Ilham Aliev à la communauté internationale : « Cause toujours tu m’intéresses. »

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Ilham Aliev a bel et bien obtenu le feu vert de Poutine pour poursuivre ses agressions envers son ennemi de l’extérieur, l’Arménie, et bien sûr envers ses ennemis de l’intérieur, les Arméniens du Haut-Karabakh. L’important pour lui reste exclusivement la non-intervention de Moscou. Car pour ce qui est des « récriminations » de la communauté internationale à son égard, il n’en a que faire. Elle ne fera même pas le millionième de ce qu’elle fait pour l’Ukraine. Mme Sofa - alias Ursula Von der Leyen, ne vient-elle pas de signer un nouvel accord avec l’Azerbaïdjan
(*) ?

 

Quant à la Russie, elle a clairement choisi son camp. L’Arménie n’est plus son alliée fidèle dans la région, nonobstant les divers traités signés avec Erevan. Le lâchage a commencé en 2020 quand Moscou a permis l’attaque sauvage du dictateur azéri, soutenu et secondé par le voisin négationniste turc, contre la population du Haut-Karabakh, faisant plus de 5.000 morts et le double de blessés parmi les Arméniens.

 

Le potentat azerbaïdjanais a poursuivi son œuvre destructrice après la guerre de 44 jours en grappillant plus de 140 km² du territoire souverain de l’Arménie. Sa dernière lubie consiste à verrouiller le couloir de Latchine imposant un blocus complet aux 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh. Cerise sur le gâteau, il a fait intervenir cette fois-ci non plus des militaires, mais des civils, soi-disant soucieux des problèmes environnementaux. On n’arrête pas l’imagination d’un dictateur.

 

Les appels téléphoniques répétés du Premier ministre Nigol Pachinian à son ami Vladimir Poutine, n’y changent rien et commencent même à friser le grotesque. Le Tsar a daigné lever le petit doigt en novembre 2020 lorsqu’il a sifflé « la fin de la récréation » entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Depuis lors, il ne faut pas trop le solliciter, son esprit est ailleurs.

 

Avec la guerre en Ukraine, sa désaffection envers le couple Géorgie-Arménie est devenue chronique, proportionnellement, son intérêt pour le couple Turco-Azéri n’a fait que croître, car beaucoup plus intéressant économiquement et politiquement parlant.

 

Et ses propos mielleux envers l’Arménie ne sont que des paroles en l’air. Les signaux sont on ne peut plus clairs :

-      - L’attaque suivie d’une occupation du territoire arménien les 12-13 septembre dernier par l’armée azerbaïdjanaise n’a pas donné lieu à une intervention de l’OTSC comme prévu dans ses statuts. L’Organisation a envoyé une mission d’observation. Résultat : Rien de particulier à signaler.

-      - Qu’ont fait les soldats de la paix russes, censés maintenir la libre circulation dans le couloir de Latchine, lors du blocage du couloir par les manifestants azéris le 12 décembre dernier ? Rien, les casques bleus parlementent toujours pour débloquer la situation.

-      -- Quelle a été la position de la Russie lors du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la crise humanitaire qui se profile au Haut-Karabakh ? Sa représentante, Anna Evtigneeva, a déclaré que la Russie prenait toutes les mesures nécessaires pour résoudre la situation autour du corridor de Latchine dès que possible. (sic)

-      - Lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov - Sergueï Lavrov à Moscou, ce dernier a renvoyé les belligérants dos à dos, se contentant de parler du futur traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

 

Les États-Unis et l’Union européenne axent essentiellement leurs discours sur la signature du traité de paix Arménie-Azerbaïdjan, ajoutant pour faire bonne mesure que le couloir de Latchine doit être libéré. Mais en actes, rien. Seule la France semble prendre la juste mesure des événements qui se préparent, mais seule, ses actions sont limitées malgré que son Parlement (Chambre des députés et Sénat) ait voté à la quasi-unanimité la reconnaissance de la République d’Artsakh.

 

L’ennui, et de taille, c’est qu’il faut être deux à vouloir la paix. Un traité sous-entend ne pas imposer exclusivement ses revendications, mais s’entendre sur les questions majeures, laissant le reste aux experts, nationaux et/ou internationaux. Or, dans le cas présent, Ilham Aliev ne veut absolument rien céder de ce qu’il a déjà acquis militairement, à commencer par le Haut-Karabakh et des 140 km² du territoire arménien. Pire, il veut en plus un couloir sécurisé, et non simplement une voie de communication, pour le relier au Nakhitchevan, c'est-à-dire couper l’Arménie de l’Iran. Si on écoute ses derniers propos (Cf. § Turquie-Azerbaïdjan), les 2/3 de l’Arménie, Erevan (Iravan pour lui) compris, sont des provinces azéries, perdues en 1918 ! N’oublions pas que d’après l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, il est censé récupérer la totalité du Haut-Karabakh. Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

 

Les États-Unis et l’Union européenne, auxquels il faut ajouter la Russie et la Turquie, se demandent en permanence pourquoi l’Arménie traîne autant les pieds pour signer un traité de paix avec son voisin, faisant fi des "gestes d’encouragements" de l’Azerbaïdjan ?

