Conférence internationale sur la sécurité au Caucase

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Traduction Gérard Merdjanian - Commentaires

Tout le monde désire que la paix et la stabilité reviennent dans la région, la question est de savoir à quel prix.

Pour le Groupe de Minsk, ce prix comporte la ‘restitution', en plusieurs étapes, des sept districts entourant le Haut-Karabakh, ce qui revient à l'isoler totalement. Ce ne sont pas les quelques routes ou ‘cordons' avec l'Arménie qui permettront à l'Artsakh de survivre ; si de surcroit intégrité territoriale signifie retrouver l'Azerbaïdjan version avant-guerre.

Ce qui est une vue très schématique et simplificatrice de la situation. A croire que les médiateurs, coprésidents du Groupe de Minsk, sont totalement inconscients de ce qu'il adviendra de la population arménienne dans ces conditions ; la notion de droit à l'autodétermination étant persona non grata à Bakou. Quand on connaît l'intransigeance du président Aliev associée aux limites des forces de maintien de la paix lorsqu'elles seront déployées, on comprend les réticences de l'Arménie à donner son accord aux principes de Madrid mis à jour.

Quant à Ankara qui propose de restituer à Bakou en premier lieu les districts se trouvant entre l'Arménie et le Haut-Karabakh en lieu et place d'Aghdam/Fizuli, on appelle cela ‘un ami qui vous veut du bien' et qui désire normaliser ses relations avec vous.

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La conférence internationale "La situation dans le Caucase et les perspectives pour une sécurité régionale," organisée par l'Institut des pays de la CEI en collaboration avec le Bureau arménien s'est déroulée à Erevan. Elle comprend notamment des experts d'Arménie, de Russie, d'Abkhazie, de Géorgie, d'Iran, de Turquie.

Les thèmes portent sur la nouvelle réalité géopolitique dans les régions du Caucase, la politique de l'Iran, de la Turquie, de la Russie et d'autres puissances régionales.


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Parlant de la sécurité régionale, le Vice-ministre des Affaires étrangères arménien, Chavarche Kotcharian, a déclaré que, du point de vue de l'établissement de la sécurité et la stabilité dans la région du Caucase nous avons à faire à un territoire ethno-politique difficile. Selon lui, il y a des tendances auto-contradictoires dans cette région, des pays qui cherchent la stabilité régionale, la création de système, la sécurité.

"Il y a aussi des pays qui menace la sécurité créée : il y a aussi une tendance à la violer", a déclaré le Vice-ministre arménien, ajoutant qu'il existe des centres de force avec leurs propres intérêts. Selon Kotcharian, pour prendre clairement conscience de tout cela dans la région il est nécessaire d'être partisan du dialogue en lieu et place d'affrontements entre les civilisations. Il a félicité la République du Haut-Karabakh pour la conduite des élections, notant que le statut d'indépendance de la RHK a fait de réels progrès pour l'avenir.


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Le directeur de l'Institut de la CEI et premier Vice-président de la Douma chargé de la Commission des Affaires de la CEI, Konstantin Zatulin, a déclaré que le maximum d'efforts avaient été déployé afin que tous les Etats reconnus et non reconnus participent à l'événement. Selon Zatulin, le Caucase a un grand avenir, ce qui fait de lui un centre permanent de mauvaises nouvelles. "La Russie a des intérêts dans la région, et l'Arménie dans ce contexte a une grande importance. Nous sommes contre les menaces et les actions militaires," a-t-il déclaré, et d'ajouter :

"La Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne doivent travailler sur une position commune sur le Haut-Karabakh.
J'ai toujours dit que le conflit doit être résolu sur la base de concessions mutuelles. L'indépendance du Karabakh devrait s'obtenir en échange de certains territoires actuellement sous contrôle de la RHK."

Le député de Russie ne croit pas que l'Azerbaïdjan va se lancer dans une nouvelle guerre, car l'économie azerbaidjanaise est en plein développement, et que des actions militaires ne peuvent qu'effrayer les investisseurs. "La menace de vengeance est un simple bluff caucasien," a-t-il souligné.

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Les participants à la conférence ont exprimé l'assurance que les relations arméno-turques devraient se poursuivre. L'ambassadeur de Russie en Arménie, Viatcheslav Kovalenko, a indiqué qu'il était sûr qu'en dépit de l'actuelle situation "gelée", les parties déploieront des efforts pour une normalisation des relations.

Le président de la Commission Sciences, Culture, Jeunesse et Sport de l'Assemblée nationale, Artak Davtian, a déclaré pour sa part que la région du Sud-Caucase est le territoire postsoviétique, où les développements et les conflits ne manquaient pas. "Ces échanges, avec la participation non seulement d'experts mais aussi de politiciens et de VIP apportent l'espoir de solutions meilleures," a-t-il souligné.

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Extraits de PanArmenian, de la Radio Public d'Arménie et de Armenpress