Rencontres Arménie-Azerbaïdjan (suite et pas fin)

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Le 31 août, le Premier ministre arménien Nigol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont rencontrés à Bruxelles durant 4 heures, sous l’égide du président du Conseil européen Charles Michel.

 

Charles Michel et Nigol Pachinian ont publié chacun un communiqué à l’issue de la rencontre. Ilham Aliev, n’a fait aucune déclaration officielle. Ce qui laisse supposer que la réunion a répondu à ses attentes, ou tout du moins que les remarques et/ou les propositions de Pachinian, n’ont pas été retenues.

 

Si l’Histoire avance à grands pas pour l’un, elle recule à petits pas pour l’autre.

 

Lorsqu’on lit le document du président du Conseil européen, on remarque tout de suite que la question du Karabakh n’a pas été abordée. Pas plus d’ailleurs que celle du groupe de Minsk de l’OSCE, qui jusqu’à nouvel ordre est toujours en charge de la résolution du conflit du Haut-Karabakh et n’a pas été dissout par l’organisme international qui la crée.

 

Les sujets qui fâchent ont été écartés par la volonté expresse du président azéri, qui conditionnait ainsi sa participation. Il a déclaré, à plusieurs reprises, que le conflit du Karabakh était résolu pour lui depuis la défaite de l’Arménie en novembre 2020, et que par conséquent, l’existence du groupe de Minsk de l’OSCE n’avait plus lieu d’être.

 

Pourtant, il y a quelques semaines, lorsque le secrétaire d’État américain David Blinken a annoncé la nomination de Philip Reeker comme coprésident américain du groupe de Minsk de l’OSCE, cela avait soulevé une levée de bouclier de la part du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais le 16 août (Leyla Abdullayeva), ainsi que par le cabinet du président Aliev le 17 août (Hikmet Hajiev).

 

On note que le travail des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE est on ne peut plus discret, pour ne pas dire quasi inexistant. On remarque toutefois que depuis la guerre des 44 jours les coprésidents français (Brice Roquefeuil) et américain (Andrew Schofer) ne se sont jamais rendu sur site, mais surtout que les ambassadeurs de France (Zacharie Gross) et celui des États-Unis (Adam Sterling) ne participent jamais à des événements officiels se déroulant au Karabakh. Ce qui n’empêche pas ces deux pays de faire des affaires fleurissantes avec Bakou.

 

Quant aux représentants de la Russie, que ce soit l’ambassadeur à Bakou (Vladimir Dorokhin) ou le coprésident (Igor Khovaev), cela ne les gêne pas du tout de se rendre dans les territoires nouvellement conquis et d’y rencontrer les officiels, comme si de rien était. Il faut dire que depuis l’invasion de l’Ukraine par le camarade Poutine, les ponts, déjà fragiles, sont totalement coupés avec leurs collègues français et américains.

 

Concernant le statut du Karabakh, le potentat azéri a donné un aperçu de ce qui attendait les Arméniens du Karabakh, du moins ceux qui resteront après novembre 2025. Ils auront les mêmes droits et devoirs que les autres citoyens azerbaïdjanais, ni plus ni moins (dixit Aliev). Quand on voit comment les Azerbaïdjanais, civils et militaires, se sont comportés envers eux, avant et pendant la première guerre, avant et durant la seconde guerre, mais surtout depuis le cessez-le-feu de novembre 2020, on doute fortement des paroles mielleuses du dénommé Aliev. Il compte récupérer non seulement le Karabakh en entier, mais également le Zanguézour occidental (le sud de l’Arménie contigüe à l’Iran), voire Erevan, si Allah lui prête vie.

 

La soldatesque azérie, quand elle est loin du regard des soldats russes de la paix, se défoule contre les villageois arméniens et s’acharne à effacer les traces arméniennes des monuments civils et religieux – quand ils ne sont pas purement et simplement détruits. Il n’est pas besoin d’être un voyant extralucide pour entrevoir ce qui attend les Karabakhis une fois que les casques bleus russes se retireront du Haut-Karabakh en 2025 conformément au point 4 de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020.

 

On se demande pourquoi, Nigol Pachinian tient absolument à signer un traité de paix avec son voisin au vu de tous les dictats que lui inflige Ilham Aliev. Arriver à discuter de tout, sauf du sujet principal de la discorde, c’est-à-dire du Haut-Karabakh, dépasse l’entendement. Tout comme dépasse l’entendement, le fait de discuter de tout avec la Turquie, excepté du génocide des Arméniens, de leurs conséquences et des réparations.

 

Une Turquie qui officiellement n’a mis aucune pré-condition aux discussions, mais lesquelles ne progresseront que si celles entre Erevan et Bakou progressent. Trouvez l’erreur.

 

Les deux seules choses que le Premier ministre arménien sait très bien faire, c’est : 1- de décrocher régulièrement son téléphone pour appeler son ami Poutine « Allô Vladimir bobo, comment tu me traites, c’est pas beau… » ; 2- de s’en prendre systématiquement à l’opposition pour couvrir ses déboires à l’extérieur.

 


 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA ainsi que de l’Union européenne.


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Le vice-Premier ministre arménien Mher Krikorian et le vice-Premier ministre azerbaïdjanais Shahin Mustafayev ont présidé la deuxième séance de la commission sur la démarcation et la sécurité des frontières et la commission d'État sur la démarcation de la frontière d'État entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

 

Avant la réunion qui s'est tenue à Moscou, le vice-Premier ministre russe Alexey Overchuk a rencontré ses deux homologues et s'est félicité pour la poursuite des travaux des commissions.

 

Les parties ont discuté des questions d'organisation et de procédure, échangé des réflexions détaillées sur la réglementation des activités conjointes des commissions et la poursuite des travaux. Des remerciements ont été exprimés à la partie russe pour avoir organisé la réunion à un niveau élevé.

 

Un accord a été conclu pour tenir une troisième réunion dans les délais convenus.

 

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ONU

 


La Commission des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination raciale a publié aujourd'hui les conclusions sur l'Azerbaïdjan, le Bénin, le Nicaragua, la Slovaquie, le Suriname, les États-Unis d'Amérique et le Zimbabwe après avoir examiné ces États lors de sa dernière session.

 

Les conclusions contiennent les principales préoccupations et recommandations de la Commission concernant la mise en œuvre de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, ainsi que sur les aspects positifs.

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Union européenne

 


Le 30 août, le président du Conseil européen Charles Michel a téléphoné au président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev.

 

Au cours de la conversation, les parties ont discuté du processus de normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et des questions à l'ordre du jour de la réunion organisée par l'Union européenne qui se tiendra le 31 août à Bruxelles.

 

Le même jour, Premier ministre Nigol Pachinian a eu une conversation téléphonique avec le président du Conseil européen, Charles Michel.

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Artsakh

 


« L'Azerbaïdjan a une fois de plus attaqué le Groupe de Minsk de l'OSCE, en utilisant son lexique diplomatique approprié. L'une des raisons a été le refus des ambassadeurs français et américain de se rendre à Chouchi. Nous nous félicitons pour cette dérogation et la considérons comme une étape politique et humanitaire importante, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères de l'Artsakh (Haut-Karabakh), David Babayan.

 

« Cependant, les raisons des actions de l'Azerbaïdjan pour démanteler le groupe de Minsk se trouvent ailleurs. La principale raison de l'intérêt de Bakou pour l'effondrement du groupe de Minsk de l'OSCE, et plus particulièrement l'institution de la coprésidence de ce groupe, est que par ce biais, 

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Russie

 


« Le groupe de travail trilatéral composé de représentants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Russie a fait des progrès significatifs dans la conclusion d'accords sur le déblocage des liaisons de transport dans le Caucase du Sud, » a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à l'issue des entretiens avec son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian.

 

« Les questions de déblocage des liens commerciaux, économiques et de transport dans le Caucase du Sud sont traitées par un groupe trilatéral présidé par les vice-premiers ministres de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. Il travaille en rythme, des contacts sur la délimitation de la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont eu lieu récemment. Ce groupe de travail trilatéral, 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a accusé l'Arménie de ne pas « jouer franc-jeu ». Il a cependant soutenu que la "sincérité" de la Turquie dans la normalisation des relations avec l'Arménie était "claire pour tous".

 

"Le manque de sincérité de l'Arménie dans le processus de normalisation est évident pour tout le monde. Erevan doit savoir qu'Ankara n'a aucun plan caché concernant Bakou", a déclaré Çavuşoğlu dans une interview à la chaîne d'information Haber Global.

 

« Les représentants spéciaux d'Erevan et d'Ankara se sont rencontrés à quatre reprises. Ce n'est pas une approche réaliste de voir le processus que nous menons comme indépendant du processus entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

 

La paix permanente dans le Caucase du Sud ne peut être atteinte que par un accord de paix global et permanent entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", a-t-il ajouté.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA,  ainsi que de l’Union européenne.