 

J’ai dû certainement rater un épisode.

 

 

 

 

(*) Les chefs de gouvernement de la Roumanie, de la Hongrie, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan ont signé le samedi 17 décembre à Bucarest, en présence de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, un accord portant sur la construction d'un câble sous-marin destiné à la fois au transfert d'énergie et aux communications numériques depuis l'Azerbaïdjan.

"Il nous reliera aux deux rives de la mer Noire et s'étendra, au-delà, à la région de la mer Caspienne. L’électricité que l'Union européenne importera d'Azerbaïdjan dans le cadre de ce projet sera de l'énergie produite de manière propre, et servira à la fois à contribuer à la dé-carbonisation et à réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie.", a déclaré Ursula Von der Leyen.

Elle a souligné que l'électricité que l'Union européenne importera d'Azerbaïdjan dans le cadre de ce projet sera de l'énergie produite de manière propre.

 

Rappelons toutefois à Mme Sofa qu’à l'heure actuelle, plus de 90% de l'électricité azerbaïdjanaise provient de combustibles fossiles, 7% de l'hydroélectricité, et que l'énergie éolienne et solaire ne représente que 0,5 %. On en est bien loin.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend et de APA


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ONU

 


À la demande de l'Arménie, le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté de la situation dans le corridor de Latchine à partir. Elles ont duré près de deux heures.

 

Le représentant de l'Arménie auprès de l'ONU, Mher Margarian, a notamment indiqué que depuis le 12 décembre, la voie de communication avec le Haut-Karabakh a été interrompue parce que l'Azerbaïdjan a bloqué l'unique route.

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Arménie

 


« La situation humanitaire en Artsakh créée à la suite du blocus illégal par l'Azerbaïdjan reste extrêmement tendue. Des centaines de familles restent séparées, bloquées de part et d'autre du blocus. Il y a pénurie de produits de base, y compris de la nourriture. Les actions de l'Azerbaïdjan consistant à bloquer le corridor de Latchine sont illégales et violent durement les engagements internationaux pris par le pays, à savoir les dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 », a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian lors  

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Union européenne

 


La capacité de surveillance de l'UE en Arménie (EUMCAP), lancée en octobre, vient d’achever son mandat.

 

Sur la base de l'accord entre les dirigeants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, du Conseil européen et de la France, l'EUMCAP a été déployée côté arménien le 20 octobre, le long de la frontière internationale avec l'Azerbaïdjan, dans le but de surveiller, d'analyser et de rendre compte de la situation sur le terrain.

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Groupe de Minsk de l’OSCE

 


Ararat Mirzoyan a eu une conversation téléphonique avec Philip Reeker, le coprésident du groupe de Minsk de l'OSCE des États-Unis, conseiller principal pour les négociations avec le Caucase.

 

Au cours de la conversation téléphonique, la situation sécuritaire dans la région du Caucase du Sud, le processus de normalisation des relations arméno-azerbaïdjanaises et les développements récents autour du conflit du Haut-Karabakh ont été abordés.

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Russie

 


Rencontre à Moscou le vendredi 23 décembre entre les ministres azerbaïdjanais et russe des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov et Serguei Lavrov.

 

Ararat Mirzoyan le ministre arménien des Affaires étrangères, avait déclaré le lundi précédent qu’il ne participerait pas à la réunion trilatérale avec ses homologues russes et azerbaïdjanais à Moscou, au motif que l'ouverture du corridor de Latchine est sa priorité pour le moment.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"Pendant des siècles, notre peuple a fait de grands sacrifices pour protéger ses droits et vivre sur ses terres historiques. Malgré cela, cependant, notre peuple a été privé de ses terres natales à divers moments de l'histoire", a déclaré le président Ilham Aliev lors d'une rencontre avec un groupe d'intellectuels de l'Azerbaïdjan occidental.

 

« Le 20e siècle a été associé à de grandes tragédies pour notre peuple à cet égard. Dans l'une de ses premières décisions, la nouvelle République démocratique d'Azerbaïdjan a pratiquement donné notre ville historique, la ville d'Iravan (Erevan), à l'Arménie en 1918. C'était geste impardonnable, c'était une trahison et c'était un crime. Nous le savons tous très bien, et notre peuple doit le savoir aussi. Nous ne devons jamais céder à la déformation de notre histoire », a précisé le chef de l'État.

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend et de APA