États membres de l'OTSC à des pays hostiles à l'Arménie. En conséquence, ces armes ont été utilisées contre l'Arménie et le peuple arménien. C'est aussi 

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CEI

 


Le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Communauté des Etats Iindépendants à Douchanbé.

 

Les interlocuteurs se sont déclarés satisfaits des accords conclus entre les dirigeants des deux pays à la suite de la visite officielle du Premier ministre arménien Nigol Pachinian en 

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Union européenne

 


« Nous avons publié notre vision du processus de paix. Et au début, nous avons dit que dans les points suggérés par l'Azerbaïdjan, il n'y a rien d'inacceptable pour la partie arménienne, mais ces points n'abordent pas tout l'ordre du jour, tout l'éventail des questions existantes du traité de paix potentiel et attendu. Et ici, pour nous, il est crucial de discuter des droits et de la question de la sécurité au Haut-Karabakh ainsi que du statut du Haut-Karabakh », a déclaré le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan avant

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Russie

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a eu un entretien privé avec le président Vladimir Poutine au Kremlin.

 

"Nous restons régulièrement en contact sur toutes les questions de l'agenda bilatéral et sur les questions régionales, cependant, il y a toujours beaucoup de questions - c'est évident compte tenu de l'intensité de 

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Etats-Unis

 

Le secrétaire d'État américain Antony J. Blinken s'est entretenu avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev. 

 

"Le secrétaire et le président Aliev ont discuté de la récente dynamique positive et des futures étapes concrètes sur la voie de la paix dans le Caucase du Sud, portant sur la délimitation et la démarcation des frontières, l'ouverture des liaisons de transport et de communication et la libération des détenus arméniens restants", a déclaré le département d'État.

 


Le secrétaire Blinken a réitéré que les États-Unis sont prêts à aider en s'engageant bilatéralement et avec des partenaires partageant les mêmes idées, notamment par le biais de son rôle de coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, pour aider les deux pays à trouver une paix globale à long terme. 

 

Le Secrétaire a également souligné l'importance d'un respect accru des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

 


Pour sa part, Ilham Aliyev a déclaré que l'Arménie avait accepté les cinq principes présentés par l'Azerbaïdjan afin de normaliser les relations avec l'Arménie et que l'Azerbaïdjan était prêt à entamer des négociations sur un accord de paix basé sur ces principes. Il a également noté que l'Azerbaïdjan avait déterminé la composition de la commission nationale pour entamer le processus de délimitation et de démarcation dès que possible, et a souligné l'importance de l'ouverture des lignes de transport et de communication.

 

Les parties ont également abordé des questions liées à l'agenda humanitaire entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

 

Les questions de sécurité énergétique ont également été abordées lors de la conversation téléphonique.

 

Au cours de l'entretien, les parties ont échangé des vues sur les possibilités d'accroître le dialogue entre les deux pays et le processus de démocratisation en Azerbaïdjan, et ont souligné le rôle de la commission intergouvernementale dans le développement des relations bilatérales.

 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"En 2003, pour la première fois, le peuple azerbaïdjanais m'a fait confiance. A mon tour, j'ai dit que si le peuple azerbaïdjanais me faisait confiance, en tant que président je suivrais la voie de mon père tant que je n'obtiendrai pas la restauration de l'intégrité territoriale de notre pays.

 

Aujourd'hui, le drapeau azerbaïdjanais flotte sur le Karabakh et au Zanguézour. Après la libération de Chouchi, le drapeau azerbaïdjanais a été hissé sur le toit du bâtiment administratif derrière moi, et les soldats azerbaïdjanais vainqueurs m'ont rapporté la libération de Chouchi », a déclaré 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA,  ainsi que de l’Union européenne