Arménie-Azerbaïdjan : Vous avez dit « traité de paix » ?

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Il est très intéressant d’abord de regarder la politique suivie par le camarade Poutine envers son étranger proche, c’est-à-dire envers toutes les anciennes républiques de l’URSS.

 

Certaines sont définitivement perdues pour Moscou, comme les trois pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), devenues membres de l’UE en 2003 et de l’OTAN en 2004.

D’autres font partie du partenariat oriental de l’UE, 3 européennes (Moldavie, Ukraine et Biélorussie) et 3 Sud-caucasiennes (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie).

Certaines sont également membres de la CEI (Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Moldavie, Ouzbékistan, Russie et Tadjikistan), ou encore de l’OTSC (Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie et Tadjikistan), voire de la CEE (Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan et Russie).

 

On remarque tout de suite que la Moldavie, l’Ukraine et la Géorgie se sont rapidement éloignés de Moscou et ont conclu un accord d'association politique et une intégration économique avec l’Union européenne, ce qui leur a permis d’accéder à une zone de libre-échange approfondi et complet.

 

L’Arménie a raté le coche en 2016, préférant rejoindre la CEE pour des raisons essentiellement politiques. La Géorgie, bien qu’ayant perdu deux provinces (Abkhazie et Ossétie du Sud) au bénéfice de la Russie lors de la guerre éclair de 2008, a été non seulement refoulée par l’UE et par l’OTAN, mais n’a reçu aucune aide en armement des Occidentaux. Mikheïl Saakachvili n’avait pas la tchatche de Volodymyr Zelensky.

 

Mais revenons au conflit Arménie-Azerbaïdjan. Il y a d’abord l’intention, puis les mots, et enfin les actes.

 

L’intention de faire la paix est venue de Bakou au lendemain de sa victoire dans la guerre de 44 jours contre l’Artsakh (Haut-Karabakh), dite « seconde guerre du Haut-Karabakh » du 27 septembre au 9 novembre 2020.

 

C’est logique puisqu’il est en position de force et a quasiment récupéré tous les territoires perdus lors de la première guerre du Haut-Karabakh du 20 février 1988 au 12 mai 1994. Non seulement les anciens territoires de la RSS d’Azerbaïdjan lui sont restitués, mais Ilham Aliev a accaparé en 2021 plusieurs km² du territoire de l’Arménie, c'est-à-dire postérieur à l’accord tripartite de cessez-le-feu de novembre 2020.

 

On notera toutefois que si le devenir du Haut-Karabakh n’est pas abordé lors de cet accord, une présence militaire russe a été confirmée pour au moins 5 ans ; voire doublée si Bakou ne met pas son veto. Seul Poutine sait ce qu’il fera de cette région face aux turco-azéris. Ni Erevan ni Bakou ont le poids nécessaire face à Moscou.

 

Les propos du dictateur azéri, sont avenants quand il s’agit de rencontres officielles avec des tierces personnes, comme le président russe ou le président du conseil européen. Ilham Aliev se dit prêt à négocier avec Nigol Pachinian sur tous les sujets conformément aux cinq conditions(1) qu’il a proposées et que l’Arménie a acceptées. Lui, par contre, n’a pas accepté les six conditions(2) proposées par Nigol Pachinian.

 

À l’inverse, les discours prononcés devant ses concitoyens, qu’ils soient civils ou militaires, dirigeants ou simples citoyens, n’ont plus rien à voir les précédents et dévoilent clairement le fond de sa pensée. Ils reflètent sa haine et sa xénophobie anti-arméniennes.

 

Restent les actes. Ils découlent directement de son racisme anti-arménien. Malgré les engagements pris en novembre 2020, Bakou retient toujours les prisonniers de guerre, qu’ils soient civils ou militaires ; condamne à vie certains d’entre eux sous des motifs fallacieux ; s’en prend aux édifices religieux arméniens, soit en les détruisant, soit en effaçant les inscriptions ; attaque les villageois arméniens, malgré la présence de soldats de la paix russes ; modifie à son avantage le tracé de la frontière avec l’Arménie ; et pour couronner le tout, réécrit à son avantage l’histoire de la région.

 

Et certain de s’étonner que l’Arménie traîne les pieds pour signer un traité de paix !

 

 

 

 

 

(1) : Cinq conditions exigées par Bakou pour un accord de paix (mars 2022) :

1- Reconnaissance mutuelle de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'inviolabilité des frontières

Internationales et de l'indépendance politique de l'autre ;

2 - Confirmation mutuelle de l'absence de revendications territoriales des États les uns contre les autres et de l'obligation légale de ne pas déposer une telle revendication à l'avenir ;

3 - S'abstenir de menacer la sécurité de l'autre dans les relations interétatiques, d'utiliser la menace et la force contre l'indépendance politique et l'intégrité territoriale, ainsi que d'autres circonstances incompatibles avec les objectifs de la Charte des Nations Unies ;

4 - Délimitation et démarcation de la frontière de l'État, établissement de relations diplomatiques ;

5 - Ouverture des transports et des communications, établissement d'autres communications pertinentes et coopération dans d'autres domaines d'intérêt commun.

 

 

(2) : Les six conditions mises par Erevan pour un accord de paix (Avril 2022):

1-     Dans le premier point, il est noté que le 11 mars, nous avons reçu de la part de l’Azerbaïdjan une proposition sur un traité, à laquelle nous répondons.

2-     La République d’Arménie n’a jamais eu et n’a pas de revendications territoriales contre l’Azerbaïdjan.

3-     Pour la partie arménienne, les questions d’assurer la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, le respect de leurs droits et libertés, ainsi que la détermination du statut final du Haut-Karabakh sont d’une importance fondamentale.

4-     La partie arménienne considère comme importantes la déclaration du Président de la République d’Azerbaïdjan, du Premier ministre de la République d’Arménie, du Président de la Fédération de Russie du 9 novembre 2020, le respect des obligations énoncées dans les déclarations du 11 janvier et du 26 novembre 2021 (retour des prisonniers de guerre, déblocage des routes).

5-     La partie arménienne est prête à entamer des négociations sur un traité de paix pour l’établissement de relations interétatiques entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sur la base de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d’Helsinki et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

6-     Pour organiser les négociations pertinentes, la partie arménienne s’est tournée vers les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE.

 

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a tenu une conférence de presse en ligne. Extraits :

 

« Le refus de l'Azerbaïdjan de restituer les captifs arméniens vise à discréditer les actions des casques bleus russes dans le Haut-Karabakh et le long du corridor de Latchine.

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Russie

 


Le groupe de travail trilatéral sur le déblocage des communications de transport s'est réuni en Russie en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

 

Mher Krikorian ainsi que les vice-premiers ministres d'Azerbaïdjan et de Russie ont coprésidé le groupe de travail.

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Groupe de Minsk

 


En visite de travail à Paris, le secrétaire du Conseil de sécurité arménien Armen Krikorian a rencontré le coprésident français du groupe de Minsk Brice Roquefeuil.

 

Au cours de la réunion, les interlocuteurs ont discuté et souligné la nécessité d'un règlement global et durable du conflit du Haut-Karabakh sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE.

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Biélorussie

 


Une réunion trilatérale a eu lieu à Minsk entre les procureurs généraux d'Arménie Arthur Davtian, de Russie Igor Krasnov et d'Azerbaïdjan Kamran Aliev.

 

Ils ont discuté de la possibilité de trouver de nouvelles opportunités pour résoudre les problèmes humanitaires et juridiques existants résultant de la guerre déclenchée contre l'Artsakh relevant de la compétence des parquets des trois pays. Les questions liées à

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le président Ilham Aliev a déclaré qu'Erevan n'avait pas encore répondu à la proposition de Bakou de signer un accord de paix, lors d'une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à Bakou, rapportent les médias azerbaïdjanais.

 

"Je suis sûr que nos efforts seront positivement acceptés par l'Arménie et que la non-réaction à long terme prendra fin. Notre proposition est de signer un accord de paix, mais elle est restée sans réponse par

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA